Écrit par : Samael Aun Weor Catégorie : Le Parsifal Dévoilé
Don Mario Roso de Luna, insigne écrivain théosophe, écrit textuellement, commentant la troisième partie du Parsifal Wagnérien :
« Le troisième acte se déroule à nouveau dans les domaines du Graal. C’est le printemps. Une souriante campagne, dont les limites s’étendent de l’orée du bois jusqu’aux montagnes du Graal, montre une source dans le bosquet, et face à lui, appuyé contre les rochers, une pauvre cabane d’ermite. »
« C’est la première heure du Vendredi Saint ; Gurnemanz, l’ermite vieilli, et sans autre vêtement que sa vieille tunique de chevalier du Graal qu’il conserve encore, sort de sa cabane ; et il entend quelques gémissements profonds comme ceux de quelqu’un qui, profondément endormi, lutte contre un cauchemar. »
« Il se hâte alors vers le buisson d’où partent les gémissements et trouve KUNDRY, froide et rigide, cachée ; on ne connaît pas le temps dans les rudes buissons de l’hiver (la triste nuit morale du pécheur) sans connaître l’arrivée du printemps rédempteur. »
« Le vieillard arrache KUNDRY du buisson et commence à la ranimer de son souffle ; elle se réveille finalement en lançant un cri. Vêtue en pénitente, son teint est plus pâle, la sauvage cruauté a disparu de son visage et de ses manières. »
« Elle contemple Gurnemanz d’un regard appuyé comme quelqu’un qui évoque de vieux souvenirs ; elle se lève et se dirigeant à la cabane de l’ermite, elle se dispose à la tâche de le servir, comme elle le faisait jadis avec les saints chevaliers. »
« Elle sort donc un seau et le met dans la fontaine pour qu’il se remplisse. Elle rentre ensuite à la cabane, où comme d’habitude elle se prépare à travailler en hommage au dernier survivant du Graal. »
« Pendant ce temps-là, Parsifal sort du bois, vêtu de noir, en armure, visière relevée, la lance baissée et la tête inclinée sous le poids de ses pensées contraires. »
« Gurnemanz s’approche pour l’aider en cas de besoin. Parsifal ne répond pas aux attentions de l’ascète ; mais celui-ci lui rappelle que c’est Vendredi Saint, jour dont la sainteté ne doit pas être ternie par les armes. »
« L’ineffable idylle connue en général comme les ENCHANTEMENTS DU VENDREDI SAINT résonne alors, triomphal dans l’espace, saluant heureux le rédempteur au milieu de l’auguste joie de la colline et de la forêt, où tout sourit à l’approche du moment suprême de la libération. »
« Les cloches du Graal recommencent à sonner comme autrefois, appelant à la sainte cérémonie. »
« Gurnemanz revêt le nouveau Roi de son juste-au-corps qui était conservé, et de son manteau de chevalier ; avec lui, il entreprend l’ascension jusqu’au château, dont les splendeurs, grâce à la lance sacrée sexuelle, ne tarderont pas à revenir. »
« L’enceinte de la grande salle du Saint Graal se remplit de chevaliers et d’écuyers, qui par un côté conduisent la litière d’Amphortas, et par l’autre, le cadavre de Titurel, qui vient recevoir l’ultime bénédiction du Graal. »
« Le fils affligé ne cherchant que le repos de la mort, a causé, inconscient, la mort de son père en étant privé de l’immortelle contemplation du Vase régénérateur. »
« Les chevaliers exigent tous d’Amphortas une dernière fois qu’il accomplisse son devoir. »
« Amphortas, pressentant déjà proches de lui les douces ténèbres de la mort, résiste à revenir à la vie que le Graal découvert lui donnera, et déchire, indigné, ses vêtements en réclamant la mort à cris, en terrible paroxysme. »
« Tous s’écartent de lui, surpris, quand la funeste blessure se découvre, sanglante. »
« Parsifal qui est arrivé se détache du groupe, brandit la lance et touchant de sa pointe le côté d’Amphortas, la ferme finalement, miraculeusement. »
« Il hausse ensuite triomphalement la lance. Tous devant elle se prosternent en extase, tandis qu’Amphortas extrayant de l’arche la relique sacrée, fait que l’ambiance toute entière s’imprègne de la gloire du Graal, et Parsifal est élevé à ce moment à la dignité suprême, et bénit à partir de cet instant et pour toujours avec LUI, la Sainte assemblée restaurée. »
« Parsifal se lève, jette ses armes, cloue la lance en terre et tombe à genoux devant elle, en une prière extatique. »
« Gurnemanz le contemple alors, ému et étonné, tandis qu’il appelle KUNDRY par des gestes. Il reconnaît en lui celui qui tua le cygne d’autrefois, pécheur qui est venu comme l’homme à l’Enceinte Sacrée, par les chemins de la désolation et du désarroi, cent fois maudits, par des lieux sans chemin, et des conflits sans nombre… »
« L’ermite l’informe justement de l’état de disgrâce en lequel sont tombés les chevaliers du Graal. Tous dispersés ou morts, sauf lui, depuis qu’Amphortas, déjà impuissant à résister à la malédiction de sa blessure, cherche la mort, renonçant à découvrir le Vase Sacré, de sorte qu’il ne continue pas à lui prolonger la vie par le souffle immortel. »
« Parsifal, face à une si grande douleur tombe évanoui à côté de la fontaine, Gurnemanz le soutient, le fait asseoir sur la pelouse et KUNDRY accourt avec un récipient d’eau pour arroser son visage. »
« Non ! » dit Gurnemanz, « Que ce soit le récipient sacré lui-même, le Vase (le Yoni) qui restaure le pèlerin ».
« Je prévois qu’il est appelé à réaliser aujourd’hui une œuvre sublime, à exercer une mission Divine. Qu’il soit donc nettoyé de toute tache et lavé ici des impuretés de son long pèlerinage ».
« A eux deux, ils conduisent Parsifal au bord de la fontaine ; KUNDRY lui détache ses guêtres, et lui baigne les pieds, pendant que l’ermite le dépouille de ses vieux vêtements noirs de douleur et de lutte, ne lui laissant que la tunique blanche du Néophyte qui est la tunique neuve de la pureté, expurgé qu’il est maintenant de tout vieux ferment de péché, comme dirait Saint Paul ! »
« Ensuite, KUNDRY oint les pieds de l’élu, versant sur eux le contenu d’une petite fiole en or qu’elle cachait dans son sein ».
« Telle une nouvelle Madeleine, elle le sèche de ses propres cheveux, tandis que Gurnemanz lui oint également le tête, comme celle d’un futur Roi, le baptisant Rédempteur du Graal et sage par la compassion… »
« Titurel, revenu un moment à la vie, se dresse dans le cercueil, en même temps que, depuis la coupole, la blanche colombe plane sur la tête du nouveau Roi, du sage par compassion ! …
Tandis qu’éclatent, plus vigoureux que jamais, les chants sacrés, KUNDRY, la femme symbole, tombe inanimée et rachetée sur le sol, dans l’universel hommage que les cieux et la terre rendent, glorieux, au Héros qui a vaincu les puissances du mal, parvenant à la libération par l’effort et le sacrifice ».
Ce chapitre est extrait de Le Parsifal Dévoilé (1972) par Samael Aun Weor.