Écrit par : Samael Aun Weor Catégorie : Les Trois Montagnes
Le Grand-Oeuvre individuel s’accomplit donc sous la domination zodiacale des Puissances titanesques.
Les douze travaux d’Hercule, prototype de l’homme véritable, indiquent, révèlent la voie secrète qui nous conduit jusqu’au grade de Maître parfait et de Grand Élu.
D’abord vient la capture et la mort du Lion de Némée, la force des instincts et des passions incontrôlées qui dévastent et dévorent tout.
En extase, je fus mené conscient jusqu’au monde lunaire (ou monde astral). Alors, je reçus des conseils d’une infinie sagesse.
Mon Âme fut émue au plus profond d’elle-même à la rencontre de l’Ancien du temple des deux fois nés ; notre cher Recteur, le vieux sage, semble avoir toutes les caractéristiques du citron, mais il est ostensible qu’il rayonne d’un amour infini.
Je compris que pour avoir le droit d’accéder au Ciel lunaire (Astral supérieur), je devais d’abord descendre aux Enfers sélénites (Astral inférieur) et affronter courageusement les trois Furies.
En écrivant ces lignes, me vient en mémoire ce passage initiatique dans lequel Ginès de Lara, conduit par son Maître, contemple étonné les eaux miroitantes du lac.
« Regarde maintenant par ici ! » s’exclame le Mahatma.
Et, les cheveux dressés sur la tête, Ginès regarda et vit deux choses qu’aucun mortel n’a jamais vues, mais qui n’en sont pas moins étonnantes et certaines.
Il vit d’abord, comme à travers un télescope géant, les habitants de ce côté-ci de la Lune, êtres malheureux au-delà de toute mesure, et dont la nature et l’origine sont gardées en grand mystère par « ceux qui savent tout ».
Il vit ensuite quelque chose de plus merveilleux encore, le secret de l’autre côté du satellite, celui de la face cachée d’où jamais on ne vit la Terre misérable, lieu où un mystique a voulu situer le Paradis d’Hénoch et d’Élie, les deux Djinns du peuple hébreu.
Après cette petite digression, revenons au sujet du présent chapitre.
Quand je voulus grimper à l’échelle symbolique de Jacob, le Vieillard Sacré du Temple arracha de l’arbre de la connaissance, l’arbre de la Science du Bien et du Mal, une branche à la senteur délicieuse, il me la fit sentir, cette fragrance était sûrement nirvanique, « Pour que tu puisses monter, respire toujours l’odeur de cette branche », telles furent les paroles de l’adepte.
Incontestablement, nous devons pratiquer le Sahaja Maïthuna, respirer le parfum délicieux du fruit défendu, mais sans manger celui-ci, telle est la loi.
Dans les abîmes de Séléné, je commençais mon travail en détruisant Judas, le démon du désir.
Il est inutile de préciser qu’heureusement et grâce à l’aide directe de ma Divine Mère Kundalini l’horripilant démon du désir fut réduit en cendre.
Un peu plus tard, je dus poursuivre ma tâche avec l’inquiétant démon du mental qui nous procure tant d’amertume, l’abominable Pilate de tous les temps.
Annihilation ! terrible mot. Ce fut la fin catastrophique du fatal Pilate qui me tourmentait.
Plus tard, je poursuivis mon travail dans l’abîme par l’attaque de Caïphe, le démon de la mauvaise volonté, la plus détestable des trois Furies classiques qui habitent en chacun de nous.
La troisième Furie mourut certainement après avoir reçu plusieurs coups de lance dans le corps.
Rien n’égalait son horrible aspect, personne n’avait dans sa chevelure autant de serpents, ses sœurs mêmes la craignaient, la misérable brandissait dans ses mains toutes les venimeuses Gorgones de l’Enfer.
Je pus vérifier d’une façon claire et étonnante tout le processus de la mort des trois Furies.
Il est incontestable qu’elles passèrent par toutes les métamorphoses magiques chantées par Ovide.
Si, au début, ces métamorphoses furent gigantesques et horribles, comme le monstre Polyphème de la terre maudite, qui dévora implacablement les compagnons d’Ulysse, elles revêtirent ensuite, à l’instant d’atteindre la Parque souveraine, l’aspect de nouveau-nés.
Ces ombres abominables, ces trois Traîtres, que j’avais en moi, moururent fort heureusement.
Aïe ! aïe ! aïe ! Que serais-je devenu sans l’aide de ma Divine Mère Kundalini ?
J’invoquais ma Mère du fond de l’abîme et elle empoigna la lance d’Eros.
Ce chapitre est tiré de Les Trois Montagnes (1972) par Samael Aun Weor.