Écrit par : Samael Aun Weor Catégorie : Tarot et Kabbale
Nous retrouvons dans l’Arcane 8 la huitième clé de Basile Valentin. Il ne fait pas de doute que celui-ci fut un grand Gnostique. L’évangile de Valentin est admirable ; la huitième clé fait référence aux processus de la vie et de la mort dans la pierre philosophale ciselée à l’aide du marteau de l’intelligence et du ciseau de la volonté. La huitième clé est une allégorie alchimique claire et parfaite des processus de la mort et de la résurrection qui se succèdent inévitablement dans la préparation ésotérique de la pierre philosophale, qui se trouve entre les colonnes Jakin et Bohaz. Il faut polir la pierre brute pour la transformer en pierre cubique.
La pierre est pierre, et elle se rapporte aux eaux bénies de l’Amrita. Dans les arêtes et les angles parfaits de la pierre, nous reconnaissons l’homme qui a travaillé avec l’Amrita. La pierre brute et la ciselée sont situées à l’entrée du temple, derrière les colonnes. La pierre ciselée est à droite ; sa particularité est qu’elle possède neuf angles qui forment quatre croix. Ceux qui érigent le temple sur du sable échouent, il faut le bâtir sur la roche vive, sur la pierre. Tout matériel humain employé dans ce travail meurt, pourrit, se corrompt, se noircit dans l’oeuf philosophal, puis il blanchit merveilleusement.
En d’autres mots, le noir meurt à l’intérieur de nous, puis le blanc apparaît, ce qui nous rend Maîtres. Rappelons-nous pour un moment le travail dans la Neuvième Sphère, la dissolution du Moi. Rappelons-nous le travail dans la région du purgatoire ; les initiés y apparaissent comme des cadavres en putréfaction, parce que toutes ces larves qui sont logées à l’intérieur de nous affleurent, donnant au corps de l’initié l’apparence d’un cadavre en décomposition.
Dans la huitième clé, illustration du Viridarium Chymicum, la mort est représentée par un cadavre, la putréfaction par des cornes, la semence par un humble agriculteur, la croissance par un épi de blé, la résurrection par un mort qui sort du sépulcre et par un ange qui sonne la trompette du jugement dernier.
Tout ceci illustre que l’Ego, le Moi-même doit mourir en nous, jusqu’à ce que nous devenions blancs, purs, propres, parfaits. La putréfaction, c’est lorsqu’on se trouve dans la région du purgatoire, représentée par les cornes ; c’est là qu’apparaît un cadavre en putréfaction avec de répugnantes formes animalesques, reptiles, araignées, vers de terre immondes, larves horribles. Avec l’aide de la Mère divine Kundalini, ces formes animalesques sont réduites en poussière cosmique.
Après avoir incinéré les semences de l’Ego par la purification de la pourriture dans le purgatoire, l’initié se baigne dans les fleuves Léthé et Eunée, et ses corps resplendissent merveilleusement. Il doit ensuite être confirmé dans le sexe-lumière, puis vient la résurrection initiatique, représentée par l’ange qui joue de la trompette. Jésus, après sa résurrection, instruisit ses disciples pendant de nombreuses années.
Ce qui est intéressant, c’est que toute cette pourriture s’effectue à l’intérieur de l’oeuf philosophal (le sexe). C’est dans la huitième clé de Basile Valentin que l’on en arrive à être confirmé dans la lumière. Une fois que le Maître parvient à la deuxième naissance, le sexe lui est interdit et on lui dit : « Tu ne peux plus travailler de nouveau dans la Neuvième Sphère, car sinon le Moi ressusciterait, alors que tu t’es libéré de lui ; tes épreuves ésotériques sont terminées, et le sexe t’est interdit pour toute l’éternité ». Le sexe est la partie la plus basse de l’initiation ; si nous voulons parvenir à l’illumination, à l’autoréalisation, il faut rompre le voile d’Isis, qui est le voile adamique sexuel.
Dans l’oeuf philosophal (le sexe), qui représente le germe de toute vie, se trouve contenu tout le travail du Grand-OEuvre. Les principes sexuels masculins-féminins se trouvent contenus dans l’oeuf. Ainsi, tout comme le pigeonneau sort de l’oeuf, l’univers sort de l’oeuf d’or de Brahma, et tout Maître est issu de l’oeuf philosophal. C’est pour cela que l’on dit qu’ils sont fils des pierres, et que l’on rend un culte aux pierres.
Nous, les Gnostiques, nous savons que le cadavre, la mort de la huitième clé, représente les deux témoins de l’Apocalypse (11 :3-6), qui sont présentement morts. Au moyen de la putréfaction alchimique, représentée par les cornes, au moyen des travaux de l’Alchimie, les deux témoins ressuscitent. L’épi de blé renferme tout le pouvoir. L’ange sacré que nous portons à l’intérieur sonne de sa trompette et les deux témoins se lèvent du sépulcre.
Les deux témoins sont une paire de cordons sympathiques semi-éthériques, semi-physiques, qui s’enroulent sur la moelle épinière pour former le caducée de Mercure, le Huit sacré, le signe de l’infini, et qui sont connus en Orient sous les noms d’Ida et de Pingala.
Le huit est le nombre de Job, l’homme à la sainte patience. Ce nombre représente la vie et le sacrifice de Job, qui est le chemin qui mène l’initié à la seconde naissance. Les épreuves sont très dures, il nous faut la patience du Saint-Job, sans laquelle ce travail est impossible. Job fut frappé d’une grave maladie (Job 2 :7 – comme Lazare, dont les chairs pourrissaient ; Luc 16 :19-31). Les amis de Job, Eliphaz, Bildad et Sophar (les trois traîtres du Christ interne) lui disaient : Si tu es l’ami de Dieu, pourquoi ne prostestes-tu pas ? ; et lui répondait : « Le Seigneur avait donné, le Seigneur a repris » (Job 1 :21). Le nombre de Job est patience et indulgence, c’est là le chemin de notre putréfaction. La Bible originale en témoigne, celle qui comporte les oeuvres de l’Enéide, de l’Odyssée et des Maccabées ; des exemplaires de cette Bible se trouvent au Musée de Londres, au Vatican et au Musée de Washington. La Bible moderne est un cadavre. La Bible est un arcane ; dans les Psaumes, chapitre 19, elle traite du Tarot.
L’Arcane 8 renferme les épreuves initiatiques. Chaque initiation, chaque degré comporte ses épreuves. Les épreuves initiatiques sont chaque fois plus exigeantes, selon le degré initiatique. Le nombre 8 est le degré de Job ; ce signe, ce nombre signifie épreuves et douleurs. Les épreuves initiatiques se réalisent dans les mondes supérieurs et dans le monde physique. Les épreuves de l’initiation sont épouvantables. Une grande patience est nécessaire pour ne pas tomber dans l’abîme. Nous sommes éprouvés à maintes reprises.
Synthèse : lorsque nos disciples veulent demander du secours aux Seigneurs du karma, qu’ils dessinent par terre une étoile à six pointes, qu’ils ouvrent les bras à la manière d’une balance, et qu’ils les bougent vers le haut, puis vers le bas, en ayant le mental concentré sur Anubis ; nous pouvons alors demander mentalement aux Seigneurs du karma le service souhaité, en bougeant les bras à la manière d’une balance, on vocalise les syllabes : NI, NE, NO, NOU, NA ; c’est ainsi que nous pouvons demander de l’aide aux Seigneurs du karma, dans des moments de nécessité ou de danger. Tout crédit doit se payer.
Ce chapitre est tiré de Tarot et Kabbale (1978, posth.) par Samael Aun Weor.