Écrit par : | Catégorie : Hindou |
1. Les pratiques qui permettent l’union [yoga] avec l’Âme sont : l’aspiration fervente, la lecture spirituelle et l’obéissance complète au Maître.
2. Leur objectif est d’apporter la vision de l’âme et d’éliminer les obstacles.
3. Ceux-ci sont les obstacles : les ténèbres de la manque de sagesse, de l’affirmation de soi, de la luxure, de la haine, de l’attachement.
4. Les ténèbres de l’indisponibilité sont le domaine des autres. Ces obstacles peuvent être latents, ou usés, ou suspendus, ou élargis.
5 Les ténèbres de l’ignorance consiste à considérer ce qui est insupportable, impur, plein de douleur, pas l’Âme, comme étant éternel, pur, pleine de joie, l’Âme.
6. L’affirmation de soi vient du fait de considérer le Voyant et l’instrument de vision comme formant soi-même.
7. La luxure est le repos dans le sens de la jouissance.
8. La haine est le repos dans le sens de la douleur.
9. L’attachement est le désir de vivre, même chez le sage, porté par sa propre énergie.
10. Ces obstacles, lorsqu’ils sont devenus subtils, doivent être levés à contre-courant.
11. Leurs détours actifs doivent être supprimés par la méditation.
12. Le fardeau de l’esclavage du chagrin trouve sa racine dans ces obstacles. Cela se fera sentir dans cette vie, ou dans une vie non encore manifestée.
13. De cette racine poussent et mûrissent les fruits de la naissance, de la durée de la vie, de tout ce qui se goûte dans la vie.
14. Ceux-ci portent des fruits de réjouissance ou d’affliction, selon qu’ils sont issus d’œuvres saintes ou impies.
15. Pour celui qui possède le discernement, toute vie personnelle est misère, parce qu’elle croît et décroît sans cesse, est toujours affligée d’agitation, crée des impressions dynamiques toujours nouvelles dans le mental et parce que toutes ses activités sont en guerre les unes contre les autres.
16. Cette douleur doit être conjurée avant qu’elle ne vienne.
17. La cause de ce qui doit être évité est l’absorption du Voyant dans les choses vues.
18. Les choses vues ont pour propriété la manifestation, l’action, l’inertie. Ils constituent la base des éléments et des pouvoirs sensoriels. Ils apportent de l’expérience et de la libération.
19. Les grades ou couches des Trois Pouvoirs sont les définis, les indéfinis, ceux avec une marque distinctive, ceux sans marque distinctive.
20. Le Voyant est une pure vision. Bien que pur, il regarde à travers le vêtement du mental.
21. L’essence même des choses vues est qu’elles existent pour le Voyant.
22. Bien qu’elles se soient éloignées de celui qui a atteint le but, les choses vues ne sont pas entièrement tombées, puisqu’elles existent encore pour d’autres.
23. L’association du Voyant avec les choses vues est la cause de la réalisation de la nature des choses vues, et aussi de la réalisation de la nature du Voyant.
24. La cause de cette association est les ténèbres de la manque de sagesse.
25. Mettre fin à cette association, en mettant un terme aux ténèbres de la manque de sagesse, est la grande libération ; c’est l’atteinte par le Voyant de son propre être pur.
26. Un discernement effectué sans hésitation est le moyen de libération.
27. Ses illuminations sont septuples, augmentant par étapes successives.
28. En suivant résolument les moyens du Yoga, jusqu’à ce que l’impureté soit éliminée, vient l’illumination de la pensée jusqu’au plein discernement.
29. Les huit moyens [Ashtanga] du Yoga sont : les Commandements, les Règles, l’Équilibre juste, le Contrôle juste de la force vitale, le Retrait, l’Attention, la Méditation, la Contemplation.
1. Yama ou Vœux Éternels :
- Ahimsa (non-violence)
- Satya (vérité)
- Asteya (non-vol)
- Brahmacharya (continence/chasteté) et
- Aparigraha (non-avarice) ;
2. Niyama ou Observances :
- Saucha (pureté)
- Santosha (contentement)
- Tapas (austérités)
- Svadhyaya (étude) et
- Ishvarapranidhana (abandon à Dieu) ;
3. Asana (posture méditative ferme et confortable) ;
4. Pranayama (la régulation de la Force Vitale) ;
5. Pratyahara (abstraction des sens et du mental des objets) ;
6. Dharana (concentration) ;
7. Dhyana (méditation) ; et
8. Samadhi (état superconscient ou transe)
30. Les Commandements sont les suivants : la non-injure, la véracité, l’abstention du vol, de l’impureté, de la convoitise.
31. Les Commandements, non limités à une race, un lieu, une époque ou une occasion, universels, sont la grande obligation.
32. Les Règles sont les suivantes : pureté, sérénité, aspiration fervente, lecture spirituelle et obéissance parfaite au Maître.
33. Lorsque les transgressions gênent, le poids de l’imagination doit être rejeté du côté opposé.
34. Les transgressions sont l’injure, le mensonge, le vol, l’incontinence [la luxure], l’envie ; qu’ils soient commis, causés ou consentis, par cupidité, colère ou engouement ; qu’ils soient faible, médiocre ou excessif ; portant sans fin, fruit de l’ignorance et de la douleur. Il faut donc que le poids soit rejeté de l’autre côté.
35. Là où la non-offense est parfaite, toute inimitié cesse en présence de celui qui la possède.
36. Lorsqu’il est perfectionné dans la vérité, tous les actes et leurs fruits dépendent de lui.
37. Là où la cessation du vol est parfaite, tous les trésors se présentent à celui qui les possède.
38. Pour celui qui est parfait en continence [chasteté/brahmacharya], la récompense est la valeur et la virilité.
39. Là où la convoitise est fermement conquise, celui qui l’a vaincu s’éveille au comment et au pourquoi de la vie.
40. Par la pureté, un retrait de sa propre vie corporelle, une cessation de l’engouement pour la vie corporelle des autres.
41. Au cœur pur viennent aussi un mental calme, une pensée concentrée, la victoire sur la sensualité et l’aptitude à contempler l’âme.
42. Grâce à l’acceptation, le disciple obtient le bonheur suprême.
43. La perfection des pouvoirs du vêtement corporel vient par l’usure des impuretés et par une fervente aspiration.
44. Par la lecture spirituelle, le disciple entre en communion avec la Puissance divine sur laquelle son cœur est fixé.
45. La vision de l’âme se perfectionne grâce à une parfaite obéissance au Maître.
46. Le juste équilibre doit être ferme et sans tension.
47. Un juste équilibre doit être acquis par un effort constant et modéré et en plaçant le cœur sur l’éternité.
48 Le fruit d’un juste équilibre est la force de résister aux chocs de l’engouement ou du chagrin.
49. Lorsque cela est acquis, s’ensuit la bonne direction des courants de vie, le contrôle de la respiration entrante et sortante.
50. Le courant de vie [énergie sexuelle / prana] est soit extérieur, soit intérieur, soit équilibré ; elle est réglée selon le lieu, l’heure, le nombre ; il est prolongé et subtile.
51. Le quatrième degré transcende les objets externes et internes.
52. Ainsi s’use le voile qui recouvre la lumière.
53. De là vient le pouvoir du mental de se maintenir dans la lumière.
54. Le Retrait juste est le désengagement des pouvoirs de l’enchevêtrement dans les choses extérieures, alors que la nature psychique a été retirée et apaisée.
55. S’ensuit alors une parfaite maîtrise des pouvoirs.
Extrait du Deuxième Livre du Yoga Sutras