Écrit par : Samael Aun Weor   Catégorie : Le Chemin Étroit

Parmi les anges de la mort, il existe des degrés de splendeur et de hiérarchie différents, mais ils dépendent tous des ordres suprêmes du troisième aspect de la Prakriti, la Mère-Espace, la bienheureuse déesse Mère-Mort, Hécate, Proserpine, Coatlicue, Kali, etc.

Ces ministres de la mort, avec leur aspect spectral et squelettique, avec leur faux dans la main droite et leurs vêtements funéraires, ont réellement une apparence terriblement divine.

Les anges de la mort coupent le fil de la vie lorsque le jour et l’heure sont arrivés, selon la sage loi du destin.

Le corps physique et la personnalité prennent fin à la fosse sépulcrale. La personnalité se désintègre très lentement, et elle ne reste pas toujours à l’intérieur du sépulcre ; elle flâne habituellement dans tout le cimetière ou le caveau.

On parle beaucoup, dans la littérature pseudo-occultiste, du corps vital ou Lingam Sarira, le siège de la vie organique, sans lequel l’existence du corps physique serait impossible ; mais ce fonds vital n’est pas la personnalité.

Le corps vital se désintègre petit à petit à mesure que le cadavre se désintègre. La personnalité erre dans le cimetière et sa dissolution est plus lente que celle du corps vital.

Ceux qui affirment que la personnalité se réincarne mentent déplorablement, car la personnalité est fille de son temps, elle naît en son temps et elle meurt en son temps ; il n’existe aucun lendemain pour la personnalité du mort.

Ce qui continue au-delà de la mort, c’est l’ego, revêtu de ses corps lunaires. Ce qui ne meurt pas est l’Essence, la Bouddhata, l’âme, malheureusement emprisonnée à l’intérieur de l’ego.

La vision rétrospective de la vie qui vient de passer a pour unique objectif de faire un inventaire de l’existence qui se termine en vue de savoir ce que nous avons et ce qui nous manque.

Le jugement qui a lieu devant les tribunaux du karma après cet inventaire est le résultat précis de l’existence qui s’est terminée.

Dans les temps antiques, presque toutes les âmes se déprenaient de l’ego temporairement pour passer des vacances dans les royaumes ineffables des mondes moléculaire et électronique, et ensuite elles retournaient comme le génie de la bouteille dans leur propre bouteille, pour se réincorporer dans cette vallée de larmes.

Dans notre époque d’angoisse et de perversité, il n’y a presque plus de vacances dans les mondes supérieurs ; à présent les désincarnés entrent dans les mondes infernaux ou bien ils retournent immédiatement à cette vallée de larmes pour en finir au plus vite avec leur cycle de vies successives.

Dans la littérature pseudo-occultiste, on affirme erronément que des millions de vies sont assignées à tout être humain jusqu’à ce qu’il atteigne la perfection, mais ce concept est faux, car on ne donne à chaque être humain qu’un nombre déterminé d’existences, conformément à la loi du nombre, de la mesure et du poids.

En réalité, on n’assigne à chaque être humain que cent huit vies ; ce sont les cent huit grains du collier de Bouddha.

Les brahmanes symbolisent le cycle des vies successives par le rituel de la vache sacrée ; ils font cent huit tours liturgiques autour de la vache et ils récitent en tenant un collier à cent huit grains les paroles magiques AUM MANI PADME HUM.

Les âmes qui terminent leur cycle d’existences sans être parvenues à l’état angélique entrent dans les mondes infernaux.

De nos jours, depuis le jugement final de 1950, presque toutes les âmes ont déjà accompli leur cycle d’existences ou sont sur le point de l’accomplir.

Les désincarnés entrent actuellement par grandes vagues dans les mondes infernaux parce que leur temps est échu.

On dit beaucoup de choses, dans la littérature pseudo-occultiste, sur la loi de la réincarnation, mais celle-ci n’est en réalité que pour les individus sacrés.

La réincarnation implique une individualité réincarnante, et si cette individualité n’existe pas, alors il n’y a pas de réincarnation.

Bien que les textes pseudo-occultistes affirment que l’animal intellectuel a déjà atteint l’individualité, ce concept est aussi faux que celui qui affirme que l’être humain possède déjà les véhicules astral, mental et causal authentiques.

L’ego est un ensemble d’entités distinctes, diverses, qui ne se connaissent même pas entre elles ; cela n’est pas de l’individualité, et le fait de dire que ces entités se « réincarnent » s’avère absurde.

Il vaut mieux dire que le moi pluralisé revient, qu’il se réincorpore, qu’il retourne à cette vallée de larmes.

L’ego se perpétue dans nos descendants. L’agonie d’un homme est identique à l’extase de sa conception. La mort et la conception se trouvent intimement unies et forment un tout unique. Le sentier de la vie est formé des traces de sabot du cheval de la mort.

Mort et conception ne font qu’un. Mort et jugement ne font qu’un. Jugement et conception ne font qu’un. Mort, jugement et conception ne font qu’un.

Le croquis psychologique de l’agonisant entre dans l’œuf avec le spermatozoïde au moment de la conception.

La désintégration des éléments du vieux corps donne naissance à une vibration invisible qui traverse le temps et l’espace. Cette vibration porte le croquis de l’homme défunt de la même façon que l’onde d’une station transmettrice de télévision transporte l’image invisible de l’artiste qui joue : lorsqu’elle est reçue par un appareil approprié, l’image devient visible à plusieurs centaines et milliers de kilomètres de l’endroit où elle se trouve en réalité.

L’œuf fécondé est l’organe de réception du croquis psychologique de l’homme qui est décédé.

Après la mort, les différentes entités qui constituent l’ego vont et viennent dans la région moléculaire, mais ces entités ne retournent pas toutes à une nouvelle matrice humaine : certaines de ces entités pénètrent dans le sous-monde, d’autres entrent dans des matrices inférieures du règne animal irrationnel, d’autres encore pénètrent dans le règne végétal, et d’autres enfin, revêtues de leurs corps lunaires, se perpétuent dans nos descendants.

Pythagore disputa un jour un disciple qui voulut donner un coup de pied à un chien qui hurlait : « Ne frappe pas ce chien, car j’ai reconnu par son hurlement plaintif un ami qui est mort il y a quelque temps. » Ceci est la sage loi de la métempsycose, que détestent tant les fanatiques du dogme de l’évolution.

On peut également entrer dans les mondes infernaux par fractions. Bien des gens qui vivent actuellement dans le monde physique possèdent déjà des parties d’elles-mêmes dans les mondes infernaux.

Dante trouva ces condamnés à la mort seconde à l’intérieur du symbole qui leur correspond dans l’abîme, c’est-à-dire dans le sépulcre ; comme les dalles étaient levées, il en demanda le pourquoi à son maître, et Virgile, le poète de Mantoue, lui répondit : « Elles se fermeront toutes au moment où les âmes reviendront de Josaphat avec les corps qu’elles ont laissés là-haut. »

Saint-Josaphat est le Bouddha, et la vallée de Josaphat est notre monde du Samsara. À présent, le jugement final a été rendu, les egos dans leur totalité sont en train d’entrer dans les mondes infernaux et ainsi, les sépulcres symboliques de Dante sont en train de se fermer.

L’objectif final des mondes infernaux est de détruire l’ego et les corps lunaires pour que l’âme se libère par la porte de la mort seconde. Les souffrances des âmes ratées dans les mondes infernaux ont été symboliquement décrites par Dante dans La Divine Comédie.

Les magiciens noirs les plus pervers vivent dans les mondes infernaux des trillions d’années avant de parvenir à la mort seconde. Le commun des gens peut atteindre la mort seconde en l’espace de 800 à 1 000 ans environ.

Tous les cent ans, on paie une lettre karmique dans les mondes infernaux. Dans les mondes infernaux, le temps est excessivement long et terriblement ennuyant, c’est le temps des roches millénaires.

La mort seconde est nécessaire pour que les âmes ratées retournent au chaos primitif originel, d’où elles doivent recommencer le voyage en passant par les évolutions minérale, végétale et animale, jusqu’à parvenir de nouveau à l’état humain.

Ce chapitre est tiré de Le Chemin Étroit (1968) par Samael Aun Weor.

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