Écrit par : Samael Aun Weor Catégorie : Les Mystères Majeurs
Lorsque le Maître éveilla son quatrième Serpent, il frappa trois fois à une porte et il entra dans une salle lumineuse, vibrante de musique ineffable et de fleurs délicieuses. Il fut reçu par quatre Maîtres répartis en deux groupes ; ces Maîtres resplendissaient de majesté, et chacun d’eux tenait dans la main droite l’épée de la Justice cosmique ; ils appuyaient la poignée de cette épée sur le coeur, et les épées nues pointaient vers le haut, irradiant d’un terrible pouvoir. Le Maître Jésus se plaça entre deux des Maîtres, tandis qu’une musique ineffable résonnait dans l’espace.
Le Serpent du corps mental de Jésus s’éveilla par la pratique intense de la Magie sexuelle avec la belle Prêtresse du temple. Sans la femme, on n’obtient rien, et la femme sans l’homme n’obtient rien non plus ; avec la Magie sexuelle, on obtient tout. Rien n’est comparable au bonheur de l’Amour.
Le Maître entra ensuite dans une salle d’étude, tous les disciples y étaient assis sur leur banc scolaire ; là, on étudiait la sagesse du Mental cosmique. Plein d’humilité, Jésus entra dans cette salle comme un étudiant parmi d’autres.
Le corps mental est l’âne sur lequel nous devons monter pour entrer dans la Jérusalem Céleste (les mondes supérieurs) de façon victorieuse. Là-bas, on nous reçoit avec des palmes, des louanges et des fêtes. Le corps mental est un corps matériel, dense. Les quatre corps de péché, les corps physique, éthérique, astral et mental, sont matériels. Le mental est l’animal le plus rebelle que nous ayons en nous, et il nous faut crucifier ce mental sur l’autel du sacrifice. Le mental est la tanière du désir et de la méchanceté.
Si nous jetons une pierre dans un lac, nous voyons apparaître des ondes, qui vont du centre à la périphérie ; ces ondes sont la réaction de l’eau à l’impact de la pierre ; ainsi en est-il du mental : il réagit sans cesse aux impacts en provenance du monde extérieur. Si on nous insulte, nous voulons frapper ; si on nous tente, nous réagissons par la passion charnelle ; si on nous flatte, nous sourions d’aise ; si on nous blâme, nous répondons avec violence. Le mental est comme l’âne, lequel, si on le frappe, marche plus vite, sinon il va plus lentement.
Krishnamurti, qui a tellement parlé du mental, n’a pas réussi à le christifier ; les trente-trois chambres spinales du corps mental de Krishnamurti se trouvent dans les ténèbres, parce qu’il n’a pas élevé son quatrième Serpent : il lui a manqué la Magie sexuelle.
Tous les désirs, égoïsmes, crimes et perversités vivent dans le mental de l’homme. Seul le feu peut brûler ces scories.
La raison est un crime de lèse-majesté contre l’Intime. Souvent, l’Intime, l’Etre, donne un ordre, mais le mental, avec ses raisonnements, se rebelle. L’Intime s’exprime par des impulsions du coeur ou des pensées ; le mental se rebelle en raisonnant et en comparant.
Le raisonnement est basé sur l’opinion, sur la lutte de concepts antithétiques, sur le processus du choix conceptuel, etc. Un mental divisé par la bataille des raisonnements est un instrument inutile pour l’Etre, pour l’Intime.
La voix du coeur est la voix de l’Intime ; la voix de l’Intime est l’intuition ; l’action sans raisonnements est l’action appropriée.
L’action intuitive est juste, droite et parfaite. L’humanité du Verseau sera intuitive.
La culture intellectuelle est une fonction purement animale du Moi. Les intellectuels sont pleins d’orgueil, d’arrogance et de passion sexuelle. L’intellect se fonde sur la raison, et la raison est luciférienne, démoniaque. Pourtant, il y en a qui croient qu’au moyen de la raison on peut connaître Dieu. Nous disons quant à nous que seul Dieu se connaît lui-même.
Il vaut mieux pratiquer la méditation interne que perdre son temps à raisonner ; avec la méditation interne, nous pouvons parler avec Dieu, l’Intime, l’Etre, le Très-Haut. Nous pouvons ainsi étudier la Sagesse divine aux pieds du Maître.
L’Intellect se nourrit des perceptions extérieures, car sa source d’information, ce sont les sens externes. Cette source d’information n’est d’aucune utilité, car les sens extérieurs sont totalement déficients ; avec un microscope déficient, on ne peut étudier les microbes et avec un télescope déficient, on ne peut étudier les étoiles ; il faut éveiller les douze sens que nous possédons.
La pensée doit couler de façon silencieuse et intégrale, sans la bataille des antithèses, qui divise le mental entre des concepts opposés. Un mental fractionné ne peut servir d’instrument à l’Intime.
Il faut en finir avec les raisonnements et éveiller l’intuition ; ainsi seulement pouvons-nous apprendre la véritable Sagesse de Dieu ; ainsi seulement le mental se trouve-t-il entre les mains de l’Intime. La véritable fonction positive du mental, c’est l’art, la beauté, l’amour, la musique ; l’art mystique de l’amour, de l’architecture divine, de la peinture, du chant, de la sculpture, de la technique mise au service de l’homme, mais sans égoïsme, sans vilenie, sans haine.
L’intellect est la fonction négative du mental, il est démoniaque. Le quatrième Serpent transmute le mental-matière en Mental-Christ ; ce Serpent s’élève dans la moelle épinière du corps mental.
Jésus entra dans chacune des trente-trois chambres du monde mental, au fur et à mesure que son quatrième Serpent s’éleva de vertèbre en vertèbre. C’est ainsi qu’il transmuta son mental-matière en Mental-Christ.
Sans le feu, il est impossible de christifier le mental, et le feu ne s’éveille que par la Magie sexuelle et l’Amour.
Le mental humain est contrôlé par le Gardien du Seuil du corps mental ; cette créature démoniaque, c’est le Moi mental. Dans l’épreuve contre ce Gardien, nous devons le déloger et le jeter hors du corps mental. C’est le Satan dans le mental ; il est intellectuel et arrogant, intensément raisonneur et fornicateur. Nous comprenons maintenant pourquoi le mental humain est pervers. Les démons les plus dangereux ont un mental de bigot et ils se prennent pour des saints.
Jésus triompha dans toutes les épreuves et il vainquit le Satan du mental.
Jésus illumina ses trente-trois chambres spinales à l’aide du feu de l’Esprit-Saint, et dans chacune d’elles il étudia la terrible Sagesse divine.
Dans le monde mental demeurent les magiciens noirs les plus dangereux du Cosmos. Ils ont une apparence sublime, ils parlent de choses ineffables, belles, et ils conseillent ensuite, de façon très subtile, l’éjaculation du Semen. C’est ainsi qu’ils font tomber les grands Initiés. Toutes les méchancetés de l’humanité se trouvent dans le monde mental.
Nous ne devons pas diviser le mental en mental inférieur et mental supérieur. Le corps mental est un organisme analogue à l’organisme physique. Si nous le remettons entre les mains de l’Intime, nous nous convertissons en Dieux ; si nous le laissons entre les mains de Satan, nous nous convertissons en démons.
Il faut dominer le mental avec le fouet de la volonté ; nous devons monter sur cet âne, pour entrer dans la Jérusalem Céleste. Ainsi seulement serons-nous dignes de recevoir le corps de la libération, élaboré à partir des atomes les plus purs. Le corps de la libération a une apparence christique et il est le nectar de la perfection ; ce corps remplace le corps physique. Il est fait de chair, mais une chair qui ne vient pas d’Adam. C’est le corps des hommes paradisiaques ; ce corps n’est sujet ni aux maladies, ni à la mort.
Lorsque le quatrième Serpent de Jésus atteignit le quatrième centre du coeur, il y eut une fête dans le temple ; tous les Maîtres, revêtus de leurs tuniques et leurs capes blanches se rangèrent dans leurs stalles et ils conférèrent à Jésus le titre de Bouddha.
Avant d’entrer dans le temple, Jésus fut amené dans un précieux sanctuaire ; il était vêtu d’une tunique et d’un manteau blanc.
Ainsi, grâce à l’Amour et à la Magie sexuelle, Jésus a pu se libérer des quatre corps de péché ; grâce à l’enchantement sexuel, il se convertit en un Dragon des quatre vérités, en un Bouddha. Le quatrième Serpent ouvrit totalement ses sept Eglises dans le monde du Mental cosmique. La fête cosmique de cet événement fut grandiose. Sur la pyramide brûlait une lampe précieuse. Il y eut une grande procession à travers les rues de la cité, avec des drapeaux de victoire. Les foules égyptiennes, enflammées d’enthousiasme mystique acclamaient le Maître. Les gardes de la ville formèrent une double haie d’honneur pour le défilé, et ils eurent beaucoup de peine à maintenir l’ordre dans tous les mouvements et déplacements des multitudes exaltées.
De nos jours, lorsque les disciples reçoivent le grade de Bouddha, la bienheureuse Déesse Mère du Monde les présente dans le temple du Mental en disant : « Voici mon fils bien aimé, voici un nouveau Bouddha » ; elle dépose alors sur son fils le diadème de Shiva et le manteau des Bouddhas. Sanat Kumara s’exclame alors : « Vous vous êtes libéré des quatre corps de péché et vous avez pénétré dans le monde des Dieux, vous êtes un Bouddha ; lorsque l’homme se libère des quatre corps de péché, il devient un Bouddha, vous êtes un Bouddha ! ». Et il lui remet le globe de l’Imperator, surmonté d’une croix. Il y a alors une fête solennelle dans les mondes supérieurs.
En Egypte, ces cérémonies initiatiques se déroulaient « en chair et en os » ; car les Collèges initiatiques n’avaient pas encore été fermés. La fête de Jésus, le nouveau Bouddha, fut solennelle ; la terre sacrée des vieux pharaons tressaillit de gloire, la procession solennelle fut une véritable apothéose.
Jésus était à la tête du cortège, portant sur ses épaules une grande croix. La croix appartient, en vérité, aux Grands Mystères.
Tout le drame de la passion du Seigneur était représenté, bien avant le Christ Jésus, dans les temples de Mystères. Jésus représenta ce drame dans les temples. Plus tard, il le vécut douloureusement dans la cité chérie des prophètes.
Le premier Maître de Jésus fut Elchanam. Le second fut le rabbin Jéhosuah Ben Perachiah. Ils furent donc ses précepteurs en Palestine.
Le Bouddha victorieux portait maintenant sa croix en Egypte ; il avait surpassé ses anciens instructeurs, il était devenu un Bouddha.
Du corps mental, on tire un extrait animique qui fusionne avec l’Intime ; cela se déroule dans le temple. C’est ainsi que Jésus compléta victorieusement sa quatrième Initiation des Mystères Majeurs.
Le feu sexuel brûle terriblement dans le temple du Mental.
Ce chapitre est tiré des Les Mystères Majeurs (1956) par Samael Aun Weor.