Écrit par : Samael Aun Weor Catégorie : La Transformation Radicale
Le jour de mon départ pour l’Amérique du Sud s’approchait à grands pas. Je devais, durant mon voyage de retour, m’arrêter en chemin pour participer au Congrès Gnostique International qui avait lieu dans la République d’El Salvador, après quoi j’avais une mission à accomplir au Guatemala et au Honduras.
Le Maître m’invita à assister à une autre Deuxième Chambre qui serait sûrement la dernière avant mon départ.
En arrivant au Temple de la 2e Chambre, le Maître revêtit son vêtement sacré, sa belle tunique en lin, blanche et pure comme son cœur, avec la croix dorée sur le côté gauche de la poitrine.
Puis il salua respectueusement la Congrégation et céda la parole au secrétaire du conseil directeur du Mouvement Gnostique Mexicain, lequel fit lecture d’un texte que le Maître Samaël lui avait dicté :
« Mes chers frères, j’espère que vous prêterez la plus grande attention à ces paroles. L’inquiétude spirituelle de cette époque a commencé, indéniablement, avec la Maîtresse H.P. Blavatsky. Je ne veux pas dire qu’il n’y a pas eu d’écoles ésotériques dans les siècles précédents ; ce que je veux signaler c’est seulement que l’inquiétude spirituelle ou ésotérique contemporaine a réellement commencé avec le travail amorcé par ladite maîtresse. Elle est vraiment allée dans le Shangri-La et son Maître ou Guru fut le Grand Maître Kout-Humi.
Elle était très jeune lorsqu’elle épousa le vieux Comte Blavatsky avec qui elle n’eut pas de vie maritale, demeurant à ses côtés quelques mois seulement, voyageant ensuite à travers l’Égypte, en Inde, au Tibet. À ce moment-là il était mal vu qu’une femme voyage seule. C’est durant ces voyages qu’elle a connu son Maître.
Qu’elle ait possédé des pouvoirs extraordinaires, c’est la vérité. Qu’elle ait été en relation spirituellement, de façon personnelle, avec les Maîtres du Tibet, c’est tout à fait certain. Elle a écrit des œuvres remarquables, comme “La Doctrine Secrète”, “Isis dévoilée”, “La Voix du Silence”, etc. Les dures souffrances qu’elle a eu à supporter sont dues principalement à la mission extrêmement difficile dont on l’avait chargée, mission qui consistait à convaincre les sceptiques à qui elle a donné des preuves de ses remarquables pouvoirs psychiques.
C’est grâce à elle que l’anglais Sinet put entreprendre une très importante correspondance avec le Maître Kout-Humi. Un jour, à une lettre que l’anglais lui écrivit pour lui manifester son désir de le connaître, le Maître répondit : “Êtes-vous sûr que si vous me rencontriez personnellement vous ne perdriez pas votre enthousiasme et l’intérêt que vous portez à notre correspondance ?” Cette remarque du Maître Kout-Humi est pleine de sagesse, car je puis vous assurer que si le Maître Hilarion ou Morya ou le Comte de Saint-Germain venaient ici, s’ils venaient vivre parmi nous, dans notre milieu, après quelques jours vous ne sortiriez même plus de chez vous ; les cinq millions de pseudo-occultistes, spiritualistes et sympathisants, se précipiteraient, se fendraient en quatre pour connaître les Maîtres, mais après, qui sait même s’ils les salueraient en les croisant dans la rue.
Des affiliés ou des sympathisants à ces études, il y en a des millions, mais à l’heure de l’épreuve, au moment où il faut réellement se décider, où il faut vraiment choisir entre l’être et le non être de la Philosophie, tous voient la chose si grave qu’ils fuient épouvantés ; tout le monde se défile, il n’en reste pas un seul. La plupart des gens fréquentent ces études pour leur plaisir, comme celui qui va voir les taureaux ou au cinéma.
La Maîtresse H.P. Blavatsky dut subir beaucoup de vexations et d’humiliations, malgré les nombreuses démonstrations qu’elle fit de ses pouvoirs, opérant prodiges et merveilles pour convaincre les incrédules. C’était sa mission, une mission certes très dure, car lorsqu’on a convaincu dix incrédules, il en vient mille, et quand les mille sont convaincus, il en vient dix mille, ainsi, a-t-on jamais fini de convaincre des incrédules ?
Quant à nous, nous sommes ici pour accomplir une mission transcendantale : livrer le Message du Verseau à l’humanité et, en ce qui nous concerne concrètement, jamais nous ne nous consacrerons à convaincre des incrédules. Nous nous consacrons exclusivement à la formation de l’Armée du Salut Mondial et à l’édification, en accord avec la Fraternité Blanche Universelle, d’une nouvelle civilisation et d’une nouvelle culture.
Cela fait vingt-cinq ans que nous travaillons à cela et je considère que nous ne faisons que commencer ; il y a quelque trois millions de gnostiques disséminés à travers le monde et qui étudient notre doctrine, mais malgré tout, je considère que nous sommes au commencement de cette grande Œuvre.
Le Message que nous avons à livrer se divise en trois parties ; nous en avons déjà divulgué deux : la première, c’est la maternelle, la seconde est l’enseignement Supérieur contenu dans les Messages de Noël de chaque année et viendra une troisième partie de l’enseignement, laquelle est proprement transcendantale. Notre tâche sera maintenant d’apporter des autres mondes de l’Espace un certain type d’enseignement, comportant des notions qui bouleverseront le monde.
Il nous sera également permis d’accompagner ce Message de certaines démonstrations : nous mettrons sur la table des laboratoires des minéraux, des végétaux, des organismes vivants et des choses provenant d’autres mondes de l’Espace ; ceci afin de documenter la Doctrine, mais je resterai à ce moment-là anonyme et inconnu.
Personne ne me connaîtra, je me retirerai dans la montagne et on ne saura plus rien de moi, on ne saura plus qui attaquer. Cependant, l’étudiant et l’humanité continuera toujours de recevoir mes livres et les démonstrations de la véracité de l’enseignement.
Je n’essaierai pas de convaincre les incrédules ; je ne perdrai pas mon temps à des choses inutiles. Celui qui veut accepter la doctrine, qu’il l’accepte ; celui qui veut la rejeter, qu’il la rejette ; que chacun l’interprète avec son entendement, comme bon lui semble. Celui qui veut croire, qu’il croie ; celui qui refuse de croire, qu’il ne croie pas : cela ne nous intéresse pas.
Incontestablement, nous ne pouvons nous attendre à ce que l’Antéchrist de la fausse science va s’incliner, comme ça, sans résistance ; nous connaissons très bien ces bonzes de la science matérialiste, nous savons que ces suiveurs de l’Antéchrist sont des orgueilleux, des pédants, ils croient qu’ils tiennent Dieu par la barbe, qu’ils sont plus forts que lui, qu’ils savent tout. Ce qui est sûr, c’est qu’ils lanceront contre nous leurs attaques et leur bave diffamatoire, mais nous n’y prêterons aucune attention.
Il ne va pas nous arriver à nous ce qui est arrivé à madame Blavatsky qu’ils ont tuée par leurs affreuses calomnies. Elle est morte de tristesse, c’est pour cela qu’on l’appelle la grande Martyre du siècle dernier. Quant à nous, les calomnies des gens ne nous feront pas souffrir ; je ne suis pas plus grand parce qu’on me louange, ni moins grand parce qu’on m’outrage ou me dénigre, car je suis toujours ce que je suis. De telle sorte que s’ils veulent parler contre moi, qu’ils parlent ; en fait, qu’ils disent ce qu’ils voudront ou ne disent rien, cela ne m’importe pas. Il n’y a qu’une seule chose qui nous intéresse : livrer le Message, c’est tout.
Tout ce que nous divulguons est appuyé sur l’expérience ; nous pourrions donner une foule de démonstrations, mais serait-ce vraiment utile ? Essayer de convaincre des incrédules est une grande erreur. C’est cela, précisément, qui a conduit à la mort madame Blavatsky. Il est évident que la femme est délicieusement sensible ; à force de se voir attaquée publiquement, constamment humiliée et calomniée, elle est tombée malade et est morte.
Nous savons ce qu’est l’humanité, nous connaissons ce sourire stupide des incrédules ; comme nous l’avons dit tout à l’heure, si aujourd’hui nous convainquons dix mille sceptiques, c’est un million d’incrédules qui, demain, nous attaqueront et nous n’en finirions jamais avec cette tâche absurde.
Nous sommes, dans ce sens, plus pratique : nous livrons les clés pour que chacun se convainque lui-même ; si vraiment il veut se convaincre, qu’il expérimente dans sa peau et non dans la nôtre.
Nous enseignons, par exemple, comment sortir en Astral pour que chacun se convainque par lui-même ; nous enseignons la méthode pour introduire le corps physique dans la quatrième dimension (ce sont les états de Jinas) afin que chacun aille, avec son corps de chair et d’os, expérimenter les choses de l’Ultra. Ainsi donc, ceux qui veulent voir, entendre et palper les grandes réalités des mondes supérieurs devront prendre la peine de pratiquer, de travailler par eux-mêmes.
Nous livrons à l’humanité les secrets du Grand Arcane et la Doctrine est écrite dans beaucoup de livres qui se trouvent actuellement partout sur la Terre. Nous accomplissons tout simplement le travail dont nous a chargé la Vénérable Loge Blanche, nous ordonnant de former le Mouvement Gnostique, lequel devient chaque jour plus puissant ; il y a des centaines de milliers de personnes qui étudient nos livres à travers le monde, et il y en aura encore davantage dans le futur.
Nous avons entrepris une grande campagne de publicité dans toute l’Amérique Latine, nous avons lancé des missionnaires dans toutes les directions, lesquels prennent la parole dans des universités, des Maisons de la culture, à la radio, à la télévision, dans des maisons privées, des salles de conférence, etc. En outre, ils fondent partout des Lumitiaux, des Sanctuaires, des Centres où l’on étudie les grands mystères et les aspects scientifiques du Cosmos infini.
Notre but est de créer l’Armée du Salut Mondial.
Qu’il y ait des réactionnaires, c’est inévitable. Vous savez qu’il y a un grand nombre d’écoles de type pseudo-ésotérique et pseudo-occultiste qui continuent à être fidèles aux théories du passé et qui n’acceptent rien de nouveau, rien qui dérange leurs dogmes ; laissons-les en paix avec leurs idées révolues et complètement rances. Nous, nous sommes révolutionnaires, les réactionnaires n’ont rien à faire avec nous, ils ne pourront pas rester avec nous, nos enseignements sont pour ceux qui acceptent la Révolution de la Conscience.
Il nous faut opérer la liquidation ou la désintégration de l’Ego, il faut que les agrégats psychiques disparaissent totalement pour que nous soyons délivrés de la douleur, de l’erreur ; en réalité, la seule chose décente ou valable qu’ait l’animal intellectuel, c’est l’Essence, le matériau psychique qui n’est rien de plus qu’une fraction du Manas supérieur, étant donné que l’humanoïde actuel ne possède pas encore d’Âme.
En tout cas, le plus important dans la vie de l’être humain, c’est de se convertir en un Homme Véritable, en un Parfait, c’est-à-dire un Sage ou un Saint, dans le sens le plus complet du mot ; il est évident que pour être Sage et Saint il faut mourir à soi-même, autrement il sera impossible de se transformer en un Parfait.
La Triade immortelle Atman-Bouddhi-Manas est mentionnée dans beaucoup de textes sacrés ; mais qui l’a incarnée ? La plupart des Initiés n’ont pas fait connaître toute la vérité, mais c’était alors nécessaire car, pour éveiller l’intérêt public, il fallait parler comme ils l’ont fait, dans les termes qu’ils ont employés. Peut-être que s’ils avaient déclaré que l’être humain n’a pas encore incarné son Âme Humaine et qu’il a seulement une fraction d’Âme, une parcelle d’Âme, enfermée à l’intérieur de l’Ego, emprisonnée dans la légion ténébreuse, les gens auraient rejeté carrément cette vérité.
Le Docteur Rudolf Steiner a prophétisé qu’il surgirait un enseignement de type supérieur et il n’y a pas de doute que cet enseignement est déjà en train de se donner. Il fallait d’abord préparer le terrain et aujourd’hui il l’est, indiscutablement. C’était la condition indispensable pour pouvoir livrer à l’humanité l’enseignement supérieur.
Nous savons que l’Essence est une fraction de l’Âme, mais avec cette fraction nous pouvons élaborer ce que le Tao appelle l’Embryon d’Or ; cet Embryon d’Or vient établir en nous un parfait équilibre entre le matériel et le spirituel. Mais il n’est pas possible d’élaborer cet Embryon si auparavant nous n’avons pas libéré l’Essence qui se trouve embouteillée à l’intérieur de l’Ego, du Moi, du Je.
En désintégrant l’Ego, l’Essence ou la Bouddhata se transforme en l’Embryon d’Or. Seule une personne qui possède l’Embryon d’Or est consciente à cent pour cent. Celui qui parvient à élaborer à l’intérieur de lui-même le merveilleux Embryon d’Or s’éveille dans tous les plans et incarne sa Triade immortelle.
Incontestablement, celui qui accomplit cela se convertit en un Homme authentique, légitime, en un Adepte de la Grande Fraternité Blanche, en un véritable Maître, c’est tout ».
« J’ai terminé la lecture de votre communication, Vénérable Maître », dit le Secrétaire du Conseil. Le Maître s’inclina courtoisement, remercia le Secrétaire et, s’adressant à l’assemblée, poursuivit le discours en ces termes :
« L’heure est venue, mes chers frères, de pénétrer un peu plus profondément dans la connaissance des processus évolutifs et involutifs de la Nature et du Cosmos.
Indiscutablement, l’évolution arrive jusqu’à un certain point parfaitement défini par la Nature, et ensuite vient l’Involution.
Je vous ai souvent parlé sur ces aspects, mais il est bon de préciser et d’approfondir encore cette question primordiale.
Nous avons souvent abordé le thème important de la transmigration des Âmes. Cette loi a été enseignée par le Grand Avatar Krishna, quelques siècles avant Jésus-Christ, mais, réellement, il semble qu’elle n’a pas été bien comprise. Nombreux sont ceux qui supposent, par exemple, que l’on se réincarne dans un cheval, ou un âne, ou un chien, ou quelqu’autre animal, et il va sans dire que les ignorants ont ridiculisé cette doctrine, spécialement dans le monde occidental.
Une fois, un petit curé qui était monté sur un âne dit tout d’un coup : “Qui sait si en ce moment même je ne suis pas monté sur un de mes ancêtres.” Cette plaisanterie est due précisément à l’ignorance.
Intelligemment comprise, la doctrine du Seigneur Krishna est extraordinaire ; cependant, les gens, avec leurs absurdes raisonnements, l’ont rejetée.
La doctrine de Krishna, ou pour mieux dire pour être plus clair, la doctrine de la transmigration des Âmes enseignée par le Grand Avatar, nous l’avons étudiée à fond ; et nous avons bien vu que dans le monde occidental elle a été transmise de façon erronée.
Krishna n’a jamais dit que tous les humanoïdes se réincarnent. Il a dit que seuls se réincarnent les Dieux, les Deva, les Kumaras, etc.
Il y a une chose que nous devons comprendre, que le mot Réincarnation est très exigeant, il ne désigne que les Réincarnations de la Lumière. Que sont ces Réincarnations ? La descente de la Divinité dans des organismes humains.
Alors le mot Réincarnation, c’est la répétition de l’Incarnation, c’est la répétition de cet événement dans un nouvel organisme. Ainsi, seuls les Êtres ineffables se réincarnent.
Retourner, c’est autre chose. On parle du retour des saisons, du retour des astres à leur point de départ, du retour des jours, des heures, etc. Les Essences aussi retournent, tous les bipèdes tricérébrés ou tricentrés (les humanoïdes) retournent, reviennent. C’est donc très différent : l’Ego retourne, c’est indéniable, et l’Essence est à l’intérieur de l’Ego.
Il est correct de dire que les Ego retournent ; mais dire que les Ego se réincarnent est absurde, car la Réincarnation implique l’existence d’une Individualité sacrée qui se réincarne. Si l’on ne possède pas cette Individualité sacrée, comment peut-on dire que l’on se réincarne ? Il est mieux de dire que l’on retourne, c’est tout à fait différent, car la Loi de la Réincarnation renvoie à quelque chose de très sacré : la Réincarnation c’est, comme nous l’avons dit, la répétition de la descente de la Divinité dans un corps humain.
Bon, maintenant qu’on a compris cette question de la Réincarnation et du Retour, il nous faut de toute urgence comprendre ce qu’implique la dissolution de l’Ego. Nous avons dit que l’Essence est embouteillée à l’intérieur de l’Ego, c’est pour cela qu’elle doit retourner, mais réellement, si l’Essence est convertie en l’Embryon d’Or et s’est fusionnée avec notre Individualité sacrée, on ne retourne plus, on peut se réincarner.
Ainsi donc, l’Essence embouteillée dans l’Ego, ne pouvant s’individualiser, est obligée de rentrer dans le monde par les portes du Retour.
Par conséquent, il est nécessaire, il est urgent d’éliminer sans attendre l’Ego, de l’annihiler, le désintégrer. Ou bien nous l’éliminons nous-mêmes, de notre propre chef, à travers des travaux conscients et des peines volontaires, ou bien, ce qui est pire, on nous l’élimine.
Si nous ne désintégrons pas l’Ego, les Lois cosmiques se chargeront de l’éliminer dans les mondes infernaux, nous devrons passer de force par la désintégration et la 2e Mort dont parle l’Apocalypse, en descendant, en involuant, en traversant, à partir de la sphère lunaire, les neuf cercles de l’Enfer de Dante, lorsque notre cycle d’existences aura été épuisé.
L’entrée dans ces mondes submergés est très douloureuse. La première zone a 96 lois, c’est-à-dire que dans la première zone de l’Abîme nous serons gouvernés par 96 lois. Dans la seconde zone, nous multiplierons ce 96 par deux, dans la troisième par trois, dans la quatrième par quatre, et ainsi de suite. Bref, le nombre de lois se multiplie atrocement de zone en zone, dans les profondeurs intérieures de la Terre.
Et plus il y a de lois, plus il y a de complexité, de mécanicité et de matérialité, c’est pourquoi dans les mondes infernaux on devra passer par de terribles processus involutifs, on commencera par récapituler l’état d’humanoïde, puis on passera à l’état animal irrationnel, et l’on poursuivra notre descente en tombant dans le règne végétal involutif pour finir dans le règne du fossile ou du minéral.
C’est là que les Ego sont définitivement réduits en poussière cosmique ; alors, une fois que l’Ego est désintégré et l’Essence libérée, celle-ci rentre à nouveau dans les états évolutifs, montant par les règnes minéral, végétal et animal évolutifs, et se réincorporant finalement dans l’état d’humanoïde qu’elle avait jadis perdu.
Ces processus naturels sont, comme vous le voyez, passablement longs. Au cours des processus proprement scientifiques, spirituels et ésotériques de la transmutation des énergies sexuelles dans le Sahaja Maïthuna, nous savons que la Kundalini s’éveille et se déroule, convertie en un Serpent, dans l’Aura merveilleuse de l’Initié, c’est le Serpent Igné de nos Pouvoirs magiques.
Il se déroule le long du canal médullaire et monte jusqu’à la région du cerveau, très lentement : ceci a lieu dans la pratique du Tantrisme blanc. Mais il existe aussi le Tantrisme noir ou négatif dans lequel le Serpent, au lieu de monter, descend négativement jusqu’aux Enfers atomiques de l’homme.
C’est le Serpent tentateur de l’Éden, non le Serpent d’airain de Moïse qui guérissait les Israélites, mais le terrible Serpent tentateur converti en la “queue de Satan”, le fameux organe Kundartigateur.
C’est celui-ci qui dévore l’Ego, dans le huitième cercle dantesque, et le désintègre. L’autre Serpent, le Serpent Igné de notre Divine Mère Kundalini, est celui qui mange l’Initié, lequel alors se transforme en Serpent.
Ainsi donc, lorsque le Serpent ne se développe pas de façon positive, il se développe de façon négative et il est alors l’abominable organe Kundartigateur, qui est le résultat du Tantrisme noir, c’est-à-dire, de la luxure et de la fornication. C’est à cela qu’aboutissent les individus qui extraient, qui laissent s’échapper de leur organisme le sperme sacré de la force sexuelle de quelque façon que ce soit.
Dans la huitième région submergée de type uranien, le Serpent négatif finit par dévorer l’Ego ; le processus de désintégration commence donc dans le huitième cercle, et dans le neuvième cercle dantesque s’effectue la désintégration complète de l’Ego, et alors l’Essence est libérée, elle est délivrée de l’Ego. Naturellement, une fois que sont désintégrés ces éléments ténébreux, ces agrégats psychiques, le Serpent se polarise une autre fois positivement.
Vous voyez quel sacrifice accomplit la Mère Divine Kundalini : elle se polarise négativement pour désintégrer l’Ego dans les mondes infernaux, et une fois accomplie sa mission de libérer l’Essence, elle se polarise de façon positive.
Cela suffit pour aujourd’hui. Nous passerons maintenant à la Chaîne, mes chers frères. »
Nous avons effectué la chaîne de guérison, et le Maître, avec la patience du Saint-Job, guérit un frère qui était possédé par des esprits, lequel s’en alla tout heureux et libéré de ces entités qui le tourmentaient : cet homme serait passé à côté de l’enseignement, mais sa guérison le sauva.
Il était plus de minuit quand nous sommes rentrés à la maison. Le Maître me souhaita une bonne nuit et se retira dans sa chambre.
Le jour suivant, le Maître m’invita à l’accompagner en ville, car il avait des courses à faire. J’acceptai avec empressement, car je n’aspirais qu’à être près du Maître en toute occasion.
Je demandai aussi au Maître s’il aurait la gentillesse de se prêter à une séance de photographie dans un studio professionnel, car j’avais besoin d’une photo de lui pour mon livre mais je voulais que dans cette photo le Maître reste exactement comme il est dans la réalité et qu’il ne joue pas avec la plastique (car dans certaines photos il paraît vieux, dans d’autres tout jeune). Le Maître accepta avec amabilité et me promit de rester tel qu’il était.
Nous nous sommes donc rendus au centre de la ville de Mexico, où nous avons laissé l’automobile. En traversant la place centrale, appelée le Zócalo, en face de la fameuse Cathédrale de Mexico, le Maître m’indiqua l’endroit exact où il avait donné rendez-vous à un Maître qu’il avait rencontré dans les mondes supérieurs ; ils s’étaient donnés un rendez-vous pour se rencontrer dans le monde physique, et l’endroit fixé pour leur rencontre c’était au centre du Zócalo, en face de la Cathédrale. Les gens éveillés peuvent se permettre ce genre de choses que nous arrivons à peine à comprendre, tellement elles dépassent notre entendement.
Je demandai au Maître, puisque nous étions là, la faveur de me faire visiter l’historique Cathédrale, une des plus anciennes du Mexique. Il accepta.
La Cathédrale était presque déserte, il y avait seulement quelques petits vieillards qui priaient et allumaient leurs éternels lampions.
Le Maître allait devant, m’expliquant, m’enseignant au fur et à mesure de notre progression dans l’admirable monument qui était une véritable relique de l’époque coloniale. En sortant le Maître affirma, avec une grande assurance :
« Dans quelques années, le Mouvement Gnostique Chrétien Universel aura de grandes cathédrales comme celle-ci où se rendront des milliers de gnostiques pour assister à nos cérémonies sacrées et participer à nos travaux gnostiques, car le mouvement gnostique prendra, dans le monde, des proportions gigantesques, c’est un phénomène irréversible. »
Puis, lorsque le Maître eut terminé ses courses, je lui rappelai sa promesse de m’accompagner chez un photographe professionnel. Nous entrâmes dans un studio, le photographe fit asseoir le Maître, fit tourner son corps à droite et à gauche, souleva la tête, baissa la tête. Je me sentais un peu honteux et fâché contre cet homme qui me semblait stupide et irrespectueux, comme s’il pouvait savoir qui était ce monsieur qui se soumettait avec patience à toutes ses exigences.
Mais j’ai dû reconnaître, plus tard, que le photographe avait eu raison ; lorsque je vis la photographie qu’il avait prise, j’ai admis intérieurement qu’il avait bien fait de prendre son temps pour avoir la position correcte.
Cette photographie, prise le premier décembre 1972 est une représentation exacte du Maître à ce moment-là, lequel a accepté, à cette occasion, de ne pas jouer avec la plastique.
En arrivant à la maison, le Maître se mit à son courrier : il tenait à maintenir sa correspondance à jour, et des nombreuses lettres qu’il recevait, il n’en laissait aucune sans réponse.