Écrit par : Samael Aun Weor Catégorie : Le Chemin Étroit
Si on analyse à fond et judicieusement la théorie de la réincarnation telle que l’ont exposée de nos jours les différents penseurs pseudo-ésotéristes et pseudo-occultistes, nous arrivons à la conclusion que tous ces auteurs sont totalement dans l’erreur.
La doctrine de la réincarnation provient du culte de Krishna, qui est une antique religion védique ; malheureusement, cette sublime doctrine fut très adultérée par tant et tant de réformateurs.
Il est dit sagement dans le culte de Krishna que seuls les dieux, Demi-Dieux, héros, titans, rois divins, Maîtres et guides de l’humanité se réincarnent, mais les diverses écoles de type pseudo-ésotérique et pseudo-occultiste ont propagé cette idée d’une façon erronée en disant aux foules que tout être humain se réincarne.
Il existe dans l’Hindoustan une idée qui accompagne celle de la réincarnation, et c’est l’idée de la transmigration des âmes, de la réincorporation des âmes humaines dans des créatures animales.
Il est évident que l’orgueil humain est terrible, et comme de raison, la théorie de la transmigration des âmes ne fut aucunement acceptée ; on considéra cette idée comme une altération ou une distorsion de la sage doctrine de la réincarnation.
Le Christ Jésus, dans les quatre Évangiles, met l’accent sur la difficulté d’entrer au Royaume ; jamais le Grand Maître n’a dit que tous les êtres humains entreraient au Royaume, et c’est là que la loi de la sélection naturelle entre en jeu : « Beaucoup sont appelés mais peu sont élus. »
Toute l’espèce humaine, à l’exception de quelques-uns, entre dans les mondes infernaux, où elle finit avec la mort seconde. Cet événement se répète toujours dans tous les mondes de l’espace infini.
Nous avons déjà dit que ce n’est que par la mort seconde que les âmes perdues se libèrent des mondes infernaux.
La loi de l’éternel retour emmène toujours à une nouvelle manifestation cosmique les âmes ratées qui ont vécu dans le sous-monde et qui sont passées par la mort seconde.
La loi de l’éternel retour est la base de la doctrine de la transmigration : des millions d’âmes ratées des cycles de manifestation passés sont à présent des élémentaux du règne minéral ou végétal et des créatures animales qui aspirent à reconquérir l’état humain qu’elles ont jadis perdu.
La sage idée de l’éternel retour de toutes choses est invariablement reliée à la sagesse pythagoricienne et à la cosmogonie sacrée de l’Hindoustan.
Toute la doctrine qui concerne la vie de Brahma, les Mahamanvantaras et Pralayas, les Kalpas, le souffle de Brahma, etc., se trouve intimement associée à la doctrine de Pythagore et à la loi de récurrence ou de l’éternel retour.
Une analyse approfondie du bouddhisme nous mène à la conclusion que le Bouddha a enseigné la loi de l’éternel retour ou de récurrence dans sa doctrine sur les vies successives.
Simplicius, cité par Ouspensky, a écrit : « Les Pythagoriciens disaient que les mêmes choses se répètent maintes et maintes fois. »
En relation avec ceci, il est intéressant de remarquer les paroles d’Eudème, un disciple d’Aristote. Il dit, dans le troisième livre de la Physique :
« Certaines personnes acceptent et certaines autres nient le fait que le temps se répète. On peut comprendre la répétition dans des sens différents. Une sorte de répétition peut se produire dans l’ordre naturel des choses, comme la répétition des étés, des hivers et des autres saisons, où une saison vient après qu’une autre ait disparu ; à cet ordre de choses appartiennent les mouvements des corps célestes et les phénomènes produits par ceux-ci, tels que les solstices et les équinoxes, qui sont produits par le mouvement du Soleil.
Mais si nous devons en croire les Pythagoriciens, il existe une autre sorte de répétition. Cela veut dire que je vous parlerai et m’assoirai un jour exactement de cette façon, que j’aurai le même bâton à la main, que tout sera pareil à maintenant, et que le temps, comme on peut le supposer, sera le même. Car si les mouvements (des corps célestes) et de nombreux autres objets sont les mêmes, ce qui s’est passé avant et ce qui se passera après sont également les mêmes. Cela s’applique aussi à la répétition, qui est toujours la même. Tout reste pareil. »
La seule chose que nous devons ajouter à la loi de la récurrence telle qu’Eudème l’a magnifiquement exposée dans les paragraphes précédents, c’est la spirale, qui, selon Pythagore, est la courbe de la vie.
Le temps est rond, et tout se répète dans des spires parfois plus élevées, parfois plus basses.
Il s’avère à la fois intéressant et douloureux de constater la répétition incessante des mêmes drames, des mêmes scènes, des mêmes événements, dans chacune des cent huit vies que la loi cosmique assigne toujours aux âmes humaines.
Chaque vie est une répétition de la vie passée, avec en plus ses conséquences karmiques bonnes ou mauvaises, agréables ou désagréables.
Lorsqu’un homme meurt, les moments angoissants de son agonie, de ses derniers instants et dernières réalisations, de ses dernières sensations et dernières peines, se trouvent intimement associés aux jouissances de l’amour qui donnent lieu à une nouvelle naissance.
La nouvelle vie commence exactement dans les mêmes conditions que la vie antérieure, et il est clair qu’elle ne peut nullement commencer dans d’autres conditions.
Lorsqu’on renaît dans cette vallée de larmes, le passé se change en futur, conformément à la loi de récurrence.
L’animal intellectuel erronément appelé homme ne peut pas changer les circonstances, il en est victime, tout lui arrive comme la pluie ou l’éclair qui lui tombent dessus ; il a l’illusion de faire, mais il n’a pas le pouvoir de faire, tout arrive à travers lui.
Seul l’Être peut faire, seul l’Être peut donner naissance à de nouvelles circonstances, seul l’Être peut changer tout cet ordre de choses, mais l’animal intellectuel n’a pas incarné l’Être.
Dans cette vallée d’amertume, il existe des hommes-machines à répétition absolue, des types mécaniques à cent pour cent, des sujets qui répètent jusqu’aux détails les plus insignifiants de leurs vies précédentes.
Dans cette vallée de Saint-Josaphat, sur cette terre du Samsara, certains sujets se réincorporent constamment ; cette répétition est variable, et ils revivent leurs vies précédentes à des spires tantôt plus élevées, tantôt plus basses.
Il existe également, dans notre monde extrêmement intéressant, un type de gens qui ont une tendance croissante à la dégénérescence et qui suivent résolument le chemin spiral descendant : ce sont les ivrognes, les suicidaires, les homosexuels, les prostituées, les toxicomanes, les voleurs, les assassins, etc. Les gens de cette espèce répètent les mêmes crimes d’une façon de plus en plus descendante dans chaque vie, jusqu’à ce qu’ils entrent finalement dans les mondes infernaux.
Dans une position tout aussi abominable, mais qui contraste de façon apparente et claire avec cette voie dont le type est la descente ou l’échec, on retrouve les messieurs du « grand monde », les grands triomphateurs, ceux qui adorent la Grande Prostituée : les millionnaires et multimillionnaires, les scientifiques pervers qui inventent des armes destructrices ; les suiveurs ténébreux de la dialectique matérialiste, qui enlèvent à l’humanité ses valeurs éternelles ; les fanatiques du sport, les grands athlètes de compétition, les boxeurs, les briseurs de records vaniteux ; les comiques, qui jouent avec le monstre à mille têtes ; les fameuses étoiles de cinéma, qui justifient tous leurs adultères par d’innombrables mariages et divorces ; les artistes dégénérés de la nouvelle vague, peintres, danseuses de rock, de twist, de mambo ; les fondateurs de sectes nuisibles, les écrivains de livres pornographiques, les sceptiques de tout acabit, etc.
Le type triomphateur est hypnotisé par le succès, et c’est précisément là le danger le plus grand pour lui ; il ignore qu’il est en train de plonger dans la spirale descendante et il entre dans les mondes infernaux tout enivré par le triomphe.
Le type triomphateur sait avec exactitude ce qu’il a à faire chaque fois qu’il retourne sur cette scène du monde, et il répète toujours les mêmes aventures.
L’involution de tous ces gens dans les mondes infernaux est due à la loi de récurrence. Dans l’abîme, tous ces processus animaux, végétaux et minéraux que nous avons jadis traversés de façon évolutive se répètent sous une forme évolutive.
La désintégration finale dans le sous-monde est nécessaire et indispensable pour libérer les âmes perdues ; celles-ci, après leur épouvantable voyage millénaire dans le sous-monde, retournent dans une nouvelle manifestation qui doit commencer par l’échelon le plus bas, qui est le règne minéral.
Ce chapitre est tiré de Le Chemin Étroit (1968) par Samael Aun Weor.