Écrit par : Samael Aun Weor   Catégorie : La Doctrine Secrète de l’Anahuac

Xolotl

Parlons maintenant un peu, mais de manière très claire, du Divin Daemon de Socrate, le fameux Lucifer de la Cathédrale Notre-Dame de Paris, Xolotl-Nahuatl lui-même, lequel, sur la colline magique de Coatepec, qui se trouve à Tula, est accouru plus vite que le vent à l’invocation incantatoire des soixante anciens.

Extraordinaire et enchanteresse Tula qui, en vérité, n’est autre que la Thulé scandinave dont nous parlent les vers sublimes du grand Sénèque, située aux confins de ce monde, pour ainsi dire.

Xolotl, l’ombre vivante de Quetzalcóatl, Lucifer-Prométhée, est le « porteur de lumière », l’étoile du matin, le symbole vivant de notre pierre angulaire, la pierre du coin, la Pierre Philosophale, qui est la clé de tous les pouvoirs.

Lucifer-Xolotl, prenant parfois l’aspect du bouc de Mendès, symbolise la puissance sexuelle.

Moïse, au retour du Sinaï où il avait rencontré Jéhovah, portait sur le front deux rayons lumineux en forme de cornes de bouc, ce qui indique qu’il avait travaillé avec la force sexuelle.

Il est écrit, dans des textes hébraïques, que l’Arche de l’Alliance portait à ses quatre angles des cornes de bouc.

Ésaïe, le Prophète, s’exclame pour sa part (Ésaïe 14:12-15) :

« Comment es-tu tombé du ciel, ô Astre brillant du matin, fils de l’aurore ! Comment as-tu été jeté par terre, toi qui dominais les nations !

Toi qui disais en ton cœur : Je monterai aux cieux, au plus haut. Au-dessus des étoiles de Dieu, j’élèverai mon trône. Je siégerai sur la montagne sainte, dans les profondeurs de l’Aquilon.

Je monterai au sommet des nuées, et je serai pareil au Très-Haut.

Eh bien ! Tu es descendu au shéol, dans les profondeurs de l’Abîme ! »

Les Pères de l’Église, Siméon, Pacôme, Euloge, Antoine voyaient chacun leur Lucifer particulier (car chaque personne a le sien), sous l’aspect d’une délicieuse jeune fille, ou d’un homme terrible aux cornes luisantes, ou encore d’un enfant avec une tunique noire.

Écoutons le merveilleux chant d’Ézéchiel au beau démon Lucifer-Xolotl :

« Tu étais le sceau de la perfection.

Plein de sagesse et parfait en beauté.

Tu habitais en l’Éden, au Jardin de Dieu.

Tu étais couvert de toute sorte de pierres précieuses.

Le rubis, la topaze, le diamant,

la chrysolite, l’onyx, le béryl,

le saphir, l’escarboucle, l’émeraude et l’or te couvraient. »

« Par la multitude de tes tractations,

tu as rempli ton enceinte de violence et tu as péché,

et je t’ai précipité de la montagne sainte

et je t’ai rejeté d’entre les fils de Dieu.

Le Chérubin protecteur t’a fait périr. » (Ézéchiel 28:12-19)

« À Monte Alban, ce personnage éveille une véritable sympathie : l’entité nue, avec les extrémités contrefaites, la bouche féline et une attitude dynamique qui singularise les débuts de cette cité, ne peut mieux représenter Xolotl (Lucifer). Son association à la fois avec le tigre, avec le feu, dont les flammes remplacent parfois les parties génitales, et avec le mouvement de chute, en sont des preuves suffisantes. » (Laurette Séjourne, L’Univers de Quetzalcóatl)

Xolotl-Lucifer-Prométhée est, manifestement, le double de Quetzalcóatl, le prince de la lumière et des ténèbres, et il a un pouvoir absolu sur les cieux, la terre et les enfers.

Incontestablement, le divin Daemon est la réflexion de Dieu à l’intérieur de nous-mêmes, ici et maintenant, et il peut nous conférer la puissance, la sagesse et l’égalité avec Dieu : « Eritis sicut dei », « Vous serez comme des Dieux ».

La Pierre Philosophale (Lucifer-Xolotl), sous-jacente au fond même de nos organes sexuels, doit réconcilier les contraires, les frères ennemis : Coincidentia Oppositorum, Coïncidence des Opposés, pour que nous soyons des Dieux.

Le Feu vivant et philosophal des vieux alchimistes médiévaux gît, latent, au fond de notre système séminal, et il n’attend, dans une mystique expectative, que le moment d’être éveillé.

INRI : Ignis Natura Renovatur Integram (Le feu renouvelle intégralement la nature). In Necis Renascor Integer (Dans la mort renaître intact et pur).

Saint-Thomas dit : « Le plus haut, le plus parfait des anges, l’ange préféré de Dieu. »

Dante écrit : « Plus noble qu’aucune créature, et la somme de toutes les créatures. »

Indubitablement, Xolotl-Lucifer n’est en aucune façon un agent étranger, en dehors de notre psychisme ; tout au contraire, il est, assurément, l’ombre de notre Être Divin à l’intérieur de notre « fond intime particulier ».

Il est écrit en lettres d’or dans le Livre de la Vie que sur les griffes de la patte droite de Lucifer-Nahuatl resplendissent glorieusement certains signes dorés terriblement divins.

Xolotl-Lucifer-Prométhée est l’entraîneur psychologique dans le gymnase de la vie pratique.

Vaine alarme, tapage, tumulte inutile que celui de certaines confréries qui propagent par-ci, par-là, des sottises sans fondement et diffamantes contre le Chinoupes Solaire Gnostique, le Christos Agathodaemon, le Serpent de la Genèse, Lucifer-Nahuatl, le Resplendissant Dragon de Sagesse.

Xolotl-Lucifer est mal vu, souillé par ces rustres « modèles de savoir » qui, répudiant l’Esprit qui vivifie, ont interprété l’allégorie de la guerre dans les cieux et de la lutte de Michel contre le dragon au pied de la lettre, sans comprendre leur profonde signification.

Croisade, combat céleste qui doit incontestablement se dérouler dans les profondeurs vivantes de notre propre conscience ; lutte héroïque contre les passions animales que nous portons à l’intérieur, personnifiées dans le « Moi-même », dans le « Soi-même ».

Indubitablement, notre Réel Être intérieur profond doit tuer ou échouer. Dans le premier cas, il se convertit évidemment en le tueur du Dragon, par le fait même qu’il est sorti victorieux de toutes les tentations qui se sont présentées à lui.

Xolotl-Lucifer comme précepteur, éducateur, mentor, c’est certainement quelque chose d’insolite, d’inusité, d’extraordinaire.

Il y a dans la tentation Luciférienne une didactique inimitable, une pédagogie prodigieuse, une attraction qui étonne, un aiguillon incomparable, une instigation cachée avec des intentions divines secrètes, une séduction, une fascination.

De tout ceci nous pouvons inférer qu’à l’intérieur de nos profondeurs intimes nous pouvons et devons lutter contre le Dragon et ses armées ténébreuses (les défauts psychologiques) si vraiment nous voulons nous convertir en « Fils de la Sagesse » et en « Dieux Immortels ».

Sur la terre sacrée des Védas, Indra, le resplendissant Dieu du firmament, tue Vritra ou Ahi, le Démon-Serpent, Lucifer-Xolotl, prouesse pour laquelle il est appelé Vritrahan, le « Destructeur de Vritra », raison pour laquelle on lui donne le surnom de Hishnou : « Conducteur de l’Armée céleste ». – HP Blavatsky, La Doctrine Secrète

La Croix est un symbole très antique, employé depuis toujours, dans toutes les religions, chez tous les peuples, et il se tromperait lourdement, celui qui la considérerait comme un emblème exclusif de telle ou telle secte religieuse ; lorsque les conquistadores espagnols sont arrivés sur la terre sainte des aztèques, ils ont rencontré la Croix sur les autels.

Le plan des grands édifices religieux du Moyen-Âge, par adjonction d’une abside semi-circulaire ou elliptique soudée au chœur, épouse la forme du signe hiératique égyptien de la Croix Ansée, qui se lit Ank, et désigne la vie universelle cachée en toutes choses.

D’autre part, l’équivalent hermétique du signe Ank est l’emblème de Vénus ou Cypris-Lucifer, le cuivre, l’airain ou le laiton.

Tous les bons auteurs de l’Alchimie médiévale (Fulcanelli, Le Mystère des Cathédrales) nous répètent sans cesse :

« Blanchis le laiton et brûle tes livres »

Ostensiblement, cette expression, cette prière, cet axiome, s’il est sagement traduit, signifie : Magie Sexuelle, chasteté scientifique, mort radicale de l’Ego animal.

Quetzalcóatl, ressuscité après avoir « blanchi le laiton », devient l’Étoile du Matin.

L’Apocalypse de Saint-Jean dit :

« Au vainqueur, à celui qui gardera mes œuvres jusqu’à la fin, je donnerai pouvoir sur les nations. Et c’est avec un sceptre de fer qu’il les mènera, et elles seront fracassées comme un vase d’argile ! Ainsi, moi-même j’ai reçu ce pouvoir de mon Père. Et je lui donnerai l’Étoile du Matin. Celui qui a des oreilles, entende ce que l’Esprit dit aux Églises. » (Apocalypse 2:26-29)

Bel et le Dragon, Quetzalcóatl et Xolotl, Apollon et Python, Krishna et Kaliya, Osiris et Typhon, Michel et le Dragon Rouge, Saint-Georges et son Dragon, sont toujours le Logoï divin particulier de chacun de nous et son double projeté dans notre psychisme pour notre bien.

Il n’est pas superflu d’affirmer avec insistance et avec une totale lucidité que tuer le Dragon Vénus-Lucifer-Xolotl équivaut à nous convertir en ses propres enfants, c’est-à-dire, recevoir l’Étoile du Matin.

Durant toute l’antiquité, les dragons ont été considérés comme un symbole de l’Éternité et de la Sagesse.

Les Hiérophantes d’Égypte, de Babylone et de l’Inde, portaient généralement le nom de « Fils du Dragon et des Serpents », corroborant ainsi les enseignements du Gnosticisme Universel.

Xolotl, l’ombre ou le double du Christ Mexicain Quetzalcóatl, se précipitant depuis l’Empyrée vers nos propres enfers atomiques, voilà une chose extraordinaire, ahurissante.

Xolotl signifie à la fois chien et jumeau. Il n’est pas inutile de rappeler ici même que le Père Sahagun affirme que le chien est le symbole du Feu d’origine céleste.

Le « Feu Sexuel », le chien, l’instinct érotique, Lucifer-Nahuatl, est cet agent extraordinaire et merveilleux qui peut nous transformer radicalement.

Xolotl en forme de chien, avec sa croix

Le chien guide le Chevalier en le conduisant sur l’étroit chemin qui va des ténèbres à la Lumière, de la mort à l’Immortalité.

Il est indispensable de tirer de la demeure de Pluton Xolotl-Cerbère, prodige de terreur qui, avec ses aboiements, ses trois énormes têtes aplaties et son cou entouré de serpents, remplit d’épouvante tous les défunts.

Xolotl-Cerbère, le tricéphale, tire sur la laisse que tient son maître pour le diriger en toute sûreté sur le sentier escarpé qui mène à la Libération finale.

Xolotl-Lucifer, comme archétype du pénitent et muni de la ceinture de chasteté, devenu anachorète, suscite la lumière dans les ténèbres et éclaire tout l’ésotérisme Christique.

Xolotl-Lucifer, en possession de la dépouille mortelle qu’il doit ressusciter, nous indique la nécessité de mourir pour être.

Il est nécessaire de réfléchir, de méditer, de comprendre : la mort du « Moi-même » est incontestablement la condition indispensable de la résurrection ésotérique qui doit être réalisée ici et maintenant, grâce à l’Alchimie Sexuelle.

« Il faut, en effet, que cet être corruptible revête l’incorruptibilité et que cet être mortel revête l’immortalité.

Et lorsque cet être corruptible aura revêtu l’incorruptibilité, et que ce mortel aura revêtu l’immortalité, alors s’accomplira la parole de l’Écriture : La mort a été engloutie dans la victoire.

Où est-elle, ô mort, ta victoire ? Où est-il, ô mort, ton aiguillon ? » – 1 Corinthiens 15:53-55

La didactique stimulante et séductrice de Xolotl-Lucifer, si on sait en profiter intelligemment, rend possible la résurrection magique.

La tentation est du feu : le triomphe sur la tentation est lumière. Il faut d’urgence, sans aucun délai, immédiatement, éliminer les éléments indésirables que nous charrions à l’intérieur de nous.

Il s’avère des plus urgent, indispensable, de faire preuve de discernement, d’user de discrimination, afin de comprendre concrètement la signification profonde de certaines valeurs symboliques. Je veux parler, plus précisément, du tigre et du chien.

Incontestablement, ce Xolotl-Lucifer portant le hiéroglyphe solaire, étant donné qu’il se trouve à la racine de notre système séminal, assume le rôle merveilleux du chien Cerbère tel que représenté par Dante dans la Divine Comédie.

Le tigre est différent, et ils le savent bien, ces « jaguars » du Mouvement gnostique, ces « Chevaliers-Tigres » qui, tels de véritables félins de la Psychologie Révolutionnaire, se sont lancés contre eux-mêmes, contre leurs propres défauts psychologiques.

Le chien et le tigre se trouvent, indubitablement, associés ésotériquement pour le même travail.

L’humanisation du tigre dans l’art aztèque est une chose qui étonne tout mystique.

Il serait tout à fait impossible d’extirper nos agrégats psychiques, ces défauts intimes qui, ensemble, constituent le Moi, sans l’aide de cette particule divine, ou Monade intérieure, que nous rappelle la hache, signe de la foudre, que « l’Homme-Tigre » représente très clairement.

Il est écrit en toute lucidité dans le Livre de la Vie que:

« celui qui veut monter doit d’abord descendre », et que « toute exaltation est précédée d’une humiliation ».

La descente à la Neuvième Sphère des temps anciens fut toujours l’épreuve maximale pour recevoir la suprême dignité d’Hiérophante. Jésus, Bouddha, Hermès, Quetzalcóatl, durent passer par cette terrible épreuve.

C’est là que descend Mars pour retremper son épée et conquérir le cœur de Vénus ; et Hercule, pour nettoyer les écuries d’Augias, et Persée pour trancher la tête de la Méduse.

Quetzalcóatl (et son double), dans les profondeurs terrestres, dans l’Enfer de Dante, dans la terrible demeure de Pluton, doit mourir radicalement s’il veut ressusciter d’entre les morts.

« Au milieu de cet antre un orme gigantesque déploie ses rameaux séculaires ; c’est dans cet orme qu’habitent les vains songes de l’humanité souffrante, collés à ses feuilles comme des insectes.

Par là se promènent les Centaures : Briarée, le géant aux cent bras ; l’Hydre de Lerne, que tua Hercule en lui tranchant ses nombreuses têtes ; la Chimère, ce monstre au corps de chèvre ; les Gorgones, les Harpies et le Spectre aux trois corps.

Elle est épouvantable la voie qui conduit au Tartare par les eaux de l’Achéron, parmi les tourbillons de boue et la turbulence des eaux noires.

Un horrible nocher, aux cheveux blancs hérissés, aux yeux étincelants comme des braises de charbon et à la longue barbe négligée, manœuvre la barque qui passe les âmes de l’autre côté.

Là, toute une foule tourmentée et nombreuse se presse sur la rive, et tous ces gens tendent les mains dans leur avidité d’atteindre l’autre rive. Mais le nocher choisit capricieusement, il prend tantôt celui-ci, tantôt celui-là, et les autres qui attendent et supplient en vain, il les repousse loin du rivage.

Ces derniers sont ceux qui n’ont pas reçu de sépulture ; ils se désespèrent pendant un temps interminable sur ces bords, jusqu’à ce qu’une main pieuse, là-bas sur la terre, recueille leur dépouille et enferme leurs cendres dans l’urne funéraire.

Alors s’ouvre la demeure de Pluton et les âmes entrent dans leur triste lieu de repos, privées de lumière, étant dès lors l’ombre de ce qu’elles furent. » (Dante Alighieri, « Divine Comédie »)

Ce chapitre est extrait de La Doctrine Secrète de l’Anahuac (1974) de Samael Aun Weor.