Écrit par : Samael Aun Weor Catégorie : Tarot et Kabbale
Description de la Lame
Dans les eaux de la vie, on voit la représentation de Geburah (la loi). Au centre apparaît Typhon-Baphomet, tenant dans sa main gauche le bâton de commandement, et dans sa main droite un serpent qui monte. Sa main droite est masculine et sa gauche féminine ; ses seins indiquent qu’il est androgyne. Il recouvre sa sagesse d’un tablier, et de ce même tablier sort une queue.
Le visage est difforme à cause des erreurs ou péchés. Le Baphomet a été représenté comme le laiton que l’humanité a actuellement noirci par sa dégénérescence. Nous devons blanchir le laiton, le Diable, qui est l’entraîneur psychologique et le gardien des portes du sanctuaire afin que seuls puissent entrer les élus, ceux qui ont pu surmonter toutes les épreuves imposées par le Diable.
Signification Ésotérique de l’Arcane
L’Arcane 15 du Tarot représente le Bouc de Mendès, Lucifer, Typhon-Baphomet, le Diable.
L’alchimiste doit voler le feu au Diable. Quand nous travaillons avec l’Arcane AZF, nous volons le feu au Diable ; c’est ainsi que nous nous convertissons en dieux, c’est ainsi que resplendit l’étoile à cinq pointes.
Les cornes se terminent en six pointes. L’Arcane 6 est le sexe et indique que le sexe renferme la libération par la chasteté, ou l’esclavage de l’homme par la passion. Il existe une différence entre cet arcane et l’Arcane 1 : la main droite pointe vers le haut, et la gauche vers la terre.
Le mystère du Baphomet est l’Alchimie sexuelle, basée sur la compréhension et la transmutation des énergies créatrices.
Le Baphomet des Templiers doit se lire à l’envers, « Tem-O-H-P-Ab », symbole des mots latins : Templi Ommun Hominun Pacis Abbas. Ceci veut dire : « Le Père du temple, paix universelle des hommes ».
L’Arcane 15 apparaît à la suite du 13, qui est la mort du Moi, de l’Égo, du Moi-même ; et de l’Arcane 14, qui est la Tempérance, la chasteté qui résulte de la mort de l’Égo. L’Arcane 15 est donc l’androgyne divin qui resplendit à nouveau, c’est le laiton blanchi.
Nous savons qu’au-delà du corps, des affects et du mental, se trouve le Logoï intérieur, divin. Indubitablement, c’est là l’ineffable, le réel. Il projette sa propre réflexion, son ombre particulière à l’intérieur de nous-mêmes, ici et maintenant. Évidemment, cette ombre, cette réflexion logoïque, c’est l’entraîneur psychologique, Lucifer, le tentateur. Chacun de nous a son Lucifer particulier.
Dans l’Égypte des pharaons, le Soleil de midi, le Soleil sacré absolu, a toujours été symbolisé par Osiris, tandis que son ombre, sa réflexion, son Lucifer, se trouve représenté par Typhon.
Dans les temples sacrés de la vieille Égypte des pharaons, lorsque le néophyte était sur le point de souffrir les épreuves de l’initiation, un Maître s’approchait de lui et lui murmurait à l’oreille cette phrase mystérieuse : « Souviens-toi qu’Osiris est un dieu noir ».
Évidemment, le noir est la couleur spécifique des ténèbres et celle des sombres antres de sorcellerie, celle du Diable à qui on offrait toujours des roses noires, et aussi celle du chaos primitif où tous les éléments et les germes de la vie se mélangent et se confondent totalement ; c’est le symbole de l’élément terre, de la nuit et de la mort radicale de tous ces agrégats psychiques qui constituent ensemble le Moi-même.
Il nous faut de toute urgence et sans délai blanchir le Diable, et cela n’est possible qu’en luttant contre nous-mêmes, en dissolvant tout entier cet ensemble d’agrégats psychiques qui constituent le « Je », le Moi-même, le Soi-même. C’est seulement en mourant en nous-mêmes que nous pourrons blanchir le laiton et contempler le Soleil de minuit (le Père). Cela signifie vaincre les tentations et éliminer tous et chacun des éléments inhumains que nous portons à l’intérieur (colère, convoitise, luxure, envie, orgueil, paresse, gourmandise, etc.).
Dans le gymnase psychologique de l’existence humaine, il faut toujours un entraîneur. Le divin Daïmon si souvent mentionné par Socrate, l’ombre même de notre esprit individuel, est l’entraîneur psychologique le plus extraordinaire que chacun de nous porte à l’intérieur ; il nous soumet à des tentations dans le but de nous entraîner, de nous éduquer, et c’est la seule façon de faire fleurir dans notre intérieur les pierres précieuses des vertus.
Maintenant je me le demande, et je vous le demande aussi : Où se trouve donc la méchanceté de Lucifer ? Ce sont les résultats qui parlent ; s’il n’y a pas de tentations, il n’y a pas de vertus ; plus fortes seront les tentations, plus grandes seront les vertus ; l’important, c’est de ne pas tomber dans la tentation, et c’est pourquoi nous devons prier le Père en disant : « Ne me laisse pas succomber à la tentation ».
Ce n’est qu’au moyen de la lutte, du contraste, de la tentation et de la discipline ésotérique rigoureuse que les fleurs de la vertu peuvent s’ouvrir en nous.
Considérer Lucifer comme précepteur, éducateur, gardien, est certainement une chose insolite, inusitée, extraordinaire. Il existe dans la tentation luciférienne une didactique inimitable, une pédagogie prodigieuse, une attirance étonnante, une stimulation inimitable, une incitation occulte aux buts divins secrets, une séduction, une fascination.
Lucifer-Prométhée ne fait qu’un avec le Logos platonique, il est le ministre du Démiurge créateur et le Seigneur resplendissant des sept demeures de l’Hadès (l’enfer), du Sabbath et du monde manifesté. C’est à lui que sont confiés l’épée et la balance de la justice cosmique, car il est indubitablement la norme du poids, de la mesure et du nombre ; l’Horus, le Brahma, l’Ahura-Mazda, etc., toujours ineffable.
Lucifer (Luci = lumière, Fer = feu) est le gardien de la porte, et il détient les clés du Lumitial afin que seuls ceux qui sont oints, seuls ceux qui possèdent le secret d’Hermès puissent y entrer.
Ceux qui maudissent Lucifer de façon téméraire se prononcent contre la réflexion cosmique du Logos, ils anathématisent le Dieu vivant manifesté dans la matière et ils renient la sagesse toujours incompréhensible qui se révèle de la même manière dans les contraires, lumière et ténèbres ; ressemblance, analogie, similitude : soleil et ombre, jour et nuit ; loi des contraires.
Le Diable, la réflexion de notre Logoï intérieur, était la plus excellente des créatures avant que nous ne tombions dans la génération animale. « Blanchis le laiton et brûle tes livres », nous répètent tous les Maîtres de l’Art hermétique.
Celui qui blanchit le Diable et le ramène à son état resplendissant et primitif, celui qui meurt à lui-même, ici et maintenant, celui-là libère le Prométhée enchaîné. Ce dernier le paie avec des intérêts en sus, car c’est un colosse qui a pouvoir sur le ciel, sur la terre, et sur les enfers.
Lucifer-Prométhée, une fois radicalement intégré à toutes les parties de notre Être, fait de nous quelque chose de différent, une créature exotique, un archange, une puissance terriblement divine.
Ce chapitre est tiré de Tarot et Kabbale (1978, posth.) par Samael Aun Weor.