Écrit par : Samael Aun Weor Catégorie : Le Parsifal Dévoilé
Je dus après les Noces Alchimiques avec cette femme qui s’appelle GUENIÈVRE la reine des JINAS, affronter valeureusement le Dragon des ténèbres.
J’ai dit déjà dans le chapitre précédent, que la délicieuse Walkyrie exige toujours de son adorable chevalier des prodiges inouïs, de courage et de sacrifices en tous genres.
Dans le feu embrasant de l’univers, il n’y a certes pas d’exception. Les Dames Adeptes elles-mêmes doivent lutter dans de nombreuses batailles ; comme les amazones épiques, quand elles aspirent réellement à se marier avec le Bien Aimé (Bouddhi).
Je pensais qu’après les Noces Alchimiques avec mon adorée, j’entrerais pleinement dans une Lune de miel paradisiaque. J’étais bien loin de soupçonner qu’entre les tanières submergées du Subconscient, se cachait le sinistre et ténébreux Mara, le père des Trois Furies classiques…
Gigantesque monstre aux sept têtes infrahumaines personnifiant amèrement les sept péchés capitaux… Moi du Moi pluralisé, horripilant rejeton de l’abîme, à l’intérieur duquel était embouteillé un bon pourcentage de ma conscience.
En écrivant ces lignes, nous ne pouvons omettre de rappeler ce verset de l’Apocalypse, lequel dit textuellement : « Il fut jeté hors du Grand Dragon », l’antique serpent qui s’appelle Diable et Satan, qui leurre le monde entier ; il fut précipité sur la terre et ses anges (les Mois qui constituent l’Ego) furent précipités avec lui.
Si l’Archange Michel et ses lumineux Anges de la Lumière Divine ont livré d’héroïques batailles contre le Dragon, pourquoi devrais-je être moi précisément, une exception à la règle générale ?
Mon Dieu et Sainte Marie ! Même Bouddha Gautama Siddharta dut livrer de terrifiantes guerres contre l’horripilant Dragon Mara et ses trois dégoûtantes Furies.
Il n’est pas superflu de transcrire ici, opportunément, un certain verset de l’Évangile bouddhiste qui dit textuellement ceci :
* « Mara (le Dragon des ténèbres) proféra les menaces qui inspirent la terreur et provoqua un ouragan tel, que les cieux s’en obscurcirent et que la mer en rugit et en palpita. Mais sous l’arbre de la Bouddhi (le Figuier symbole du sexe), le Bienheureux demeurait tranquille, sans rien craindre. L’illuminé savait qu’aucun mal ne pouvait l’atteindre. »
Ah ! Si l’Adepte pouvait s’exclamer : « Je ne suis pas le Dragon », s’il pouvait dire : « Ce monstre n’a rien à voir avec moi ».
Il est cependant écrit clairement, dans le livre de toutes les énigmes, que MARA est le MOI-MÊME, le SOI-MÊME, dans ses états d’infraconscience la plus profonde.
Zeus depuis l’Olympe gouverne le monde, et bien des fois, les Dieux font ce à quoi on ne s’attend pas ; ce qui est attendu n’arrive pas, et le ciel donne aux affaires humaines une issue surprenante. C’est ce qui s’est produit maintenant.
Lutter contre le Dragon après la Noce ? Quelle surprise, mon Dieu ! Ce qui m’arrive est étrange…
Il est facile de descendre aux MONDES INFERNAUX, mais il n’est pas si facile d’en revenir ! Voilà la difficulté du travail ! Voilà l’épreuve difficile !
Quelques héros sublimes, bien peu en vérité, ont réussi ce retour triomphal. D’impénétrables bois séparent l’Averne du monde de la lumière, et les eaux du fleuve pâle, le Cocite, tracent des replis en labyrinthes dans cette pénombre dont la seule image fait frémir.
Et la grande bête rugit épouvantablement, comme un lion qui rugit, et les puissances des ténèbres en frémirent d’horreur.
Quand dans l’immense bois silénien, dans l’ombre splendide du Taburne, deux taureaux aux cornes effilées courent furieux à la rencontre l’un de l’autre pour se battre, les humbles bergers, effrayés, se retirent et naturellement, tout le troupeau se tient immobile et muet de terreur.
De toutes leurs forces, ils s’ouvrent de terribles blessures, et s’enfoncent leurs cornes effilées dans la chair de tout leur poids ; leur cou et leur dos répandent du sang, et le bois profond tout entier tremble de leurs mugissements.
De même, le Dragon des Ténèbres et mon âme haletante couraient l’un contre l’autre, se protégeant de leur écu, et l’abîme s’emplissait de grondement.
Jupiter, le Père vénérable des Divins et des humains, contemplant la joute âpre, tient en équilibre les deux merveilleux plateaux de sa balance cosmique et dépose sur chacun d’eux les destins des deux combattants.
Lequel succombera ? De quel côté pèsera la mort ? Le perfide Mara se sent invulnérable dans son audace. L’espérance et l’excès de haine l’agitent.
Le monstrueux empoigne dans sa sinistre main la terrible lance de Longinus ; il tente trois fois de me blesser en vain, désespéré il jette contre moi la Sainte Arme ; j’élude le coup de la dure pique.
En ces instants précis, intervient ma Divine Mère Kundalini ; elle s’empare de cette singulière relique et blesse avec elle, mortellement, l’abominable rejeton de l’enfer.
Le Dragon Rouge, peu à peu perd sa stature gigantesque, se rapetisse épouvantablement, se réduit à un point mathématique et disparaît pour toujours dans l’antre ténébreux.
Terribles sont les secrets du vieil abîme, sombre océan sans limite, où la nuit première née et le Chaos, aïeux de la nature, entretiennent une perpétuelle anarchie au milieu de la rumeur des guerres éternelles, se maintenant grâce à la confusion.
La chaleur, le froid, l’humidité, la sécheresse, quatre terribles champions, s’y disputent la supériorité et mènent au combat leurs embryons d’atomes qui, se regroupant autour de la bannière de leurs légions, et réunis en différentes tribus, armés légèrement ou lourdement, aigus, arrondis, rapides ou lents, fourmillent innombrables, tels les grains de sable du Barce ou ceux des ardentes plages de Cyrène, traînés pour participer à la lutte des vents et servir de lest à leurs ailes véloces.
L’atome, auquel adhère une plus grande quantité d’atomes, domine pour un moment. Progressivement le Chaos gouverne en tant qu’arbitre, et ses décisions viennent augmenter le désordre, grâce auquel il règne. Après lui, il est évident qu’en ces régions submergées sublunaires, le hasard dirige tout.
Devant cet abîme sauvage, berceau et sépulcre de la nature, devant cet antre qui n’est ni mer, ni terre, ni air, ni feu, mais qui est formé de tous ces éléments qui, confusément mêlés dans leurs causes fécondes, doivent combattre toujours de la même manière, à moins que le Logos créateur dispose de ses noirs matériels pour former de nouveaux mondes ; devant ce Tartare barbare, l’horripilant rejeton abyssal exhala son dernier souffle.
Il arriva alors quelque chose d’insolite, de merveilleux, d’extraordinaire. Cette fraction de ma conscience, autrefois enfoncée dans le corps démesuré de l’abominable monstre, retourna au fond de mon âme…
Ce chapitre est extrait de Le Parsifal Dévoilé (1972) par Samael Aun Weor.