Écrit par: Samael Aun WeorCatégorie: La Magie des Runes

Il est difficile, effectivement, de s’imaginer l’enchantement, l’ivresse, la communion des saints durant les nuits de méditation.

C’est lors d’une nuit semblable que le patriarche Jacob, vive réincarnation d’Israël, l’ange resplendissant, la tête appuyée sur la pierre philosophale, put lire dans les astres la promesse d’une postérité innombrable et qu’il y vit la mystérieuse échelle septénaire par laquelle les Élohim allaient et venaient des cieux à la terre.

Ce n’est qu’en l’absence du moi que nous pouvons expérimenter ce qu’est la vérité, le réel, cela.

Le jour de la Fête-Dieu, j’allai m’enquérir, rechercher, enquêter sur les mystères qui concernent ma dernière heure, et je vis et entendis des choses qu’il n’est pas donné aux profanes et aux profanateurs de comprendre. J’expérimentai de façon directe la fin dernière, le déclin du moi, la fin catastrophique du moi-même. Et je pus constater la crucifixion du Christ intime et la descente au Saint-Sépulcre. La lutte contre Satan fut terrible. Mon épouse-prêtresse scella mon sarcophage d’une grande pierre et sourit doucement. Des voix terriblement divines émanaient du Golgotha du Père parmi les éclairs et le tonnerre.

Tout ceci me rappelle la Rune Sig, la foudre terrible du soleil central.

SULU-SIGI-SIG est le nom secret de la terrifiante vipère sacrée Kundalini.

L’étoile à cinq pointes est bien entendu une répétition constante de la Rune Sig : on remarque qu’elle est toute tracée par le zigzag de l’éclair. Dans les temps antiques, les hommes tremblaient devant le Pentalphe.

Sig, dans les mystères archaïques, était le phallus, et ce chemin nous ramène au Maïthuna, au sexo-yoga.

Sig est le Soleil et sa lettre est le S, que la sage prolongation convertit en la voix subtile, en ce sifflement doux et paisible qu’entendit Élie dans le désert.

L’initiation finale est scellée par l’éclair, par la Rune Sig, et parmi le tonnerre et les éclairs, on entend des paroles terribles : « Mon Père, je remets mon esprit entre tes mains. »

L’épée flammigère embrasée et menaçante, qui s’agite dans toutes les directions pour garder le chemin de l’Arbre de vie, a la forme terrible de la Rune Sig et nous rappelle le zigzag de l’éclair.

Malheur au Samson de la Kabbale qui se laisse endormir par Dalila, à l’Hercule de la science qui échange son sceptre de pouvoir pour le fuseau d’Omphale : il sentira bien vite la vengeance de Déjanire, et il ne lui restera d’autre solution que le bûcher du mont Oeta pour échapper aux tourments dévorants de la tunique de Nessus !

Malheur celui qui se laisse séduire par la diablesse originelle, par la femme sans nom, rose de perdition de l’abîme infernal !

Honte à l’initié qui tombe enivré entre les bras de la sanguinaire Hérodias, de la harpie Gundrigia et de cent autres femmes !

Pauvres initiés qui succombent aux baisers de feu ! Non pas à ceux des femmes, mais à ceux de la femme par antonomase, de la Femme-Symbole, qui ne tente pas de les séduire grossièrement par les simples suggestions des sensations animales, mais plutôt à l’aide des arts plus perfides et plus délicieux que sont le sentimentalisme subtil et l’émotionnalisme romantique. Mieux vaudrait pour ces initiés ne pas être nés ou bien se pendre une meule de pierre au cou et se jeter au fond de la mer.

Malheureux !, au lieu de monter au Golgotha du Père et de descendre au Saint-Sépulcre, ils seront foudroyés par l’éclair terrible de la justice cosmique ; ils perdront leur épée flammigère et descendront au royaume de Pluton par le chemin noir.

Autour du trône d’ébène du roi des mondes infernaux gravitent toujours, ténébreux, les soucis angoissés, les jalousies épouvantables qui empoisonnent l’existence, les méfiances cruelles, les immondes vengeances couvertes de blessures, et les haines abominables qui distillent le sang.

L’avarice qui ronge se dévore toujours elle-même sans aucune miséricorde, et le dépit répugnant s’arrache les chairs de ses propres mains. On y trouve enfin le fol orgueil qui ruine tout misérablement, l’infâme trahison qui se défend toujours elle-même et se nourrit de sang innocent sans jamais pouvoir jouir du fruit corrompu de ses perfidies. On y trouve le venin mortel de l’envie, qui se déchire lui-même quand il ne peut pas faire de tort à d’autres ; la cruauté, qui se précipite sans espoir à l’abîme ; les visions macabres et terrifiantes, les horribles fantômes des condamnés qui effraient les vivants, les monstres des cauchemars et les cruels soucis qui causent tant d’angoisse.

Toutes ces images fatales, et bien d’autres encore, ceignent le front horripilant du cruel Pluton et remplissent son palais fatidique.

Télémaque, le fils d’Ulysse, a rencontré dans le royaume de Pluton des millions de pharisiens hypocrites, de sépulcres blanchis qui feignent comme d’habitude d’aimer la religion mais qui sont pleins de superbe et d’orgueil.

À mesure que le héros descendit dans les régions de plus en plus submergées, il rencontra de nombreux parricides et matricides qui y souffraient d’épouvantables tourments ; il y trouva aussi de nombreuses épouses dont les mains avaient trempé dans le sang de leur mari, ainsi que des traîtres qui avaient trahi leur patrie et violé tous les serments ; mais bien que cela paraisse impossible, ces derniers subissaient toutefois des peines moins lourdes que celles des hypocrites et des simoniaques. C’est ainsi qu’en avaient décidé les trois juges des mondes infernaux, parce que selon eux ceux-ci ne se contentent pas d’être mauvais, comme les autres pervers, mais qu’en plus ils prétendent être des saints et écartent les gens par leur fausse vertu, ils les éloignent du chemin qui conduit à la vérité.

Les dieux saints, dont on s’est moqué dans le monde de façon si impie et sournoise et envers lesquels on a fait preuve de mépris aux yeux de tous, se vengent maintenant de tout leur pouvoir pour faire payer les insultes qui leur ont ainsi été faites.

Le rayon terrible de la justice cosmique précipite également à l’abîme les boddhisattvas tombés qui n’ont jamais voulu s’élever ; on accuse ces derniers de trois délits :

  1. D’avoir assassiné le Bouddha.
  2. D’avoir déshonoré les dieux.
  3. De plusieurs autres délits.

Tout grand travail, tout jugement, se scelle toujours en traçant la Rune Sig avec l’épée flammigère.

Pratique

Scellez toujours tous vos travaux magiques, invocations, prières, chaînes de guérison, etc., à l’aide de cette Rune : tracez le zigzag de l’éclair avec la main, l’index pointé, et faites en même temps résonner la lettre S (Sssss) comme un sifflement doux et paisible.

Ce chapitre est tiré de La Magie des Runes (1969) de Samaël Aun Weor.

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