Écrit par : Samael Aun Weor Catégorie : Le Mystère de la Fleur d’Or
« Brognoli éclaire de manière très instructive jusqu’à quelle extrémité peut parvenir la force de formation (des mois-diables), qu’on peut appeler idéoplastique, ou la représentation sexuelle excitée par l’organe sexuel. »
« M’étant arrêté en 1664 à Venise, je reçus la visite du Vicaire général d’un évêque du continent, qui venait me demander conseil sur le cas suivant : »
« Dans un couvent de nonnes, il y en avait une très adonnée aux jeûnes et à l’abstinence volontaires. Mais à côté de cela, elle tirait grand agrément et plaisir à la lecture de livres profanes qui traitaient de transformations, comme celles effectuées par Circé et d’autres enchanteresses, ou bien par les antiques Divinités qui convertissaient les êtres en animaux, oiseaux, serpents et esprits. »
« Un soir lui apparut la figure d’un garçon extraordinairement beau et, tandis qu’elle le contemplait, stupéfaite, il lui dit :
“N’aie pas peur, ma chère sœur ! N’es-tu pas cette nonne qui aime les jeûnes au-delà de toute mesure ? Et ne t’es-tu pas livrée de tout ton cœur à ces jeûnes ? Alors, il te faut savoir que je suis l’Ange appelé Jeûne, et je viens à toi pour te remercier et te répondre par un égal amour.”
“Naguère, je fus le fils d’un roi ; mais comme, dans mes années juvéniles, en ces années où toi aussi tu te trouves, j’aimais et me livrais également tout entier au jeûne, mon père se fâcha beaucoup et me gronda.”
“Mais moi, faisant peu de cas de ses réprimandes, je continuais à faire ma volonté jusqu’à ce que, bouillonnant de colère, il m’expulsa du palais. Mais les Dieux que je vénérais réprouvèrent une telle répudiation et, en m’accueillant, me transformèrent en Ange, et en me donnant le nom de Jeûne, ils m’octroyèrent aussi la faculté d’adopter la forme d’un jeune homme, celle-là même que tu vois, et le don de ne jamais vieillir.”
“Je suis, en outre, doté d’une telle mobilité qu’en un temps indiciblement bref, je peux me transporter d’une partie du monde à une autre, allant et venant, invisible, mais me montrant à ceux qui m’aiment.”
“Et ainsi, les Dieux m’ayant déclaré que tu m’as destiné tout ton amour, je viens à toi pour t’exprimer ma gratitude et pour demeurer avec toi et te servir en tout selon ton désir.”
“C’est pour cette raison que j’ai effectué aujourd’hui le grand voyage ; laisse-moi donc dormir cette nuit dans ton lit, s’il te plaît. Ne crains pas ma compagnie car je suis ami de la chasteté et de la pudeur.” »
« La nonne, extrêmement ravie et séduite par ce discours, accepta l’Ange dans son lit. La première nuit, tout alla bien ; il ne bougea pas. Mais la nuit suivante il commença à la prendre dans ses bras et à la baiser, en signe de reconnaissance et d’amour, ne se séparant d’elle ni de jour ni de nuit, en l’avertissant de ne jamais raconter son secret à son confesseur, ni à personne. »
« Il la servait avec le plus grand zèle et la plus grande diligence, et la suivait partout. Enfin, en l’an 1664, quand arriva le jour du Jubilé, la nonne fut assaillie par le repentir et elle dévoila tout à son confesseur qui lui conseilla d’exposer aussi la chose en confession au Vicaire Général de l’Évêque pour que celui-ci décide de ce qu’il convient de faire pour la libérer du malin. Ainsi donc, en quête d’un conseil, il eut recours à moi. »
Il est évident que l’esprit lascif Jeûne était un Moi projeté si vivement par la nonne qu’il paraissait assurément être une personne différente.
Ostensiblement, un tel Moi a dû être engendré dans le bas-ventre de la religieuse avant la projection inusitée.
« L’Œil magique du ventre » chargé de substance sexuelle est un intermédiaire plastique formidable.
C’est là que prennent forme toutes les angoisses sexuelles réprimées, tous les désirs insatisfaits.
Ce chapitre est tiré de Le Mystère de la Fleur d’Or (1971) de Samael Aun Weor.