Écrit par : Samael Aun Weor Catégorie : Le Mystère de la Fleur d’Or
« Les timbales résonnèrent et des cris jaillirent dans la foule. Mais le tétrarque domina tout le fracas de sa voix :
Allons ! Allons ! Capharnaüm sera à toi ! Et la plaine de Tibériade ! La moitié de mon royaume. »
« Alors elle se jeta sur le sol, et subitement ses pieds se balancèrent en l’air et elle avança de plusieurs mètres sur les mains, comme un grand scarabée. »
« Puis elle sauta sur ses pieds et regarda alors fixement Hérode. Elle avait les lèvres peintes de carmin et les sourcils noirs, ses yeux étincelaient d’un éclat dangereux, et de petites gouttes scintillantes perlaient sur son front. »
« Hérode et Salomé se contemplèrent l’un l’autre fixement, jusqu’à ce que, depuis la galerie, on entendît Hérodiade claquer des doigts. »
« Salomé sourit alors, montrant ses dents blanches et fermes, et susurra comme une pudique pucelle :
“Je veux… dans un plat, la tête”, elle avait oublié le nom ; mais en souriant de nouveau, elle dit avec clarté, “la tête de Jean !” »
« Il se trouvait qu’elle était quelque peu fâchée contre celui qu’elle aimait, et le fit décapiter ; mais lorsqu’elle aperçut la tête chérie sur le plat, elle pleura, devint folle, et périt de délire érotique. »
Horripilante bataille intime dans la psyché de Salomé, le Moi du dépit entraînant dans sa déchéance abominable le reste des Moi. Un triomphe dégoûtant du Diable homicide qui remplit d’épouvante et d’horreur.
Hérode craignait la foule parce qu’elle considérait Jean comme un prophète. Au chapitre XI de l’Évangile de Matthieu, on parle de Jean le Baptiste comme d’un véritable « Jina », un homme céleste, un demi-dieu, supérieur aux prophètes, puisque Jésus lui-même dit de lui :
« Certainement, je vous dis qu’il est beaucoup plus qu’un prophète, car c’est de lui qu’il est écrit :
Voici que j’envoie au-devant de toi mon ange, pour qu’il aille devant toi te préparer et t’ouvrir le chemin. »
« Parmi les hommes nés d’une femme, il ne s’en est pas levé un autre plus grand que lui, bien qu’il soit plus petit que le plus petit qui est dans le Royaume des Cieux, et si vous voulez donc le recevoir, sachez qu’il est cet Élie dont on nous a dit qu’il devait venir. Que celui qui a des oreilles pour entendre, entende. »
Ces paroles du Grand Kabire Jésus réunissent en un seul les deux grands personnages hébreux.
Jean le Baptiste, décapité par la luxurieuse Salomé fut, en vérité, la vive réincarnation d’Élie, le prophète du Très-Haut.
À cette époque, les Nazaréens étaient connus comme Baptistes, Sabéens et Chrétiens de Saint-Jean ; l’erreur de ces gens résidait dans l’absurde croyance que le Kabire Jésus n’était pas le Fils de Dieu, mais simplement un prophète qui voulait suivre Jean.
Origène (Vol. II) observe « qu’il y en a qui disent de Jean le Baptiste qu’il était l’Oint (Christus) ».
Lorsque les conceptions des Gnostiques, qui voyaient en Jésus le Logos et l’Oint, commencèrent à gagner du terrain, les premiers Chrétiens se séparèrent des Nazaréens, lesquels accusaient injustement l’Hiérophante Jésus de pervertir les Doctrines de Jean et de changer pour un autre le Baptême dans le Jourdain. (Codex Nazareus, II, p.109)
Salomé dénudée, ivre de vin et de passion, avec la tête innocente de Jean le Baptiste entre ses bras érotiques, dansant devant le roi Hérode, fit trembler les terres de Tibériade, Jérusalem, Galilée et Capharnaüm.
Mais nous ne devons pas nous scandaliser pour autant : Salomé gît, très bien cachée, dans les profondeurs intimes de beaucoup de femmes, tu le sais, et aucun homme ne doit se vanter d’être parfait parce qu’en chacun se cache un Hérode.
Tuer est évidemment l’acte le plus destructeur et la pire corruption que l’on connaisse sur la planète Terre.
Il est écrit dans le livre de tous les mystères que l’on ne tue pas seulement avec un poignard, une arme à feu, une potence ou du poison ; nombreux sont ceux qui tuent par un regard de mépris, par un sourire ironique ou par un éclat de rire ; par une lettre ou par l’ingratitude et la calomnie.
En vérité, je vous dis que le monde est rempli d’uxoricides (meurtriers de l’épouse), de matricides, parricides, fratricides, etc.
Il faut aimer beaucoup et copuler sagement avec l’adorée si vraiment nous voulons réduire en poussière cosmique le Diable homicide, à l’aide de la Lance toute-puissante d’Éros.
Ce chapitre est tiré de Le Mystère de la Fleur d’Or (1971) de Samael Aun Weor.