Écrit par : Samael Aun Weor   Catégorie : Fondamentaux de l’Éducation Gnostique

Ceux qui ont entrepris de faire le tour de tous les pays du monde dans le but d’étudier en détail toutes les races humaines, ont pu constater par eux-mêmes que la nature de ce pauvre animal intellectuel erronément appelé homme, est toujours la même, qu’il habite dans la vieille Europe ou dans l’Afrique fatiguée de l’esclavage, dans la terre sacrée des Védas ou dans les « Indes occidentales », en Australie ou en Chine.

Ce fait concret, cette terrible réalité qui étonne tout homme sérieux, peut être constaté particulièrement bien si le voyageur visite les écoles, les collèges et les universités.

Nous sommes rendus à l’époque de la production en série. Aujourd’hui tout est produit en chaîne et sur une grande échelle : on a des séries d’avions, d’automobiles, de marchandises de luxe, etc.

Bien que cela semble un peu grotesque, il est tout à fait certain que les écoles, les centres de formation industrielle, les universités, se sont également converties en usines intellectuelles de production en série.

À notre époque de production en série, l’unique objectif dans la vie c’est de trouver une sécurité économique. Les gens ont peur de tout et recherchent la sécurité.

La pensée indépendante, dans notre monde de production en série, est devenue quasi impossible, parce que le type moderne d’éducation est basé sur de pures convenances.

La « nouvelle vague » vit de façon tout à fait conforme à la médiocrité intellectuelle générale. Si quelqu’un veut être différent, distinct des autres, tout le monde le disqualifie, tout le monde le critique, on fait le vide autour de lui, on lui refuse des emplois, etc.

Le désir d’obtenir de l’argent pour vivre et se divertir, l’urgence de réussir dans la vie, la recherche d’une sécurité économique, le désir d’acheter beaucoup de choses pour s’afficher devant les autres, etc., ont complètement envahi le mental et étouffé la pensée pure, naturelle et spontanée.

Il a été parfaitement possible de prouver que la peur emprisonne le mental et endurcit le cœur.

De nos jours, il y a une telle peur et une telle recherche de sécurité que les gens se cachent dans leur caverne, dans leur terrier, dans leur petit coin, là où ils croient qu’ils peuvent avoir plus de sécurité, moins de problèmes, et ils ne veulent plus en sortir, ils ont peur de la vie, peur des nouvelles aventures, des nouvelles expériences, etc.

Toute cette éducation moderne tellement vantée est basée sur la peur et la recherche de sécurité, les gens sont terrorisés, ils ont peur même de leur propre ombre.

Les gens ont peur de tout, ils redoutent de sortir des vieilles normes établies, d’être différents des autres gens, de penser de façon révolutionnaire, de rompre avec tous les préjugés de la société décadente.

Heureusement, il y a dans le monde un petit nombre de gens sincères et compréhensifs qui désirent vraiment examiner profondément tous les problèmes du mental, mais chez la grande majorité, l’esprit de non-conformisme et de rébellion n’existe même pas.

Il y a deux types de rébellion bien distincts : Le premier, c’est la rébellion psychologique violente. Le second, c’est la rébellion psychologique profonde de l’Intelligence.

Le premier type de rébellion est réactionnaire, conservateur et retardataire ; le second type de rébellion est révolutionnaire.

Dans le premier type de rébellion psychologique, nous rencontrons le réformateur qui raccommode de vieux vêtements et répare des vieux édifices pour qu’ils ne s’écroulent pas. Ce genre d’homme est du type régressif, c’est le révolutionnaire gonflé d’eau-de-vie qui veut tout mettre à feu et à sang, c’est le leader des soulèvements armés et des coups d’État, l’homme du fusil à l’épaule, le dictateur qui jouit de conduire au mur tous ceux qui n’acceptent pas ses caprices, ses théories.

Dans le deuxième type de rébellion psychologique, nous rencontrons Bouddha, Jésus, Hermès, le transformateur, le rebelle intelligent, l’intuitif, les grands paladins de la Révolution de la Conscience, etc.

Ceux qui ne s’instruisent que dans le but absurde de remporter une magnifique position dans la ruche bureaucratique, de s’élever, de grimper au sommet de l’échelle, de faire sentir leur importance, ceux-là manquent de véritable profondeur, ils sont imbéciles par nature, superficiels, creux, vauriens à cent pour cent.

Il a été démontré jusqu’à satiété que lorsqu’il n’existe pas, chez l’être humain, de véritable intégration de la pensée et du sentiment, alors, quand bien même nous aurions reçu une « belle éducation », la vie s’avère incomplète, contradictoire, abrutissante et tourmentée par d’innombrables craintes de toute espèce.

Hors de tout doute et sans risque de nous tromper, nous pouvons affirmer catégoriquement que sans une éducation intégrale, notre vie devient absurde, inutile et destructive.

L’animal intellectuel a un Ego intérieur composé, malheureusement, de multiples entités qui se renforcent par la fausse éducation qui est aujourd’hui dispensée partout.

Le Moi Pluralisé que chacun de nous porte à l’intérieur de lui est la cause fondamentale de tous nos complexes et toutes nos contradictions.

L’Éducation Fondamentale doit enseigner aux nouvelles générations notre didactique psychologique pour la dissolution du Moi.

C’est seulement par la dissolution des diverses entités qui, dans leur ensemble, constituent l’Ego (le Moi), que nous pourrons établir en nous un centre permanent, individuel, de conscience : nous serons alors complets.

Tant qu’existera à l’intérieur de chacun de nous le Moi Pluralisé, nous rendrons la vie amère non seulement à nous-mêmes mais aussi aux autres.

À quoi nous servira-t-il d’étudier le Droit et de devenir avocat si nous perpétuons les querelles ? À quoi sert-il d’accumuler dans notre esprit beaucoup de connaissances si nous continuons à être dans la confusion ? À quoi servent les habiletés techniques et industrielles si nous les utilisons pour la destruction de nos semblables ?

Rien ne sert de s’instruire, de suivre des cours, d’étudier, si dans le cadre de la vie quotidienne nous nous détruisons misérablement les uns les autres.

L’objectif de l’éducation ne doit pas être uniquement de produire chaque année de nouveaux chercheurs d’emplois, un nouveau type de vauriens, de nouveaux rustauds qui ne savent pas même respecter la religion d’autrui.

Le véritable objectif de l’Éducation Fondamentale doit être de créer de véritables hommes et femmes intégrés et par conséquent conscients et intelligents.

Malheureusement, les professeurs des écoles, collèges et universités pensent à tout sauf à éveiller l’Intelligence intégrale des étudiants.

N’importe quelle personne peut convoiter et acquérir des titres, des mentions honorifiques, des diplômes et devenir même très efficace dans l’aspect mécanique de la vie, mais cela ne signifie pas qu’on est intelligent.

L’Intelligence ne pourra jamais être un simple fonctionnalisme mécanique, l’Intelligence ne peut être le résultat d’une simple information livresque, l’Intelligence n’est pas la capacité de réagir automatiquement par des paroles éclatantes devant n’importe quelle provocation. L’Intelligence n’est pas une simple verbalisation de choses apprises par cœur. L’Intelligence est la capacité de percevoir directement l’Essence, le Réel, ce qui est véritablement.

L’Éducation Fondamentale est la science qui nous permet d’éveiller cette capacité en nous-mêmes et chez les autres.

L’Éducation Fondamentale aide chaque individu à découvrir les véritables valeurs qui surgissent comme résultat de l’investigation profonde et de la compréhension intégrale de soi-même.

Lorsqu’il n’y a pas en nous d’autoconnaissance, alors l’expression de soi-même se convertit en autoaffirmation égoïste et destructive.

L’Éducation Fondamentale se préoccupe uniquement d’éveiller en chaque individu la capacité de se comprendre lui-même dans tous les niveaux du mental, et pas simplement la capacité de se livrer à la complaisance de l’auto-expression erronée du Moi Pluralisé.

Ce chapitre est extrait de Fondamentaux de l’Éducation Gnostique (1970) de Samael Aun Weor.