Écrit par : Samael Aun Weor Catégorie : Les Trois Montagnes
Avant la seconde catastrophe Transapalnienne qui modifia fondamentalement l’aspect de la croûte terrestre, existait un ancien continent qui fut englouti dans les eaux tumultueuses de l’océan Atlantique.
Je veux me référer avec insistance à l’Atlantide, sur laquelle existent partout d’innombrables traditions.
Voyez également les noms étrangers Atlantes ou de langues barbares, comme avaient l’habitude de le dire ces Grecs stupides qui voulurent assassiner Anaxagore quand il osa dire que le Soleil était un peu plus grand que la moitié du Péloponnèse.
Des noms, dis-je, traduits de l’Égyptien par les prêtres de Saïs et rendus à leur signification première par le Divin Platon pour être traduits ensuite merveilleusement en langage attique.
Voyez le fil adamantin de la tradition millénaire, depuis ceux-ci jusqu’à Solon et en poursuivant ensuite avec les deux Critias et le Maître Platon.
Voyez, vous dis-je, les descriptions extraordinaires de Botanique, Géographie, Zoologie, Minéralogie, Politique, Religion, coutumes, etc., des Atlantes.
Voyez, avec des yeux d’aigle rebelle, les allusions voilées aux premiers Rois divins de ce vieux continent antédiluvien, à ceux auxquels le Paganisme méditerranéen même fait tant référence, et les textes sacrés les plus anciens du monde oriental.
Des rois sublimes, dont les notes étonnantes de Diodore de Sicile, qui sont encore à étudier, rendent compte de façon détaillée.
Voyez, enfin, et ceci est le plus intéressant, le sacrifice de la Vache sacrée, caractéristique des brahmanes, des hébreux, des mahométans, des païens européens et de milliers d’autres peuples.
Il est incontestable que notre très célèbre et indestructible cirque Taurin n’est rien d’autre au fond qu’une survivance ancestrale très ancienne de cette fête du sacrifice Atlante, dont on trouve encore la description dans de nombreux livres archaïques secrets.
Il existe en réalité de nombreuses légendes dans le monde sur les taureaux en liberté du Temple de Neptune, animaux que l’on n’épuisait pas brutalement comme aujourd’hui avec des piques et des épées, mais avec des lassos et autres ingénieux artifices de la Tauromachie classique.
Vaincu alors dans l’arène sacrée, l’animal symbolique était immolé en l’honneur des Dieux saints de l’Atlantide, qui, avec parmi eux Neptune lui-même, avaient involué de l’état solaire primitif, jusqu’à se transformer en personnes de type lunaire.
L’art Tauromachique classique est sans aucun doute un art initiatique en relation avec le culte mystérieux de la Vache sacrée.
Voyez : l’arène atlante du Temple de Neptune et l’actuelle, ne sont certainement rien d’autre qu’un zodiaque vivant où, constellé, s’assied l’honorable public.
L’Initiateur ou Hiérophante est le Maître ; les banderilleros, à pied sont les Compagnons. Les picadors, à leur tour, sont les Apprentis. C’est pour cela que ces derniers vont à cheval, c’est-à-dire avec tout leur jugement au-dessus de leur corps non dompté, qui a coutume de tomber mort pendant l’âpre lutte.
Les compagnons, par le fait de mettre des banderilles ou des harnais, commençaient alors à se sentir supérieurs à la bête sauvage, à l’Ego animal ; c’est-à-dire qu’ils sont déjà, à la façon d’Arjuna de la Bhagavad-Gita, les persécuteurs de l’ennemi secret, tandis que le Maître, avec la cape de sa hiérarchie, a la domination sur Maya et, empoignant l’épée flamboyante de la volonté, il devient, à la manière du Dieu Krishna de cet antique poème, non pas le persécuteur, mais le matador du Moi, de la bête, de l’horrible monstre mugissant qu’avait vu à Kameloc ou Kama-Loka le roi Arthur en personne, chef suprême des insignes Chevaliers de la Table ronde.
Donc, la resplendissante Tauromachie atlante est un Art royal profondément significatif qui nous enseigne au travers de son brillant symbolisme, la dure lutte qui doit nous conduire jusqu’à la dissolution du Moi.
Il est incontestable qu’un certain coup d’œil rétrospectif se reliant à l’ésotérisme taurin peut nous conduire à des découvertes mystiques d’ordre transcendant.
Comme fait d’actualité immédiate, il n’est pas inutile de citer le profond amour que ressent le toréador pour la Vierge ; il est évident qu’il s’en remet totalement à elle avant d’apparaître dans l’arène, vêtu de son habit de lumière.
Ceci nous rappelle les mystères Isiaques, le terrible sacrifice de la Vache sacrée et les cultes archaïques de IO, dont les origines remontent solennellement à l’apparition de la vie sur notre planète Terre.
Il est pathétique, clair et défini, que seule IO, Devi Kundalini, la Vache sacrée à cinq pattes, la Mère Divine, possède en vérité ce pouvoir magique Serpentin qui nous permet de réduire en poussière cosmique l’Ego animal, la bête mugissante de l’arène de l’existence.
Les voyelles IO constituent par elles-mêmes le nombre Dix de la génération et le rapport de la circonférence au Diamètre.
Il est donc évident que IO est le nombre PI (Pitar), le formidable mystère.
IO est aussi la Svastika, Fohat, ou électricité sexuelle transcendante, représentée par la croix dans le cercle et symbole de la terre, sujet sur lequel on pourrait écrire un livre entier.
Il est écrit en lettres de feu dans le livre de la vie que ce symbole en forme de coordinateur mathématique a existé dans tous les pays de la Terre depuis la nuit des temps.
Il est absolument nécessaire de nous convertir de toute urgence en Bouviers, c’est-à-dire en sages conducteurs de la Vache sacrée.
La Vénérable Grande Maîtresse H.P.B. vit réellement en Inde une authentique vache à cinq pattes ; c’était un véritable caprice de la nature, un miracle immaculé, d’un blanc pur, ineffable.
Don Mario Roso de Luna dit que cette singulière créature avait la cinquième patte sur une côte ; de cette façon, elle chassait les mouches ou se grattait.
Le curieux animal était conduit par un jeune homme de la secte Sadhu ; ce garçon se nourrissait exclusivement du lait de la vache mystérieuse.
Le symbolisme ésotérique, merveilleux et resplendissant de la Vache à cinq pattes ressort de façon évidente et manifeste.
La très vive expression manifeste des cinq dédoublements de notre Divine Mère Kundalini particulière.
Souvenons-nous du signe de l’infini, le huit horizontal est égal à un cinq, ce qui donne, lu littéralement Infini égale Cinq ; c’est-à-dire, l’infini est égal au Pentalphe, à l’ineffable Vache à cinq pattes, à l’étoile à cinq branches ou au pentagone régulier étoilé qui arrêta Méphistophélès quand il accourut à l’évocation magique du Docteur Faust.
Il est indispensable de définir ces cinq aspects pour le bien de tous et de chacun de nos étudiants :
- La Kundalini immanifestée ;
- L’ineffable Isis, la chaste Diane (Sagesse, Amour, Pouvoir) ;
- L’Hécate grecque, la Proserpine égyptienne, la Coatlicue aztèque (la Reine des Enfers et de la Mort. Terreur d’amour et de Loi) ;
- La Mère Nature particulière individuelle (Celle qui a créé notre corps physique) ;
- La Magicienne élémentale instinctive (Celle qui est à l’origine de nos instincts).
Le Bouvier, le conducteur de la Vache sacrée, peut et doit travailler dans le Magistère de ces cinq pouvoirs du Pentalphe.
Je déclare solennellement et en insistant ce qui suit : moi, je travaille directement avec les cinq pouvoirs de la Vache sacrée.
Illustrer, éclairer, enseigner le Pentalphe est un devoir, mais je préfère le faire avec des récits vécus :
Premier Récit
On dit qu’entre le sublime et le ridicule, il n’y a qu’un pas, et ceci est un axiome.
Souvenez-vous pendant un instant des Bacchantes en période de fureur orgiaque.
Des beautés féminines polarisées positivement par l’Onde dionysiaque, des nymphes des bois et des montagnes, poursuivies par des silènes lascifs.
Voyez maintenant les ménades ridicules, polarisées négativement par l’Onde de Dionysos.
Des danseuses effrénées dans la fureur de leur folie sacrée. Des femmes Hippies de la Grèce antique.
Des fémina prostituées excitées par les drogues, en pleine ivresse dionysiaque. Les sacrifices humains et animaux les rendaient encore plus dangereuses.
Ce sont les ménades luxurieuses qui furent responsables de la mort d’Orphée, et la lyre merveilleuse tomba en morceaux sur le sol du Temple.
Une fois, je racontais à des amis des épisodes comiques en relation avec un passé bohémien.
Évidemment, ni le fruit fermenté de la Vigne, ni les Bacchantes au comble de leur fureur orgiaque ne pouvaient faire défaut dans un tel comique.
Des scènes ridicules de ces temps passés, où je marchais dans ce monde du Kali-Yuga en tant que Bodhisattva tombé.
Mais il existe des moments stellaires de l’humanité. Un aide-mémoire cosmique doit être en vérité très nécessaire.
En dehors de mon véhicule physique, en corps astral, sous la zone tridimensionnelle d’Euclide, je dus entrer dans le monde souterrain.
Ce qui arriva ensuite fut au plus haut point effrayant ; ce que je vis là, dans l’horrible région submergée, fut la même chose que ce que virent auparavant les Hoffmann, Edgar Poe, Blavatsky, Bulwer-Litton de tous les temps ; la même chose que ce que nous a dépeint Espronceda avec ses chœurs démoniaques, avec les angoisses du poète ; avec les voix dissonantes de ceux qui quittent sans but le bateau de la vie, des fous qui se fient au vent des passions et de la mer ténébreuse du doute dans le bien-agir ; de ceux qui, fatals, se marient avec le destin ; des orgueilleux qui veulent construire des tours de Babel de sottes ambitions ; de ceux qui mentent ; de ceux qui combattent pour des gloires mondaines, de ceux qui s’embourbent dans les plaisirs de l’orgie, de ceux qui convoitent l’or, des oisifs qui détestent le travail fécond et créateur, des malins, des hypocrites et autres victimes du Protée de l’égoïsme, enfin.
Apparurent des griffes, des dents, des cornes, des trompes, des dards, des mâchoires, des queues, des ailes coupées, des anneaux lacérants qui menaçaient de m’anéantir comme un misérable ver de terre.
En même temps parvinrent à mes oreilles magiques beaucoup de sons irritants ; des cris, des hurlements, des sifflements, des hennissements, des grincements, des beuglements, des croassements, des miaulements, des aboiements, des mugissements, des ronflements et des coassements.
Je me trouvais plongé dans la boue de tant de misère ; l’angoisse s’empara de moi ; j’attendais anxieusement un baume pour soigner mon cœur endolori.
Non, les élucubrations de ces grands voyants de l’astral qui s’appelèrent Alchimistes, Kabbalistes, Occultistes, Ésotéristes, Yogis, Gnostiques ou simplement poètes, n’étaient pas vaines.
Soudain, quelque chose d’insolite se passe au-delà des eaux fangeuses de l’Achéron ; l’horrible porte qui donne accès à la Demeure de Pluton tourne sur ses gonds d’acier.
Très ému, je tressaille, pressentant que quelque chose de terrible est arrivé. Je ne me trompe pas : je la vois, c’est elle, la non-manifestée Kundalini ; elle a traversé le seuil où demeurent les âmes perdues.
Madone magnifique, excellente, extraordinaire et terriblement divine ; elle s’approche de moi d’un pas majestueux, je ne sais que faire, je suis confondu ; je ressens à la fois de la crainte et de l’amour.
Rappel cosmique ? Reproche ? L’adorable parle avec une voix paradisiaque, me bénit, et poursuit son chemin comme si elle allait vers les effrayantes murailles de la cité de Dité.
Au fond de ma conscience, je sentis à ce moment-là, comme si elle voulait aussi aider les autres qui habitent la cité des douleurs, où nous ne pouvons entrer sans une juste indignation.
On raconte que Dante, en regardant depuis la haute tour de l’ardent sommet, vit apparaître à l’improviste les trois furies infernales qui, dit-on, avaient des attitudes et des membres féminins.
Je me souvins de tout ceci instantanément, en aucune façon je ne voulais, moi, misérable mortel de la boue de la Terre, me convertir en un habitant de plus de la cité des douleurs.
Heureusement, j’eus la grande joie de pouvoir sortir des entrailles de l’Averne pour apparaître à la lumière du Soleil.
Un autre jour : de bon matin, quelqu’un frappe à ma porte ; c’est un vieux professeur de l’enseignement secondaire.
Ce brave homme m’invite à une fête de remise de diplôme : sa fille a terminé ses études avec un succès total.
Impossible de décliner son invitation ! C’est un ami et je lui dois certains services. En aucune façon, je ne suis disposé à le décevoir.
Après d’inévitables arrangements personnels, Litelantes et mon insignifiante personne qui ne vaut rien, nous sortons de la maison pour atteindre la demeure du professeur.
De nombreuses personnes élégamment vêtues nous reçurent très cordialement dans la royale maison.
Une délicieuse musique résonnait dans la maison, des gens joyeux allaient et venaient, par ici et par là ; des couples ravis dansaient sur le tapis moelleux.
Plusieurs fois, mon magnifique amphitryon vint vers nous avec l’intention de nous offrir du vin fermenté.
Je vis plusieurs fois de près les coupes resplendissantes de fin baccara, mais je rejetais énergiquement Bacchus et ses orgies ; je me trouvais avec le cœur affligé.
Il se convertit incontestablement en mon pire ennemi, en supposant par erreur que je faisais un affront à sa fête.
Plus tard, il propagea contre moi diverses fausses nouvelles diffamantes ; il lança contre mon insignifiante personne tout le venin de ses critiques. Non content de tout cela, il en appela à la calomnie publique en m’accusant devant les tribunaux de supposés délits que j’ignore encore.
L’individu en question mourut un peu plus tard dans un malheureux accident de voiture.
Aujourd’hui. je pense que dans ce festin, je me suis certainement conduit comme un rustre, en manquant de diplomatie.
Il y a des invités, dans tous les salons du monde qui savent jouer avec le Diable, ils passent la nuit entière, une coupe à la main et se défendent merveilleusement. Ils font semblant de boire, chaque fois qu’il y a un nouveau toast, mais en réalité, ils ne boivent pas, ils se moquent du Démon de l’Alcool.
Second Récit
Nous ferons maintenant un nouveau récit très singulier dans lequel nous ne parlerons ni de festins merveilleux, ni de banquets d’Héliogabale.
Quelle vie reposante,
Celle de celui qui fuit l’agitation mondaine,
Et suit la voie cachée,
Par où sont allés le peu de sages,
Qui ont existé dans le monde !
Il n’est pas troublé dans sa poitrine,
Par l’état des grands superbes,
Ni n’admire le toit doré,
Fabriqué par le sage maure,
Nourri de jaspes !
Vénus chasseresse descendant des hautes cimes avec l’intention d’aider son fils Enée, le héros troyen qui a débarqué sur la terre de Libye, m’apporte des souvenirs insolites.
Isis, Adonia, Tonantzin (le second aspect de ma Divine Mère Kundalini), vint vers moi, plus rapide que le vent du Levant.
Elle n’avait pas à proprement parler le visage d’un mortel, elle avait une beauté impossible à décrire avec des mots, elle semblait être la sœur d’Apollon-Phoebus.
Je me retrouvais dans ses bras immaculés et très aimants ; l’adorable ressemblait à une vierge de douleurs comme celle de l’Évangile biblique chrétien.
J’avais faim et elle me donna à manger, j’avais soif et elle me donna à boire, j’étais malade et elle me soigna. Impossible d’oublier ses paroles :
« Mon fils, sans moi, à l’heure de ta mort, tu serais complètement orphelin ».
Puis, elle continua en disant : « Sans moi, tu serais totalement seul au monde. Que serait ta vie sans moi ? ».
Je répétais ensuite : « Sans toi, ma Mère, je serais certainement orphelin. Je reconnais pleinement que sans ta présence, à l’heure de la mort, je me trouverais réellement seul ».
La vie devient un désert lorsqu’on est mort à soi-même : sans l’aide de notre Divine Mère Kundalini dans toute la présence de notre Être, nous nous retrouverions alors intérieurement orphelins.
« Ô Mère adorable ! tu as manifesté le Prana, l’électricité, la force, la cohésion et la gravitation de cet Univers ».
« Tu es la Divine énergie cosmique occulte dans les profondeurs inconnues de chaque créature ».
« Ô Mahasarasvati ! Ô Mahalakshmi ! tu es l’épouse ineffable de Shiva (l’Esprit-Saint) ».
Troisième Récit
La légende de la Vache céleste, dont le lait est ambroisie, vie et immortalité, n’est rien sans un solide fondement, et nous les Adeptes, comme le Divin Gautama ou Bouddha conducteur de la vache, nous travaillons très sérieusement avec le Magistère des cinq aspects de Devi Kundalini.
Il nous plaît infiniment, à nous les Gnostiques, de nous nourrir avec les pommes d’Or et de Freyja, qui donnent l’immortalité aux Dieux.
Nous buvons avec bonheur la liqueur du Soma ou manne biblique, avec laquelle nous nous sentons réconfortés et vigoureux comme dans les meilleurs moments de notre jeunesse florissante.
Un certain évènement cosmique transcendant me revient en mémoire au moment où j’écris ces lignes.
Il arriva, il y a déjà un certain nombre d’années, qu’une nuit de pleine lune, je fus transporté dans un extraordinaire monastère de la Fraternité blanche universelle.
Comme je me sentis heureux dans la maison de l’amour ! Il n’y a certainement pas de plus grand plaisir que de se sentir l’âme généreuse. Dans ces moments, le temps n’existe pas et le passé et le futur fraternisent dans un éternel maintenant.
En traversant des pièces et des galeries royales, à la suite de mes amis, nous arrivons à un patio très frais, où se trouve une miniature des lions de l’Alhambra.
Patio enchanteur où murmuraient, parmi des fleurs jamais vues ni connues, diverses sources d’eau jaillissante, comme celles de la Divine fontaine Castalie.
Mais, le plus important brillait au centre du patio et c’est avec une crainte mystique de pénitent et d’anachorète que je le contemplais.
Je me réfère ici avec insistance à la Pierre de Vérité. Celle-ci avait alors une forme humaine Divinisée.
Prodige Sexuel de la bénie déesse Mère Mort ; merveille funéraire, spectrale.
Troisième aspect de ma Divine Mère Kundalini ; vivante sculpture de pierre ; terrible représentation qui effraie tellement les mortels.
Je confesse sans ambages devant les Dieux et les hommes que j’embrassais la terrible déesse Mort en pleine ivresse dionysiaque.
Il était indispensable de me réconcilier avec la Loi, ainsi que me l’avaient dit les Frères de l’Ordre de Saint-Jean, les Vénérables qui avaient déjà réalisé le Mystère Hyperboréen en eux-mêmes.
Après la fin de ce festival cosmique, je dus me réunir alors avec quelques Dames et Chevaliers du Saint-Graal dans le réfectoire du Monastère.
Avec beaucoup de secret et un grand enthousiasme, tous les frères ont commenté pendant le repas l’évènement extraordinaire.
Incontestablement, les Pierres animées qui dans l’antique Arcadie modifièrent radicalement la façon de penser du sage Pausanias peuvent être classées en deux catégories, les Ophites et les Sidérites, la Pierre-Serpent et la Pierre-Étoile.
Eusèbe, en particulier, ne se séparait jamais de ses Ophites, qu’il portait sur la poitrine, et il en recevait des oracles proférés par une petite voix qui semblait appartenir à un sylphe léger.
Arnobio raconte que chaque fois qu’il rencontrait une pierre de cette sorte, il ne manquait jamais de lui adresser une question à laquelle celle-ci répondait d’une petite voix claire et aiguë.
Hécate, Proserpine, Coatlicue, en vivante pierre animée, il me sembla qu’elle avait surgi d’un Champ de la Mort ou de quelque tombe de Karnak.
Quatrième Récit
Ce que la plupart des gens connaissent actuellement du Chamanisme est très peu de choses, et même ce peu a été falsifié, de même que le reste des religions non chrétiennes.
On l’appelle habituellement le paganisme de la Mongolie, sans aucune raison, car c’est une des plus anciennes religions de l’Inde, à savoir : le culte de l’esprit, la croyance en l’immortalité des âmes et que celles-ci, au-delà de la mort, continuent à présenter les mêmes caractéristiques que celles des hommes qu’elles animèrent ici sur Terre, bien que leurs corps aient perdu par la mort leur forme objective, lorsque l’homme a changé sa forme physique en spirituelle.
Cette croyance, dans sa forme actuelle, est un rejeton de la Théurgie primitive et une fusion pratique du monde visible avec l’invisible.
Quand un étranger naturalisé dans le pays désire entrer en communication avec ses frères invisibles, il doit assimiler leur nature, c’est-à-dire qu’il doit rencontrer ces êtres en parcourant la moitié du chemin qui le sépare d’eux, et enrichi alors par eux d’une abondante provision d’essence spirituelle, il les dote à leur tour d’une partie de sa nature physique, pour les mettre de cette façon en condition de pouvoir se montrer parfois sous forme semi-objective, ce qui leur fait défaut ordinairement.
Un semblable processus est un changement temporel de nature, appelé communément Théurgie.
Les gens vulgaires appellent les Chamans des sorciers, parce qu’on dit qu’ils évoquent les esprits des morts, afin d’exercer la Nécromancie, mais le vrai Chamanisme ne peut pas être jugé selon ses ramifications dégénérées de Sibérie, de la même façon que la religion de Gautama-Bouddha ne peut pas être confondue avec le fétichisme de quelques-uns qui se disent ses disciples au Siam et en Birmanie.
Il est incontestable que les invocations théurgiques deviennent plus sensibles et efficaces lorsque l’on opère magiquement avec le corps physique totalement plongé dans la quatrième dimension.
Si l’on parcourt vers l’intérieur et vers le haut la moitié du chemin qui nous sépare des êtres aimés, nous pouvons rencontrer nos morts bien-aimés face à face, cela sera évidemment plus facile si nous faisons la totalité du chemin.
Avec le corps physique plongé dans la quatrième coordonnée, nous pouvons comme Jamblique invoquer les Dieux saints et nous entretenir avec eux personnellement.
Mais il est clair que nous avons de toute urgence besoin d’un point d’appui, d’un levier qui nous permette réellement de sauter avec le corps physique et tout dans la quatrième dimension.
Il convient de citer ici dans ce paragraphe la fameuse phrase d’Archimède : « Donnez-moi un point d’appui et je soulèverai l’Univers ».
Déjà dans le huitième chapitre de ce livre, nous avons parlé avec beaucoup d’insistance sur l’agent magique des États de Djinns, je veux me référer clairement au quatrième aspect de Devi Kundalini (c’est le point d’appui pour la quatrième verticale).
Au moment où j’écris ces lignes, certains souvenirs me reviennent à l’esprit, de magnifiques invocations divines.
Il arriva qu’une nuit d’automne, je résolus de boire le vin de la méditation dans la coupe de la parfaite concentration.
Le sujet de ma méditation fut ma Mère Nature particulière, le quatrième aspect du serpent igné de nos pouvoirs magiques.
Prier est converser avec Dieu et je parlais avec l’adorable, en la suppliant mentalement de faire monter mon corps physique au paradis terrestre (la quatrième dimension).
Ce qui arriva ensuite dans la nuit du mystère fut surprenant : assisté par l’ineffable, je me levais du lit.
Quand j’abandonnais ma demeure et sortis dans la rue, je pus me rendre compte que mon corps physique avait pénétré dans la quatrième dimension.
Elle me transporta dans les forêts les plus profondes de l’Éden où les rivières d’eau de vie pure charrient du lait et du miel.
Ô Vierge dame des cimes boisées ! Tout se tait devant toi ; l’Ibère inculte, le Gaulois qui, bien que mourant, reste sévère et le Sicambre féroce qui, rendant les armes à la fin, humilié, te respecte.
Mon adorable Madonna, par les Dieux qui gouvernent les mortels du haut du Ciel, j’implore toujours ton aide.
Le visage de ma Mère Nature était d’une beauté paradisiaque impossible à décrire avec des paroles humaines.
Sa chevelure semblait une cascade d’or tombant délicieusement sur ses épaules d’albâtre.
Son corps était comme celui de la Vénus mythologique, ses mains avec des doigts coniques très beaux et pleins de pierres précieuses, avaient la forme christique.
Je conversais avec l’adorable dans le bois et elle me dit des choses que les êtres terrestres ne peuvent pas comprendre.
Sublime, ma Mère resplendissait dans le monde éthérique, la quatrième verticale, la quatrième dimension.
Alors, si rien n’est un réconfort pour le cœur souffrant, ni les marbres de Phrygie, ni la pourpre resplendissante, il vaut mieux se réfugier contre le sein délicieux de sa Divine Mère Nature particulière, individuelle.
Elle est l’auteur de nos jours, le véritable artisan de notre corps physique.
Ce fut elle qui, dans le laboratoire humain, réunit l’ovule et le spermatozoïde afin que surgisse la vie.
Elle, la créatrice de la cellule germinale avec ses quarante-huit chromosomes.
Sans elle, les cellules de l’embryon ne se seraient pas multipliées, les organes ne se seraient pas formés.
Bien que la souffrance fasse plier ton âme, tiens bon, ô Disciple ! et livre-toi humblement à ta Mère Nature.
Cinquième Récit
Je veux voir aux confins de la terrestre demeure, l’océan et Thétys, à qui nous devons l’existence.
Les amours de Jupiter et de la vierge IO, qui fut transformée en Génisse céleste ou Vache Sacrée des orientaux, pour échapper ainsi à la fureur de Junon, est quelque chose qui a une signification très profonde.
De là, alors, le premier Jupiter de la Théogonie grecque. Père de tous les Dieux, Maître de l’Univers et frère d’Uranus ou Uranas, c’est-à-dire, le feu et l’eau primitifs ; mais on sait, selon les classiques que dans le Panthéon grec figurent près de trois cents Jupiter.
Dans son autre aspect de Jove ou Iod-Hévé, il est le Jéhovah Mâle-Femelle, l’androgyne collectif ou Elohim des livres Mosaïques.
L’Adam-Kadmon des Kabbalistes – l’Ia-Cho ou Inacho d’Anatolie, qui est aussi Dionysos, dont l’onde vibratoire est devenue très intense depuis l’entrée du Soleil dans la brillante constellation du Verseau.
Jamais le Grand Kabire Jésus n’a rendu un culte à l’anthropomorphique Jéhovah des foules juives.
À la Loi du Talion : « Œil pour œil, dent pour dent » du Jéhovah vengeur a fait suite la Loi de l’amour : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés ».
Si nous examinions avec un enthousiasme mystique les Écritures saintes, nous pourrions mettre clairement en évidence le fait clair et manifeste que l’anthropomorphique Jéhovah hébraïque ne figure dans aucun des quatre évangiles. RAM-IO (Marie), la Divine Mère Kundalini, a toujours accompagné l’adorable et nous la voyons là, sur le Calvaire au pied de la croix.
« Mon Père pardonne leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font », s’exclame le Divin Rabbi de Galilée depuis les cimes majestueuses du Calvaire.
Incontestablement, le béni Seigneur de Perfection adore son Père qui est en secret et sa Divine Mère Kundalini.
En d’autres mots, nous dirons : le Grand Kabire Jésus aime profondément Iod-Hévé, le Divin Mâle-Femelle intérieur.
Iod est certainement la Monade particulière individuelle de chacun ; le Shiva Hindou ; L’Archihiérophante et l’Archimage ; le premier né de la création ; la Toison d’Or, le trésor dont nous devons nous approcher après avoir vaincu le Dragon des ténèbres.
Hévé est le dédoublement de Iod, la Divine Épouse de Shiva ; notre Mère Kundalini individuelle ; la Vache sacrée à cinq pattes, le Mystère ésotérique du Pentalphe.
Jupiter et sa vache IO (IIIII OOOOO) coïncident exactement avec Iod-Hévé, le Couple divin intérieur de chaque créature.
Nous avons étudié quatre aspects de la Vache Sacrée IO ; continuons maintenant avec le Cinquième Mystère.
Il existe dans le chemin ésotérique des intervalles cosmiques transcendants et transcendantaux.
Après être entré dans le temple des deux fois nés, je dus passer par l’un d’entre eux.
Je veux me référer avec insistance à un arrêt sexuel, à une période d’abstention qui dura plusieurs années.
Pendant cet intérim, je me consacrais avec une exclusivité absolue à la méditation intérieure profonde.
Objectif : dissoudre le Moi psychologique, le Moi-même, le Soi-même, lequel est certainement un nœud dans l’énergie cosmique, un agrégat que nous devons réduire en poussière cosmique.
Comprendre totalement chacun de mes défauts me parut fondamental, mais je voulus aller un peu plus loin sur le chemin de la méditation.
La compréhension n’est pas tout. Nous avons besoin de toute urgence de saisir la signification profonde de ce que nous avons compris.
Tout dévot du chemin royal peut s’être offert le luxe de comprendre un défaut psychologique dans tous les territoires du mental, sans que pour cela il ait réussi à appréhender sa signification profonde.
En essayant de comprendre mes propres défauts, je résolus de me convertir en ennemi de moi-même.
Chaque défaut fut étudié séparément et par ordre ; je ne commis jamais l’erreur de vouloir chasser dix lièvres à la fois, car en aucune façon je ne voulais m’exposer à un échec.
La méditation se faisait exhaustive, elle devenait chaque fois plus profonde et quand je me sentais défaillir, je laissais mon mental tranquille et silencieux comme dans l’attente d’une révélation ; dans ces instants venait la vérité, je captais cela qui n’est pas du temps, la profonde signification du défaut intégralement compris.
Ensuite, je priais, je suppliais, je demandais avec véhémence à ma Divine Mère Kundalini d’éliminer de mon mental l’agrégat psychique, le défaut psychologique en question.
Ainsi, peu à peu, avec cette didactique, ce Modus Operandi, je réussis pendant cette pause sexuelle à éliminer environ cinquante pour cent de ces éléments subjectifs infrahumains que nous avons à l’intérieur de nous-mêmes et qui constituent l’Ego, le Moi.
Mais il est évident que dans la vie, tout a une limite. Il y a échelles et échelles, degrés et degrés.
Ce travail devint terriblement difficile lorsque je dus affronter les éléments infrahumains les plus anciens.
Incontestablement, ma Mère Divine avait besoin d’armes supérieures elle m’accorda la lance d’Eros, le merveilleux emblème de la sexualité transcendante, mais je me trouvais dans une pause. Que faire ?
Cependant, un désir cosmique m’était parvenu et un impératif catégorique exigeait que je descende encore une fois dans la Forge ardente de Vulcain (le Sexe), mais je n’avais pas compris.
J’avais été transporté sur les montagnes du mystère, j’avais vu les forces terribles du grand Arcane en action.
Je luttais en vain contre l’impératif catégorique des ondes dionysiaques ; elles étaient certainement épouvantablement divines, omnipotentes.
Ces pouvoirs surnaturels ressemblaient à une hécatombe apocalyptique, je sentis que de telles forces auraient pu faire éclater la Terre en morceaux.
Lorsque je voulus chercher, m’informer, enquêter sur l’origine de ces forces et pouvoirs sexuels, je me trouvais face à face avec la Magicienne élémentale, avec ma Divine Mère Kundalini sous son Cinquième aspect.
Elle m’est certainement apparue très belle, de la taille d’un gnome ou d’un pygmée, très petite.
Elle était vêtue d’une tunique blanche et d’une grande cape noire qui traînait sur le sol, sa tête était couverte d’une coiffe magique très particulière.
Près d’une des deux colonnes symboliques de la Maçonnerie occulte, l’adorable m’avait ordonné de descendre de nouveau dans la Neuvième sphère (le Sexe).
J’avais cru malheureusement qu’il s’agissait d’une épreuve, et c’est pourquoi je continuais à désobéir ; j’avais certainement l’esprit lent, et cela me vexait.
Après un certain temps de luttes mortelles contre un agrégat psychique très infrahumain qui ne voulait pas disparaître, je dus faire appel à la lance de Longinus.
Il ne me restait pas d’autre solution. Je fis appel à l’électricité sexuelle transcendante ; je suppliais ma Divine Mère Kundalini pendant l’accouplement métaphysique ; je la priais anxieusement d’empoigner la lance d’Eros.
Le résultat fut extraordinaire. Ma Mère sacrée, alors armée de la sainte Pique, de la Haste divine, avec le pouvoir électrosexuel, put réduire en poussière cosmique le monstre horripilant, l’agrégat psychique que j’avais tenté en vain de dissoudre loin de l’union chimique.
C’est ainsi que j’abandonnais ma pause sexuelle et que je retournais à la Forge des Cyclopes. En travaillant avec la Haste sainte, je réussis à réduire en poussière cosmique tous les éléments infrahumains qui constituent le Moi.
Le Cinquième aspect de Devi Kundalini nous donne la puissance sexuelle, la force naturelle instinctive, etc.
Ce chapitre est tiré de Les Trois Montagnes (1972) par Samael Aun Weor.