Écrit par : Samael Aun Weor   Catégorie : La Montagne de la Juratena

Les récits de ces paysans produisirent un formidable effet sur l’esprit d’Oramammé, le vieil initié aux Grands Mystères. Le mystique voulait tenter l’ascension de la Juratena, il voulait grimper jusqu’à sa cime neigeuse. Cependant, l’entreprise était hérissée de difficultés : il fallait apporter des vivres pour quinze jours, s’enfoncer dans le gouffre de cette forêt profonde. Et le vieux mystique n’avait pas d’argent pour payer les services d’un guide et acheter des vivres.

Un matin, avant le lever du soleil, le vieil initié combina subtilement le sommeil avec la méditation. Le vieillard avait beaucoup sommeil, il était dans un état de somnolence ; c’est alors qu’il décida de méditer profondément sur la montagne de la Juratena. Le résultat fut merveilleux. Oramammé vit la montagne de la Juratena enveloppée d’une nuée. La nuée se dissipa lentement et alors apparut, devant la vue clairvoyante du vieux mystique, un temple magnifique, avec son harmonieuse coupole et ses majestueuses colonnes de marbre. Un chemin conduisait à cet admirable Temple-Cathédrale. Oramammé s’était dédoublé, sans savoir comment ni à quel moment. Ce dédoublement fut le résultat de la sage alliance de la méditation avec le sommeil (ou le demi-sommeil).

Le vieux mystique marchait à présent en corps astral, en direction du temple. Un groupe de Maîtres, vêtus de leur tunique de gloire, sortaient pour le recevoir, pleins de joie et d’amour. Oramammé était en extase. Il n’y a pas de plus grand bonheur que de se sentir l’âme libérée, délivrée. Dans les mondes supérieurs, le passé et le futur fraternisent dans un éternel maintenant. Là-bas, le passé et le futur n’existent pas ; là-bas, la vie est un éternel présent, un éternel instant.

Lorsque le vieil Oramammé franchit le seuil du temple sacré de la Juratena, les saints Initiés de ce vénérable sanctuaire lui remirent une cuiller d’argent sur le manche de laquelle on pouvait lire l’inscription suivante : Un aliment de la Fraternité Blanche Universelle. La cuiller contenait du miel d’abeille pur.

Invité par les saints Maîtres, le vieux mystique pénétra dans le merveilleux Sanctum du temple de la Juratena. Dans ce Sanctum, on apercevait un chandelier à sept branches, en or massif ; et au centre il y avait une table et quelques chaises. Oramammé fut invité à prendre place et, presque aussitôt, il se retrouva assis à la table.

Un grand Adepte de la Loge Blanche, également assis à la table, vint se placer en face d’Oramammé. Cet Adepte, vêtu de sa tunique de Gourou, regardait intensément le mystique ; de ses yeux pénétrants et divins, le Maître semblait examiner intérieurement le vieil initié. Oramammé, rempli d’extase, s’exclama : « Maître ! Je suis venu te demander l’Initiation ! Accorde-moi l’Initiation, je ne veux qu’une chose et c’est l’Initiation ! ». Ainsi s’écria le vieil initié, plein de désir, plein d’extase.

Le saint Gourou de la Juratena, imprégné d’une terrible sérénité qui causait de l’étonnement, répondit : « Je te donnerai le Pain de la Sagesse ». Ces paroles du Gourou émurent jusqu’en son tréfonds l’âme du vieil initié.

À cet instant entra dans le Sanctum un autre Maître du temple. Ce Maître portait un plateau en argent sur lequel il y avait du pain.

Cet humble serviteur déposa le plateau d’argent sur la table, puis fit une respectueuse révérence et se retira.

Instruisant Oramammé, le Gourou prit alors la cuiller d’argent que le vieux mystique tenait encore dans sa main levée, et il versa le contenu sur le pain. Après quoi il donna à manger à Oramammé ce merveilleux pain. Le vieux mystique, tout en mangeant ce pain enduit de pur miel d’abeilles, méditait sur l’admirable symbolisme de l’offrande qui lui était faite.

Lorsque le digne vieillard eut fini son repas, le Maître prit de nouveau la parole : « Maintenant, dit-il, tu vas prendre un flacon d’huile de ricin à jeun. Il faut que tu nettoies ton estomac. » Le vieux mystique comprit que quelque chose d’important allait arriver et qu’il était pour cela indispensable d’avoir son estomac tout à fait propre.

L’entretien étant terminé, le vieil initié prit congé du Gourou et retourna à son corps physique, après avoir reçu la bénédiction du saint Gourou.

Cette expérience interne avait été merveilleuse, et Oramammé se sentait rempli d’une vitalité extraordinaire. De bon matin, le mystique se mit en route pour se rendre à la pharmacie la plus proche où il acheta une petite bouteille d’huile de ricin. De retour chez lui, Oramammé, obéissant aux ordres du Gourou de la Juratena, prit l’huile de ricin ; le mystique comprenait qu’il lui fallait purifier son estomac parce que quelque chose de merveilleux l’attendait.

La visite au temple avait produit chez le vieil initié une délicieuse sensation de volupté, qui dura plusieurs jours. En vérité, il n’y a pas de plus grande joie que de se sentir l’âme délivrée, affranchie des liens du corps physique.

Il existe de nombreux temples en état de Jinas. À Mexico, il y a le magnifique temple de Chapultepec, où demeurent également plusieurs saints Maîtres.

Le temple de la Juratena est l’un de ces temples en Jinas. C’est un grand temple de la Loge Blanche.