Écrit par : Samael Aun Weor Catégorie : Le Parsifal Dévoilé
Les légendes disent que Klingsor, le pervers mage, vivait dans une solitude terrible, au fond exotique d’une accueillante vallée, très proche de la terre sacrée des Mahométans.
« J’ignore, certes » dit le vieux Titurel « Quels furent ses péchés, mais là-bas, il voulut être pénitent et saint ».
Sincère fourvoyé et rempli de bonnes intentions, impuissant à en finir avec la luxure, il empoigna un couteau assassin et se mutila épouvantablement, il se castra.
Le pieux héros Titurel, qui connaissait très bien Klingsor et ses arts ténébreux, raconte que le malheureux pénitent du mal, étendit ensuite ses mains ensanglantées, suppliantes vers le Graal, mais il est évident qu’il fut alors rejeté par le gardien avec indignation.
Se voir répudié par les chevaliers du Saint Graal ? Et après s’être mutilé dans le « sain propos » d’éliminer les passions animales ? Quelle horreur ! Mon Dieu !
Dans la fureur de son douloureux dépit que les mots seraient impuissants à décrire, l’eunuque des ténèbres chercha l’arme de vengeance, et il la trouva évidemment.
Titurel, la voix du passé, dit que le ténébreux transforma alors ce désert de pénitent frustré, en un jardin ensorcelé de voluptueux délices sexuels, où vécurent de magnifiques femmes, exquisément malignes.
Là-bas en secret, dans la demeure des délices – dit Titurel, le vieux roi –, le mauvais mage attend les chevaliers du Graal, pour les entraîner délicatement dans la luxure et les peines infernales.
Qui se laisse séduire, est sa victime – dit le vieux monarque –, et il réussit à mettre bon nombre d’entre nous, sur le chemin de perdition.
En arrivant à cette partie de notre présent chapitre, me vient à la mémoire ce magnifique poème de Don Ramon del Valle Inclan.
Rose du péché
Le chat qui ronfle ! La porte qui grince ! La gouttière, glou-glou-glou ! Seuls dans la maison ! A la porte rugit La bête avortée quand moi je naquis.
La nuit d’Octobre ! Ils disent que de lune, Dans un vent rude et des bonds de mer : Sous ses étoiles se haussa ma fortune, Mer et rudes vents me virent arriver.
La nuit d’Octobre ! Ma mort annoncée ! Nuit mienne, ouverte entre terre et soleil !
Le mage revêtit le manteau étoilé, Un géant nu souffla dans la conque.
La bête à la porte brame, frémissante. La nuit automnale reste dans ses yeux.
Et lointaine cette nuit de ma vie, Avec ses deux chemins ! Et je suivis celui du mal !
Ta chair m’appela, rose du péché ! Seuls dans la maison, moi en insomnie, La nuit d’Octobre, la mer soulevée… La gouttière, glou-glou-glou !
Ce chapitre est extrait de Le Parsifal Dévoilé (1972) par Samael Aun Weor.