Écrit par: Samael Aun WeorCatégorie: La Magie des Runes

Les antiques traditions du Latium disent ce qui suit :

« Toi aussi, Caiéta, nourrice Énéide, qui donnas à notre littoral sa renommée éternelle, si ton honneur accorde ce siège, il sera la grande Espriella ; car une fois qu’Énée, l’ancien, termine d’arranger le tumulus, le vent gonfle les douces voiles sous la lumière de la pleine lune et l’aviron lutte contre le doux marbre ; ainsi parvenons-nous à l’ile d’Aea, où la cruelle déesse Circé donnait aux hommes des corps et des têtes de bêtes fauves. »

La légende des siècles raconte que Neptune, seigneur de la mer, dieu puissant et favorable aux Troyens, les éloigna de cet endroit ténébreux où demeurait l’épouvantable magicienne en leur envoyant des vents prospères.

Rappelons-nous le cas d’Ulysse, cet astucieux guerrier qui détruisit des citadelles, lorsqu’il pénétra dans la demeure de Circé. Les vieilles écritures disent que le guerrier s’arrêta devant la porte mystérieuse de l’endroit où demeurait la déesse aux beaux cheveux, qu’il l’appela et qu’elle l’invita à entrer.

Ulysse lui-même raconte son aventure dans l’Odyssée dans ces mots :

« Je la suivis, le cœur plein de tristesse, et elle me fit asseoir dans un fauteuil clouté d’argent magnifiquement travaillé, avec un tabouret sous mes pieds. Aussitôt, elle prépara dans une coupe d’or le breuvage qu’elle allait m’offrir, dans lequel elle mélangea un sortilège. Après me l’avoir donné, et tandis que j’étais en train de boire, elle me toucha de sa baguette et me dit : Va maintenant à la porcherie et jette-toi sur le sol avec tes compagnons ! Elle dit ceci, mais je sortis alors mon épée tranchante de son fourreau et me jetai sur elle comme si j’allais lui donner la mort ; elle jeta cependant un grand cri et se prosterna, enlaça mes genoux et me dit ces paroles ailées : Qui es-tu donc parmi les hommes ? Quelle est ta ville ? Où sont tes parents ? Je m’étonne de ce fait extraordinaire : tu as bu ce sortilège et tu ne t’es pas transformé ! », …

Circé qui transforme les hommes en porcs : serait-ce là une chose possible ? Qu’en dit la lycanthropie ? Qu’en disent les dieux saints ?

Nous avons déjà beaucoup parlé des trois états de l’éternelle Mère-Espace. Existe-t-il des aspects opposés pour la Deva Matri ? Qu’en dit la science occulte ?

Tout corps qui pénètre dans la quatrième dimension peut changer de forme, mais il manque toutefois quelque chose : qu’est-ce donc ?

Allons droit au but, aux faits : il est urgent de comprendre à fond que le troisième aspect de la Mère cosmique, appelons-le Hécate ou Proserpine, a toujours la possibilité de se séparer en deux autres aspects de type opposé et fatal. Définissons, précisons : ces deux aspects négatifs de la Prakriti constituent ce qu’on appelle Kali ou « Sainte-Marie ».

L’Arcane Six du Tarot illustre les deux polarités de la grande Mère-Espace. Rappelons-nous la vertu et le vice, la vierge et la prostituée ; Heva, la lune blanche, et Lilith, la lune noire. Rappelons-nous les épouses gracieuses de Shiva (le troisième Logos), Parvati et Uma-Kanya ; leurs antithèses sont ces femmes sanguinaires et féroces que sont Durga et Kali, cette dernière étant la régente ténébreuse de cet âge terrible du Kali-Yuga.

Kali, en tant que serpent tentateur de l’Éden, est l’abominable organe Kundartigateur dont nous avons tant parlé dans nos Messages de Noël précédents ; c’est par le pouvoir sinistre de cet organe fatal que les hommes se transforment en porcs.

Il n’y a certainement rien d’impossible au fait que les abominables harpies se transforment en vilains oiseaux horripilants et effrayants, ou qu’Apulée se transforme en âne ou les compagnons d’Ulysse en porcs ; ce sont des phénomènes tout à fait naturels de la quatrième dimension, quatrième verticale ou quatrième coordonnée, et ils sont toujours réalisés par le pouvoir ténébreux de Kali ou Circé.

Nos affirmations pourront paraître très étranges aux lecteurs qui n’ont jamais étudié nos Messages de Noël précédents, mais nous leur dirons en résumé que cette Circé ou Kali se trouve à être, en réalité, la force fohatique aveugle, l’électricité sexuelle transcendante utilisée de façon maligne.

Si une harpie pénètre avec son organisme physique à l’intérieur de la quatrième verticale et si elle se transforme par la suite en oiseau de mauvais augure ou en une bête quelconque, vous pouvez être absolument sûrs que tout son travail est fondé sur le sinistre pouvoir de l’abominable organe Kundartigateur.

Avez-vous déjà entendu parler de la queue de Satan ? C’est le feu sexuel projeté du coccyx vers le bas, vers les enfers atomiques de l’homme.

Cette queue luciférienne est sous le contrôle d’un atome malin de l’ennemi secret.

L’anatomie occulte enseigne que ce démon atomique est situé dans le centre magnétique du coccyx.

L’abominable organe Kundartigateur (la queue satanique) renferme tout le pouvoir de gauche, tout le pouvoir sinistre de Kali, Circé ou « Sainte-Marie ».

Les adeptes du tantrisme noir, les bonzes Dugpas au bonnet rouge, développent en eux-mêmes la force fohatique aveugle de cet organe fatal.

La lycanthropie, cette science des métamorphoses qu’a commentée Ovide, a toujours existé, et bien que cela paraisse impossible, il existe encore en plein XXe siècle des Circé modernes dans certains recoins du monde.

Que les gueux, que les pseudo-savants, que les modèles de vertu s’en moquent, qu’est-ce que cela peut faire à la science, et qu’est-ce que cela peut nous faire ?

Sur l’isthme de Tehuantepec, au Mexique, il y a de nombreux cas de lycanthropie et de Circé modernes.

Nous connaissons le cas concret d’un spécimen donjuanesque et ivrogne, un individu vieux jeu qui eut le mauvais goût d’avoir des relations sexuelles avec une Circé ultramoderne de la nouvelle vague. Il est évident et tout à fait clair que ce Don Juan Tenorio déposa le ciel étoilé tout entier aux pieds de la harpie, avec des oiseaux peints en or et des promesses formidables.

« Si tu ne tiens pas tes engagements, je te transformerai en âne ! » lui dit narquoisement la jolie diablesse. L’amant rit alors de ce qui semblait être une simple blague.

Les jours et les semaines passèrent sans que notre Don Juan du quartier n’ait la moindre pensée de donner suite à ses promesses romantiques. Mais une chose insolite se produisit alors : une nuit, il ne rentra pas à son appartement. Son compagnon de domicile pensa que Don Juan s’était peut-être engagé dans une nouvelle aventure.

Ce bon ami sortit dans la rue à la recherche de Don Juan ; il interrogea la belle Circé, pour vérifier, et elle lui répondit : « Ton ami ? Il marche par là-bas, regarde », et elle lui désigna un âne. À entendre les éclats de rire, le sarcasme malicieux, le rire tonitruant de l’amie de celle-ci, une autre diablesse extrêmement belle, tout fut clair. L’ami en question avait tout compris.

Par la suite, de bonnes personnes lui conseillèrent de quitter cet endroit avant qu’il ne soit trop tard. Le mieux que put faire le pauvre homme, c’est de retourner à la capitale, Mexico.

Ce chapitre est tiré de La Magie des Runes (1969) de Samaël Aun Weor.

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