Écrit par : Samael Aun Weor Catégorie : La Doctrine Secrète de l’Anahuac
Les aspirants qui désirent ardemment et sincèrement l’expérience mystique directe doivent indubitablement commencer par la discipline du « Yoga du Sommeil ».
Il est évident que le Gnostique doit être exigeant envers lui-même et doit apprendre à créer les conditions favorables pour le rappel et la compréhension de toutes ces expériences intimes qui nous viennent toujours durant notre sommeil.
Avant de nous coucher pour nous reposer des fatigues et efforts de la journée, il convient de porter attention à l’état dans lequel nous nous trouvons.
Les dévots qui, à cause des circonstances, mènent une vie sédentaire, ne perdent rien et gagnent réellement beaucoup si avant d’aller dormir, ils font une courte promenade d’un pas alerte et à l’air frais. Cette petite marche détendra leurs muscles.
Toutefois, il est bon de préciser que jamais nous ne devons abuser des exercices physiques ; nous devons vivre de manière harmonieuse.
Le souper, goûter ou repas final de la journée, doit être léger, libre de mets lourds ou stimulants, en évitant avec soin d’ingérer des aliments qui peuvent nous tenir éveillés, nous empêcher de dormir.
La meilleure manière de penser, c’est de ne pas penser. Lorsque le mental est calme et en silence, libre des tourments du jour et des anxiétés mondaines, il se trouve alors dans un état à cent pour cent favorable à la pratique du « Yoga du sommeil ».
Lorsque le Centre Émotionnel Supérieur travaille réellement, alors s’éteint, ne serait-ce que pour un bref instant, le processus de la pensée.
L’ivresse dionysiaque permet à ce centre d’entrer en activité.
Il est possible d’atteindre cet état de ravissement en écoutant avec une infinie dévotion les symphonies délicieuses d’un Wagner, d’un Mozart ou d’un Chopin.
La musique de Beethoven, tout particulièrement, est extraordinaire pour faire vibrer avec intensité le Centre Émotionnel Supérieur.
Dans cette musique, le Gnostique sincère découvre un immense champ d’exploration mystique, car ce n’est pas une musique de formes, mais d’idées archétypiques ineffables. Chaque note a sa signification ; chaque silence correspond à une émotion supérieure.
Beethoven a cruellement senti les rigueurs et les épreuves de la « nuit spirituelle », et au lieu d’échouer, comme beaucoup d’aspirants, il a ouvert les yeux de son intuition au surnaturalisme mystérieux, à la partie spirituelle de la Nature, à cette région où vivent les Rois Angéliques de cette grande création universelle : Tlaloc, Huehueteotl, etc.
Regardez le musicien philosophe tout au long de son existence exemplaire. Sur sa table de travail il garde constamment à la vue une image de sa Divine Mère Kundalini, l’ineffable Neith, la Tonantzin de l’Anahuac, la suprême Isis égyptienne.
On nous a dit que ce grand Maître a mis au bas de cette figurine adorable, de sa propre main, une inscription très mystérieuse : « Je suis celle qui a été, celle qui est et qui sera et aucun mortel n’a levé mon voile. »
Le progrès intime révolutionnaire est impossible sans l’aide immédiate de notre Divine Mère Tonantzin.
Tout fils reconnaissant doit aimer sa Mère, Beethoven aimait profondément la sienne.
Hors du corps physique, aux heures du sommeil, l’Âme peut converser avec sa Mère Divine. Cependant, il est évident que nous devons commencer par la discipline du Yoga du Sommeil.
Nous devons prêter attention à la chambre dans laquelle nous dormons, la décoration doit être agréable, les couleurs les plus souhaitables pour l’objectif que nous poursuivons. En dépit de ce que d’autres auteurs conseillent, les couleurs les plus souhaitables sont précisément les trois tonalités primaires : le bleu, le jaune et le rouge.
Indubitablement, les trois couleurs de base correspondent toujours aux trois forces primaires de la Nature (le Saint-Triamatzikamno), la Sainte-Affirmation, la Sainte-Négation et la Sainte-Conciliation.
Il n’est pas superflu de rappeler que les trois forces originelles de cette grande création se cristallisent toujours de manière positive, négative et neutre.
La causa causorum du Saint-Triamatzikamno se trouve cachée dans l’élément actif Okidanokh qui, lui-même, n’est que l’émanation de l’Absolu Solaire Sacré.
Il va de soi que le rejet des trois couleurs fondamentales, après toutes les raisons exposées, équivaut, par simple déduction logique, à tomber dans l’absurdité ou la sottise.
Le Yoga du Sommeil s’avère extraordinaire, merveilleux, formidable, cependant sa pratique est très exigeante.
La chambre doit être toujours bien parfumée et aérée, légèrement, imprégnée de la sereine fraîcheur de la nuit.
Après une révision détaillée de lui-même et de la chambre où il va dormir, le Gnostique doit examiner son lit.
En observant une boussole, nous pourrons vérifier si l’aiguille est bien orientée vers le nord.
Sans aucun doute, il est possible de profiter consciemment de ce courant magnétique du monde qui circule sans cesse du sud au nord.
Orientons notre lit de façon à ce que la tête soit toujours vers le nord, afin d’utiliser intelligemment le courant magnétique indiqué par la direction de l’aiguille.
Le matelas ne doit pas être exagérément dur, ni trop mou, c’est-à-dire que son élasticité doit être telle qu’elle ne puisse en rien affecter les processus psychiques du dormeur.
Des ressorts bruyants ou une tête de lit qui craque et geint au moindre mouvement du corps constituent un obstacle sérieux pour les pratiques du Yoga du Sommeil.
Sous l’oreiller, on place un cahier ou un carnet et un crayon de façon à pouvoir les rejoindre facilement dans l’obscurité.
Les vêtements de nuit doivent être frais et très propres, on doit parfumer l’oreiller avec notre fragrance préférée.
Après avoir accompli tous ces prérequis, l’ascète gnostique passe à la seconde étape de cette discipline ésotérique.
Il se met au lit et, ayant éteint les lumières, il se couche en « décubitus dorsal », c’est-à-dire sur le dos, les yeux fermés et les mains sur le plexus solaire.
On demeure totalement tranquille durant quelques instants et, après s’être relaxé et détendu complètement, tant dans le physique que dans le mental, on se concentre sur Morphée, le Dieu du sommeil.
Incontestablement, chacune des parties isolées de notre Être Réel exerce une fonction déterminée, et c’est précisément Morphée (ne pas confondre avec Orphée) qui est chargé de nous instruire dans les mystères du sommeil.
Il serait plus qu’impossible de tracer un schéma de l’Être ; cependant toutes les parties spiritualisées, isolées, de notre présence commune, veulent la perfection absolue de leur fonction.
Quand nous nous concentrons sur Morphée, celui-ci se réjouit de la brillante opportunité que nous lui offrons.
Il est essentiel d’avoir foi et de savoir supplier. Nous devons prier Morphée de nous enseigner et de nous éveiller dans les mondes suprasensibles.
À ce moment-là, une somnolence très spéciale commence à s’emparer du Gnostique qui, alors, adoptera la posture du lion : « Couché sur le côté droit, la tête dirigée vers le nord, ramener les jambes lentement, jusqu’à ce que les genoux soient pliés ; dans cette position, la jambe gauche repose sur la droite. Ensuite, poser la joue droite sur la paume de la main droite, et laisser le bras gauche reposer sur la jambe du même côté. »
À l’éveil du sommeil normal, il ne faut pas bouger, car il est certain que les mouvements agitent nos Valeurs et que se perd alors le souvenir de nos rêves.
Indubitablement, l’exercice rétrospectif devient nécessaire lorsque nous désirons nous rappeler avec précision de tous et chacun de nos rêves.
Le Gnostique doit noter soigneusement les détails du rêve ou des rêves dans le cahier, ou carnet, placé sous l’oreiller à cette fin.
Il pourra ainsi tenir un compte-rendu minutieux de son progrès intime dans le Yoga du Sommeil.
Même s’il ne reste en mémoire que de vagues fragments du rêve ou des rêves, ils doivent être consignés avec soin. Lorsqu’il ne reste rien en mémoire, il faut commencer l’exercice rétrospectif en ayant pour base la première pensée que nous avons eue au moment précis du réveil ; de toute évidence, celle-ci se trouve intimement associée au dernier rêve.
Il est nécessaire de préciser que l’exercice rétrospectif commence avant que l’on soit totalement revenu à l’état de veille, lorsqu’on se trouve encore en état de somnolence, essayant de suivre consciemment la séquence du rêve.
La pratique de cet exercice commence toujours par la dernière image que nous avons eue, juste avant de revenir à l’état de veille.
Nous terminerons ce chapitre en affirmant solennellement qu’il est impossible d’aller plus avant dans cette pratique en relation avec la discipline du Yoga du Sommeil à moins que nous soyons parvenus à la mémoire parfaite de nos expériences oniriques.
Ce chapitre est extrait de La Doctrine Secrète de l’Anahuac (1974) de Samael Aun Weor.