Écrit par: Samael Aun WeorCatégorie: La Magie des Runes

J’étais encore très jeune, et elle s’appelait Uranie. Une nuit parmi tant d’autres, peu importe laquelle, j’abandonnai pour un instant ce corps physique.

Comme je me sentis heureux en dehors du corps dense ! Il n’y a pas de plaisir plus grand que celui de sentir son âme dégagée : le passé et le futur se transforment alors en un éternel maintenant.

Pénétrer dans les univers parallèles est une chose qui s’avère relativement facile lorsqu’on a la conscience éveillée.

Dans l’univers parallèle de la cinquième dimension, je sentis la nécessité intime d’invoquer un Maître, et je criai d’une voix forte pour appeler, pour supplier, pour demander. Pour un instant, c’était comme si tout l’univers se transformait : telle est la force du Verbe.

Le cordon d’argent a le pouvoir de s’étirer à l’infini, ce qui permet aux âmes de voyager librement dans l’espace étoilé.

Pour ma part, je voyageai longtemps, puis je parvins jusqu’au temple. Tandis que j’avançais, rempli d’extase, sur le sentier mystérieux qui conduit les initiés aux portes du lieu très saint, je me vis attaqué par surprise par une grande bête, par un taureau mithraïque effrayant à l’extrême. Sans me prétendre vaillant, je vous relate, cher lecteur, que je ne pris pas peur : je fis face à l’animal d’une manière résolue et je le pris audacieusement par les cornes, réussissant alors à le jeter par terre.

Une chose insolite se produisit toutefois à cet instant précis : une chaîne de fer tomba devant ma conscience étonnée, et le terrible animal disparut comme par enchantement.

Tout cela, je le compris intuitivement à l’instant même, bien entendu : il me fallait me rendre libre, briser les chaînes asservissantes, éliminer l’ego animal.

Puis je poursuivis mon chemin et entrai par les portes du temple. Je me sentais enivré par une exquise volupté spirituelle. Assurément, je n’échangerais pas ces instants contre tout l’or du monde.

Ce qui se produit ensuite, les dieux le savent bien, et je le raconte maintenant aux hommes : je vis le char des siècles, conduit par trois Maîtres de la Loge blanche ; un vénérable ancien circulait dans cette voiture du mystère.

Comment pourrait-on oublier ce visage, ce maintien, cette allure, cette perfection si sublime ?

Le front de cet ancien était assurément haut et majestueux ; son nez, droit et parfait ; ses lèvres, fines et délicates ; sa barbe, blanche et auréolée de lumière ; et ses cheveux d’une blancheur immaculée tombaient gracieusement sur ses épaules.

Il est évident que je ne pouvais m’empêcher de poser des questions : la circonstance était terriblement divine, formidable.

« Il s’appelle Pierre », me répondit l’un des Hiérophantes qui conduisaient le char des siècles.

Ô mon Dieu !, je me prosternais alors par terre devant cet ancien des siècles et lui, rempli d’amour et de compassion infinies, il me bénit en parlant en langue sacrée.

Depuis lors, j’ai beaucoup réfléchi, et jamais je ne regretterai d’avoir enseigné à l’humanité l’Évangile de Pierre, le Maïthuna, le sexo-yoga.

Et Patar, Pierre, dit alors :

« Voici que je pose en Sion la pierre principale de l’angle, la pierre choisie, précieuse. Pour vous qui croyez, donc, elle est précieuse ; mais pour ceux qui ne croient pas, la pierre que les bâtisseurs ont rejetée est devenue la tête de l’angle, pierre d’achoppement et roche de scandale. »

Qu’en est-il alors du Saint-Graal ? Ne serait-il pas, par hasard, cette pierre initiatique elle-même ?

Le Graal est une pierre précieuse amenée sur terre par les anges et confiée à la garde d’une fraternité initiatique qui s’appelait les « gardiens du Graal ».

Nous avons donc ici, en plus de la pierre de Jacob, la pierre sacrée du Liafail écossais, la pierre cubique de Jesod que les kabbalistes hébreux situaient dans le sexe.

Le sage contenu du texte légitime qu’a écrit Wolfram Von Eschenbach à propos de la sainte pierre et de la fraternité blanche qui la garde, se trouve en fait à être comme suit :

« Ces héros sont animés par une pierre, ne connaissez-vous pas sa pure et auguste Essence ? Elle se nomme lapis electrix (magnes). Grâce à elle on peut réaliser toute merveille (magie). Elle, comme le phénix qui se précipite dans les flammes, renaît de ses propres cendres, puisque dans ces flammes mêmes, elle rafraîchit son plumage et brille, plus jeune qu’avant. Son pouvoir est tel que tout homme, si malheureux soit-il de son état, au lieu de mourir comme les autres, ne connaît plus l’âge, ni par sa couleur, ni par son visage ; et qu’il soit homme ou femme, il jouira du bonheur ineffable de contempler la pierre plus de deux cents ans durant. »

La pierre initiatique se transforme ésotériquement en le vase d’Hermès, en le calice sacré.

Peter, Patar, Pierre, la révélation initiatique, se trouve dans le sexe, et tout ce qui ne s’y trouve pas équivaut à une perte de temps.

Il s’avère extrêmement significatif que nous retrouvions la Rune Laf, le Laftar, qui signifie Sauveur, gravée sur des pierres aussi bien dans le Nord qu’en Amérique même.

Il est évident que nous devons ériger l’église pour le Christ intime sur la pierre vive. Malheur à ceux qui bâtissent leur temple intérieur sur les sables mouvants des nombreuses théories : les pluies tomberont, les rivières déborderont et leur maison roulera à l’abîme, là où l’on entend des pleurs et des grincements de dents.

Si nous unissons deux Laf par les bras, nous obtenons la lettre M du mariage. Il est tout à fait évident et certain que ce n’est qu’en foulant le sentier du mariage parfait que l’on peut obtenir l’habit de noces de l’âme, synthèse parfaite des corps solaires.

Malheur à ces misérables qui se présentent au banquet du Seigneur sans leur habit de noces ! L’ordre du roi est écrit :

« Jetez-les, pieds et poings liés, dehors, dans les ténèbres : là seront les pleurs et les grincements de dents. Car beaucoup sont appelés, mais peu sont élus. »

Pratique

La pratique qui correspond à cette Rune consiste à se diriger vers le Soleil le matin, au moment où il monte à l’Orient, mais dans une attitude mystique avec les mains levées comme l’indique la Rune, en l’implorant (le Soleil, le Christ) de nous accorder une aide ésotérique. On doit faire cette pratique le 27 de chaque mois, à l’aurore.

Ce chapitre est tiré de La Magie des Runes (1969) de Samaël Aun Weor.

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