Écrit par : Samael Aun Weor Catégorie : Tarot et Kabbale
Description de la Lame
Dans cet arcane, nous voyons dans les eaux de la vie une lune qui monte. Dans la partie centrale, un vieil ermite avance en tenant dans sa main gauche la lampe qui lui indique le chemin ; c’est la lampe d’Hermès, la sagesse. Il s’appuie de sa main droite sur la canne des patriarches, qui représente la colonne vertébrale avec ses sept Églises.
L’ermite, prudent et sage, est enveloppé dans la cape protectrice d’Apollonius, qui symbolise la prudence. Derrière lui se dresse le palmier de la victoire.
Dans la partie supérieure, un soleil qui éclaire de ses trois rayons (indiquant les trois forces primaires) descend pour s’unir à la lune. La lune monte et le soleil descend ; cela indique que nous devons transformer la lune en soleil par la transmutation, convertir par l’arcane AZF les corps lunaires en corps solaires.
L’Arcane 9 nous indique clairement les neuf sphères des enfers atomiques de la nature, et les neuf sphères des neuf cieux. Cet arcane indique également les neuf planètes représentées dans les neuf sphères de la planète Terre.
L’initié doit descendre dans les neuf sphères submergées pour ensuite gagner les neuf cieux correspondant à chaque planète.
Signification Ésotérique de l’Arcane
L’Arcane 9 est l’Ermite, la solitude. Cet arcane, à un niveau plus élevé, est la Neuvième Sphère, le sexe. La descente à la Neuvième Sphère était, dans les temples anciens, la plus grande épreuve pour la dignité suprême de l’Hiérophante. Hermès, Bouddha, Jésus-Christ, Zoroastre, Dante, et beaucoup d’autres grands initiés ont dû traverser cette épreuve suprême, descendre dans la Neuvième Sphère, pour travailler avec le feu et l’eau, origine des mondes, des bêtes, des hommes et des Dieux. Toute initiation blanche authentique commence par là.
Dans la Neuvième Sphère ou neuvième strate de la Terre, au centre de la Terre, au cœur même de celle-ci, se trouve le signe de l’infini, resplendissant. Ce signe a la forme d’un huit. Le signe de l’infini est le Saint-Huit. On trouve dans ce signe la représentation du cœur, du cerveau et du sexe du génie de la Terre. Le nom secret de ce génie est Cham-Gam.
Le Zohar nous avertit avec insistance qu’au fond de l’abîme vit l’Adam-Protoplaste, le principe différenciateur des âmes. Nous devons livrer une lutte à mort contre ce principe. La lutte est terrible, cerveau contre sexe et sexe contre cerveau ; et ce qu’il y a de plus terrible et de plus douloureux, c’est cette lutte cœur contre cœur.
Il est évident que toutes les forces tournent dans les êtres humains sur la base du Saint-Huit. Celui qui veut entrer dans la cité aux neuf portes que mentionne la Bhagavad-Gita doit se résoudre à descendre dans la Forge ardente de Vulcain.
Dans l’organisme humain, la Neuvième Sphère est le sexe ; celui qui veut s’autoréaliser doit descendre à la Neuvième Sphère pour y travailler avec l’eau et le feu, pour parvenir à la Seconde Naissance.
La Forge ardente de Vulcain (le sexe) se trouve dans la Neuvième Sphère. C’est là que Mars descend pour retremper son épée flammigère et conquérir le cœur de Vénus (l’initiation Vénuste) ; Hercule pour nettoyer les écuries d’Augias (les bas-fonds animaux) ; Persée pour couper la tête de la Méduse (le Moi psychologique ou Adam terrestre) avec son épée flammigère, et cette tête parsemée de serpents, l’étudiant ésotérique doit la remettre à Minerve, la déesse de la sagesse.
Le fœtus demeure neuf mois à l’intérieur du ventre maternel, et, neuf âges sont nécessaires dans le ventre de Rhéa, de Tonantzin, de Cybèle, c’est-à-dire de la Mère Nature, pour que naisse une humanité planétaire. Il est donc tout aussi évident qu’il faille descendre à la Neuvième Sphère pour pouvoir y être conçu et parvenir à cette seconde naissance.
Jésus dit à Nicodème : « À moins de naître de nouveau, tu ne pourras entrer dans le Royaume des cieux » (Jean 3 :1-15). Cela signifie fabriquer les corps solaires ; personne ne peut pénétrer dans le Royaume en étant vêtu de haillons lunaires. Il faut fabriquer les corps solaires, et cela ne s’obtient qu’en transmutant l’énergie créatrice. En théogonie égyptienne, ces corps solaires sont représentés par le Sahu égyptien. Personne n’a le droit de s’asseoir à la table des anges s’il n’est pas vêtu des corps solaires. Nous devons fabriquer le To Soma Heliakon, le corps d’or de l’homme solaire.
Il est écrit : « Étroit est le chemin qui mène à la lumière ». Celui qui veut suivre le chemin, « qu’il se renie lui-même, qu’il porte sa croix et qu’il me suive » (les trois facteurs de la révolution de la conscience : mourir, naître et se sacrifier).
Celui qui veut s’autoréaliser doit être disposé à renoncer à tout : richesse, honneurs, paix, prestige ; il doit donner son propre sang.
Il doit avoir un centre de gravité, un centre permanent de conscience. Nous tous, les êtres humains, nous ne sommes que des machines manipulées par nos Moi (l’Égo est pluriel), nous sommes placés dans une situation désavantageuse, ce qui implique pour nous la nécessité de faire des sur-efforts et de tuer le Moi ; cet Égo est le Méphistophélès, la racine de toutes nos souffrances et douleurs, et il vit en fonction de son propre conditionnement. Nous devons le réduire en poussière cosmique pour acquérir une conscience éveillée, pour être capables de voir le sentier.
Par savoir, on entend : voir, entendre et palper les grandes réalités.
Il est nécessaire de comprendre ce que signifie le fond de l’abîme ; quand on parle de descendre au fond de l’abîme, c’est une chose réelle. En descendant dans la Neuvième Sphère, nous nous mettons, par la Loi des concomitances ou des relations, en accord avec l’organisme planétaire où nous vivons. Quiconque travaille dans la Neuvième Sphère est descendu au fond de son aspect réel, et si cette personne qui est en train de travailler se désincarnait, elle verrait qu’elle vit réellement dans cette région (la Neuvième Sphère est le centre de la Terre). Bien entendu, c’est celui qui a éveillé sa conscience qui pourrait se rendre compte de cela. Il faut avertir le néophyte que dans la Neuvième Sphère existe la douleur suprême, comme nous le dit Dante dans La Divine Comédie ; les larmes des condamnés se figent dans leurs yeux, et dans d’autres cas, les eaux leur montent jusqu’aux organes créateurs.
Il faut savoir comprendre, il faut savoir apprendre à souffrir, à se résigner. Ceux qui ne sont pas résignés échouent, c’est comme un ex abrupto, une chose paradoxale, que de vouloir trouver le bonheur dans la Neuvième Sphère. Ce serait absurde ; le fait est que l’autoréalisation intime coûte cher et qu’on doit la payer, peut-être même au prix de sa propre vie.
Hiram Abiff ne fut-il pas assassiné et recherché par « vingt-sept Maîtres », dont la somme kabbalistique donne 2 + 7 = 9 ?
Il y a dans la Neuvième Sphère de grandes douleurs, jusqu’à ce que l’on parvienne enfin à la Seconde Naissance. Quand Jésus dit à Nicodème qu’il devait naître à nouveau, celui-ci n’a pas compris, mais Jésus, lui, connaissait le grand mystère. Et s’échappe-t-on un jour de la Neuvième Sphère ? Oui, quand on parvient à la seconde naissance.
Après que j’eus créé le To Soma Heliakon dans la Forge des Cyclopes (le sexe), je dus passer un temps en réflexions profondes. Dans la demeure de l’amour, dans le temple des « deux fois nés », je rencontrai d’autres frères et sœurs qui avaient eux aussi travaillé intensément dans la Forge ardente de Vulcain (le sexe) ; ils resplendissaient tous glorieusement parmi les charmes divins et indescriptibles du Vendredi Saint. Nous nous réunissions pour discuter des luttes et des peines, nous en étions sortis victorieux. Cependant, tout ceci est le principe des principes et le fondement des fondements ; il y a autre chose à dire là-dessus, et il est nécessaire que vous en soyez informés.
Si un deux fois né, une personne qui est parvenue à l’Adeptat tente de parvenir à l’état angélique, il devra à nouveau descendre dans le puits profond de l’univers jusqu’à la Neuvième Sphère, et une fois le travail terminé, remonter par l’escalier ou l’échelle de Lucifer pour atteindre l’état angélique. S’il veut être archange, principe, trône ou chérubin, il doit faire la même chose, descendre pour ensuite monter.
Il faut comprendre et distinguer une chute d’une descente ; celui qui a déjà été décapité, ne peut être « ré-capité ». Juste avant d’entrer dans l’Absolu, il faut descendre à la Neuvième Sphère.
Si on parvient à la seconde naissance, le sexe devient alors interdit, on ne l’utilisera plus parce qu’on le veut simplement, mais seulement si on en reçoit l’ordre, l’ordre sacré, de la part de la Fraternité blanche ou du Père qui est en secret, et si on nous ordonne de descendre dans le puits de l’abîme, il faut obéir, et ce n’est pas du plaisir, mais plutôt de la douleur, du sacrifice.
Il faut descendre par l’échelle luciférienne et il faut souffrir, nous devons nous rendre maîtres tant des forces supérieures que des forces inférieures. Le Père qui est en secret ordonne ce qu’il faut faire, on descend seulement lorsqu’on en reçoit l’ordre.
Seul celui qui tombe perd ses degrés initiatiques, non pas celui qui descend. Une fois le travail terminé, on reçoit les ordres et on ne fait plus usage du sexe de manière capricieuse. C’est le Père qui est alors maître de cet acte, et l’ordre doit venir du Père. Le sexe ne nous appartient pas à nous, mais au Père.
La Loi du Léviathan est celle de ce Maçon qui est passé par tous les travaux ou degrés ésotériques, et comme il a été décapité, il ne peut être « ré-capité », il ne peut subir de dommages ni d’en haut, ni d’en bas ; il vit en accord avec la Loi, avec la grande Loi. Voilà la connaissance supérieure de la Maçonnerie ésotérique.
D’abord on fait sa volonté capricieuse, ensuite on doit faire la volonté du Père. Quand on n’a plus d’Égo, la méchanceté disparaît et on ne sait faire que la volonté du Père. C’est Lui notre Être véritable, l’Ancien des jours, il est au-delà de l’Atman ; quand il ordonne, ses ordres doivent être exécutés.
On finit par se libérer de la Neuvième Sphère au moment où l’on se convertit en un Paramarthasatya (un habitant de l’Absolu) ; on plonge alors dans le bonheur abstrait. Mais avant d’y accéder, il y aura une humiliation ; on doit redescendre, autrement on viole la Loi du Léviathan, le sceau de Salomon.
Nous trouvons aussi dans l’Apocalypse de la Sainte Bible les mystères de la Neuvième Sphère : « Et j’appris combien furent alors marqués du sceau : cent quarante-quatre mille de toutes les tribus des fils d’Israël » (7 :4). En faisant la somme kabbalistique de ces nombres, nous obtiendrons le nombre neuf : 1 + 4 + 4 = 9 ; c’est la Neuvième Sphère, le sexe. Seuls ceux qui seront parvenus à la chasteté absolue seront sauvés.
« Puis voici que l’Agneau apparut à mes yeux ; il se tenait sur le mont Sion, avec cent quarante-quatre milliers de gens portant inscrits sur le front son nom et le nom de son père » (14 :1). Le mont Sion représente les mondes supérieurs ; les chiffres sont une quantité symbolique, et ils se décomposent kabbalistiquement de cette manière : 1 + 4 + 4 = 9. Neuf est la Neuvième Sphère, le sexe. C’est seulement par le Grand Arcane que nous pourrons être sauvés et recevoir le nom du Père sur notre front. Le peuple, c’est Sion, le peuple spirituel de Dieu. Ce peuple est formé de tous ceux qui pratiquent la magie sexuelle (c’est un peuple de chasteté).
Parlant de la Jérusalem nouvelle, on y dit : « Puis il en mesura le rempart, soit cent quarante-quatre coudées, d’après une mesure humaine, qui est en même temps une mesure d’ange » (21 :17) 144 = 1 + 4 + 4, ce qui donne 9, le sexe. Le 9 est une mesure humaine qui est à la fois une mesure d’ange. Nous demeurons neuf mois dans le vendre maternel. Le Fils de l’homme ne peut naître que dans la Neuvième Sphère. On n’a jamais connu d’ange qui ne soit né dans la Neuvième Sphère.
Celui qui veut décapiter la Méduse doit descendre à la Neuvième Sphère ; celui qui veut incarner le Christ doit descendre à la Neuvième Sphère ; celui qui veut dissoudre le Moi doit descendre à la Neuvième Sphère. La Neuvième Sphère est le Sanctum Regnum de l’omnipotence divine du Troisième Logos. Dans la Neuvième Sphère, nous trouvons la Forge ardente de Vulcain.
Tout pigeonneau qui travaille dans le Grand-Œuvre doit s’appuyer sur son bâton, s’éclairer de sa propre lampe et s’envelopper dans sa cape sacrée. Tout pigeonneau doit être prudent. Si vous voulez incarner le Christ, soyez semblables au citron. Fuyez la luxure et l’alcool. Tuez les racines les plus intimes du désir.
Nombreux sont les étudiants ésotéristes qui affirment erronément qu’il y a de nombreux chemins pour parvenir à Dieu. Le divin grand Maître Jésus a pourtant dit : « Étroite est la porte et resserré le chemin qui mène à la Lumière, et il en est peu qui le trouvent » (Mat. 7 :14).
Si l’étudiant ésotériste passe au crible le contenu en entier des quatre Évangiles, il pourra constater par lui-même que Jésus n’a jamais dit qu’il y avait plusieurs chemins.
L’adorable Sauveur du monde n’a parlé que d’une seule porte étroite, et d’un seul chemin resserré et difficile. Et cette porte est le sexe ! Il n’y a pas d’autre chemin pour parvenir à Dieu. De toute l’éternité, on n’a jamais vu de prophète qui ait connu une porte autre que celle du sexe.
Certains étudiants ésotéristes dans l’erreur, confus, trompés, s’objectent à ces enseignements, et affirment que Pythagore, Zoroastre, Jésus et d’autres initiés étaient célibataires, et qu’ils n’auraient prétendument jamais eu de femme.
Dans tous les temples de mystères, il y eut des vestales sacrées. Les matérialistes, les irrespectueux, les mal intentionnés ont arbitrairement cherché à les traiter de prostituées sacrées. Ces vestales étaient cependant de véritables vierges initiées. Des vierges ésotériques, bien que leurs corps n’étaient plus, physiologiquement, des corps de vierges.
Les initiés du Temple, Pythagore, Zoroastre, Jésus-Christ et tous ces initiés de l’antiquité ont en réalité tous pratiqué, sans exception, l’Arcane AZF avec les vestales du Temple. C’est uniquement dans la Forge ardente de Vulcain que ces grands initiés ont pu retremper leurs armes et conquérir le cœur de Vénus.
Ce chapitre est tiré de Tarot et Kabbale (1978, posth.) par Samael Aun Weor.