Écrit par : Samael Aun Weor Catégorie : Le Chemin Étroit
Si nous observons attentivement le symbolique caducée de Mercure, nous découvrirons avec un étonnement mystique que les deux serpents enroulés sur la verge sainte forment le Saint-Huit.
Ida et Pingala, enroulés sur l’épine dorsale, sont vraiment le huit parfait ; heureux celui qui comprend les profonds mystères du Saint-Huit.
Le huit placé de façon horizontale est le signe de l’infini. Le huit a l’image d’une clepsydre : on indique par le huit la succession du temps dans différents cycles, chacun de ceux-ci étant, hors de tout doute, la conséquence de l’autre.
Dans le Saint-Huit, il y a la spirale de la vie. Les processus évolutifs et involutifs se réalisent toujours en forme spirale.
Le feu du Phlégéton et l’eau de l’Achéron se croisent dans la neuvième sphère pour former le signe de l’infini.
Ce double courant avec lequel il faut travailler dans le Grand-Œuvre pour parvenir à l’auto-réalisation intime est sagement représenté dans le mystérieux huit de Basile Valentin, qui est une variante du caducée et qui symbolise, comme de raison, le mercure de la philosophie secrète, auquel s’unissent de façon extraordinaire les propriétés merveilleuses du soufre et la fécondité productrice du sel, donnant ainsi lieu au mariage mystique de deux luminaires dans trois mondes.
Le monde et le supramonde s’enlacent merveilleusement dans le Saint-Huit. Le sous-monde et le monde s’enlacent dans le Saint-Huit.
Le cercle supérieur du Saint-Huit est une vive représentation du cerveau humain ; le cercle inférieur se cache sous le mystère pour symboliser le vase d’Hermès, à l’intérieur duquel se trouve contenu le mercure de la philosophie secrète, l’Ens-Seminis.
On nous a dit sagement qu’à ce point précis où le feu du Phlégéton et l’eau de l’Achéron se croisent pour former le signe de l’infini, on trouve le Temple-Cœur.
La lutte est terrible : cerveau contre sexe, sexe contre cerveau et, ce qui est le plus terrible, cœur contre cœur ; tu le sais.
À l’intérieur du globe planétaire, dans le neuvième cercle, tout ésotériste trouve le signe de l’infini, dans lequel se trouvent représentés le cerveau, le cœur et le sexe du génie de la Terre.
C’est sur cette base archétypique du Saint-Huit que se trouvent organisés les corps de toutes les créatures qui vivent sur la terre, du microbe le plus insignifiant jusqu’à l’homme.
Le Saint-Huit, le symbole sacré de l’infini, relie intimement les huit Kabires, ces puissants dieux sémitiques ineffables et terriblement divins qui furent plus tard adorés par les Grecs et les Romains et dont le sanctuaire principal s’est toujours trouvé en Samothrace.
Les huit Kabires sont les fils d’Héphaïstos (Vulcain) et d’une fille adorable de Protée ; ils sont nés du feu sacré qui se manifeste dans les terribles profondeurs de la terre par son action forgeante dans ce protée, dans cette substance universelle qui, naturellement, est disposée à prendre n’importe quelle forme.
Ce sont les huit Kabires, les intelligences fondamentales de cette nature, les régents extraordinaires des grands mystères de la vie et de la mort.
Selon une tradition ésotérique des plus anciennes, l’un de ces Kabires fut assassiné par ses propres frères, mais il ressuscita par la suite avec l’aide d’Hermès ; cela nous rappelle la mort et la résurrection symbolique d’Hiram, d’Osiris et de Jésus, qui doivent être comprises à fond par nos lecteurs.
Le Saint-Huit est donc la base et le fondement vivant du Grand-Œuvre. Si quelqu’un violait les règles et les principes scientifiques contenus dans le symbole de l’infini, il échouerait totalement dans le Grand-Œuvre.
Quiconque veut travailler avec succès dans le magistère du feu ne doit jamais renverser le vase d’Hermès (ne jamais éjaculer le sperme), car il échouerait alors dans le Grand-Œuvre.
Le double courant du feu et de l’eau doit se croiser exactement dans la neuvième sphère pour former le symbole de l’infini.
Si l’alchimiste perd l’eau, c’est-à-dire s’il commet l’erreur d’éjaculer le sperme, le croisement des deux courants devient impossible.
Dans la lutte cruelle du cerveau contre le sexe et du sexe contre le cerveau, c’est souvent le cerveau qui échoue.
Les batailles intimes du cœur conduisent habituellement les alchimistes à la déroute finale.
Une fable Grecque nous rapporte le récit de Sisyphe, ce colosse qui, portant un rocher sur ses épaules, tentait encore et encore de parvenir au sommet de la montagne ; chaque fois qu’il était sur le point d’atteindre le but tant désiré, sa tentative échouait parce que la pierre retombait au fond du précipice.
Celui qui renverse parfois le vase d’Hermès, celui qui parfois ne le renverse pas et parfois le renverse de nouveau, celui-là viole les lois des huit Kabires et se transforme en un tantriste gris.
Il y a des échappatoires et de fausses justifications pour tout dans ce monde du Samsara ; le Tantra Gris a lui aussi ses partisans et sa doctrine.
Tout voyageur ésotériste qui se propose de faire des recherches approfondies sur les écoles secrètes du continent Asiatique pourra vérifier par lui-même la crue et douloureuse réalité du Tantra Gris.
Le Tantra existe dans toute l’Asie, et il abonde dans différentes écoles comme le Theravada (Hinayana), le Mahayana, le Chan, le Zen, le Bouddhisme Tantrique, etc.
Les animaux intellectuels trouvent toujours des échappatoires et de fausses justifications pour toutes leurs faiblesses ; il ne faut donc pas nous surprendre que dans des écoles aussi auto-exaltantes et aussi sanctifiantes que le Zen, le Bouddhisme Tantrique et tant d’autres, on retrouve à notre époque tout le poids du Tantra Gris.
Il est déplorable que certains instructeurs désorientés de ces écoles orientales offrent des techniques et des pratiques de yoga sexuel d’une grande valeur sans comprendre l’aspect fondamental du tantrisme, la nécessité urgente de ne jamais, au grand jamais, commettre le crime de répandre le sperme.
Le fait de prolonger le coït dans l’unique objectif de jouir du plaisir animal sans accorder la moindre importance à la question de l’éjaculation séminale est sans aucun doute du Tantra Gris, qui peut facilement dégénérer en Tantra Noir.
Heureusement, il y a beaucoup de Tantra Blanc dans le Taoïsme, dans le Tantra Hindou et Tibétain, dans le Zen pur et dans le Chan originel.
Dans la vieille Europe, il y eut certaines sectes d’origine perse, comme par exemple celle des fameux Manichéens, qui pratiquaient le tantrisme blanc ou Coïtus Interruptus et le nommaient Karezza, un mot d’origine perse.
Les chevaliers médiévaux, par le biais du Donoi, pratiquèrent également la magie sexuelle blanche.
Les alchimistes qui travaillent en conformité avec tous les principes et les lois du Saint-Huit s’auto-réalisent à fond, ils se transforment en Hiérophantes.
Tout ésotériste authentique sait très bien que le symbole de l’infini équivaut au Pentalphe, la fameuse étoile à Cinq pointes.
Tout ésotériste sait très bien que les huit Kabires se trouvent intimement reliés aux huit vents : Borée, le vent du nord, étant considéré comme un ravisseur de jeunes ; Notos ou Autan, le vent du sud, entraînait les tempêtes et les nuages ; Zéphyr, le vent de l’occident du monde, était vénéré comme dieu de l’automne ; Apéliotès, le vent du levant, tantôt sec, tantôt humide, était toujours vénéré en hiver.
Jamais les sages de l’antiquité n’oubliaient Kaikias le Grec, le fameux vent du nord-est ; les vieux Hiérophantes n’oubliaient pas non plus Euros, le vent du sud-est, ni Lips, le vent du sud-ouest, ni Skiron, le vent du nord-ouest.
Le travail avec la Pierre Philosophale, les huit étapes du yoga, sont exclusivement pour ceux qui respectent les principes et les lois du Saint-Huit, jamais pour les partisans du Tantra Noir et Gris.
Ce chapitre est tiré de Le Chemin Étroit (1968) par Samael Aun Weor.