Écrit par : Samael Aun Weor   Catégorie : Le Mystère de la Fleur d’Or

Au milieu du crépitement incessant du Fohat cosmique omniprésent, Omnipénétrant et Omnimiséricordieux surgissent aussi, comme il est naturel, d’épouvantables tentations charnelles indescriptibles et inénarrables, comme celles du grand Patriarche gnostique Saint-Augustin, qui avait sur la croix des visions d’une délicieuse femme nue.

Il est écrit dans le livre des splendeurs en caractères de feu ardent : « La réelle connaissance et la savante identification avec toutes les infinies possibilités du Sexe ne doivent pas signifier pour les sages une chute dans le monde des instincts et des illusions mais, précisément, une telle familiarisation et une profonde connaissance doivent-elles nous conduire à l’Autoréalisation Intime. »

L’Initié qui, dans la Sexualité, cherche intelligemment la puissance extraordinaire du principe éternel et créateur, d’abord dominé par la passivité, devient dominé par l’activité, par une action appropriée qui domine les énergies sexuelles.

Il va sans dire que ce connaisseur se trouve en mesure d’éveiller sa conscience grâce à la mort de l’Ego animal.

Dans le domaine de la vie pratique, nous avons pu vérifier à satiété que ceux qui rejettent la question sexuelle pour vivre la « vie supérieure » du cœur, qualifiant de tabou tout ce que peut avoir une saveur érotique, viennent tôt ou tard à éprouver subitement et de manière inattendue le dégoût et l’affliction.

Alors, il devient clair et manifeste que, sortant de l’ombre, les plus bas Moi submergés qui, avant, paraissaient endormis et comme morts, entrent brusquement en activité, et tout bonheur spirituel si difficilement acquis se transforme en scrupule infernal.

Cette sublime espérance de « reposer dans le Divin » semble alors subitement évanouie, et ce qui resplendissait comme une harmonie éternelle devient l’abîme d’une vaine chimère.

Pour cette raison, l’homme qui veut parvenir à la libération authentique ne doit jamais se bercer dans la fausse sensation de sécurité.

Il est urgent d’apprendre à vivre dangereusement d’instant en instant, seconde après seconde.

La véritable connaissance directe, mystique, transcendantale, sera assurément impossible aussi longtemps qu’on aura des conflits intimes.

Nous devons prendre le Diable par les cornes ; il est indispensable de voler sa torche de feu à Typhon-Baphomet, le Bouc de Mendès.

« L’ésotérique Viparitakarani enseigne comment le Yogi fait monter lentement son Semen, grâce à la concentration, de manière à ce que l’homme et la femme puissent atteindre le Vajroli. »

« De façon explicite, la femme est désignée comme “Sainte” dans l’acte charnel ; elle doit se trouver en mesure de transformer également le feu de sa puissance sexuelle et de le conduire aux centres supérieurs du corps. »

En faisant monter le Semen dans le corps, c’est-à-dire en le faisant refluer vers l’intérieur et vers le haut au lieu de le répandre, retenant les gouttes que les profanes et les profanateurs destinent à l’utérus de la femme, alors entre en activité la flamme éthérée du Semen, le Serpent Igné de nos pouvoirs magiques, au moyen duquel nous pouvons et devons réduire en poussière l’Ego animal.

Dans l’Anagaranga de Kayanamalla, nous avons trouvé l’Asana suivant de type tantrique :

Uttana-Danda

L’homme se met à genoux et se penche sur la femme couchée sur le dos. Il y a dix variantes de cette posture qui, généralement, est la préférée.

  1. L’homme place sur ses épaules les jambes de la femme étendue sur le dos, et cohabite tandis qu’il s’incline vers elle.
  2. La femme gît sur le dos, l’homme se place entre ses jambes et les hausse de manière à ce qu’elles touchent sa poitrine, et il cohabite avec la femme.
  3. Une jambe de la femme reste étendue sur la natte ou le lit, et l’autre est posée pendant l’acte sur la tête de l’homme ; c’est une position particulièrement stimulante de sensation érotique.
  4. La position Kamarad : placé entre les jambes de la femme, l’homme, avec ses mains, étire de chaque côté autant que possible les bras de la femme.
  5. Pendant l’acte charnel, la femme lève les deux jambes jusqu’à la poitrine de l’homme, qui se trouve placé entre ses cuisses. C’est l’une des postures préférées par les connaisseurs de l’art de l’amour.
  6. L’homme s’agenouille devant la femme allongée sur le dos, il introduit alors ses mains sous son dos et l’élève vers lui, de manière que la femme puisse à son tour l’attirer avec ses bras enlacés derrière la nuque de son compagnon.
  7. L’homme installe un gros oreiller sous le dos de la femme, entre ses hanches et sa tête, de manière que son corps soit surélevé en forme d’arc. Agenouillé sur un coussin, il réalise l’acte et, dans cette posture très appréciée, les deux participants éprouvent la plus grande jouissance.
  8. Tandis que la femme gît sur le dos, elle croise les jambes et élève un peu les pieds ; cette posture attise vivement le feu de l’amour.
  9. La femme, étendue sur le lit ou la natte, place une jambe sur l’épaule de son compagnon, gardant l’autre étendue.
  10. L’homme élève, après l’introduction du membre, les jambes de la femme couchée sur le dos, et lui comprime étroitement les hanches.

Dans le Viparitakarani on dit : « Cette pratique est la plus excellente, la cause de la libération pour le Yogi ; cette pratique apporte la santé au Yogi et lui octroie la perfection. »

« Le Vira-Sadhaka ou Heruka considère l’univers lui-même comme le lieu de la libération ; il sait vivre sagement ; avec le regard posé sur l’infinie vérité, il est au-dessus de la peur et de la censure, par l’évidence du “Saham” (Je suis elle, c’est-à-dire la puissance, indubitablement pénétré par elle), libre de tout enchaînement au Samsara, seigneur de ses sens, et procédant au rituel Pancatattva. »

Ce mot désigne les éléments : éther, air, feu, eau et terre, considérés comme les divers principes de la manifestation de la Shakti (Kundalini). Dans les cinq éléments est contenue la puissance cosmique, et le Vira-Sadhaka doit accomplir la tâche de ressusciter la nature primitive de ces éléments comme « acte de puissance », pour ainsi remonter au « Premier-Né de la création », Shiva lui-même.

En pleine lumière et avec une entière clarté méridienne, ressort la nécessité intrinsèque d’une ascension échelonnée le long des principes transcendantaux de la vie universelle.

Cette ascension doit avoir pour fondement la nature organique du « Pentant ».

En ce qui concerne l’aspect organique, l’éther se trouve en relation intime avec la femme ou le commerce sexuel (Maïthuna), l’air avec le vin (Madya), le feu avec la viande (Mamsa), l’eau avec le poisson (Matsya), et la terre avec les céréales (Mudra).

Ainsi, par l’intelligente jouissance des cinq « M » (femme, vin, viande, poisson et céréales), on invoque la puissance (Shakti) des éléments, en l’actualisant en soi-même, ici et maintenant.

Le Pancatattva rend possible le Shakti-Puja (c’est-à-dire le culte gnostique à la Divine Mère Kundalini Shakti).

Les étincelles merveilleuses de Maha Kundalini se trouvent contenues dans toutes les propriétés des cinq éléments de la nature.

Il nous faut d’urgence convertir ces étincelles en flammes au-dedans de nous-mêmes.

Au moyen du rituel Pancatattva, il est incontestable que la Divinité intérieure cachée, bien qu’elle ne soit pas enfermée au-dedans de l’animal intellectuel erronément appelé homme, rend extensive, de façon consciente, son énergie intime, dans le but évident d’aider l’Essence dans le processus de l’éveil.

Nous devons savoir clairement que les cinq éléments sont des formes différentes d’une seule et même puissance et que, par conséquent, ils s’efforcent d’attirer la vie intérieure de l’Être intime pour l’unir à la vie extérieure, unir l’immanent avec le transcendant pour qu’avec lui on retrouve l’Être, ici et maintenant.

Nous devons apprendre à vivre intensément d’instant en instant dans le monde des cinq éléments.

Le Karma Yoga, le sentier en ligne droite, a pour fondement la loi de la balance.

Comment pourrions-nous exercer avec une souveraine maîtrise le pouvoir sur le tattva akashique si nous excluons le Sahaja Maïthuna (la Magie Sexuelle) ?

Les traditions de l’Inde disent que Ramakrishna fit assoir Saradadevi sur le trône de la Mère Divine, à l’intérieur du temple, et en même temps qu’il chantait l’hymne à Devi Kundalini dans le cadre de l’ancestrale cérémonie rituelle qui culmine avec la fameuse Shorashi Puja, commença l’adoration de la femme. Elle et lui, durant le Maïthuna, parvinrent au Samadhi. C’est ainsi que l’on parvient à exercer tout le pouvoir sur le tattva akashique.

Il est écrit en mots de feu dans le livre des Splendeurs que la puissance du Logos Solaire ne se trouve pas dans le cerveau, ni dans le cœur, ni dans aucun autre organe du corps que dans les organes sexuels, exclusivement, dans le Phallus et dans l’Utérus.

Nous ne pourrions en aucune manière développer, dans notre constitution intime, les pouvoirs akashiques si nous commettions l’erreur de forniquer ou de haïr le sexe, ou de faire l’adultère. « Tout péché sera pardonné, sauf le péché contre l’Esprit-Saint. » (La Sexualité.)

Une fois, me trouvant hors de mon corps physique, je posais à ma Mère Divine Kundalini la question suivante : « Est-il possible que, là-bas, dans le monde physique, quelqu’un puisse s’autoréaliser sans avoir besoin de la Magie Sexuelle ? » La réponse fut terrible, épouvantable : « Impossible, mon fils, cela n’est pas possible. » Je restais très impressionné et remué jusqu’au plus intime de mon Âme.

Et que dirons-nous sur le tattva Vayu, l’élément air ? Quelle est sa relation avec le fruit de la vigne ?

Il est certain qu’aucun ivrogne ne pourrait acquérir les pouvoirs merveilleux du tattva Vayu.

Il est clair et manifeste que le vin pur et sans ferment d’aucune espèce peut être utilisé avec succès dans le rituel du Pancatattva.

Par quel moyen ou de quelle manière pourrions-nous acquérir les miraculeux pouvoirs ignés du tattva Tehas si nous commettions l’erreur de renoncer aux aliments carnés ? Malheureusement, les masses humaines deviennent ou végétariennes radicales ou presque cannibales.

Et que dirons-nous du tattva Apas et de ses formidables pouvoirs ? Il n’y a pas de doute que dans les poissons se trouve le secret qui nous permet de dominer les tempêtes et de marcher sur les eaux ; malheureusement, les gens ou bien abhorrent les fruits de mer ou bien en abusent.

De quelle façon pourrons-nous conquérir les pouvoirs du tattva Prithvi, l’élément terre, si nous détestons les céréales, légumes et plantes, ou si nous abusons de ces aliments ?

« Il résulte de ce qui a été dit que les éléments, aussi bien de la terre que de la viande, sont, en leur essence, absolument purs. Lorsque le Vira jouit du plaisir sans y mêler une teinte personnelle, alors se révèle à lui, dans le Sexe, la cause primitive du cosmos, du monde des phénomènes, du monde de Maya. »

« Les courants des tattvas qui se trouvent dans le cosmos en consonance avec la structuration des forces et qui produisent l’évolution et l’involution de l’Univers, se manifestent comme la limite de la Création et comme le Premier-Né de la nature, de sorte qu’une immense puissance s’élève et transforme la volonté du Vira qui, dorénavant, brûle dans le brasier de Maha Kundalini. »

Le savant écrivain Waldemar dit textuellement dans l’une de ses œuvres :

« Le Prana, la sixième force fondamentale, non seulement affecte les hommes, mais il est aussi le principe vital de tout être existant dans l’univers. »

« Le Prana est ce qu’on appelle le Souffle de Dieu et ce qui suscite dans les organismes les manifestations vitales. Par la jouissance des cinq éléments du rituel (Pancatattva), se dynamisent, pour ainsi dire, les puissances, pour étinceler dans le sixième principe, dans la constitution des êtres, soit dans le Lingam Sarira, le corps éthérique. »

« Si l’on sait prêter l’attention qui lui est due à la véritable nature de la volonté éveillée par cette étincelle, pour la capter avec une conscience alerte et pas seulement en imagination, mais en la retenant avec tout l’être intime, alors s’effectue un transport d’ordre transcendantal. »

Il est indiscutable que les étincelles du vin, de la femme, de la viande, etc., après avoir fait tourner les chakras du corps vital, viennent actualiser les forces supérieures de l’âme : Atman-Bouddhi-Manas.

« Afin que l’obscure masse de Tamas (la puissance latente), dans son état chaotique et inerte, soit surmontée, des moments spéciaux d’émotion extatique doivent être provoqués ; l’individu sort “hors de lui-même”, d’une certaine façon, et les ressources du vin et de l’acte sexuel jouent ici un rôle décisif. »

Cette « sortie hors de soi » est, au sens propre dûment compris, une entrée dans la force des éléments.

Les courants des tattvas qui se trouvent dans le cosmos sont, sans aucun doute, subordonnés à la Shakti, à la puissance.

Une fois la puissance des cinq éléments actualisée dans la profondeur vivante de l’âme, il est certain que nous nous convertissons en maîtres des tattvas. Nous pouvons alors, si nous le voulons, immortaliser notre corps physique, passer à travers le feu sans nous brûler, marcher sur les eaux, apaiser ou déchaîner les tempêtes, flotter dans les airs, déclencher des ouragans, traverser n’importe quel rocher ou montagne d’un bord à l’autre sans subir le moindre dommage, prononcer des paroles qui engourdissent ou charment les serpents venimeux, etc.

« OM ! Obéissant à la Déesse qui ressemble à un serpent endormi autour du Svayambhulingam et merveilleusement paré, il jouit de ce qu’il aime et des autres ravissements. Il se trouve saisi par le vin et il irradie des millions de rayons. Il sera éveillé par l’air et par le feu, par les mantras YAM et DRAM, et par le mantra HUM », (pendant la Magie Sexuelle).

Dans la prononciation du mantra KRIM on doit employer une grande imagination. Il est nécessaire de lui insuffler de l’énergie et de le transformer en force magique.

Ce mantra n’est pas utilisé seulement pour la Magie Sexuelle ; il est ostensible qu’il fait partie intégrante de tout le rituel Pancatattva.

Le Vira gnostique, lorsqu’il boit du vin ou mange de la viande, du poisson ou des céréales, prononce le mantra KRIM et intensifie son imagination de telle sorte que tout l’Univers lui semble imprégné de la bienheureuse Déesse Mère du Monde.

Ce chapitre est tiré de Le Mystère de la Fleur d’Or (1971) de Samael Aun Weor.