Écrit par: Samael Aun WeorCatégorie: La Magie des Runes

Il y a à peine quelques jours, je visitai de nouveau le temple de Chapultepec, à Mexico.

Une sœur quelconque se prosterna humblement devant les portes du temple, pour en implorer l’entrée ; les supplications sincères sont toujours écoutées.

La Maîtresse Litelantes et moi entrâmes derrière la suppliante. Je ne peux franchement pas nier que, rempli de vénération et de dévotion profonde, j’avançai en marchant à genoux comme le font certains pénitents, et que je montai ainsi, lentement, chacune des marches du sanctuaire.

Litelantes entra très joyeuse, en jouant un peu, et je dus devenir un peu sévère ; elle s’étonna de mon attitude. Une fois entré dans le temple, je suis différent, et je dus le lui dire.

Les portes étant ouvertes, un groupe de gens lunaires, de pauvres gens, en profita pour entrer.

Litelantes et mon insignifiante personne qui ne vaut rien, nous nous sentions tellement différents de tous ces gens vêtus de haillons lunaires. Vraiment, comme les corps solaires sont différents !

Ce qui étonnait, c’est la façon dont le groupe lunaire avançait : sans vénération, sans respect. Je pus toutefois comprendre clairement et en toute lucidité que je devais regarder ce groupe avec sympathie, car il s’agissait de gens choisis qui avaient beaucoup de mérite.

Par malheur, ce n’était pas une heure de réunion ; en outre, la façon dont ces gens entrèrent n’avait rien de très ordonné.

Le Maître supérieur du temple les gronda sévèrement et les sortit même du temple : il chanta dans une langue si délicieuse, et tout le monde dut se retirer.

Je me mis à réfléchir sur tout cela. L’amour du Christ est formidable. Ce groupe lunaire est très sincère ; les pauvres, ils n’ont pas atteint la deuxième naissance, mais ils méritent qu’on les aide et le Seigneur prend soin d’eux et les cultive comme s’ils étaient de délicates petites fleurs de serre. On leur donnera finalement de bonnes occasions de travailler dans la neuvième sphère, malheur à eux s’ils devaient alors échouer dans la difficile épreuve !

La descente à l’Averne, la descente à la neuvième sphère fut, depuis les temps antiques, la plus grande épreuve à la suprême dignité du Hiérophante. Bouddha, Jésus, Dante, Hermès, Krishna, Quetzalcóatl, etc., durent tous descendre à la demeure de Pluton.

C’est là que se trouve l’antre où on entend hurler Cerbère, prodige de terreur, qui remplit les défunts d’épouvante par ses aboiements, ses trois énormes têtes plates et son collier entouré de serpents.

Ces pénibles profondeurs sont habitées par ceux qui moururent trompés par le venin de la passion sexuelle : Evadné, Pasiphaé, Laodamie, de même que la pauvre reine Didon, celle qui avait autrefois juré fidélité aux cendres de Sychée.

De nombreux héros de la Troie antique y vivent aussi : Glaucos, Médon, Tersiloque, Polybos et Idacos, qui fut tant aimé et tellement craint.

On y trouve les ombres terribles d’Agamemnon, d’Ajax et de nombreux autres Achéens qui combattirent Troie ; ivres de lumière et de sang, ils fuient et hurlent dans ces ténèbres, repassant leur vie comme s’ils étaient toujours en train de se battre dans la plaine arrosée de soleil.

On y trouve la ville sinistre, ceinte d’une muraille triple, d’où s’échappent d’horribles gémissements plaintifs et des bruits de chaînes.

C’est là que les trois Furies (le désir, le mental et la mauvaise volonté) fouettent les coupables avec ces fouets horribles qui sifflent comme des langues de vipères.

De même, les titans de l’antique Atlantide qui tentèrent d’escalader le firmament, de conquérir d’autres mondes de l’espace infini sans être parvenus à la sainteté véritable, vivent aussi dans ces régions ténébreuses et submergées.

Dans le Tartare vivent les fornicateurs, les adultères, les homosexuels, les assassins, les ivrognes, les avares, les égoïstes, les voleurs, les escrocs, les colériques, les violents, les convoiteurs, les envieux, les orgueilleux, les vaniteux, les paresseux, les gloutons, les fondateurs de mauvaises doctrines, les pharisiens hypocrites, les traîtres et les matérialistes athées, ennemis de l’éternel.

Ô mon Dieu !, la multitude des crimes est immense, et même si on avait cent bouches, mille langues et une voix d’acier, jamais on n’arriverait à les énumérer tous.

Il est extrêmement facile de descendre dans ces régions minérales de la terre, dans ce sous-monde ; mais remonter, retourner à la lumière du soleil, est une chose épouvantablement difficile, quasi impossible.

Lorsque je naquis dans le monde causal, ou pour mieux dire dans l’univers parallèle de la volonté consciente, le linge sacré de la Véronique resplendissait sur l’autel du temple.

Provenant de l’époque correspondant à l’âge de bronze, on trouve ciselées dans la roche de nombreuses têtes couronnées d’épines.

Il existait un culte au dieu des épines ; lorsqu’on considère et qu’on examine judicieusement ces dernières, elles évoquent clairement la forme symbolique de la Rune Thorn.

Dans les mystères sacrés du culte-épine, on donnait des pratiques spéciales pour développer la volonté consciente.

Thorn, épine, veut dire volonté. Rappelez-vous, frères gnostiques, que notre grande devise est Thelema.

La Sainte Face couronnée d’épines représente Thelema, c’est-à-dire la volonté consciente.

Dorn est également le phallus, le principe volitif de la magie sexuelle (le Maïthuna).

À l’aide du phallus, il faut accumuler intelligemment cette énergie séminale qui, lorsqu’on la réfrène et la transmute, se convertit en Thelema, en volonté.

Armez-vous d’une volonté d’acier ; rappelez-vous, cher lecteur, que sans l’épine qui pique, qui blesse, l’étincelle ne sort pas, la lumière ne jaillit pas.

Ce n’est qu’à l’aide de Thelema (la Volonté-Christ) que nous pourrons sortir du Tartare pour retourner à la lumière du soleil.

En vérité, je vous dis que la Volonté-Christ sait obéir au Père, dans les cieux comme sur la terre.

Prenez garde à la mauvaise volonté ; elle est en soi, la force (le désir concentré) de Satan.

Pratique

Dans la position militaire du garde-à-vous, face à l’Orient, placez le bras droit de sorte que la main s’appuie sur la taille pour tracer la forme de cette Rune.

Chantez à présent les syllabes mantriques TA, TE, TI, TO, TU dans le but de développer en vous-même la Volonté-Christ.

On doit pratiquer cet exercice tous les jours au lever du soleil.

Ce chapitre est tiré de La Magie des Runes (1969) de Samaël Aun Weor.

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