Écrit par : Padmasambhava | Catégorie : Écritures Bouddhistes |
Le court extrait suivant de La Libération Naturelle du Devenir par Padmasambhava (Guru Rinpoché) décrit des pratiques Tantriques très sérieuses qui entraînent la conscience à reconnaître la vraie nature des apparences illusoires perçues après la mort, lorsque la conscience est dans le « processus de transition » qui approche d’une nouvelle naissance. Le but du pratiquant est soit d’éviter complètement la naissance, soit de rechercher une naissance heureuse qui facilitera la pratique continue. Cette Écriture autrefois secrète est pleine d’une terminologie très précise et ne peut être prise à la légère. Les pratiques données ici ne sont utilisées que par des personnes hautement préparées et hautement qualifiées dans la méditation et d’autres technologies psychologiques. Cependant, la valeur de cette Écriture se voit précisément dans sa représentation claire de l’importance du sexe dans la libération de la conscience de la souffrance.
Ces instructions doivent être utilisées par une personne décédée, ainsi ces instructions sont continuellement mises en pratique en vue de la mort. Notez que ces instructions sont écrites comme pour un homme, mais sont également enseignées pour les femmes; évidemment, les sexes devraient être ajustés comme il convient.
Si vous voyez des gens ou des animaux s’accoupler, ou si vous voyez une belle femme attirée par vous, dès que la passion surgit pour elle, pensez: « Hélas! Ayant erré dans le processus de transition du devenir, je me prépare à entrer dans un ventre. Alors maintenant je vais fermer l’entrée de l’utérus. »
L’Écriture décrit une série de pratiques; les trois premiers nécessitent l’utilisation de l’imagination: face à une scène de passion ou de sexe, le pratiquant transforme vivement la scène avec son imagination en un événement d’une grande pureté et dévotion, rejetant ainsi la luxure. Par cette méthode, l’entrée automatique dans une nouvelle naissance est évitée ou transformée. Ces techniques sont enseignées afin que la conscience soit formée pour être consciente de soi et sans identification avec la passion, la sensation et la matière, afin que la conscience puisse percevoir la réalité réelle (shunyata). Comme indiqué à plusieurs reprises dans l’Écriture:
C’est le moment d’une vision sincère et pure.
La méthode la plus élevée pour atteindre ce mode de conscience nécessite un partenaire, comme décrit dans la quatrième pratique:
Fermer l’Entrée de l’Utérus avec la Pratique des Quatre Béatitudes
Devenez très bien entraîné dans les instructions de la Grande Félicité sur l’orifice inférieur [qui détaillent la retenue de l’énergie sexuelle], puis cherchez une mudra qualifiée [épouse], emmenez-la dans un endroit solitaire et méditez sur le corps illusoire de la mudra. Alors vous et la mudra devriez vous considérer comme vos divinités choisies. Premièrement, la pratique de la forme consiste à échanger de brefs regards passionnels. La pratique du son implique des paroles romantiques et un engagement dans la parole qui suscite la passion. La pratique de l’odorat consiste à sentir le lotus et le parfum de la mudra. En termes de goût, mordez et sucez du sucre de roche et du sucre brut. Au niveau du toucher, caressez et sucez les seins, embrassez et chatouillez doucement et frottez le centre du lotus. Déshabillez-vous et regardez le vajra et le lotus, suscitez la passion; et quand la mudra est enivrée de désir, la passion est excitée, et le vajra est prêt, offrez-le doucement dans le lotus. Après l’avoir déplacé de haut en bas jusqu’à sa base, restez un petit moment dans le sens de la vacuité sans bouger. En le déplaçant doucement, sans perdre cette expérience, le premier bonheur surgit et est reconnu. Avec ce sens, restez complètement dans la félicité et la vacuité. S’il semble que le bonheur s’évanouit, en bougeant et en poussant de plus en plus fortement en accord avec votre expérience, le plaisir augmente et le bonheur suprême est reconnu. Alors la sagesse primordiale de la félicité et de la vacuité non-duelles et innées est reconnue.
[…]
… comme il s’agit d’un chemin plus profond et plus rapide que les autres Tantras, en ce moment, sans vous soucier de ce que les autres vont dire, entraînez-vous aux instructions de la grande félicité sur l’orifice inférieur, car c’est l’essentiel de la pratique du processus de transition. Ainsi, il est important de rechercher une épouse qualifiée et jeune et de s’entraîner sur le chemin profond de la félicité.
Comment ceux qui sont sur le Chemin de la Libération Ferment l’Entrée de l’Utérus avec l’Antidote du Renoncement
Désormais, les détenteurs de préceptes laïcs, les moines novices ou les moines pleinement ordonnés qui chérissent leurs vœux mettent l’accent sur la méditation sur la faute ou pratiquent avec force le renoncement dès qu’ils sont témoins d’un rapport sexuel ou se souviennent d’un objet de passion. Pendant le processus de transition [après la mort], quand ils voient un homme et une femme s’accoupler, ils se souviendront de leur formation et de leur renoncement. Soit l’entrée de l’utérus sera fermée sans qu’ils y pénètrent, soit ils prendront naissance dans un utérus parfait et connaîtront une renaissance heureuse. Cette chemin est un peu inférieure à la précédente [chemin de coopération sexuelle].
Extrait de Le Dharma Profond de la Libération Naturelle en Contemplant les Pacifiques et les Courroucés: Instructions de l’Étape d’Accomplissement sur les Six Bardos par Padmasambhava, dictées à Yeshe Tsogyal (fin du VIIIe siècle au Tibet). [Nom Tibétain: Zab chos zhi khro dgongs pa rangé grol gyi rdzogs jante bar do drug gi khrid yg]. Publié en Anglais sous le titre Natural Liberation (1998) par Wisdom Publications.
Cet article a été originellement publié en Anglais par Glorian. L’article original est Padmasambhava: Closing Wombs.