Écrit par : Samael Aun Weor Catégorie : Tarot et Kabbale
13 : Mem, M ; 2 : Beth, B ; 14 : Nun, N. 13 + 2 + 3 = 18 ; l + 8 = 9 : la Neuvième Sphère.
En Kabbale, nous aurons constamment à nous référer aux lettres hébraïques. Ces lettres initiales se rapportent à la parole du Maître maçon, que celui-ci fait serment de ne pas révéler. On peut parler séparément des trois lettres initiales.
En premier lieu, on se réfère au mot qui correspond à mort et résurrection : Hiram Abif veut dire que l’esprit se sépare de la matière.
Cela signifie que la chair se sépare des os. C’est pourquoi l’on dit qu’il faut mourir pour ressusciter ; si on ne meurt pas, on ne naît pas.
Deuxièmement, c’est la construction qui suit la destruction.
Tels que nous sommes, nous devons être détruits. Nous sommes tous des démons, parce que nous portons le terrible démon Apopi des mystères égyptiens, qui est le corps des désirs, erronément confondu avec le corps astral, que l’on ne possède pas et qu’il faut fabriquer dans la Forge des Cyclopes, dans le sexe.
Nous avons ensuite le corps mental animal ; celui-ci est pire, c’est le démon Haï des mystères égyptiens, qui doit être détruit et décapité. Voyez vous-mêmes qu’il n’y a pas de paix sur la face de la Terre : on vit constamment en guerre, dans la fornication, l’adultère, la vengeance. Ce corps mental n’a rien d’angélique.
Nous n’avons pas de corps causal, il faut le fabriquer dans la Forge des Cyclopes ; nous avons à sa place le démon de la mauvaise volonté, celui qui dit : « Un tel ou Une telle ne me revient pas ».
Ces trois démons ne sont absents d’aucun évangile ; chez le Bouddha, ils figurent comme les trois Furies, la fameuse Mara. Il nous faut comprendre que nous sommes des démons et partir à zéro, nous situer là où nous sommes ; il nous faut la grande destruction de nous-mêmes, la mort du Moi, la destruction de ses semences et des corps lunaires.
« Ce qui est né du Père est en putréfaction ». Cela signifie que le Christ est mort, qu’il est en putréfaction, c’est pourquoi l’on dit que chacun est un sépulcre vivant. On dit qu’il est mort parce qu’il ne vit en aucun de nous.
Le Fils doit naître en nous, puis se libérer, vivre tout le drame et ensuite monter au Père. Ce qui est né du Père vit dans le Fils, naît de l’Ens-Seminis et vit dans le Christ.
Les eaux pures de la vie sont l’élément de base de la régénération. Alors que le Bouddha méditait, luttant contre les trois Furies, Mara déchaîna une tempête et le Bouddha allait être noyé par les eaux, lorsqu’apparut un serpent qui se glissa en dessous du Bouddha assis ; ce serpent s’enroula trois fois et demie, et à mesure que l’eau montait, le serpent montait aussi. Ce serpent représente la Mère divine ; ainsi Bouddha ne se noya pas.
Sans les eaux de la vie, la régénération est impossible, et le Fils de l’homme surgit des eaux de la vie.
Il est bon de comprendre de plus en plus à fond l’ésotérisme de ces choses sacrées, mais de le comprendre véritablement. Rappelons-nous le poisson : il est la vie qui naît et meurt dans les eaux. Rappelons-nous le cas du poisson Dari des Chaldéens : il représente la même chose, le Christ sortant des eaux, le Fils de l’homme naissant d’entre les eaux.
La première lettre Mem est la foi, la deuxième lettre Beth est l’espérance, la troisième lettre Nun est la charité.
La première lettre est mort et régénération ; voyez la relation si intime qui existe entre la mort et l’eau. L’Arcane 13, qui est la mort, est en relation avec les eaux ; sans la transmutation (Arcane 14) des eaux, il est impossible de parvenir à la deuxième naissance.
Il est nécessaire de mourir, et le fondement de la mort se trouve dans la question sexuelle. Le sexe contient la mort, et le sexe contient la vie. Une fois qu’on est parvenu à la deuxième naissance, il faut éliminer le sexe. Rappelons-nous la phrase « Conduis-moi des ténèbres à la lumière ». La mort conduit à l’immortalité, de l’irréel au réel.
Le Maître doit réaliser tout ceci, et il le réalise lorsqu’il trouve la Parole perdue. C’est la parole qui parvint à ressusciter Hiram Abif, c’est le Verbe, la parole de lumière de l’enseignement supérieur que l’initié reçoit et grâce auquel il atteint le magistère. Il est clair que l’Arcane AZF est le Modus Operandi, pour cela comme pour la destruction de l’Ego.
Par conséquent, l’Arcane 13 signifie mort et résurrection, et il se rapporte au tantrisme (Arcane 14).
La deuxième lettre, l’Arcane 2, la maison de l’esprit, est en relation avec le Sanctum Sanctorum qui signifie la conscience, la pierre philosophale sans laquelle il ne peut y avoir transmutation. Il est nécessaire de fabriquer les corps solaires ; on ne peut mettre de vin nouveau (le Christ intime) dans de vieilles outres (les corps lunaires). Il faut fabriquer les corps solaires pour contenir ce vin sacré.
On trouve dans l’Arcane 2 la pierre philosophale grâce à laquelle se réalisent toutes les transmutations ; il faut ciseler la pierre, sans laquelle on ne peut réussir la transmutation sexuelle. Cela signifie qu’il faut travailler dur, et c’est ce que nous indique l’Arcane 14, la transmutation.
Pour atteindre la résurrection ou l’élévation au mystère, il est donc nécessaire de se renier soi-même (mort), prendre sa croix (s’élever au magistère) et suivre le Christ.
On voit dans l’Arcane 14 le N sacré (Nun), c’est le poisson de la vie qui naît et meurt dans les eaux, parvenant à la lumière, ce qui nous rappelle la multiplication des poissons. Si nous ne descendons pas pour détruire l’Ego, nous ne pourrons être élevés dans le magistère, même si nous parvenons à la deuxième naissance.
Il est nécessaire de descendre pour pouvoir monter ; l’Arcane 3 renferme la victoire, matérielle comme spirituelle.
L’Arcane 3, la Mère divine, la Kundalini, est la déesse du Verbe ; c’est Hadith, la déesse ailée, la parole perdue, le langage universel.
Dans la Bible, c’est le fameux banquet de Nabuchodonosor.
Ce chapitre est tiré de Tarot et Kabbale (1978, posth.) par Samael Aun Weor.