Écrit par : Samael Aun Weor Catégorie : Le Chemin Étroit
La Bhagavad-Gita, le livre sacré du seigneur Krishna, dit textuellement ce qui suit : « Parmi des milliers d’hommes, un seul essaie peut-être d’arriver à la perfection ; parmi ceux qui essaient, un seul atteint possiblement la perfection ; et parmi les parfaits, un seul peut-être me connaît parfaitement. »
Jésus, le grand Kabire, a dit : « Efforcez-vous d’entrer par la porte étroite, car, je vous le dis, beaucoup tenteront d’entrer et ne le pourront pas après que le père de famille se sera levé et aura fermé la porte ; et vous, étant dehors, vous commencerez à dire en frappant à la porte : “Seigneur, Seigneur, ouvre-nous”. Et celui-ci vous répondra en disant : “Je ne sais pas d’où vous êtes”. Vous direz alors : “Nous avons mangé et bu devant toi, et tu as enseigné sur nos places”. Mais il vous dira : “Éloignez-vous tous de moi, faiseurs de mal”. Il n’y aura alors que des pleurs et des grincements de dents, lorsque vous verrez Abraham, Isaac, Jacob et tous les prophètes dans le Royaume de Dieu, et que vous, vous en serez exclus. »
Le grand Kabire Jésus, dans les quatre Évangiles, qui sont en réalité quatre textes d’alchimie et de kabbale écrits en code, met l’accent sur l’immense difficulté qui existe pour entrer dans le Royaume.
Le Dhammapada, livre sacré du bouddhisme oriental, dit : « Parmi les hommes, peu sont ceux qui parviennent à l’autre rive ; les autres circulent sur cette rive-ci, courant de part et d’autre. »
Tout homme de science peut constater par lui-même le processus scientifique de la sélection naturelle.
Resserrée est la porte et étroit est le chemin qui conduit à la lumière, et très rares sont ceux qui le trouvent.
Dante le Florentin, le disciple de Virgile, le poète de Mantoue, commence sa Divine Comédie en disant : « Au milieu de notre vie, ayant quitté le chemin droit, je me trouvai dans une forêt obscure. Ah !, qu’il serait dur de dire combien cette forêt était sauvage, épaisse et âpre, la pensée seule en renouvelle la peur, elle était si amère, que guère plus ne l’est la mort ; mais pour parler du bien que j’y trouvai, je dirai les autres choses qui m’y apparurent. Comment j’y entrai, je ne le saurais dire, tant j’étais plein de sommeil quand j’abandonnai la vraie voie. »
Dante Alighieri, le puissant illuminé qui écrivit La Divine Comédie, commit lui aussi l’erreur de quitter le chemin droit et il tomba dans cette forêt obscure de la mondanité.
Il est difficile de trouver le chemin droit, mais il est encore plus difficile d’être ferme et de ne jamais abandonner le chemin.
Quiconque veut monter doit d’abord descendre, telle est la loi. L’initiation est mort et naissance à la fois.
Lorsque Dante voulut monter au sommet de l’auguste montagne de l’initiation, son gourou le fit descendre aux mondes infernaux, telle est la loi.
Dans le sous-monde, le poète florentin vit et entendit les âmes souffrantes des anciens condamnés de même que celles des sincères dans l’erreur qui sont satisfaits au milieu de leurs propres passions, y attendant le jour et l’heure où ils prendront leur place auprès des bienheureux.
Sans ces trois femmes symboliques appelées Lucie (la grâce divine), Béatrice (l’âme spirituelle) et Clémence (la miséricorde), Dante n’aurait pas pu découvrir les terribles mystères de l’abîme.
Et Dante trouva dans le sous-monde de nombreux sages et de nombreux hommes remplis de prestige et de connaissances, de même que plusieurs centaures, mi-hommes, mi-bêtes.
Il y a des centaures qui vivent dans les mondes infernaux, aussi fameux que le centaure Chiron, le fameux éducateur d’Achille, l’irascible Pholos et le cruel Attila, le fléau de Dieu, de même que plusieurs autres qui sont de nos jours vénérés dans différents pays comme des héros nationaux.
Le chemin qui conduit à l’autoréalisation intime de l’Être commence à l’intérieur des enfers atomiques particuliers de ce pauvre animal intellectuel erronément appelé homme, se poursuit dans le purgatoire moléculaire de l’initié et se termine dans les régions électroniques de l’Empyrée.
Tout néophyte doit apprendre à distinguer ce qu’est une chute de ce qu’est une descente. La descente consciente de Dante aux mondes infernaux n’est pas une chute.
Sur le chemin, seuls de terribles surefforts intimes nous permettent de développer en nous-mêmes et à l’intérieur de nous-mêmes toutes les terribles possibilités occultes de l’homme. Jamais le développement de ces possibilités n’a été une loi.
Il est hors de tout doute que nous pouvons et devons affirmer avec force que la loi, pour la malheureuse bête intellectuelle, c’est d’exister misérablement, avant d’être avalé par le règne minéral, à l’intérieur du cercle vicieux des lois mécaniques de la nature.
Et bien que les faibles et les lâches s’effraient, il est urgent de dire que le chemin qui conduit les courageux à l’autoréalisation intime est épouvantablement révolutionnaire et terriblement dangereux.
Nous devons nous soulever contre la nature, contre le cosmos, contre la mondanité, contre nous-mêmes, contre tout et contre tous, coûte que coûte.
C’est là le chemin de la révolution de la conscience, c’est là le sentier difficile, la voie que les pervers de la race lunaire haïssent tant.
Le chemin est le contraire de la vie courante et ordinaire de tous les jours, il est basé sur d’autres principes et soumis à d’autres lois ; c’est là que réside son pouvoir et son sens.
La vie courante, la vie routinière de tous les jours, même dans ses aspects les plus aimables et délicieux, conduit les êtres humains vers les mondes infernaux et la mort seconde, et ne peut les conduire nulle part ailleurs.
Ce qui est normal, ce qui est naturel, c’est que la race d’Adam serve d’aliment aux entrailles de l’organisme planétaire où nous vivons ; ce qui est rare, étrange et difficile, c’est qu’une personne se soit sauvée elle-même, qu’elle entre dans le Royaume.
Vous comprendrez maintenant, cher lecteur, l’épouvantable tragédie dans laquelle nous vivons ; heureusement, l’Omniséricordieux, l’infinitude qui soutient tout, le très très saint Soleil absolu envoie périodiquement dans cette vallée de larmes les avatars, les sauveurs.
Ces individus sacrés, ces messagers, ces sauveurs sont des incarnations vivantes de l’Omnimiséricordieux, mais la race lunaire, cette race perverse d’Adam, déteste à mort ces auxiliaires.
Dans la Bhagavad-Gita, le bienheureux Seigneur dit :
« Bien que je n’aie pas eu de naissance, je suis immuable et seigneur des créatures ; dominant ma Prakriti, je m’incarne en me servant de ma propre maya.
Ô Bharata !, chaque fois que décline la religion et que prévaut l’irréligion, je m’incarne de nouveau. Pour protéger les bons, détruire les méchants et établir la religion, je m’incarne à différentes époques.
Ainsi, celui qui connaît réellement mon incarnation divine et mon œuvre, lorsqu’il quitte ce corps, celui-là ne renaît plus ; il parvient à moi, ô Arjuna ! »
Le saint Krishna, le saint Bouddha, le saint Lama, le saint Mahomet et l’amant essentiel Ashiata Shiemash furent des avatars, de même que Moïse, Quetzalcóatl et plusieurs autres.
La doctrine de tous les avatars a ses racines dans les trois facteurs de base de la révolution de la conscience : naître, mourir et se sacrifier pour l’humanité.
Le grand Kabire Jésus a synthétisé la doctrine de la révolution de la conscience d’une façon magistrale en disant : « Il est nécessaire que tout Fils de l’homme souffre de nombreuses choses et qu’il soit rejeté par les anciens et par les princes, par les prêtres les scribes, qu’il soit livré à la mort et qu’il ressuscite le troisième jour. » Mais il ajouta qu’en vérité, certains ne goûteront pas la mort sans avoir vu d’eux-mêmes le Royaume de Dieu.
Ce chapitre est tiré de Le Chemin Étroit (1968) par Samael Aun Weor.