Écrit par : Samael Aun Weor Catégorie : La Grande Rébellion
L’Être et le Savoir doivent s’équilibrer mutuellement afin d’établir dans notre psychisme la flamme de la compréhension.
Quand le Savoir est plus grand que l’Être, il occasionne des confusions intellectuelles de toute espèce.
Si l’Être est plus grand que le Savoir, cela peut donner des cas aussi graves que celui du saint stupide.
Dans le terrain de la vie quotidienne, il convient de s’auto-observer avec le dessein de s’autodécouvrir.
La vie de tous les jours est, précisément, le gymnase psychologique au moyen duquel nous pouvons découvrir nos défauts.
Dans l’état de perception alerte, d’alerte nouveauté, nous pourrons vérifier directement que les défauts cachés affleurent spontanément.
Il est clair qu’un défaut découvert doit être travaillé consciemment avec le dessein de le séparer de notre psychisme.
Avant tout, nous ne devons nous identifier avec aucun « moi-défaut » si en réalité nous voulons l’éliminer.
Si nous sommes debout sur une planche que nous voulons soulever pour l’appuyer contre un mur, nous ne pourrons pas le faire si nous restons debout sur elle.
Évidemment, nous devons commencer par nous séparer nous-mêmes de la planche, nous retirer, nous enlever de cette planche et ensuite avec nos mains soulever la planche et la poser contre le mur.
De même, nous ne devons nous identifier avec aucun agrégat psychique si en vérité nous désirons le séparer de notre psychisme.
Quand on s’identifie avec tel ou tel Ego, en fait, on le fortifie, au lieu de le désintégrer.
Supposons qu’un Moi quelconque de luxure s’approprie les rouages que nous avons dans le centre intellectuel pour projeter sur l’écran du mental des scènes de lascivité et de morbidité sexuelle, si on s’identifie avec de tels tableaux passionnels, indubitablement ce « moi-luxurieux » se fortifiera de manière terrible.
Mais si, au lieu de nous identifier avec cette entité, nous la séparons de notre psychisme en la considérant comme un démon intrus, alors évidemment surgira, dans notre intimité, la compréhension créatrice.
Postérieurement, nous pourrions nous offrir le luxe de juger analytiquement un tel agrégat avec le dessein de nous en rendre pleinement conscients.
Ce qui est grave chez les gens, c’est précisément l’identification avec les défauts et cela est pitoyable.
Si les gens connaissaient la Doctrine de la Pluralité, si en vérité ils comprenaient que leur propre vie ne leur appartient même pas, alors ils ne commettraient plus l’erreur de l’identification.
Les scènes de colère, les démonstrations de jalousie, etc., s’avèrent utiles dans le domaine de la vie pratique, quand nous nous trouvons dans un état permanent d’auto-observation psychologique.
C’est alors que nous vérifions que ni nos pensées, ni nos désirs, ni nos actions ne nous appartiennent.
Incontestablement, de multiples Moi interviennent comme des intrus de mauvais augure pour mettre dans notre mental des pensées, et dans notre cœur des émotions et dans notre centre moteur des actions de toute sorte.
Il est lamentable que nous ne soyons pas maîtres de nous-mêmes, que diverses entités psychologiques fassent de nous ce que bon leur semble.
Malheureusement, nous sommes très loin de soupçonner ce qui nous arrive, et nous agissons comme de simples marionnettes contrôlées par des fils invisibles.
Le pire de tout cela c’est qu’au lieu de lutter pour nous délivrer de tous ces tyrans secrets, nous commettons l’erreur de les fortifier, et c’est ce qui se produit lorsque nous nous identifions avec eux.
N’importe quelle scène de rue, n’importe quel drame familier, ou une chicane idiote entre époux est redevable indubitablement à tel ou tel Ego et cela, c’est une chose que nous ne devons jamais ignorer.
La vie quotidienne est le miroir psychologique où nous pouvons nous voir nous-mêmes tels que nous sommes.
Mais avant tout, nous devons comprendre la nécessité de nous voir nous-mêmes, la nécessité de changer radicalement, seulement ainsi aurons-nous envie de nous observer réellement.
Celui qui se contente de l’état dans lequel il vit, le borné, le négligent, le retardataire, ne sentira jamais le désir de se voir lui-même, il s’aimera trop et en aucune façon ne se sentira-t-il disposé à réviser sa conduite et sa manière d’être.
De la façon la plus claire nous dirons que dans toutes les comédies, drames et tragédies de la vie quotidienne interviennent divers Moi qu’il est nécessaire de comprendre.
Dans n’importe quelle scène de jalousie passionnelle entrent en jeu des Ego de luxure, de colère, d’amour propre, de jalousie, etc., qui devront ultérieurement être jugés chacun séparément et de manière analytique afin de les comprendre intégralement dans le dessein évident de les désintégrer totalement.
La compréhension est une chose très élastique, et c’est pourquoi nous devons approfondir chaque fois de plus en plus ; ce qu’aujourd’hui nous comprenons d’une manière, demain nous le comprendrons mieux.
Regardant les choses sous cet angle, nous pouvons vérifier par nous-mêmes combien sont utiles les diverses circonstances de la vie, quand en vérité nous les utilisons comme un miroir pour nous découvrir nous-mêmes.
Nous ne sommes pas du tout en train d’affirmer que les drames, comédies et tragédies de la vie quotidienne sont toujours beaux et parfaits, une telle affirmation serait ridicule.
Cependant, si absurdes que soient les diverses situations de l’existence, elles s’avèrent merveilleuses comme gymnase psychologique.
Le travail relatif à la dissolution des divers éléments qui constituent le moi-même est affreusement difficile.
Parmi les rythmes de la poésie se cache aussi le délit. Dans le parfum délicieux des temples se cache le délit.
Parfois le délit se rend tellement raffiné qu’on le confond avec la sainteté et tellement cruel qu’il ressemble à la douceur.
Le délit revêt la toge du juge, la tunique du Maître, l’habit du mendiant, le costume du seigneur, voire même la tunique du Christ.
La compréhension est fondamentale, mais dans le travail de dissolution des agrégats psychiques, ce n’est pas tout, comme nous le verrons dans le chapitre suivant.
Il s’avère indispensable de nous rendre conscients sans délai de chaque Moi pour le séparer de notre psychisme, mais ce n’est pas tout, il manque encore quelque chose, voyer à ce sujet le chapitre 16.
Ce chapitre est extrait de La Grande Rébellion (1976) de Samael Aun Weor.