Écrit par : Samael Aun Weor Catégorie : Le Parsifal Dévoilé
Chacun de nous savait bien que la dissolution de l’Ego correspond au travail ésotérique dans les sinistres abîmes de l’Achéron.
Il est ostensible que nous, les frères de l’Ordre Secret, étions bien morts, néanmoins nous voulions accéder à un travail supérieur.
Nous tous souffrions, pleins d’intimes aspirations ; nous voulions réduire en poussière cosmique ces Trois Furies classiques que Dante vit dans les abîmes infernaux.
On nous dit, dans le temple, que nous devions attendre avec une infinie patience l’Abbé du Monastère, mais évidemment, les heures devenaient pour nous longues et fastidieuses… Le Vénérable ne paraissait certes pas pressé.
Il était assez insolite et curieux de voir ces adeptes de la Loge Blanche passablement fatigués, las et de mauvaise humeur. Quelques frères très respectables faisaient les cent pas en protestant contre le retard bizarre du Supérieur.
Il y a dans la vie des circonstances surprenantes : l’une d’elles fut l’entrée impromptue de l’Abbé dans le temple. Tous les frères de notre Ordre en restèrent bouche bée, stupéfaits, car ils avaient bien perdu tout espoir de voir le Maître.
Face à la Fraternité Sacrée, le Vénérable prit la parole et dit en me désignant de l’index :
« Mes frères, à vous, il vous manque deux vertus que ce frère possède ».
Ensuite, de manière douce et impérative à la fois, il me dit : « Dites-leur, frère, quelles sont ces deux vertus ! ».
« Il faut savoir être patient, il faut savoir être serein » dis-je d’une voix posée et claire.
« Vous voyez ? Vous avez été convaincus ! » s’exclama l’Abbé. Tous, effrayés et émerveillés en même temps, optèrent pour garder un silence terrible.
Il est indubitable que tous les frères durent être recalés pour le travail supérieur, car seule mon insignifiante personne sortit victorieuse de cette difficile épreuve.
Beaucoup plus tard, je dus comparaître devant la fraternité d’un autre monastère de la Loge Blanche pour recevoir certaines instructions et signer quelques documents importants.
J’allais travailler intensivement dans les enfers atomiques lunaires, pour désintégrer les Trois Filles de Mara, et évidemment, j’avais donc besoin d’être d’abord instruit et admonesté.
Il n’est pas superflu de souligner le fait transcendantal de ce qu’est un travail conclu dans le royaume minéral submergé de la planète Terre ; car il est évident que dans le Tartare, j’avais réduit en poussière cosmique l’Ego animal.
Néanmoins, il est indiscutable que le travail supérieur dans les abîmes lunaires – éliminer les Trois Traîtres de Chiram Osiris – devait être indubitablement beaucoup plus difficile.
On me prévint et on me conseilla par les mots suivants : « Tu dois bien te garder du froid lunaire » comme pour me dire « N’abandonne pas la Magie Sexuelle. Ton Moi est bien mort, mais si tu commets l’erreur de tomber à nouveau dans la génération animale, alors l’Ego ressuscitera peu à peu ».
Je fus emporté par mon Divin « Augide », en état de Nirvikalpa Samadhi, au monde lunaire ; alors on me conseilla sagement.
Mon âme s’émut dans ses profondeurs les plus intimes en trouvant là, l’Ancien du temple de ceux qui sont nés deux fois, notre cher Recteur.
Le Vieillard sacré semblait avoir toutes les caractéristiques psychologiques du citron, mais il irradiait ostensiblement un amour infini.
Je compris que pour avoir droit à l’ascension vers le ciel lunaire, je devais tout d’abord descendre aux enfers sélénites et affronter valeureusement les Trois Furies.
« Viens, Méduse et nous te transformerons en pierre – crient les perverses – nous avons mal agi en ne nous vengeant pas de l’entrée audacieuse de Persée. »
Quand je voulus monter par la symbolique échelle de Jacob, le vieillard sacré du temple arracha de l’arbre de la connaissance une délicieuse branche, et me la fit respirer.
Ce parfum était nirvanique, paradisiaque : « Hume toujours cette branche pour pouvoir monter ».
Kundalini s’éveille avec la magie sexuelle et les enchantements de l’amour.
Telles furent les paroles de l’Adepte. Nous devons nous nourrir des délicieux parfums de l’arbre de la science du bien et du mal, mais non en manger… Ceci est la loi.
Kundalini est Devi Kundalini, notre Divine Mère particulière, qui annihile le démon du désir, Judas, en empoignant la Lance d’Eros nde
Dans les abîmes de Séléné, je commençai mon travail avec Judas, le démon du désir, le Kama Rupa théosophique ; il est lamentable que tant de gens ignorants confondent ce premier traître avec le corps sidéral ou le corps astral, que ceux qui sont nés deux fois fabriquèrent dans la Forge Incandescente de Vulcain.
La déesse à tête de Scorpion (le troisième aspect cosmique de ma Divine Mère Kundalini) marchant à l’intérieur du monstre passionnel, déguisé en mystérieux scorpion, fit pleuvoir sur lui sa coupe de destruction.
Là, les Dieux qui m’aidèrent, déchirèrent la poitrine de la première Furie sans la moindre miséricorde. La déesse à tête de Lion, épouvantablement Divine, immobilisa ses membres et lui retira toute la force bestiale qu’elle possédait.
Disons-le : assurément et j’insiste beaucoup, à la bonne heure et grâce au secours direct de ma Divine Mère Kundalini, l’horrible Démon du Désir, Judas le scélérat, se retrouva réduit en cendres.
Un peu plus tard, j’eus à poursuivre mon travail avec l’inquiet démon du mental qui nous apporte tant d’amertume, l’abominable Pilate de tous les temps.
Evidemment, cette vile Furie classique a engendré certaines confusions dans l’intellect de chercheurs occultistes notoires…
Il est ostensible que quelques auteurs très sérieux ont confondu le Pilate intérieur de chacun avec l’authentique et légitime corps mental que ceux qui sont nés deux fois ont fabriqué patiemment dans la Forge des Cyclopes.
« Arrière, Ô Démon Mental, toi qu’Osiris (l’Être Intime de chaque être humain) a en horreur ! Eloigne-toi de ma barque, poussée par des vents propices ».
Et je m’exclamai à forte voix tel un lion rugissant, appelant ma Divine Mère Kundalini de toutes les forces de mon âme, et sept trônes répétèrent mes clameurs.
« Les Dieux de la vaste terre sont hardés ; va-t-en écœurant Pilate, le Dieu, Seigneur de la région des morts te déteste ! »
Cette sinistre Furie dans son terrifiant déclin, en vint à prendre la forme d’un enfant…
Ombre vaine réduisant lentement sa forme, monstre qui s’embellit, elle perd sa taille originelle, se réduit à un point, et disparaît pour toujours.
Annihilation… Mot terrible… Ceci fut la fin du fatal Pilate qui me tourmentait.
Je poursuivis mon travail en attaquant Caïf, le troisième traître, la plus détestable de toutes les Furies.
Je vis monter le Démon de la mauvaise volonté par le perron de ma demeure ; il avait un aspect césarien.
Malheureusement, l’infortuné n’en avait pas la faute : je l’avais créé moi-même, et pour comble, je commis l’erreur de le fortifier d’atomes tyranniques, quand à Rome je m’appelais Jules César, glorieuses époques de l’aigle romain.
J’établis à cette époque, la scène pour les gens de la quatrième sous-race Aryenne et fus assassiné par le perfide Brutus et ses complices.
Que de méditations si profondes… Mon Dieu !
Ah, me dis-je en moi-même, je dois éliminer de ma nature intime ce rebelle pervers, qui n’a jamais voulu obéir au Père…
« Que les Dieux me concèdent ton trône ! Ô Ra ! Ainsi que ton corps glorieux ».
« Ta route, je la parcours ; et à l’aube, je rejette le Démon de la mauvaise volonté, qui arrive dissimulé derrière un rideau de flammes passionnelles, et dans l’étroit et long couloir des épreuves ésotériques, il m’attaque à l’improviste ».
Aïe Aïe Aïe ! Qu’en aurait-il été de moi sans le secours cosmique de ma Divine Mère Kundalini ?
Vénus, Adonia, Insoberte, Réa, Isis, empoignant dans sa dextre la lance d’Eros, combattit l’horrible bête…
Même l’amazone Camille, cheveux au vent, blonde comme l’or, s’avançant telle Diane à la rencontre de ses ennemis, n’aurait jamais pu rivaliser en beauté avec ma Mère.
La troisième Furie, certes, mourut, après avoir reçu plusieurs coups de lance en son corps… Aucune n’égalait son horrible apparence, ni n’avait dans sa chevelure autant de serpents ; ses sœurs elles-mêmes la craignaient ; la malheureuse portait en ses mains tous les venins gorgonéens de l’Enfer.
Je pus vérifier avec une clarté si totale qu’elle en étonne, tout le processus de mort dans les trois Furies.
Elles passèrent, c’est indiscutable, par toutes les transformations magiques, chantées par Ovide.
Si au début, elles furent gigantesques et horribles, tel le monstre Poliphème de la terre maudite (qui dévora impitoyablement les compagnons d’Ulysse), elles eurent ensuite, peu avant la venue de la souveraine Parque, l’aspect d’enfants nouveaux nés.
Ces ombres sont mortes, et le parfum de la vie distilla dans mes tréfonds un certain pourcentage de ma conscience qui était resté embouteillé en elles.
Ce chapitre est extrait de Le Parsifal Dévoilé (1972) par Samael Aun Weor.