Écrit par : Samael Aun Weor Catégorie : Le Chemin Étroit
L’authentique et légitime travail ésotérique a toujours été symbolisé, depuis les temps antiques, par le char et les bœufs qui transportent l’arche sainte ; c’est pourquoi il est terrible d’oublier ce symbole fondamental et de faire fausse route.
Le char nous rappelle l’homme et ses corps internes. Les bœufs évoquent à l’imagination la vache sacrée à cinq pattes, symbole sacré de la Mère divine. L’arche sainte renferme les mystères du sexe ; elle est, en fin de compte, le sexe lui-même.
À une autre époque, l’humble psalmiste précédait toujours, avec ses danses et ses bonds, le vase béni, le vase d’Hermès, et ce faisant, il était ni plus ni moins qu’un roi.
Cela nous rappelle les derviches dansants de l’ésotérisme mahométan ; l’objectif de ces danses sacrées est d’éveiller la conscience.
Dans les anciennes écoles de mystères, jamais on n’enseignait aux néophytes le sexo-yoga, le Maïthuna, si ceux-ci n’avaient pas au préalable satisfait à la condition fondamentale d’avoir auto-éveillé leur conscience.
Les néophytes endormis, inconscients, ne peuvent pas avoir conscience du travail qu’ils sont en train de réaliser et tôt ou tard, ils abandonnent le Grand-Œuvre.
À notre époque de crise mondiale, nous devons courir ce risque et enseigner le sexo-yoga publiquement, coûte que coûte, car de nos jours tout est perdu et nous n’allons sauver que le chapeau du noyé.
Nous, les êtres humains, nous ne sommes que de simples vers de terre dans la boue, nés pour former à l’intérieur de nous-mêmes le papillon angélique qui dirige son vol au-delà de tout obstacle vers la justice de Dieu. Malheureusement, presque tous ces insectes imparfaits, ces misérables chrysalides, ne se développent aucunement et finissent en réalité par servir de simple aliment aux entrailles du monde où nous vivons.
Il est urgent de parcourir le chemin de Pierre et de pendre Judas sur le pont pour obtenir le droit de fouler le sentier céleste, le chemin du Verbe, le chemin de Jean.
S’il était obligatoire, sur le chemin de Pierre, de pratiquer la magie sexuelle, le Maïthuna, sur le chemin de Jean, par contre le sexe est absolument défendu.
L’aigle de l’esprit, qui vole en altitude dans le firmament étoilé avec ses plumes vives d’or pur, a l’habitude de chasser exclusivement sur les terrains du purgatoire. Cet aigle mystérieux se précipite, terrible comme la foudre, pour enlever l’âme vers les sphères du feu universel. Ganymède, transformé en aigle, fut transporté à l’Olympe pour servir d’échanson aux dieux.
Il est impossible d’emprunter le sentier céleste sans avoir eu une préparation préalable dans les domaines de la région du purgatoire.
Celui qui entre dans le purgatoire est marqué sur le front de la lettre « P ». L’ange gardien du purgatoire, avec la pointe affilée de son épée flammigère, écrit sept fois cette lettre sur le front sidéral du deux fois né.
« Assure-toi de nettoyer ces taches pendant que tu es en dedans », dit l’ange gardien. Le lavement des pieds symbolise cela même ; il est écrit qu’à la Dernière Cène, avant de monter au Golgotha, le grand Kabire Jésus a lavé les pieds de ses disciples. Les sept « P » gravés sur le front s’effacent peu à peu, à mesure que le feu luciférien est éliminé avec tous les germes de Judas.
Le char d’argent, chargé de multiples pépites de ce métal lunaire, doit être remis par le couple divin Bouddhi-Manas, il doit être offert au temple de la Mère divine.
L’acte sexuel est défendu aux deux fois nés, non seulement dans le monde physique, mais également dans toutes et chacune des quarante-neuf régions subconscientes.
Il est impossible de fouler le sentier de Jean sans être passé auparavant par le purgatoire. Le chemin de Jean est le chemin du Verbe. L’armée de la voix se développe et se déroule en neuf cercles, qui correspondent aux neuf sphères du monde sensible.
Lorsqu’il commence dans le cercle inférieur, l’adepte doit se convertir en ange, ensuite en archange, et il doit finalement entrer dans le royaume des principautés.
Continuant ensuite dans le second cercle, l’adepte doit se transformer d’abord en puissance, ensuite en domination, et plus tard en vertu.
En terminant dans le troisième cercle, l’adepte doit d’abord se transformer en trône, ensuite en chérubin, et finalement en séraphin.
Il s’avère très opportun de rappeler que le Maître fondateur de la Loge blanche sur notre planète Terre fut précisément un trône connu sous le nom de Sanat Kumara. Cet homme vit dans un oasis du désert de Gobi ; il est d’un âge indicible et les écritures religieuses les plus anciennes mentionnent son nom.
Quand un Bodhisattva renonce au nirvana par amour pour l’humanité, il est considéré trois fois honorable et, après de nombreuses éternités et de nombreux nirvanas gagnés et perdus par amour envers toutes les créatures, il obtient finalement le droit d’entrer dans un monde de félicité supranirvanique.
Lorsqu’un Maître veut se réincarner pour aider la pauvre humanité souffrante, il émet, il projette son âme humaine (le Bodhisattva) en lui donnant l’ordre d’entrer dans l’antichambre du monde, c’est-à-dire dans une matrice.
Les Bodhisattvas ont des corps solaires. Lorsqu’un Bodhisattva se laisse tomber, il perd ses corps solaires. On nous a dit que les Bodhisattvas tombés doivent se réincarner dans des conditions de plus en plus difficiles jusqu’à ce que, après avoir souffert beaucoup, ils finissent par se relever.
Les Bodhisattvas définitivement perdus, ceux qui, malgré qu’on leur ait assigné un nombre déterminé de vies pour s’élever, ne l’ont pas fait, n’ont pas su profiter des occasions, ceux-là entrent dans l’involution submergée des mondes infernaux pour trois raisons : premièrement, pour avoir assassiné le Bouddha ; deuxièmement, pour avoir déshonoré les dieux ; troisièmement pour diverses autres charges.
En cette époque de la fin, un grand initié du Mahamanvantara passé, qu’on appelle en cosmologie le Mahamanvantara du Padma ou lotus d’or, a envoyé son Bodhisattva sur Terre.
Le nom de ce grand initié est bien connu dans l’Ancien Testament : il s’agit du Jéhovah biblique, l’Être le plus exalté de l’antique chaîne lunaire, le gouverneur de l’antique Terre-Lune.
On nous a dit que le Bodhisattva du Seigneur Jéhovah est né dans une humble famille de travailleurs paysans d’un pays quelconque d’Amérique du Sud.
Le Bodhisattva du Seigneur Jéhovah a eu une enfance et une adolescence heureuses, simples et sans complication à la campagne, mais aujourd’hui il est un jeune, et cela nous préoccupe à cause du milieu moderne et des « petits amis » de notre époque : ce jeune homme vit à présent dans une ville quelconque, et il est clair qu’il est en train de faire les idioties qui sont propres à tous les jeunes de notre époque.
Si la réincarnation de ce Bodhisattva s’avérait un succès, le grand Maître Jéhovah pourrait s’incarner dans son Bodhisattva pour accomplir une grande œuvre.
Lorsqu’un Bodhisattva renonce à tous les pouvoirs psychiques, lorsqu’il élimine de façon radicale la fausse idée qu’il a besoin de quelque chose d’extérieur pour être heureux, alors une connaissance particulière lui vient, une splendeur merveilleuse que l’on appelle en occultisme Dharma Mega, nuage de vertu. Les Bodhisattvas de ce type ne peuvent plus tomber ; les Bodhisattvas de ce genre spécial possèdent à l’intérieur d’eux-mêmes toutes les bases de la connaissance, ils jouissent de la paix la plus profonde et la substance de l’amour jaillit de leur cœur.
Sur le chemin de Jean, on avance à force de renoncements de plus en plus terribles d’une fois à l’autre.
De la même façon qu’un arbre a plusieurs branches, de nombreux transversaux naissent aussi du chemin direct : certains nous mènent aux paradis élémentaux où nous nous convertissons en génies ou Deva de la nature ; d’autres nous conduisent aux entrailles du cosmos où nous pouvons nous transformer en dieux planétaires ; d’autres nous plongent dans le bonheur nirvanique, etc.
Ceux qui abandonnent le chemin direct, ceux qui prennent les transversaux, doivent tôt ou tard se réincarner pour retourner au chemin de Jean, au sentier céleste, au chemin droit.
L’omniscience et l’omnipotence sont des qualités très convoitées et elles confèrent des pouvoirs terribles sur toute la nature ; si nous renonçons à ces pouvoirs formidables, survient alors la destruction de certaines semences qui nous amènent toujours, d’une façon ou d’une autre, à retourner dans les Mahamanvataras successifs après chaque grand Pralaya.
Il est urgent de savoir, il est indispensable de comprendre que l’univers est d’une nature illusoire. Il nous faut mourir, mourir et mourir en nous-mêmes ; renoncer, renoncer et renoncer ; et cesser d’exister dans tous les sept cosmos pour obtenir le droit d’être dans l’absolu.
Ce chapitre est tiré de Le Chemin Étroit (1968) par Samael Aun Weor.