Écrit par : Samael Aun Weor Catégorie : Le Parsifal Dévoilé
Revenons à la lyre horacienne, et chantons un peu.
A une amphore de vin
« O nata mecum consule Manlio, Seu tu querellas sive geris iocos Seu rixam et insanos amores Seu facilem, pia testa, somnum ».
Née avec moi sous le consul Manlius pieuse amphore, tu inspires tantôt querelles, jeux et plaisanteries, tantôt disputes d’amis et folles amours, tantôt rêves tranquilles.
« Quocumque lectum nomine Massicum Servas, moveri digna bono die, Descende, Corvino iubente Promere languidiora vina ».
Le Massique pur, digne d’un grand jour que tu as fidèlement gardé – pourquoi faire ? peu importe – offre-le et descends à l’appel de Corvinus ton fluide languide, mesquine, ne le réduis pas.
« Non ille, quamquam Socraticis madet Sermonibus, te negleget horridus : Narratur et prisci Catonis Saepe mero caluisse virtus ».
Il ne te fera pas de grimaces, même si en profondeurs de livres socratiques il s’engouffre à plaisir ; Car même Caton l’Ancien savait – dit-on – Chauffer de vin sa vertu renfrognée.
« Tu lene tormentum ingenio admoves Plerumque duro ; tu sapientium Curas et arcanum iocoso Consilium retegis Lyaco ».
Poulain au tourment plaisant, fais que parle celui qui, par la lenteur de son esprit, ne trouve pas de mots. Toi, tu délies la langue du sage qui recouvre ses plans secrets et ses afflictions profondes.
« Tu spem reducis mentibus anxiis Viresque et addis cornua pauperi Post te neque, iratos trementi Regum apices neque militum arma ».
L’espérance revient au sein qui doute, au pauvre donne de l’entrain et lui, après quelques coupes, affronte fermement les diadèmes des rois hautains et les armes de leur cour.
« Te Liber et, si laeta aderit Venus, Segnesque nodum solvere Gratiae Vivaeque producent lucernae, Dum rediens fugat astra Phoebus ».
Si Bacchus, si Vénus, accourent souriants, si viennent les Grâces qui ensemble sautillent, tu demeureras à la lumière de lampes fidèles jusqu’à ce que l’aurore éteigne les astres.
Nous trouvons dans la Messe Gnostique, un récit précieux qui dit textuellement ce qui suit :
« Et Jésus, le Divin Grand Prêtre Gnostique, entonna un doux cantique en louange du Grand Nom, et dit à ses disciples : Venez à moi, et ainsi firent-ils.
Il se dirigea alors vers les quatre points cardinaux, étendit son regard tranquille et prononça le nom profondément sacré « LEW », bénit et souffla sur leurs yeux.
Regardez vers le haut s’exclama-t-il : Maintenant, vous êtes clairvoyants. Eux, levèrent alors leur regard à l’endroit que Jésus leur montrait, et ils virent une grande Croix qu’aucun être humain ne pourrait décrire.
Et le Grand Prêtre dit : Détournez votre regard de cette grande lumière et regardez de l’autre coté. Ils virent alors un grand feu et de l’eau, du vin et du sang (et là, a lieu la bénédiction du pain et du vin).
Et il poursuivit : En vérité, je vous le dis, je n’ai rien apporté au monde que le feu, l’eau, le vin et le sang de rédemption.
J’ai apporté le feu et l’eau du lieu de la lumière, du dépôt de la lumière, de là où se trouve la lumière.
Et j’ai apporté le Vin et le Sang de la demeure de Barbelos.
Quand quelques temps se furent écoulé, le Père m’envoya l’Esprit Saint sous la forme d’une blanche colombe, mais écoutez : Le feu, l’eau et le vin, sont pour la purification et le pardon des péchés ».
L’évangile de TACIANUS rend témoignage du sacrement du corps et du sang, en disant :
« Et Jésus prit le Pain et le bénit. Et il le donna à ses disciples en disant : Prenez en mangez.
Parce que ceci est mon corps qu’on vous donne. Et prenant le calice, il rendit grâce et l’offrit à ses disciples.
Et il dit : Prenez et buvez. Parce que ceci est mon sang qui va être versé pour la rémission des péchés.
Et à partir de maintenant, je ne boirai plus du fruit de la vigne, jusqu’au jour où je le boirai avec vous dans le royaume de mon Père.
Faites ceci en mémoire de moi ».
Luc révèle intelligemment la profonde signification de cette cérémonie mystique et magique, en disant :
« Arriva le jour des pains sans levain où il est nécessaire de sacrifier l’Agneau Pascal.
Et Jésus envoya Pierre (dont l’évangile est le sexe) et Jean (dont l’évangile est le Verbe) en disant : Allez et préparez-nous la Pâques pour que nous la mangions. »
Le nom secret de Pierre est « PATAR » avec ses trois consonnes, d’une importance capitale en haut ésotérisme. « P » nous rappelle le Père qui est en secret, l’Ancien des jours de la Kabbale Hébraïque. « T » ou TAU, lettre croix, étudiée dans notre chapitre antérieur, fameuse dans le SEXO-YOGA. « RA », FEU SACRÉ, Divinité, Logos.
JEAN (JUAN) se décompose en les cinq voyelles I.É.O.U.A (IEOUAN, SWAN, CHOAN, IOAN) Le Verbe, la parole (le U se prononce ou ndt).
Pierre meurt crucifié sur une croix inversée, tête en bas et pieds vers le haut, nous invitant à descendre dans la FORGE DES CYCLOPES, dans la NEUVIÈME SPHÈRE, pour travailler avec l’eau et le feu, origine des mondes, des bêtes, hommes et dieux. Toute Initiation Blanche authentique commence par là.
Jean l’ineffable appuie sa tête sur le cœur du Grand KABIR Jésus, comme pour déclarer : l’Amour s’alimente d’amour.
Toutes lumières faites, il est très facile de comprendre que le Verbe Créateur attend à l’affût mystique, blotti au fond de l’arche, le moment précis d’être réalisé.
A celui qui sait, la parole donne pouvoir ; personne ne la prononça, personne ne la prononcera, sauf celui qui l’a, INCARNÉ.
« Au début était le Verbe et le Verbe était avec Dieu, et le Verbe était Dieu »
Il est écrit en paroles de feu dans le grand livre de l’existence cosmique, que nous devons d’abord parcourir avec pleine fermeté le sentier de PIERRE.
Le Verbe qui gît occulte dans le fond mystérieux et profond de tous les âges, enseigne clairement qu’après il est nécessaire de marcher sur le chemin de JEAN.
Il est cependant indiscutable qu’entre ces deux sentiers terriblement Divins, s’interpose un abîme.
Il est urgent et indispensable de tendre un pont de merveilles et de prodiges entre les deux chemins, et ensuite de mourir de moment en moment.
Transmuter, pour parler dans le langage extrêmement pur de la Divine Langue, est certes la profonde signification mystique de l’onction Gnostique…
Le pain et le vin, la semence de blé et le fruit de la Vigne, doivent être royalement transformés en la chair et le sang du Christ Intime…
Le LOGOS SOLAIRE, de sa vie robuste et active, fait germer la semence afin que croisse l’épi de millimètre en millimètre, et qu’il reste ensuite enfermé dans la ferme dureté du grain, comme à l’intérieur d’un précieux coffre.
Les rayons solaires en pénétrant, solennels, dans le cep de la vigne, se développent et progressent en secret jusqu’à mûrir dans le saint fruit.
Le prêtre Gnostique en état d’extase, perçoit cette substance cosmique du CHRIST SOLEIL enfermée dans le PAIN et le VIN et agit, les déliant de leurs éléments physiques, pour que les atomes Christiques pénètrent victorieux à l’intérieur des organismes humains.
Ces atomes solaires, ces vies ignées, ces agents secrets de l’Adorable, travaillent silencieux dans le TEMPLE CŒUR, nous invitant une fois encore à suivre le sentier qui doit nous conduire au Nirvana.
La mystérieuse aide des atomes Christiques ressort clairement… Et resplendit la lumière dans les ténèbres, et apparaissent sur l’autel les douze pains de la proposition, manifeste allusion aux signes du Zodiaque, ou modalités distinctes de la substance cosmique…
Ceci nous rappelle la douzième lame du TAROT, l’Apostolat, l’Opus Magnus, le lien de la croix avec le triangle.
Quant au vin qui dérive du fruit mûr de la Vigne, c’est le merveilleux symbole du feu, du sang et de la Vie, qui se manifeste dans la substance.
Il est indiscutable que pour avoir des origines différentes, les mots Vin, Vie, Vigne, ne laissent cependant pas d’avoir certaines affinités symboliques…
Il n’en va pas autrement de Vin et de Vis (Force) et virtus (force morale), ne de Virgo (Vierge) (Le serpent Igné de nos pouvoirs magiques).
Le SAHAJA MAÏTHUNA (la MAGIE SEXUELLE) entre Mâle et Femelle, ADAM EVA, dans la couche délicieuse de l’amour authentique, garde en vérité de sublimes concordances rythmiques avec l’agape mystique du Grand KABIR Jésus.
Le Germe enchanteur de l’épi sacré a son intime représentation dans la semence humaine.
Le fruit sacrosaint de la Vigne est réellement l’emblème naturel de la Vie, qui se manifeste dans toute sa splendeur dans la substance.
Le miracle le plus extraordinaire du SEXO-YOGA est de transformer le Pain (SEMENCE) en chair solaire, et le vin délicieux en Sang Christique et feu saint.
Le CORPS D’OR DE L’HOMME SOLAIRE, le fameux « TO SOMA HÉLIAKON » (Synthèse complète des Véhicules Christiques), est chair, sang et vie, du LOGOS créateur ou Démiurge.
La vivante cristallisation secrète de l’énergie sexuelle, dans la forme resplendissante de ce corps glorieux, n’est possible que par la MAGIE AMOUREUSE.
Einstein, une des grandes lumières de l’intellect, écrivit un sage postulat qui dit textuellement : « La masse se transforme en énergie ». « L’énergie se transforme en masse ».
Il est évident qu’au moyen du SAHAJA MAÏTHUNA, nous pouvons et devons transformer l’ENS SEMINIS en énergie.
Il est indiscutable que notre « MODUS OPERANDI SEXUEL » nous permet de transformer l’énergie créatrice en la chair glorieuse du corps d’or de L’HOMME CHRIST.
Transformer le Pain en Chair et le Vin (Vie) en Sang Réel, en Feu vivant et philosophal, c’est réaliser le formidable miracle de la Transsubstantiation .
Le Parsifal Wagnérien, après bon nombre d’amertumes, est sagement conduit par son Guru Gurnemanz jusqu’au Sanctuaire Sacré du Saint Graal, dans l’évident propos qu’il lui enseigne les mystères de la Transsubstantiation.
D’en haut du ciel d’Uranie, descend comme par enchantement, un très pur rayon de lumière, lequel en tombant sur la Divine coupe, la fait resplendir d’une couleur purpurine.
Amphortas, le visage transfiguré, lève le calice (Symbole du Yoni féminin) et très lentement, le meut dans toutes les directions, bénissant avec lui le Pain et le Vin pour les tables, tandis que les chœurs heureux chantent l’Hymne Eucharistique…
Ce chapitre est extrait de Le Parsifal Dévoilé (1972) par Samael Aun Weor.