Écrit par : Samael Aun Weor Catégorie : Tarot et Kabbale
L’Arcane 10 du Tarot est la roue de la fortune, c’est la roue du Samsara elle-même, la roue tragique qui symbolise la Loi du retour antique. Il faut faire la différence entre retour, réincarnation et transmigration, qui sont complètement différents. Retour : Les mondes, les cieux, les étoiles, les quatre saisons retournent à leur point originel de vie. A travers les cent huit vies de chaque être humain, selon les cent huit grains du collier de Bouddha, l’Ego retourne. Lorsque vient la désincarnation, les Egos entrent dans les mondes infernaux, et d’autres retournent à une nouvelle matrice ; l’Ego est composé de nombreuses entités dont certaines se réincorporent dans des organismes végétaux, animaux, et d’autres dans des matrices humaines, l’Ego revenant ainsi dans un nouvel organisme. A l’intérieur de ces Egos retourne la partie de la Bouddhata (Essence) embouteillée, qui est la partie divine et substantielle. Il n’y a pas de doute que plusieurs parties de nous vivent dans des organismes animaux.
Au retour dans cette vallée de larmes, les mêmes choses se répètent selon la Loi de récurrence, tout se produit à nouveau comme dans d’autres vies. La Loi du retour est intimement liée, associée à la Loi de la récurrence, c’est-à-dire que tout se reproduit tel que cela s’est déjà produit, en plus des conséquences, bonnes ou mauvaises. Les mêmes drames se répètent, et cela s’appelle karma.
Réincarnation : C’est la descente de la divinité dans un homme. L’incarnation de Vishnou dans un homme est ce qu’on appelle un Avatar. Vishnou est à proprement parler le Christ, le Logos solaire ; c’est pourquoi en Inde, ils appelaient réincarnation celle de Vishnou. Krishna en parla de cette façon : « Seuls les Deva se réincarnent ».
Transmigration : C’est quand l’Etre commence par faire partie du règne minéral, évolue au règne végétal après une longue période de temps, et par la suite, après des éternités, monte à l’évolution du règne animal pour ensuite monter à l’état humain, où on nous assigne cent huit vies ; si au bout des cent huit vies on ne s’est pas autoréalisé, l’involution commence dans les règnes submergés de la planète Terre, récapitulant les états animaloïde, végétaloïde et minéraloïde. Dans les profondeurs de l’abîme, dans les enfers atomiques de la nature, l’Essence ou Bouddhata est purifiée, libérée de l’Ego par la désintégration de celui-ci ; l’Essence, ainsi libérée après des éternités, remonte encore en commençant à nouveau par le règne minéral, ensuite le végétal, l’animal, jusqu’à avoir accès à l’état humain autrefois perdu. Voilà la Loi de la transmigration des âmes.
C’est seulement en éveillant la conscience que nous saurons si nous avons déjà involué et recommencé le cycle. Tout ce qui se rapporte au retour et à la transmigration des âmes est de type lunaire ; seule la réincarnation est solaire.
Les forces solaires s’écartent de la Loi du retour, de la Loi de récurrence. Tout ceci fait partie de l’Arcane 10 : tant que nous n’avons pas dissous l’Ego, nous devons retourner.
Pour se libérer, il est nécessaire de mourir. La mort de l’Ego est indispensable, c’est par elle que l’on cessera de retourner.
Si on étudie le Livre des morts des Egyptiens, on découvre que c’est Isis qui est appelée à donner la mort à l’Ego. Sans la Mère divine, la mort de l’Ego est impossible. Par la mort de l’Ego, l’Essence se libère et se perd dans Osiris, le Christ divin. L’Essence ressuscite dans le coeur d’Osiris. Qu’adviendra-t-il des affections, de l’attachement aux choses, de nos désirs ?. Tout cela cessera d’exister.
Nous devons mourir pour nous libérer de la roue tragique ; il faut faire chauffer les semences afin que l’Ego ne ressuscite pas, nous baigner dans les eaux du Léthé et de l’Eunée et se faire confirmer dans la lumière, tuer le Caïn qui est le mental lunaire. Ce mental ne sert à rien, il faut l’éliminer, il faut lui donner la mort parce qu’il est l’animal.
C’est pourquoi les anciens voyaient dans la Lune le personnage de Caïn, ils appelaient le mental « Caïn » ; ce dernier était un chasseur, et le mental chasse toujours des fortunes, des positions sociales, du prestige. C’est ce mental qu’utilisent les fripouilles pour triompher, elles se sentent sages et puissantes avec ce mental animal lunaire bien cultivé.
Il existe une représentation d’un ange décapité, c’est l’Ange de Samothrace ; cette sculpture signifie qu’après avoir dissous l’Ego, brûlé les semences, après s’être baigné, avoir été confirmé dans la lumière, etc., il faut passer par la décapitation. Il reste alors la mort du corps astral lunaire et du mental lunaire, ces deux corps qui forment le Caïn ; ce sont les deux éléments subjectifs qu’il faut décapiter. Par la suite, seuls subsistent Osiris et l’Essence qui se trouve dans le coeur d’Osiris ; on a alors le droit de porter l’aspic (le serpent) sur le front et, comme le dit le Livre des morts, on peut s’asseoir comme s’assoient les autres Osiris et porter le serpent sur le front, vu qu’on possède alors le Verbe, qu’on a triomphé, qu’on n’utilise plus ses pouvoirs de façon égoïste.
Osiris est le Christ cosmique ; un homme qui est osirifié a obtenu le Christ cosmique, il n’a plus d’éléments subjectifs, il s’est libéré de cette roue tragique des vies et des morts d’où provient la cause de la douleur.
La lutte la plus violente qu’il faille mener pour parvenir à l’élimination de l’Ego est celle contre le terrible serpent tentateur, qui est l’abominable organe Kundartigateur, la queue de Satan, l’horrible python qu’Apollon blessa de ses dards. C’est l’antithèse de la Mère divine, une matière dense et épouvantable qui lutte contre nous.
Tant que nous ne montons pas dans la barque d’Isis, nous ne servons à rien.
Selon la sagesse égyptienne, Thoth est Hermès, et Hermès est Mercure, le grand Hiérophante, le ministre, l’ambassadeur du Logos solaire, le grand instructeur, celui qui nous élève d’initiation en initiation. Mais qui est-il en nous ?. Il est l’Ens-Seminis.
C’est seulement au moyen de la grande mort que nous pouvons échapper à cette grande roue et à la douleur de ce monde, qui est totalement passager et douloureux. Il faut dépasser nos attachements envers les êtres qui nous sont le plus chers, et c’est une chose qui demande du travail.
Ce monde est terriblement douloureux ; la seule raison pour laquelle il vaut la peine de vivre, c’est pour s’autoréaliser, car tout est vain.
Synthèse : ce n’est qu’au moyen de l’Arcane AZF que nous nous libérons de la roue du Samsara ; les Séphiroths forment le corps d’Adam-Kadmon ; quand l’homme se réalise à fond, il entre dans le règne d’Adam-Kadmon ; le règne d’Adam-Kadmon s’absorbe finalement dans l’Absolu, où resplendit la vie libre dans son mouvement.
Ce chapitre est tiré de Tarot et Kabbale (1978, posth.) par Samael Aun Weor.