Écrit par: Samael Aun Weor | Catégorie: La Magie des Runes |
Parlons à présent d’élémentaux, de Dieux et de Deva, d’étincelles et de flammes. Que les muses nous inspirent ! Que la lyre d’Orphée résonne !
Rappelons-nous le vieux Tibre, qui surgit en personne comme une brume des eaux du fleuve qui porte son nom pour parler à Énée.
« Ô fils des dieux !, lui dit-il. Toi qui nous apportes les idoles de Troie et qui as sauvé la renommée de ta patrie, ne te laisse pas effrayer par les menaces de guerre ! La vraie persécution des dieux est terminée. La lutte t’est maintenant offerte, mais tu lutteras victorieusement. Et pour que tu ne te croies pas présentement le jouet d’un vain songe, je te donnerai un signe que tu ne tarderas pas à reconnaître : parmi les buissons qui sont près d’ici, tu trouveras une truie blanche qui allaite trente porcelets nouveau-nés. »
« Cette découverte coïncide avec d’autres prophéties qui t’ont déjà été faites, et elle servira à te confirmer que cette terre est celle que les dieux te destinent. Les trente cochonnets symbolisent le fait que d’ici trente ans, ton fils Ascagne fondera ici la ville d’Alba Longa. Ce que je te prédis s’accomplira. »
« Et à présent, si tu veux savoir de quelle façon tu sortiras vainqueur des ennemis qui te menacent, écoute-moi : ce ne sont pas tous les peuples italiques qui sont prêts à seconder Turnus. Il y a, près de mes sources, une ville gouvernée par le roi Évandre, celui qui d’habitude est toujours en guerre contre la nation latine : ce monarque sera ton allié. Pour parvenir à lui, remonte mon courant vers l’amont avec une embarcation dans laquelle tu apporteras des armes et des compagnons choisis. En signe d’intelligence, j’apaiserai mes vagues quand vous embarquerez, pour ne pas que vous ayez à ramer contre le courant. Et lorsque, grâce à cette aide et à bien d’autres, tu seras devenu le vainqueur de tes ennemis, tu auras alors le temps de me rendre tous les hommages que tu me dois. »
Lorsqu’il eut dit cela, le vieux Tibre retourna en son centre et s’immergea dans les eaux profondes.
Et Virgile, le poète de Mantoue, raconte que bien entendu, lorsque la vision du Tibre s’évanouit, Énée s’éveilla, se leva, et qu’après s’être bien frotté les yeux, il courut dans les environs pour voir s’il découvrirait les signes dont le sublime ancien lui avait parlé. Il ne tarda pas, en effet, à apercevoir la truie blanche avec ses trente porcelets.
Inutile d’ajouter que les prédictions du dieu Tibre, le Deva élémental du saint fleuve italique, s’accomplirent totalement.
C’était l’époque où notre race Arya n’était pas encore entrée dans le cycle involutif descendant : le mental humain n’avait pas encore été empoisonné par le scepticisme matérialiste du XVIIIe siècle, et les gens avaient alors foi en leurs visions et rendaient un culte aux dieux élémentaux de la nature.
Existe-t-il des terres Jinas, des paradis où le loup et l’agneau, les hommes et les dieux vivent ensemble ? Évidemment.
Rappelons-nous le moine Barinto, qui retourna dans sa patrie après avoir navigué un certain temps et raconta à Brandan qu’au-delà du mont de Pierre, il y avait l’ile des Délices, où son disciple Mernoc s’était retiré avec de nombreux religieux de leur ordre, et qu’encore plus loin vers l’occident, au-delà d’un banc de brouillard, une autre ile brillait d’une lumière éternelle, et que c’était la terre promise des saints.
Il est clair que Brandan ne se laissa pas conter l’histoire deux fois et que, plein de foi et imprégné d’un zèle saint, il s’embarqua dans un vaisseau d’osier revêtu de peaux taillées et cirées pour s’y rendre avec dix-sept religieux, parmi lesquels le jeune Saint-Malo, l’un de ses plus illustres disciples, comptait toujours.
« Naviguant patiemment vers le tropique, ils firent escale sur une ile très escarpée et hospitalière. Ils parvinrent à une autre ile, riche en animaux de la terre et en poissons d’eau douce, resplendissante de lumière et de beauté. Puis ils arrivèrent à une autre ile qui n’avait ni plage, ni sable, ni berge ; ils décidèrent d’y célébrer Pâques, mais il s’avéra que cette terre était une grande baleine, ou peut-être un gigantesque cachalot. Poursuivant toujours, ils restèrent jusqu’à la Pentecôte au paradis des oiseaux, où l’abondance des feuilles et des fleurs leur réjouissait la vue et où les petits oiseaux mouchetés leur réjouissaient l’ouïe. »
« Ils errèrent plusieurs mois sur l’océan et furent sur une autre ile, habitée par des cénobites qui avaient pour patrons Saint-Patrice et Saint-Ailbeo, où ils restèrent depuis Noël jusqu’après l’octave de l’Épiphanie. Ils employèrent un an à faire ces pérégrinations, et durant les six années qui suivirent, ils se retrouvèrent toujours sur l’ile de Saint-Patrice et Saint-Ailbeo pour Noël, sur celle des moutons pour la Semaine sainte, sur le dos de la baleine pour la Résurrection et sur l’ile des oiseaux pour la Pentecôte. »
« Ils n’étaient même pas encore parvenus à l’ile des Délices, d’où Mernoc avait emmené Barinto jusqu’à la terre promise. Leurs étranges et mystérieuses aventures se poursuivirent à travers les plus curieux événements. Durant la septième année, nos héros luttèrent successivement contre une baleine, un griffon et les cyclopes. »
« Ils virent d’autres iles : l’une d’elles, très plate, qui produisait de gros fruits rouges, était habitée par une population qui se disait être le peuple des hommes forts ; une autre embaumait l’odeur de certaines grappes qui faisaient ployer les arbres qui les portaient.
Ils retournèrent célébrer Noël à l’endroit habituel et ils naviguèrent ensuite vers le nord, évitant la terrible ile Rocheuse, lieu désertique où les cyclopes avaient leurs forges. Le lendemain, ils virent une montagne élevée qui jetait des flammes : c’était l’ile de l’enfer. »
« Il n’y a pas de doute que ce n’était pas un lieu semblable que recherchaient Saint-Brandan et ses compagnons, et c’est pourquoi ils retournèrent vers le sud et débarquèrent sur une petite ile ronde et dépourvue de végétation au sommet de laquelle habitait un ermite, qui les combla de bénédictions. »
« Ils célébrèrent la Semaine sainte, Pâques et la Pentecôte là où ils avaient l’habitude invétérée de le faire, et puis, sortant alors de ce cercle vicieux, ils traversèrent la zone d’obscurité qui entourait l’ile des Saints, et celle-ci leur apparut couverte de pierres précieuses et de fruits comme en automne, et illuminée par un jour perpétuel. »
« Finalement, ils parcoururent l’ile quarante jours sans en atteindre les limites ; arrivés à un fleuve qui la traversait, un ange leur dit qu’ils ne pourraient pas poursuivre, leur demandant de s’en retourner par où ils étaient venus. Ils traversèrent donc de nouveau les ténèbres, se reposèrent trois jours sur l’ile des Délices et, après avoir reçu la bénédiction de l’abbé de ce monastère, ils retournèrent directement en Irlande sans pouvoir se rendre compte exactement de ce qui leur était arrivé. »
Ces récits cités entre guillemets proviennent de Sigebert de Gembloux et de Surius le Chartreux.
Vous, les dignes ! Vous qui avez atteint la deuxième naissance, vous qui avez dissous l’ego et vous êtes sacrifiés pour l’humanité, écoutez-moi, je vous en prie !
Sur la roche vive, là-bas sur la plage, tracez la Rune Hagal à l’aide d’un bâton. Appelez à présent la barque du cygne sacré, et vous pourrez ainsi vous embarquer vers les iles mystérieuses de la quatrième dimension.
Après avoir tracé le saint signe, la Rune merveilleuse, chantez les mantras suivants : Achaxucanac, Achxuraxan, Achgnoya, Xiraxi, Iguaya, Hiraji.
Fixez du regard la sainte Rune Hagal et, le cœur rempli de foi, suppliez, demandez à l’Apia romaine, à l’Urdvala nordique, à la Sibylle primitive de la terre, à votre Divine Mère Kundalini, de vous envoyer cette barque singulière avec les sylphes qui la poussent.
Ah !, que vous serez heureux lorsque vous embarquerez dans le vaisseau mystérieux du cygne sacré en direction des iles mystérieuses de l’Éden !
Et à vous, les apprentis, je vous conseille de rendre un culte aux dieux saints, de travailler avec les créatures du feu, de l’air, de l’eau et de la terre.
N’oubliez pas votre Divine Mère Kundalini : sans Elle, vous ne pourrez réaliser aucun progrès dans cette science sacrée.
Rappelez-vous que Dieu n’a pas de nom, qu’il n’est qu’une aspiration, qu’un soupir ; il est le souffle éternel incessant, en lui-même profondément inconnu.
Le H est donc, de toute évidence, le principe du Logos de toutes les runes et de toutes les paroles.
Pratique
Bien-aimés disciples, méditez profondément sur l’unité de la vie, sur le grand Alaya de l’univers, sur le monde invisible, sur les univers parallèles des dimensions supérieures de l’espace.
Concentrez votre pensée sur les Walkyries et sur les Dieux du feu, de l’air, des eaux et de la terre.
Agni est le dieu du feu, Paralda le dieu de l’air, Varuna le dieu de l’eau et Gob le dieu de l’élément terre.
Par le biais de la Méditation, vous pouvez entrer en contact avec les Dieux des éléments.
Vous devez tracer le Rune Hagal sur un papier vierge, puis après, concentrez votre mental sur l’un des quatre Dieux principaux des éléments. Faites appel à eux pour qu’ils puissent vous aider quand c’est nécessaire.
Commentaire Final
Comment pouvons-nous oublier Xochipilli, le Dieu du bonheur, de la musique, de la danse et des fleurs chez les Aztèques, et Tlaloc, le Dieu de la pluie, qui brille encore glorieusement parmi les Nahuas. Ce Dieu élémental vit dans l’univers parallèle de la volonté consciente. « Les sacrifices humains n’étaient pas de ma faute », a-t-il dit lorsque nous l’avons récriminé à ce sujet. Puis il a ajouté: « Je reviendrai à l’époque du Verseau. »
Que pouvons-nous dire à propos d’Ehecatl, le Dieu du vent? Ce Déva Élémental des Aztèques était précisément celui qui a coopéré à la Résurrection de Jésus, en induisant l’activité et le mouvement dans le corps du Maître.
Nous, les Gnostiques, rendons encore culte aux Dieux du blé tendre et mûr.
Nous connaissons très bien Camazotz, le Dieu chauve-souris Aztèque. Cet Ange vit dans l’univers parallèle de la volonté cosmique et travaille dans la quatrième dimension avec les Anges de la Mort.
Nous aimons les Dieux Élémentaux de l’Égypte antique des Pharaons, et nous n’oublierons jamais le Sphinx millénaire.
La Rune Hagal et la Méditation profonde nous permettront d’être en contact avec ces étincelles, avec ces flammes ineffables.
Ce chapitre est tiré de La Magie des Runes (1969) de Samaël Aun Weor.