Écrit par : Samael Aun Weor Catégorie : Le Chemin Étroit
Les sages Hindoustans mentionnent dans tous leurs livres sacrés la Prakriti, cette substance primordiale d’où proviennent, suite à des condensations ou cristallisations successives, les douze hydrogènes de base, fondamentaux, qui servent de ciment aux sept cosmos.
Au fond, la diversité est l’unité : les tattvas, les sens, le mental et toute cette multiplicité d’êtres et de choses sont en fin de compte différentes sortes de cristallisation de la substance primordiale.
Le feu qui flamboie, l’air sans lequel aucune créature ne peut exister, les eaux de l’océan tumultueux et la terre parfumée sont de l’Akash condensé, la Mulaprakriti matérialisée, la Prakriti densifiée.
La Mère-Espace est donc la substance primordiale, la matière première du Grand-Œuvre.
L’espace en tant que Mère est le sein fécond d’où tout provient et où tout retourne.
Ce chapitre éclaircit définitivement le fait que l’Espace-Mère est la même chose que la Prakriti des Hindoustans, la Mère divine.
Durant le Pralaya (la nuit cosmique), la Prakriti est une, unique, indivisible, entière.
Durant le Mahamanvantara (le jour cosmique), suite à l’activité du Premier, du Second et du Troisième Logos, la Prakriti se dédouble alors elle-même, revêtant alors ces trois aspects.
Les trois formes de la Prakriti sont : premièrement, la Prakriti non-manifestée ; deuxièmement, la Prakriti dans la nature ; troisièmement, la Prakriti en tant que reine des enfers et de la mort.
La Prakriti non-manifestée n’a pas de symbolisme chez les Aztèques. La Prakriti manifestée possède le symbolisme aztèque de Tonantzin, la Mère adorable. Les Grecs ont symbolisé ce second aspect de la Mère cosmique par la chaste Diane.
Le troisième aspect de la Mère divine, chez les Aztèques, est la terrible Coatlicue ; elle est la Proserpine égyptienne, l’effroyable Hécate, maîtresse des enchantements et de la mort chez les Grecs.
La Mère-Espace est en elle-même l’Apia romaine, l’Urwala nordique, l’Erda scandinave, l’Urganda chevaleresque, la Sibylle primitive de la terre.
Chacun des trois aspects de la Prakriti peut, si elle le désire, revêtir une forme féminine pour communiquer quelque chose à un mystique illuminé.
Une nuit d’été quelconque, je me trouvais dans cet état connu dans le monde oriental sous le nom de Nirvikalpa ou Samadhi ; la méditation était très profonde, et ce qui m’arriva alors fut merveilleux.
Le troisième aspect de la Prakriti prit sous mes yeux la forme épouvantable et terriblement divine de Proserpine ou Hécate, puis elle parla dans un langage à saveur apocalyptique :
« Cette perverse civilisation de vipères, cette grande Babylone sera détruite, et de tous ses peuples, il n’en restera pas pierre sur pierre. Le mal du monde est si grand qu’il est déjà parvenu jusqu’au ciel. Cette humanité est déjà totalement perdue, il n’y a plus de solution pour elle. »
Rempli d’une grande frayeur, je dis alors : « Ô ma Mère ! Nous sommes dans un passage sans issue ! »
Proserpine saisit alors la parabole et me dit : « Veux-tu faire un marché avec moi ? »
« Oui, ma Mère, je suis disposé à faire ce marché » ; telle fut ma réponse, et elle me vint aux lèvres avec une grande fermeté.
Proserpine, la reine des enfers et de la mort, reprit alors la parabole et dit : « Toi, tu ouvres le passage sans issue, et moi, je les tue. »
« J’accepte, ma Mère, ma Dame ! », répondis-je immédiatement.
Quelques dames de la haute société passèrent ensuite devant nous ; ces dames étaient parvenues à la seconde naissance, et la lumière solaire émanait de leurs corps solaires d’une manière splendide.
Malheureusement, ces dames n’avaient pas dissous le moi pluralisé ni éliminé leurs corps lunaires ; je les saluai mais elles ne répondirent pas et, pleines d’orgueil, elles ne s’inclinèrent même pas par révérence devant la Mère divine.
« Elles ont encore de l’orgueil, c’est qu’elles portent à l’intérieur d’elles-mêmes les vestiges de la Grande Prostituée, dont le nombre est 666 » : voilà tout ce que j’eus l’impulsion de dire. « J’aurai à les examiner, tous ceux-là », dit la Mère divine en faisant bien évidemment allusion aux deux fois nés de cette époque où nous vivons.
Puis quelques hommes passèrent près de nous, vêtus également de corps solaires, mais cette fois-ci, à la différence des dames, ceux-ci s’inclinèrent, remplis d’une vénération et d’un respect profonds, devant la Mère divine et devant mon insignifiante personne qui ne vaut rien. « Ceux-là sont des fils du Soleil ! » s’exclama la Mère cosmique.
J’entrai ensuite dans une période de réflexion profonde. Si, parmi les deux fois nés, certains doivent encore être examinés rigoureusement, quel sort pourrait attendre la Grande Prostituée ? Quel destin guetterait la race lunaire ?
Il est évident que toutes les religions confessionnelles attendent le jugement final de cette humanité, de cette race lunaire dégénérée et perverse, et selon la chronologie et la géométrie de la Grande Pyramide d’Égypte, celui-ci s’est déjà produit entre les années 1946 et 1953.
Nous, les Gnostiques, nous savons par illumination et par expérience transcendantale directe que le jugement des nations a eu lieu en l’année 1950. Les dieux saints ont jugé la Grande Prostituée et ils l’ont considérée indigne ; la sentence des dieux fut : « À l’abîme ! À l’abîme ! »
Il est intéressant de savoir que cette période du jugement des nations, en rapport avec les mesures de la Grande Pyramide d’Égypte, vient aboutir dans l’énigmatique chambre souterraine, une chambre de pierre obscure qui n’a d’issue nulle part.
Il est évident que les sages constructeurs de la Grande Pyramide d’Égypte voulaient nous dire par là qu’après le jugement final, l’humanité entrerait dans les mondes infernaux, que Dante a trouvés à l’intérieur de la terre.
L’Apocalypse de Saint-Jean dit à propos du grand jugement :
« Puis je vis un trône blanc, très grand, et Celui qui siège dessus. Le ciel et la terre s’enfuirent de devant sa face sans laisser de traces. Et je vis les morts, grands et petits, debout devant Dieu ; on ouvrit des livres, puis un autre livre, le livre de la vie ; alors, les morts furent jugés d’après le contenu des livres, chacun selon ses œuvres. Alors la Mort et l’Hadès furent jetés dans l’étang de feu, c’est là la seconde mort, et celui qui ne se trouva pas inscrit dans le livre de vie, on le jeta dans l’étang de feu. » (Apocalypse 20:11-15)
Tout le symbolisme de la Grande Pyramide d’Égypte commence lorsqu’on foule les degrés du Grand Escalier, de sorte qu’il devient clair lorsqu’on traverse d’abord le premier passage, sous lequel apparaît la date singulière des 4-5 août de l’année 1914. Ce symbolisme continue jusqu’à l’entrée dans la Chambre du roi, qui indique en toute précision la date des 15-16 septembre 1939.
On est étonné par ces deux dates terribles, qui sont celles de la première guerre mondiale et de la seconde, lorsqu’on les retrouve dans la géométrie et dans la chronologie de la Grande Pyramide. Le plus curieux, c’est qu’à cause de leur construction ou de leur forme, il est impossible de traverser ces passages debout, et il est alors nécessaire d’utiliser les quatre extrémités pour marcher comme des animaux quadrupèdes : cela nous rappelle les soldats qui marchent à quatre pattes ou qui se traînent comme des animaux sur les champs de bataille.
D’après les mesures de la Grande Pyramide, notre époque actuelle doit traverser trois périodes : mort, préoccupation, chaos.
« L’abomination de l’isolement, comme l’a prédite le prophète Daniel, se trouvera dans le lieu saint. Il y aura alors une grande affliction, telle qu’il n’y en a jamais eu depuis le début du monde jusqu’à présent, et qu’il n’y en aura jamais ensuite. Et si ces jours n’étaient abrégés, aucune chair ne pourrait être sauvée. »
Depuis la première guerre mondiale, cette prophétie s’accomplit d’une façon dramatique. Les mesures géométriques de la Grande Pyramide indiquent la première guerre mondiale, l’intervalle qui la sépare de la seconde guerre ; l’année 1939, avec la date des 15-16 septembre, comme début de la seconde guerre mondiale, ainsi que la durée de chacune de ces deux grandes guerres.
Finalement, la Grande Pyramide place l’humanité face au Grand Juge dans la Salle des jugements des nations ; elle aboutit dans la Chambre du roi avec la date des 19-20 août 1953. Ce qui va suivre à partir de maintenant relève du travail de Proserpine : c’est elle qui en finira avec toute l’humanité.
Ce chapitre est tiré de Le Chemin Étroit (1968) par Samael Aun Weor.