Écrit par : Samael Aun Weor Catégorie : Le Parsifal Dévoilé
Les ultimes notes des cantiques délicieux expirent dans le mystère…
Tous les augustes chevaliers à l’aspect divin ont occupé leur siège aux tables sacrées.
Et un silence imposant suit…
La vision stupéfiante, totalement nue, s’accompagnait des blancheurs du nard, attrayante, fatale… Exotique mystère…
D’un profond lointain, comme sortant de la noire sépulture, on entend la voix du vieux Titurel…
Il ordonne à son fils impérativement, de découvrir le Saint Graal, afin de le contempler une dernière fois.
Amphortas résiste, et dit : « Non, laissez-le couvert ! Oh, serait-il possible que personne ne soit capable d’apprécier cette torture que je souffre à contempler ce qui vous ravit ? »
« Que signifie ma blessure, la rigueur de mes douleurs face à l’angoisse, à l’infernal supplice de me voir condamné à cette atroce mission ? »
« Cruelle hérédité dont on me charge, moi, unique délinquant parmi tous… Gardien de la Sainte Relique… »
« Il me faut implorer la bénédiction pour les âmes pures… »
« Ô châtiment, châtiment sans égal que m’envoie le Tout Puissant Miséricordieux que j’offensai terriblement… »
« Pour lui, pour le Seigneur, pour ses bénédictions et ses grâces, je dois soupirer dans une véhémente angoisse… »
« Je ne dois arriver à lui que par la pénitence, par la plus profonde contrition de mon âme… »
« L’heure approche, un rayon de lumière descend pour illuminer le Saint Miracle, le voile tombe… »
« Le contenu Divin du vase consacré brille d’un pouvoir resplendissant… »
« Palpitant dans la douleur de la suprême jouissance, je sens se déverser en mon cœur, la fontaine de sang céleste… »
« Et le bouillonnement de mon propre sang pécheur devra refluer, tel un torrent fou, et se répandre avec une terreur horrible, pour le monde de la passion et du délit… »
« De nouveau, il rompt sa prison ; il jaillit en abondance de cette plaie semblable à la sienne, ouverte par un coup de la même lance qui là-bas blessa le rédempteur, cette blessure par laquelle il pleura des larmes de sang, pour l’opprobre de l’humanité dans l’aspiration à sa divine compassion »
« Et maintenant, de cette blessure qui est la mienne en le lieu le plus saint, où je veille sur les Biens Divins, moi, gardien du baume de rédemption, coule le sang bouillant du péché toujours renouvelé, dans la fontaine de mes angoisses et qu’aucune expiation ne peut plus éteindre… »
« Pitié ! Compassion ! Toi, le Tout Miséricordieux, aies peine de moi ! Délivre-moi de cet héritage, ferme-moi cette blessure et fais que, guéri, purifié et sanctifié, je puisse mourir pour toi ! … »
« Je ne sais qui je suis réellement dans cette cruelle flamme d’angoisse, de douleur, de jouissance et de pleurs, où naît le mystère d’un enchantement qui détruit ma vie et l’alimente. Mais je pressens quelque chose de terriblement Divin… »
« Je ne sais qui je suis dans ce filet fatal de ma propre existence, moi qui contemple avec étonnement mystique des poissons, d’écume en vertiges d’épouvantes, et une source séculaire qui s’éleva, pour apaiser inutilement cette insatiable soif qui me tourmente… »
« En ce vain monde de ténèbres et d’amertumes infinies, je m’interroge d’une voix inconnue qui semble être une voix étrangère et grave… »
« Et ma pauvre raison reste évanouie, ombre misérable du péché… »
« Amphortas, après ces paroles, tomba sans connaissance, et le Saint Graal est découvert… »
Les vieilles traditions qui se perdent dans la nuit des innombrables siècles, racontent que, lorsque cet homme illustre, sublime, sortit le calice sacré – parfait symbole du Yoni féminin – un crépuscule dense – la nuit sexuelle du tabernacle hébreu – se répandit délicieusement par tout l’espace merveilleux du Sanctuaire.
Ceci nous rappelle Sahaja Maïthuna dans son instant suprême… Les mystères du Lingam-Yoni sont terriblement divins…
De là-haut, du ciel, d’Uranie, descend un rayon de lumière très pur, lequel tombant sur le calice, le fait briller d’une purpurine infinie, d’une inépuisable splendeur. Amphortas sait utiliser la croix phallique, et le visage transfiguré, il élève le Graal, bénit le pain et le vin de la transsubstantiation.
Les chœurs résonnent délicieusement, aimant et adorant…
Amphortas repose dans l’arche, l’ardeur sacrée qui pâlit lentement, à mesure que se dissipe à nouveau l’épais crépuscule sexuel.
« Et le pain et le vin sont répartis sur les tables, auxquelles tous s’assoient ; seul Parsifal reste debout et dans une extase, dont il ne sort finalement que par les lamentations d’Amphortas, qui font souffrir au jeune homme un spasme mortel.
Gurnemanz le croyant abruti et inconscient de tout cela, l’attrape par un bras et le rejette brutalement de l’enceinte sacrée, tandis que s’éteignent dans l’espace les voix des jeunes gens, enfants et chevaliers qui chantent la sanctification dans la Foi et dans l’Amour Divin. »
Ce chapitre est extrait de Le Parsifal Dévoilé (1972) par Samael Aun Weor.