Écrit par : Samael Aun Weor Catégorie : Le Mystère de la Fleur d’Or
Avec le Sahaja Maïthuna (la Magie Sexuelle), tel qu’il est pratiqué dans les écoles de Tantrisme blanc, le pouvoir de la volonté est multiplié infiniment, grâce au déchaînement et à l’actualisation toute-puissante des courants nerveux subtils.
Le paroxysme délicieux de l’union sexuelle n’est pas seulement un reflet de Tamas, selon le Tantra ; il nous faut nous enquérir, rechercher, investiguer.
Dans le paroxysme des félicités, nous devons découvrir de façon directe la synthèse cosmique et créatrice de Shiva (l’Esprit-Saint) et de Shakti (sa Divine Épouse Kundalini).
Tandis que l’animal intellectuel commun et courant est fatalement vaincu par l’abominable concupiscence et ravi par les affects passionnels, en un mot, qu’il souffre dans la jouissance, pour la vile consommation du plaisir, le Gnostique ésotériste, en pleine extase durant le coït, pénètre victorieux dans les régions des Monades, dans le monde splendide du tattva Anupadaka.
Le degré inférieur à ce monde d’Anupadaka est le principe extraordinaire de la puissance qui se trouve dans le domaine de l’espace, du temps et de la causalité, et est appelé Akasha-Tattva (la demeure d’Atman-Bouddhi-Manas).
Il est écrit en lettres d’or dans le grand livre de toutes les splendeurs que le paroxysme sexuel est prototattvique.
Le jeu des vibrations extraordinaires durant le Maïthuna commence avec le tattva d’or, Prithvi, l’éther magnifique de la terre parfumée, en gardant une concordance exacte avec notre corps physique.
La harpe délicieuse des vibrations continue en faisant frémir l’eau (Apas) de la Vie universelle, l’Ens-Seminis.
Le souffle (Vayu) se trouble ostensiblement et, dans l’atmosphère subtile du monde, résonne la lyre d’Orphée.
La Flamme sacrée (Tehas) s’allume dans le chandelier mystérieux de l’épine dorsale.
Maintenant, ô Dieux ! Le cavalier (Manas supérieur) et sa Dame (Bouddhi) s’étreignent ardemment dans la région de l’Akasha pur qui tressaillit dans le paroxysme sexuel.
Cependant, il est clair et manifeste qu’Akasha n’est qu’un pont de merveilles et de prodiges entre les tattvas Prithvi (la terre) et Anupadaka (le monde des splendeurs).
Le paroxysme sexuel franchit le pont du bonheur et pénètre dans le monde d’Aziluth, la région d’Anupadaka, la demeure de Shiva et Shakti ; alors Lui et Elle resplendissent glorieusement, ivres d’amour.
Femmes, écoutez-moi : la Shakti doit être intensément vécue, durant le coït, comme Mahashakti (Femme-Ève-Déesse) : c’est seulement ainsi que peut être obtenue avec succès la consubstantialisation de l’amour dans la réalité psycho-physiologique de votre nature.
L’homme gnostique, durant le Sahaja Maïthuna (la Magie Sexuelle), doit personnifier Shiva (l’Esprit-Saint) et se sentir inondé de cette force merveilleuse du Troisième Logos.
« Kalyanamalla répète maintes fois que l’accomplissement du code de l’amour est beaucoup plus difficile que le profane ne l’imagine. »
« Les joies préparatoires sont déjà compliquées ; car on doit employer l’art exactement selon les préceptes pour aviver l’ardeur de la femme de la même manière que l’on avive le feu d’un foyer et pour que sa Yoni devienne plus tendre, plus plastique et plus idoine à l’acte amoureux. »
« “L’Anagaranga” accorde une grande importance à ce que les deux éléments composant le couple ne laissent s’introduire dans leur vie commune aucune tiédeur, aucune fatigue ou satiété dans leurs relations, effectuant la consommation de l’amour avec un recueillement et un abandon totaux. La forme de l’acte sexuel, c’est-à-dire la position dans cet acte, est appelée Asana. »
Pour l’information des lecteurs d’un certain âge, nous transcrirons, dans le présent chapitre, ce qui a trait à la position appelée Tiryak :
« La position Tiryak comporte trois subdivisions dans lesquelles la femme est toujours étendue de côté. »
- « L’homme se place le long de la femme, tout contre elle, il prend une de ses jambes et la place sur sa taille. C’est seulement avec la femme mûre, totalement épanouie, que l’on peut satisfaire complètement à cette posture, laquelle doit être omise avec une jeune. »
- « Homme et femme gisent étendus sur le côté, la femme ne devant absolument pas bouger. »
- « Étendus sur le côté, l’homme pénètre entre les hanches de la femme, de manière qu’une cuisse de celle-ci se trouve sous lui, tandis que l’autre repose sur sa taille. »
Il convient d’invoquer Kamadeva durant le Sahaja Maïthuna dans la « Forge des Cyclopes ».
« Kamadeva est le Dieu hindou de l’amour. Littéralement son nom veut dire Dieu du désir, et il passe pour être le fils du Ciel et de l’Illusion. »
« Rati, la tendresse, est son épouse, et Vasanta (la saison de la floraison) qui porte constamment son carquois avec des fleurs au bout des flèches, leur sert d’escorte. »
« Kamadeva avait une forme visible, mais comme il a dérangé le Seigneur de la création, Shiva, dans ses pratiques, celui-ci le réduisit en cendres par un regard ; les Dieux le ressuscitèrent en répandant sur elles du nectar, et depuis lors il est appelé “l’incorporé”. »
« On le représente chevauchant un perroquet, portant un arc de canne à sucre avec la corde formée d’abeilles. »
Le couple terrestre Adam-Ève, par le moyen du Sahaja Maïthuna (la Magie Sexuelle), trouve sa correspondance à la fois plus humaine et plus pure dans le suprême couple divin Shiva-Shakti.
Homère a fait une description à la fois délicate et magique de l’étreinte amoureuse du couple divin.
« Sous eux, la terre germinatrice produisait une verdure fleurissante, lotus, trèfles juteux, jacinthes et safrans qui, serrés, gonflés et tendres, s’élevaient du sol, et eux gisaient là et ils entraînaient vers le haut les nuées scintillantes et dorées, et l’étincelante rosée tombait sur la terre. »
Enivrés par le vin de l’amour, parés précieusement de la tunique de la spiritualité transcendante et couronnés des fleurs de la félicité, nous devons profiter de la formidable vibration du tattva Anupadaka durant le paroxysme sexuel pour supplier le Serpent Igné de nos pouvoirs magiques d’éliminer de notre nature intérieure le défaut psychologique que nous avons déjà compris à fond dans toutes les régions du subconscient.
C’est ainsi que nous mourons d’instant en instant, de moment en moment ; c’est seulement avec la mort qu’advient le nouveau.
Ce chapitre est tiré de Le Mystère de la Fleur d’Or (1971) de Samael Aun Weor.