Écrit par : Samael Aun Weor Catégorie : Le Parsifal Dévoilé
C’est au moment terrible que doivent entrer en jeu les armes érotiques de l’amour passionnel asservissant, patrimoine très spécial de KUNDRY, la femme supérieure, la plus enchanteresse et pernicieuse de toutes les créatures, dans son éternelle victoire.
Le grossier vêtement de la pénitente de la terre sauvage, de la fidèle messagère du Saint Graal, a disparu.
KUNDRY, HÉRODIADE, GUNDRIGE, est maintenant la nubile beauté féminine, avec tout le pouvoir merveilleux de sa fascination magique, irrésistible.
On comprend, dans la délicieuse pénombre du jardin, que l’exhortation ensorcelée du mauvais mage l’a enveloppée dans ses fatals sortilèges, épouvantablement.
L’accomplissement asservissant du désir abyssal est maintenant franchement inévitable et, naturellement, l’infortunée beauté souffre dans les lointaines profondeurs de sa conscience intime.
La très belle et épouvantable scène de la tentation sexuelle a commencé parmi les fascinants miroirs de la vie…
Et ce qui se passe dans le fond animique de cette femme provocante, Dieu seul le sait.
Indiscutablement, dans cette féminité si adorable, la femme lutte contre la femme, la tentatrice contre la salvatrice, l’amour contre la cruelle perfidie qui envenime tout.
Il est évident que les deux KUNDRY luttent à bras-le-corps dans l’âme miraculeuse de la beauté.
Il est ostensible que cette douce créature fascinante se révèle être, dans le fond du mystère, une victime de plus des élans naturels pervertis.
Esclave de la passion sexuelle qu’exerce sur elle le délice de la suggestion de l’homme, contrainte par la puissance magique de la conjuration, elle recourt alors au génie féminin, pour soumettre le jeune homme à ses tentations.
En entrant dans cette partie du Drame Wagnérien, il convient de rappeler que les Perses voyaient en la femme l’aspect de l’illusion, l’élément de la séduction absolue.
Quant au genre de leur idéologie, ces allégories et histoires adaptées du Coran le montrent avec clarté ; spécialement, celle de Joseph et Putiphar où on montre la femme sous l’aspect de danger universel.
« Ainsi à Firdusi, Putiphar à l’instar de Luleica, n’induit pas seulement Joseph en tentation par ses enchantements physiques, mais elle tente en outre de prendre le vertueux, de manière magique dans l’hallucinant filet de sa lascivité. »
Ainsi, elle reçut Joseph dans une salle de miroirs ; la rousse chevelure, les lèvres de pourpre maudite, les pointes rosées de ses seins de nacre dressés, le corps entier oint et ondulant, l’éblouissaient ici et là, partout où il dirigeait son regard.
Le Patriarche Joseph, selon l’interprétation Perse, ne put résister et succomba à l’artifice.
Dans cette représentation merveilleuse des miroirs magiques, se trouve occulté tout le mystère de la fascination sexuelle.
La nature disposée à la volupté passionnelle est, sans doute aucun, une séduction unique et œuvre sur toutes les créatures vivantes de manière hypnotique.
Le monde tridimensionnel des vaines apparences nous emprisonne ainsi horriblement, étant donné que nous succombons invariablement à l’enchantement de l’antipode sexuel.
KUNDRY, GUNDRIGE, HÉRODIADE, la Madeleine mystique du Parsifal Wagnérien n’ignore pas le secret vivant de sa propre existence et sait très bien par nature, et par instinct, qu’elle pourra se libérer du sinistre pouvoir ténébreux de KLINGSOR, uniquement si elle rencontre sur son chemin d’amertumes un homme fort, capable de se vaincre lui-même et de la rejeter.
« Tous faibles… Tous tombent avec moi, traînés par ma malédiction » s’exclame la tentatrice.
La tentation sexuelle est feu. Le triomphe sur la tentation sexuelle est lumière. Bénie soit la femme, béni soit l’amour, bénis soient les êtres qui s’adorent.
Les vieux cultes religieux, en Grèce, Chaldée, Egypte, Perse, Inde, Mexique, Pérou, etc, furent indubitablement de nature sexuelle, à cent pour cent.
Sans doute aucun, la reconnaissance de la puissance sexuelle en tant que force supra-terrestre génitrice et créatrice, est fondamentalement plus auto-exaltante et dignifiante que l’attitude médiévale qui relègue le sexe, le considérant bas, pécheur, sale et ennemi de l’âme.
Dans le culte sexuel des grecs antiques, le couple mortel aspirait de toutes les forces de son âme à refléter en lui-même la joie du couple Divin.
La légende des siècles conte qu’en Grèce, comme à Rome, la célébration des fiançailles Sacrées était en usage.
L’homme et la femme – Adam et Eve – oints, précieusement parés et couronnés de fleurs sublimes, se dirigeaient à la mutuelle rencontre, tels Dieu et déesse après une cérémonie dans le temple, pour prendre part dans l’embrassement rituel à cette félicité du couple suprême qui régissait ciel et terre.
Chaque homme représentant Zeus, chaque femme Héra, dans l’acte sexuel amoureux, se réalisait une connexion magnifique du LINGAM-YONI.
Il est évident que le couple bienheureux se retirait de l’acte sans épancher le Vase d’Hermès.
La question sexuelle était alors une copie d’un évènement cosmique formidable, qui faisait frémir tout l’univers.
Ceci est une chose que nous ne devons jamais oublier ; une identification si sublime avec le Divin ne pourrait jamais être atteinte, sinon par des couples vraiment éveillés, individualisés, illuminés.
Expérience sacrée, noces alchimistes, embrassement rituel, joie sans limite du couple suprême, accessible uniquement aux Adeptes de la Fraternité blanche.
Homère, le grand poète Grec, a réalisé une description sublime et magique, du divin couple ZEUS-HÉRA.
« Sous eux, la germinatrice terre prodiguait verdure fleurie, lotus, trèfles juteux, jacinthes et safran, lesquels pressés, turgescents et tendres, se levaient du sol, et eux reposaient là ; ils entraînaient là-haut les nuages scintillants et dorés, et l’étincelante rosée se répandait sur la terre ».
Ce chapitre est extrait de Le Parsifal Dévoilé (1972) par Samael Aun Weor.