Écrit par : Samael Aun Weor Catégorie : La Transformation Radicale
Nous fûmes bientôt rendus au samedi, jour où nous devions retourner au bureau de poste. En sortant de l’édifice des Postes, nous rencontrâmes le frère gnostique Rafael Ruiz Ochoa, qui était à ce moment-là Secrétaire Général du Mouvement Gnostique International. Le Maître me l’a présenté, puis nous nous dirigeâmes tous trois vers le Parc Alameda, nous nous installâmes sur un banc libre.
Rafael Ruiz Ochoa demanda au Maître : « Vénérable Maître, quel enseignement allez-vous nous donner aujourd’hui ? » Le Maître, toujours attentif et disposé à offrir sa sagesse à ses disciples, secoua affirmativement la tête.
Il contempla un moment le cosmos infini, soupira, puis en nous regardant fixement avec un amour profond pour ses disciples, il commença :
« Aujourd’hui, dans ce Parc Alameda de Mexico, je vais vous parler d’une chose très importante, je me réfère emphatiquement à la question des rêves.
L’heure est venue d’aller au fond de cette question. Je considère que le plus important est de cesser de rêver. Les rêves ne sont, en réalité, rien d’autre que de simples projections du mental, et en tant que tels, ils sont illusoires, ils ne sont d’aucune utilité.
En fait, c’est l’Ego qui projette ces rêves inutiles et qui, ainsi, nous maintient dans le sommeil. Nous devons transformer le subconscient en conscient.
Il nous faut éliminer radicalement non seulement les rêves, mais aussi la possibilité même de rêver. Nous touchons là un point crucial : incontestablement, la possibilité de rêver continuera d’exister tant qu’il y aura des éléments subjectifs à l’intérieur de notre psychisme.
Notre mental doit cesser de projeter, il nous faut en finir avec le processus mécanique de la pensée. Le mental projectionniste projette des rêves et ceux-ci sont vains et illusoires.
Lorsque je parle d’un “mental projectionniste”, je ne fais pas allusion aux simples projets comme ceux que fait un ingénieur qui trace ou projette les plans d’un édifice, d’un grand pont ou d’une autoroute, non, quand je parle de “mental projectionniste”, je veux me référer à tout animal intellectuel.
Il n’y a pas de doute que le subconscient projette sans arrêt : non seulement des maisons, des édifices ou autre chose du même genre, mais, précisons-le, il projette ses propres souvenirs, ses propres désirs, ses propres émotions, passions, idées, expériences, etc.
Le “mental projectionniste”, je le répète, projette des rêves et il est évident que tant que le subconscient existera, il y aura aussi des projections. Quand il n’y plus de subconscient, quand le subconscient a été transformé en conscient, il n’y a plus de projections, elles ne peuvent plus exister, elles cessent, elles disparaissent.
Si nous voulons parvenir à l’authentique Illumination, il est nécessaire et, dirons-nous, urgent de transformer le subconscient en conscient ; indubitablement, cette transformation n’est possible que si nous annihilons le subconscient.
Mais le subconscient est l’Ego, il faut alors annihiler l’Ego, le Je, le Moi-même, le Soi-même. C’est ainsi que l’on transforme le subconscient en conscient ; le subconscient doit cesser d’exister pour qu’à sa place surgisse la Conscience objective, réelle et véritable.
En d’autres termes, nous dirons que tant qu’il existe un élément subjectif, si insignifiant soit-il, à l’intérieur de nous-mêmes, ici et maintenant, la possibilité de rêver continue ; mais lorsque tout élément subjectif, subconscient, si insignifiant soit-il, a été éliminé, lorsqu’il ne reste plus dans notre psychisme aucun élément subconscient, le résultat est la Conscience objective, l’Illumination authentique et véritable.
Un individu qui possède une Conscience objective, un individu qui a éliminé le subconscient vivra dans les mondes suprasensibles complètement éveillé, et tandis que son corps dormira dans son lit, il se déplacera à volonté dans les mondes suprasensibles, voyant, entendant et palpant les grandes réalités des mondes supérieurs.
C’est une chose de se mouvoir dans les mondes hypersensibles avec la Conscience objective, c’est-à-dire éveillée, et c’en est une autre de circuler dans ces régions dans un état subjectif, subconscient, en y projetant ses rêves.
Vous voyez la différence énorme qui existe entre celui qui déambule dans ces régions en projetant ses rêves et celui qui vit là sans faire de projections, illuminé, avec la conscience totalement éveillée et dans un état de veille surexaltée.
Il n’y a pas de doute que ce dernier est un véritable Illuminé et il peut, s’il le veut, investiguer sur les Mystères de la Vie et de la Mort et connaître toutes les énigmes de l’Univers.
Il y a un certain auteur qui dit que les rêves ne sont rien d’autre que des idées travesties, mais nous pouvons éclaircir davantage la question en déclarant que les rêves sont des projections du mental parce que ces idées travesties sont projetées mentalement, par conséquent les rêves sont faux et vains.
Mais celui qui vit éveillé ne rêve pas. Personne ne pourrait vivre éveillé sans être mort à lui-même, sans avoir annihilé l’Ego, le Moi, le Je.
C’est pour cela que je veux que tous les frères gnostiques s’occupent plus de la désintégration de l’Ego parce que c’est ainsi seulement, par la désintégration de cette terrible légion, qu’ils pourront s’éveiller radicalement.
Indubitablement, il n’est pas si facile d’éliminer les éléments subjectifs, il y en a beaucoup et de toute sorte. Cette élimination s’effectue de façon graduelle, peu à peu. Mais au fur et à mesure que l’on va éliminer ces éléments, notre Conscience s’objectivera progressivement et lorsque l’élimination sera absolue, la Conscience sera totalement objectivée, éveillée. Alors la possibilité de rêver sera abolie, réduite à néant.
Les grands Adeptes de la Fraternité Blanche Universelle ne rêvent pas : ils possèdent une Conscience objective et pour eux, la possibilité de rêver s’est évanouie. Ils vivent, dans les mondes supérieurs, dans un état de veille intense et continu, totalement illuminés, dirigeant le cours des innombrables siècles, gouvernant les lois de la Nature, devenus des Dieux qui sont au-delà du Bien et du Mal.
Il est donc rendu indispensable de bien comprendre tout cela. Et pour mieux synthétiser, pour que tous aient dans l’esprit un résumé exact de la question, nous la formulerons ainsi :
- Le subconscient est l’Ego lui-même. Qu’on annihile l’Ego et la Conscience s’éveillera.
- Les éléments subconscients sont des éléments infra-humains que chacun porte à l’intérieur de lui. Qu’on détruise ces éléments et toute possibilité de rêver sera abolie.
- Les rêves sont des projections de l’Ego, c’est pourquoi ils ne servent à rien.
- L’Ego c’est la pensée, le mental.
- Les rêves sont, par conséquent, des projections du mental.
- Notez bien ceci : il est indispensable de cesser de projeter.
- Non seulement nous projetons des choses pour le futur, nous vivons aussi en projetant constamment les choses du passé.
- Nous projetons en outre toutes sortes d’émotions présentes, d’affects morbides, de passions, etc.
Les projections du mental sont donc illimitées et, par conséquent, les possibilités de rêver sont illimitées. Comment un rêveur pourrait-il être considéré comme illuminé ? Indéniablement, le rêveur n’est rien d’autre qu’un rêveur, il ne sait rien sur la réalité des choses, sur ce qui est au-delà du monde des rêves.
C’est pourquoi il est indispensable que nos frères du Mouvement Gnostique se préoccupent de leur propre éveil en se consacrant vraiment à la dissolution du Moi, de l’Ego, du Je, du Soi-même ; et que cela soit leur principale préoccupation.
Au fur et à mesure que nous mourrons à nous-mêmes, notre Conscience deviendra toujours de plus en plus objective et les possibilités de rêver diminueront de façon progressive.
Il est indispensable de méditer pour comprendre nos erreurs psychologiques ; quand on a compris qu’on a telle ou telle erreur ou défaut, on peut se permettre de l’éliminer, ainsi que je l’ai enseigné dans mon œuvre intitulée “Le Mystère de la Fleuraison d’Or”.
Éliminer telle erreur, ou tel défaut psychologique, équivaut à éliminer tel agrégat psychique, tel élément subjectif à l’intérieur duquel se trouve la possibilité de rêver ou de projeter des rêves.
Lorsque l’on veut éliminer un défaut, une erreur, un agrégat psychique, on doit d’abord le comprendre, mes frères, mais il ne suffit pas de seulement comprendre, il faut aller un peu plus loin, plus profondément : il est nécessaire de capter la signification profonde de ce que l’on a compris et l’on ne peut y arriver qu’à travers la méditation profonde, très intime.
Celui qui a capturé la profonde signification de ce qu’il a compris, a la possibilité de passer à l’élimination. Éliminer les agrégats psychiques est très urgent. Les agrégats psychiques et les défauts psychologiques sont, au fond, la même chose ; n’importe quel agrégat psychique n’est rien d’autre que l’expression d’un défaut de type psychologique…
Il faut éliminer ces agrégats, c’est évident, mais il faut auparavant les avoir compris et avoir capturé leur signification profonde.
C’est ainsi que nous mourons d’instant en instant, c’est seulement avec la mort qu’advient le nouveau. Certains veulent s’éveiller dans le monde astral, le monde mental, etc., mais ils ne se préoccupent pas de mourir, et le plus grave c’est qu’ils confondent les rêves avec les véritables expériences mystiques…
Il n’y a rien de commun entre les rêves, qui ne sont que de simples projections du subconscient, et les réelles expériences mystiques ; toute expérience mystique authentique exige l’état d’alerte et une conscience éveillée.
Je ne pourrais concevoir d’expérience mystique avec une conscience endormie. Ainsi donc, l’expérience mystique réelle, véritable, authentique, ne nous advient que lorsque nous objectivons la Conscience, lorsque nous sommes éveillés.
Que nos frères réfléchissent profondément sur tout ceci. Qu’ils étudient notre œuvre “Le Mystère de la Fleuraison d’Or” et n’aient qu’une préoccupation : mourir seconde après seconde. C’est ainsi seulement qu’ils obtiendront réellement l’objectivation totale de la Conscience. Nous terminerons ici cet entretien. »
Je voulais en savoir plus sur cet état de sommeil. Aussi, je demandai : « Maître, tous ces gens qui courent ici et là comme des fous, sont-ils endormis ? Sont-ils en train de rêver, de projeter ? Sont-ils coupés d’eux-mêmes ? »
« Certainement, ces foules qui courent en tous sens sont en train de rêver. Il n’est pas nécessaire que le corps soit couché dans son lit, en train de ronfler, en pleine nuit, pour que l’on rêve.
Les gens rêvent ici même, en chair et en os, ainsi que tu les vois, ils courent comme des fous, allant et venant continuellement comme des machines, sans rime ni raison, sans aucune orientation ; ils déambulent de la même façon dans les mondes internes lorsque le corps physique se trouve endormi dans le lit. Ce qui se produit, c’est que ces gens qui rêvent dans la vie, qui se promènent en rêvant dans ce qu’on nomme à tort l’état de veille, qu’on voit partout endormis et rêvant, lorsqu’arrive l’heure où leur corps physique dort, ils abandonnent ce véhicule et entrent dans les mondes suprasensibles en emportant dans ces régions leurs propres rêves, c’est-à-dire que chacun apporte ses rêves dans les mondes internes, pendant que le corps se trouve endormi et aussi après la mort.
Réellement, les gens meurent sans savoir comment et ils entrent en rêvant dans les mondes internes et ils y vivent en rêvant et ils naissent sans savoir pourquoi ni comment et, dans la vie pratique, ils déambulent partout en rêvant sans cesse.
Il n’est donc pas étrange que les gens tombent sous les roues des automobiles, qu’ils commettent toutes ces folies : c’est parce qu’ils ont la conscience endormie, parce qu’ils sont en train de rêver…
Cesser de rêver est indispensable ; celui qui cesse de rêver ici et maintenant, cesse également de rêver dans n’importe quel recoin de l’Univers, il est éveillé partout où il va et en tout temps. Celui qui s’éveille ici et maintenant s’éveille dans l’infini, dans les mondes supérieurs, dans n’importe quel endroit du Cosmos. Ce qui importe est de s’éveiller ici et maintenant, en ce moment même où nous parlons, d’instant en instant, seconde après seconde. »
Pendant que nous jouissions du verbe magique du Maître Samaël, les gens allaient et venaient à travers le parc, je pensais : « Si seulement ces gens qui circulent endormis savaient que cet homme simple qui est assis à côté de nous n’est rien de moins que le Grand Patriarche, pour l’humanité, de la doctrine du Sauveur du Monde et qu’il a été envoyé par la Vénérable Loge Blanche pour livrer le Message et la Sagesse des anciens, afin que quiconque veut se réaliser et échapper à l’abîme puisse le faire. »
Au temps du Maître Jésus, c’était pareil : les gens passaient à côté de lui sans jamais soupçonner qu’il y avait un Dieu vivant dans leur ville, et lorsqu’ils le découvrirent, ils le tuèrent ; qu’il est horrible, l’Ego des gens, qu’il est monstrueux, le Moi animal.
Les gens espèrent que les Dieux et les Anges se manifestent, et quand il en vient, ils ne trouvent rien de mieux que de le bafouer, le torturer et pour finir, le tuer.
Je pensais à tout cela, je réfléchissais sur l’indifférence du monde à l’égard des envoyés de Dieu, sur la tiédeur des foules et leur hostilité envers la Sagesse des prophètes, aujourd’hui comme jadis ; ce sont toujours les mêmes Ego, à travers d’autres corps, qui méprisent et rejettent la chose la plus précieuse, la Sagesse Divine, pour lui préférer ce qu’il y a de plus vil et répugnant : les défauts, les crimes, les vices, les passions destructrices, etc.
Mais comment faire comprendre cela aux hommes, comment leur montrer l’erreur de leurs ravissements ? Si le Christ lui-même, qui a ressuscité les morts, guéri les lépreux et accompli toutes sortes de miracles, n’a pas réussi à sortir l’homme de l’état animal où l’ont ravalé ses agrégats de haine, convoitise, luxure, envie, gourmandise, paresse, orgueil, fornication, adultère, vol, assassinat, etc., nous ne pourrions réussir à faire mieux aujourd’hui alors que le matérialisme a empoisonné le monde et infecté de sa peste jusqu’au mental des jeunes, qui en sont venus à effacer de leur entendement le respect de la vie et de l’existence de Dieu.
Si les hommes acceptaient l’enseignement du Grand Avatar du Verseau, le Vénérable Maître Samaël Aun Weor, il n’y aurait plus de guerres, de crimes, de conflits, et l’être humain serait régénéré dans tous ses aspects.
Mais l’humanité va de mal en pis et tous les efforts qui ont été faits pour sauver l’homme de l’erreur ont échoué ; à présent l’humanité est perdue, elle se précipite à toute allure vers l’abîme et, dans son extrême lourdeur, tout ce qui vient de Dieu lui semble ridicule.
Seul un petit nombre d’êtres humains recherchent encore l’accomplissement des Lois cosmiques et naturelles, et se soumettent à la réalisation des commandements divins, s’efforçant de sortir de l’état bestial. Eux seuls prêtent l’oreille à ces Illuminés qui viennent en tant que représentants de Dieu pour nous enseigner les profonds mystères de la Vie et de la Mort.
De toute façon, l’enseignement que donne le Maître est pour tout le monde et chacun peut choisir librement son propre chemin, mais la plupart des humanoïdes qui traversent ce par cet ailleurs dans le monde, ont choisi le chemin des plaisirs et des souffrances du monde, chemin qui endort les esprits jusqu’à la mort et même au-delà.
Tandis que je me faisais ces réflexions, le Maître conversait avec son secrétaire, Don Rafael Ruiz Ochoa, planifiant les activités à venir.
Puis nous prîmes congé de Ruiz Ochoa et revînmes à la maison. Déjà le soir tombait.
L’auteur, Efraín Villegas Quintero, raconte ensuite une investigation ésotérique qu’il fit, quelques jours plus tard, avec quelques frères gnostiques, dans un Temple élémental du “Désert des Lions”, lequel “désert” s’avéra, à la grande surprise de l’auteur, être un bois où les oiseaux faisaient entendre leurs hymnes à la nature et où des sources d’eau pure jaillissaient de la terre et serpentaient entre les arbres.
Puis, le dimanche qui suivit, le Maître invita Villegas Quintero à l’accompagner, lui et sa famille, aux Pyramides du Soleil et de la Lune, dans la fameuse cité des Dieux de Teotihuacan.