Écrit par : Samael Aun Weor   Catégorie : Les Trois Montagnes

Et bien, le fait est que, malgré mes nombreuses occupations, je dus néanmoins explorer à fond les États de Djinn.

Regardez, messieurs, s’il est raisonnable que les raisons de ce chapitre nous surprennent et nous réjouissent alors que nous pouvons expérimenter de façon directe l’existence réelle des terres et des gens djinns.

« Cela vous étonnera de savoir que dans le premier tiers du XVIIIe siècle, alors que les superstitieux Philippe ne régnaient déjà plus, Don Juan de Mur en personne, ancien gouverneur de San Marcos de Arichoa au Pérou, croyait aveuglément en l’existence de nombreuses îles mystérieuses dans les mers du monde entier.

Il veillait à ce que depuis la Gomera et la Palma soient envoyées des informations plus ou moins fantastiques au Général et à la Cour du Roi sur les apparitions répétées des îles chimériques, des informations qui produisirent, dit Viera, de nouveaux accès de fièvre du merveilleux dans les âmes, les incitant à tenter pour la quatrième fois de découvrir l’île Nontrabada.

Ce qui est sûr, c’est que Nontrabada ou Encubierta n’a pas été vue par les mortels depuis le XVIIIe siècle jusqu’à nos jours, parce que le scepticisme agressif qui se mit à régner dans le monde depuis l’Encyclopédie ne mérite pas autre chose, sinon que le voile de Maya, qui recouvre de semblables mystères éthériques ou de la quatrième dimension, ne se fasse plus épais et plus dense.

L’île Nontrabada ou Encubierta, plus généralement connue sous le nom de Saint-Brandan, dit Bénitez dans son “Histoire des Iles Canaries”, est une de celles qui se trouvent dans un de ces pays enchantés qui ont préoccupé les modernes, tout autant que la Toison d’Or les anciens. Et il y a lieu de croire qu’ils avaient de puissantes raisons pour cela, car effectivement, depuis les îles de Palma, Gomera et Hierro, on voyait vers l’O-S-O de la première et l’O-N-O de la dernière, se profilant, allant du Nord au Sud, comme une terre montagneuse qui, selon le calcul le plus généralement admis, serait distante de 40 lieues de Palma et qui pourrait avoir, nous ne savons pas comment elle aurait été mesurée, dans les 87 lieues de long sur 28 de large, et qui, puisqu’elle se voyait depuis le S-O de Tenerife, pourrait être aux environs de 28 et quelques minutes de latitude Nord.

Le 3 avril 1750, le Docteur Hernan Perez de Grado, premier régent de la Cour des Canaries, envoya une mission commandée aux îles Palma, Gomera et Hierro afin qu’on fasse une enquête sur le nombre de personnes ayant observé l’apparition d’une telle terre ou qui, par tout autre canal, auraient eu des preuves de son existence.

En vertu d’une semblable information, il déposa à Palma le pilote portugais Pedro Vello, natif de Setubal, qui dit qu’à cause d’une tempête, il débarqua sur l’île Nontrabada avec deux hommes d’équipage et que là, il fut le témoin de toutes sortes de merveilles (phénomènes extraordinaires, empreintes de géants, etc.).

Puis, au lever du jour, le ciel se couvrit, un terrible ouragan se mit à souffler et lui, craignant de perdre son bateau, retourna à bord en toute hâte.

Au moment de lever l’ancre, ils perdirent la terre de vue et lorsque l’ouragan se fut apaisé, ils tentèrent d’y retourner, mais il leur fut à tout point de vue impossible de la découvrir, ce qui les contraria beaucoup, spécialement pour les deux hommes d’équipage qui étaient restés abandonnés dans l’épaisseur de la forêt ».

Cette véridique histoire djinn qui vient d’être présentée ici à votre merci est sortie textuellement d’une ancienne chronique.

D’anciennes traditions, certainement très respectables, disent que pendant l’âge d’Or du Latium et de la Ligurie, le roi divin Janus ou Saturne (IAO, Bacchus, Jéhovah) régnait sur ces saintes gens, toutes des tribus aryennes, quoique d’époques et d’origines diverses. Alors, comme à la même époque du peuple hébreu, on pouvait dire que les Djinns et les hommes vivaient heureux ensemble.

La Jana, Yana, Gnana ou Gnose n’est pas autre chose que la Science de Janus, soit la science de la Connaissance initiatique, la science d’Enoïchion ou du Voyant et les variantes de son nom sont si nombreuses qu’il y en a une dans chaque langue comme Jan, Ch’an ou Kan, Dan, Dzan, D’jan, Jain, Jian, Ioan, Kuan, Swan, Thanos, Thoan, Choan, toutes équivalentes dans la même sublime conception d’un Esprit planétaire, le Régent de Saturne, un Nazada, un Kabire, dans le sens le plus complet du mot.

Pour moi, la science djinn n’est pas une opinion, mais une véritable assise et si vous voulez que je vous le montre avec une expérience vécue, écoutez patiemment le récit suivant :

J’avais vu tomber trente fois les feuilles de l’automne dans ma présente réincarnation quand j’eus à travailler consciemment et positivement avec la doctrine des Djinns ou de Janus.

Une merveilleuse nuit, Litelantes, mon Épouse-Prêtresse, me fit une sublime invitation.

Je me reposais dans le lit nuptial, le corps relaxé, sur le dos (en décubitus dorsal).

Je dois assurer avec une certaine solennité et pour le bien de la grande cause, qu’à ce moment-là, je me trouvais dans un état d’alerte-nouveauté, d’alerte-perception.

Je sommeillais, attentif et vigilant comme une vigie en temps de guerre ; je désirais ardemment avec une soif infinie quelque chose d’extraordinaire.

Après les traditionnelles invocations de rigueur, je sentis comme si un autre être humain se posait sur mon corps relaxé, précisément sur les couvertures, les frazadas ou les ponchos qui me protégeaient délicieusement du froid de la nuit.

C’était incontestablement Litelantes, je la reconnus à sa voix quand elle m’appela avec véhémence par mon nom de baptême.

Évidemment cette Dame-Adepte, moyennant l’aide supplémentaire de quelques personnes djinns, avait réussi à mettre son corps physique dans la quatrième dimension.

Allons ! me disait-elle, allons ! allons ! Et moi qui avais attendu instant avec une anxiété infinie, je sortis du lit prestement.

Il est clair et évident qu’en me levant, ainsi aidé, je franchis de fait le mur de la vitesse de la lumière, en restant alors debout près du lit de pénitent et d’anachorète, le corps physique bien plongé dans la quatrième dimension.

Tout Gnostique sincère peut certainement faire de même si au moment de commencer à s’endormir, il se concentre intensément sur la Divine Mère Nature Particulière, individuelle.

Voici une formule magique très particulière :

Je crois en Dieu,

Je crois en ma Mère Nature,

Et je crois en la Magie blanche.

Ma Mère, emmenez-moi avec mon corps. Amen.

On récite cette prière des milliards de fois au moment où l’on veut dormir, mais il convient de ne pas oublier ce dicton populaire qui dit : « Aide-toi et le Ciel t’aidera ».

Très légèrement endormi, levez-vous du lit en priant, et ensuite, sautez avec l’intention de flotter dans l’atmosphère environnante, ayez la foi comme un grain de moutarde et vous soulèverez des montagnes.

Si vous n’arrivez pas à flotter, mettez-vous de nouveau au lit et répétez l’expérience.

Beaucoup triomphent immédiatement et d’autres tardent des mois et même des années entières avant de réussir à entrer dans les paradis djinns.

Après cette légère, mais importante digression d’ordre indicatif, continuons notre récit.

Je sortis de ma chambre d’un pas ferme et décidé, traversais un petit patio et me dirigeais vers la rue.

Un groupe de dames très âgées me céda le pas avec beaucoup de déférence et s’inclina révérencieusement devant mon insignifiante personne qui ne vaut rien. Je les remerciais de leur particulière déférence.

Je sortis de la ville, suivi de près par ce groupe de gens djinns ; je me dirigeais vers les montagnes voisines.

Je ressentis comme si je m’étais enfoncé dans un lointain et très ancien passé sublunaire ; je compris que j’avais pénétré dans le Cosmos inférieur.

On me soumit à des épreuves de courage, en me faisant passer au-dessus de profonds précipices.

En flottant dans l’ambiance environnant la quatrième verticale, accompagné de Litelantes et de tout le cortège des gens djinns, je traversais l’océan agité et j’arrivais dans un endroit secret de la vieille Europe.

Je pénétrais vaillamment dans un château où je pus contempler avec étonnement un étrange symbole sous lequel se trouvait un crucifix.

Le retour en ma maison fut relativement facile, car c’est une loi de la quatrième dimension que tout retourne à son point de départ original.

Litelantes et moi commentâmes très joyeusement tout ceci, il est clair que nous avions atteint un magnifique triomphe.

Les jours suivants, nous continuâmes ces expériences, nous apprîmes à faire entrer le corps physique dans le Cosmos supérieur.

Aujourd’hui, par expérience directe, nous savons qu’avec l’aide de la Divine Mère Kundalini, nous pouvons mettre le corps physique en État de Djinn pour voyager dans le Cosmos d’En-Haut.

Ce chapitre est tiré de Les Trois Montagnes (1972) par Samael Aun Weor.

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