Écrit par : Samael Aun Weor   Catégorie : La Doctrine Secrète de l’Anahuac

Notre Divine Mère Tonantzin est le Serpent Igné de nos pouvoirs magiques s’élevant, victorieux, par le canal médullaire spinal de l’organisme humain.

Coatlicue est le serpent de l’abîme, Kali, Hécate, la Proserpine infernale, la Déesse de la Terre.

Cihuacoatl est un autre nom terrible de la Déesse de la Terre et la sainte patronne des fameuses Cihuateteo qui crient et beuglent épouvantablement dans la nuit.

À une époque plus récente, Cihuacoatl s’est transformée en la « pleureuse » de nos légendes populaires, portant un mystérieux berceau ou le cadavre d’une innocente créature, et lançant dans la nuit d’amères lamentations en parcourant les nobles rues de la cité.

On disait jadis qu’elle en était arrivée là à cause du crime d’avoir laissé abandonné dans le marché public le berceau dans lequel était le couteau du sacrifice.

Incontestablement, les « gnomes » ou « pygmées » qui demeurent dans les entrailles de la Terre tremblent devant Coatlicue.

Le génie particulier de ces gnomes est Gob, une Déité très spéciale, bien connue en Haute-Magie.

On nous a dit que le royaume spécifique des gnomes se trouve au nord de la Terre. On les commande avec l’épée.

Voyons à présent un magnifique poème de l’épopée Nahua en relation avec Tlaloc, le Dieu de l’eau :

« Le Dieu Tlaloc résidait dans un grand palais avec quatre chambres, et au milieu de la maison il y avait une cour, avec quatre énormes récipients remplis d’eau.

Le premier est celui de l’eau qui pleut en son temps et rend la terre féconde pour qu’elle donne de bons fruits.

Le second est celui de l’eau qui fait pourrir les moissons et fait perdre les fruits.

Le troisième est celui de l’eau qui fait geler et sécher les plantes.

La quatrième contient l’eau qui produit sécheresse et stérilité.

Le Dieu a à son service plusieurs ministres, les élémentaux de l’eau, petits de corps, et qui demeurent dans chacune des chambres, chacun selon sa couleur, car ils sont bleu ciel, jaunes et rouges.

Ceux-là, avec de grands arrosoirs et des bâtons dans les mains, vont arroser la terre quand le Dieu suprême de la pluie l’ordonne.

Et quand il tonne, c’est qu’ils brisent leur cruche, et si la foudre tombe, c’est qu’un fragment de la jarre cassée frappe la terre. »

Me trouvant un jour en état de méditation profonde, j’eus à me mettre en contact direct avec le Bienheureux Seigneur Tlaloc.

Ce grand Être vit dans le monde causal, au-delà du corps, des affects et du mental. J’ai expérimenté dans toutes les parties de mon Être la formidable réalité de sa présence.

Vêtu de manière exotique, il ressemblait à un arabe de l’ancien temps ; son visage, impossible à décrire avec des mots, était semblable à un éclair.

Lorsque je l’accusais âprement du crime d’avoir accepté tant de sacrifices d’enfants, de femmes, d’hommes, de vieillards, etc., il répondit : « Je ne suis pas coupable de cela, jamais je n’ai exigé de tels sacrifices, ce fut le fait de ces gens, là-bas, dans le monde physique. » Puis il conclut : « Je reviendrai dans la nouvelle ère du Verseau. »

Le Dieu Tlaloc devra incontestablement se réincarner d’ici quelques années.

Les kabbalistes affirment solennellement que le royaume des ondines se trouve à l’ouest et qu’on les invoque dans la coupe des libations.

Les mages antiques, lorsqu’ils appelaient les ondines des fleuves et des lacs, ou les génies des nuages, ou les néréides de l’océan tumultueux, clamaient en un grand cri les mantras suivants : « VEYA, VALLALA, VEYALA, HEYALA, VEYA ».

Certaines tribus d’Amérique, lorsqu’elles désirent de la pluie pour leur cultures, se réunissent, et les membres de ces tribus revêtent alors l’apparence du crapaud, l’imitent, et tous en chœur reproduisent le « Croac » qui le caractérise ; le résultat ne se fait pas trop attendre.

Les anciens mexicains priaient le Seigneur de la pluie, Tlaloc, et alors la terre était arrosée avec les eaux de la vie.

Bien que Tlaloc soit un Roi de la nature, une créature parfaite au-delà du bien et du mal, c’est entre ses mains que sont l’inondation, la sécheresse, la grêle, le gel et la foudre, raison pour laquelle les magiciens de l’antiquité craignaient sa colère. Il n’est pas superflu d’affirmer qu’au terme de la civilisation Nahua, on a offert des sacrifices de prisonniers revêtus du Numen, et spécialement des jeunes filles vierges et des enfants, dans le but d’apaiser sa colère.

Il nous faut préciser ceci : lorsque la puissante civilisation de l’Anahuac était au zénith de sa gloire, les sacrifices humains qui horrifient tellement les touristes, brillaient par leur absence, il n’y en avait pas.

Toute civilisation qui agonise s’achève toujours, indubitablement, dans un bain de sang, et Mexico ne pouvait en aucune façon être l’exception.

Ceux qui ont étudié l’Histoire Universelle ne l’ignorent pas ; ils n’ont qu’à évoquer le souvenir de Rome, Troie, Carthage, de l’Égypte, de la Perse, etc.

Les sectateurs de l’Anthropologie profane, utopistes à cent pour cent et se fondant sur le simple rationalisme subjectif, ont lancé l’hypothèse absurde que notre Seigneur Très Saint, Quetzalcóatl, grand Avatar du Mexico antique, fut aussi adoré sous le nom d’Ehecatl qui, adéquatement traduit, signifie « Dieu du vent ».

Les Adeptes de la fraternité occulte, ces Individus Sacrés dotés de la raison objective, les Maîtres authentiques de l’Anthropologie gnostique, savent très bien, par expérience mystique directe et par l’analyse profonde, que le Dieu du vent est un Deva de la nature, un Malachim du monde causal, un génie du mouvement cosmique, très différent de Quetzalcóatl.

Il n’est pas inutile d’expliquer que la raison subjective élabore ses concepts, ses notions, exclusivement avec les données qui proviennent des perceptions sensorielles externes, motif pour lequel ce type de raison ne peut rien connaître du réel, de la vérité, de Dieu, comme l’a déjà démontré de manière concluante monsieur Emmanuel Kant, dans son livre intitulé : La Critique de la raison pure.

La raison objective est différente : elle élabore le contenu de ses concepts à partir de données fondamentales de la conscience.

Ainsi donc, en traitant des Dieux du panthéon aztèque, nous, étudiants de l’Anthropologie gnostique, savons très bien ce dont nous parlons ; nous ne lançons pas d’opinions subjectives, nous sommes mathématiques dans l’investigation et exigeants dans l’expression.

Ehecatl, Sabtabiel, Michaël, etc., constituent une véritable pléiade d’Individus Sacrés de notre système solaire d’Ors, spécialisés dans la difficile science du mouvement cosmique.

Le grand Guruji Ehecatl a aidé de manière très efficace le grand Kabire Jésus de Nazareth, lors de son dur processus de résurrection.

Il est indubitable que sous la direction d’Ehecatl travaillent, sur notre planète Terre, des billions et des trillions de sylphes aériens.

On nous a dit avec fermeté que le royaume des sylphes se trouve situé à l’est.

On peut indiscutablement les commander avec la plume d’aigle et avec les saints pentacles ; ceci, les magiciens le savent bien. Dans la vision de l’harmonie de toutes choses, nous découvrons, avec un étonnement mystique, la partie spirituelle de la nature ; en d’autres termes, nous rencontrons les fameux Malachim ou rois angéliques.

Les contacts directs avec les élémentaux doivent toujours être réalisés par l’intermédiaire des rois angéliques des éléments, dans la sphère merveilleuse du monde causal.

Tout comme la terre, l’eau et l’air, l’élément feu de la nature a aussi, dans la doctrine secrète de l’Anahuac, son Dieu spécial.

Les aztèques l’ont toujours adoré sous le nom sacré de Huehueteotl qui, correctement traduit, signifie : « Le Dieu Vieux. »

On le représente comme un vieillard chargé d’ans et portant sur sa tête un énorme brasero.

On nous a dit que, au contraire de Tezcatlipoca qui, comme nous l’avons déjà dit, est le premier à arriver à la fête du mois Teotleco, le Bienheureux Seigneur Divin Huehueteotl est le dernier arrivé à l’assemblée des Dieux.

Huehueteotl en tant qu’élément naturel est l’INRI des Chrétiens, l’Abraxas des gnostiques, le Tao chinois, le Zen bouddhique, l’Agnus Dei.

Huehueteotl comme Individu Sacré, est un Roi angélique, quelqu’un qui s’est autoréalisé intimement, un Malachim, sous le rectorat duquel travaillent des billions et des trillions de salamandres (les créatures du feu).

Dans le Feu universel demeurent, remplis de bonheur, les « Fils de la Flamme », les Dieux de l’élément igné, les génies antiques, Apollon, Minerve, Horus, etc. Ces Flammes ineffables et terriblement divines sont assurément très au-dessus du bien et du mal.

Ostensiblement, le royaume des salamandres se trouve au sud ; on les commande avec la baguette dentée, ou avec le trident magique.

Pour dominer et utiliser les élémentaux de la nature de façon complète et décisive, il est indispensable d’éliminer auparavant l’Ego animal.

Une personne légère et capricieuse ne pourra jamais gouverner les sylphes de la nature ; jamais un sujet froid, mou, inconstant, ne sera le maître absolu des ondines des eaux et des néréides des mers ; la colère irrite les salamandres du feu, et la grossière concupiscence convertit, de fait, en jouet des gnomes ou pygmées du règne minéral ceux qui veulent se servir d’eux.

Il faut être prompt et actif comme les sylphes ; flexible et attentif aux images comme les ondines et les néréides ; énergique et fort comme les salamandres ; laborieux et patient comme les gnomes ; en un mot, il est nécessaire, absolument indispensable, de vaincre les élémentaux dans leur force, sans jamais se laisser asservir à leurs faiblesses. On doit se rappeler que notre devise maîtresse est Thelema (Volonté).

Lorsque le magicien sera totalement mort en lui-même, la nature toute entière lui obéira.

Il se promènera durant l’orage sans que la pluie touche sa tête, le vent ne dérangera pas un seul pli de son vêtement.

Il traversera le feu sans se brûler, il marchera sur les eaux tourmentées de l’océan, sans s’enfoncer. Il pourra voir très clairement toutes les richesses enfouies dans les profondeurs de la Terre.

Rappelez-vous les paroles du grand Kabire Jésus :

« Les miracles que j’ai faits, vous aussi pourrez les faire, et même plus encore. »

L’ordre angélique du monde des causes naturelles, ou monde de la volonté consciente, est celui des Malachim ou Rois de la Nature, qui, assurément, constituent par eux-mêmes les principes spirituels légitimes des éléments.

Ces Dieux ineffables et terriblement divins sont des hommes parfaits dans le sens le plus complet du mot ; de tels êtres sont tout à fait au-delà du bien et du mal.

L’ascète illuminé est rempli d’étonnement et de terreur mystique lorsqu’il expérimente, dans toutes les parties de son être, la présence du Dieu chauve-souris, puissant Seigneur des Mystères de la Vie et de la Mort.

Il n’est pas superflu de rappeler que l’on a conservé des hymnes adressés à Huitzilopochtli, à la Mère des Dieux, au Dieu du feu, à Xochipilli, le Dieu de la musique, de la danse et du chant, à Xochiquetzal, à Xipe-Totec, le Divin Seigneur du printemps, etc.

Au moment précis où j’écris ces lignes, d’insolites réminiscences jaillissent dans mon esprit.

Il y a plusieurs années, un hôte indésirable demeurait chez moi ; il ne semblait pas avoir envie de partir.

Je consultai à ce sujet Ehecatl, le Dieu du vent ; suite à cet entretien, il n’y a pas de doute que la personne a dû quitter hâtivement mon logis. Heureusement que j’avais en ma possession la « somme » qu’Ehecatl me réclamait pour mon assistance : il n’y a rien qui nous soit donné en cadeau, tout coûte quelque chose.

Ces Dieux élémentaux, on les paie en valeurs cosmiques ; celui qui a de quoi payer, s’en tire bien dans ses négociations.

Nos bonnes œuvres représentent la monnaie cosmique ; toujours faire le bien est une bonne affaire ; ainsi accumulerons-nous du « capital cosmique », grâce auquel il est possible de faire des transactions de cette sorte.

L’initié aborde les êtres cosmiques au nom de l’un des Rois qui les gouvernent.

Il descend d’une certaine façon aux royaumes élémentaux, en apportant avec lui sa force virile, et il œuvre alors sur les éléments.

Les opérations élémentales doivent commencer dans le monde des causes naturelles ; elles doivent être contrôlées à partir de cette région ; faute de ce contrôle, la magie noire surgit aussitôt.

Lorsque les forces élémentales divorcent de leurs principes spirituels, elles se convertissent en quelque chose de différent et, bien que l’on ne prétende faire aucun mal, il se produit inévitablement une chute accompagnée de dégénérescence.

Quand nous conquérons l’innocence dans le mental et dans le cœur, les Principes du feu, de l’air, des eaux et de la terre ouvrent devant nous les portes des paradis élémentaux. Il est nécessaire, par conséquent, lorsque nous voulons nous servir des forces élémentales, que nous implorions l’assistance des Rois correspondants.

Le monde causal, ou monde de la volonté consciente, est essentiellement la région du mysticisme religieux.

Le gnostique qui apprend à combiner la méditation avec la prière, peut incontestablement établir un contact objectif et conscient avec les Dieux de la nature.

Le monde causal est la sphère des Maîtres ; c’est le Temple éternel dans les cieux, qu’une main a construit ; c’est la grande Demeure de la fraternité occulte.

Voulez-vous ardemment la pluie ? Désirez-vous la faire cesser ? Adressez alors votre méditation et votre oraison au Bienheureux Tlaloc. « Demandez et l’on vous donnera, frappez et l’on vous ouvrira. »

Vous êtes malade ? Vous désirez guérir quelqu’un ? Prenez alors pour centre de votre concentration, de votre méditation, de votre prière ou supplique, le fameux Dieu chauve-souris des aztèques et des mayas. Ce grand Être est indubitablement un Maître des Mystères de la Vie et de la Mort.

Lorsque le feu crépite ardemment, menaçant des vies, des maisons, des bâtiments de fermes, que Huehueteotl, le Dieu du feu, soit alors l’objet central de votre concentration, votre méditation et vos suppliques.

Les kabbalistes Hébreux appartenant à la tradition rabbinique savent bien que le mantra du monde causal a été, est et sera toujours : « ALOAH VA DAATH ».

Méditer sur cette parole équivaut à frapper aux portes merveilleuses du Grand Temple.

Nous allons maintenant transcrire un fragment mystique d’une prière à Xipe-Totec, le Dieu élémental du printemps, qui est aussi celui des marchands :

Oraison

« Toi, buveur nocturne,

pourquoi te fais-tu prier ?

Revêts ton costume,

revêts ton habit d’or.

Ô mon Dieu, ton eau de pierres précieuses est descendue ;

il s’est transformé en Quetzal, le haut cyprès ;

le serpent de feu s’est transformé en serpent de Quetzal.

Il m’a rendu libre, le serpent de feu.

Peut-être disparaît-il,

peut-être disparaît-il et me détruit-il, moi,

le tendre plant de maïs.

Semblable à une pierre précieuse,

il verdit en mon cœur ;

mais néanmoins je verrai l’or,

et je me réjouirai s’il a mûri,

si est né le chef de la guerre.

Ô mon Dieu, fais qu’au moins,

fructifient en abondance,

quelques plants de maïs ;

ton dévot dirige ses regards vers ta montagne,

vers toi ; je me réjouirai si tout d’abord il mûrit un peu,

si je peux dire qu’il est né, le chef de la guerre. »

Et lorsque s’est produit le miracle de la fructification, le dévot reconnaissant s’écrie en disant au Divin Seigneur Xipe-Totec :

« Il est né, le Dieu du maïs,

à Tamoanchan.

À l’endroit où il y a des fleurs,

le Dieu “1 Fleur”,

le Dieu du maïs, est né,

à l’endroit où il y a de l’eau et de l’humidité,

où sont faits les enfants des hommes,

dans le précieux Michoacán. »

Ces prières ineffables sont d’origine toltèque et sont écrites en langage ésotérique Nahua-tlatolli.

La légende des siècles raconte que Trithème, le magicien abbé, ce savant qui, en 1483, prit la tête du monastère de Sponheim, connaissait à fond la science ésotérique des éléments.

On rapporte qu’il évoqua le spectre de Marie de Bourgogne devant l’empereur Maximilien, qui l’en avait supplié, et il est connu que l’ombre auguste conseilla à l’empereur une nouvelle conduite, lui révéla certains faits et lui ordonna de se remarier avec Bianca Sforza.

Tous les érudits du Moyen-Âge étaient passionnément épris de Magie et beaucoup d’entre eux ont travaillé avec les élémentaux de la Nature.

Certains magistes, avec une grande ferveur religieuse, appelaient à grands cris Cupidon, pour qu’il fit apparaître dans le miroir magnétisé, devant les dévots stupéfaits, le visage de l’être aimé.

Que Dieu et Sainte-Marie me gardent ! Combien de merveilles Cupidon a-t-il accompli au moyen des élémentaux ! L’abbé Tritheim se considérait disciple d’Albert le Grand ; jamais il ne nia que « le plus saint des saints » pratiquait la Magie.

Albert le Grand, tout comme Saint-Thomas, affirma la réalité de l’Alchimie. Son traité d’Alchimie ne quittait jamais l’abbé.

Tritheim racontait que lorsque Guillaume II, comte de Hollande, dîna avec le célèbre et noble savant Albert le Grand à Cologne, celui-ci fit dresser une table dans le jardin du monastère, bien que l’on fût en plein hiver et qu’il neigeât.

Dès que les invités eurent pris place autour de la table, comme par enchantement la neige disparut et le jardin se remplit de fleurs variées. Des oiseaux de toutes sortes volaient joyeusement d’arbre en arbre, comme aux plus beaux jours de l’été.

Les jeunes moines élèves du mystérieux abbé désiraient ardemment pouvoir réaliser pareils prodiges, et Tritheim s’empressait de préciser que Maître Albert parvenait à ces merveilles au moyen de la Magie élémentale, et qu’il n’y avait rien là de démoniaque ni, par conséquent, de pervers, de condamnable ou d’exécrable.

Il est certain que Faust, Paracelse et Agrippa, les trois mages les plus illustres du Moyen-Âge, furent les disciples de l’abbé Tritheim.

« — Récitez-moi les quatre éléments de la Nature, demandait l’abbé à ses jeunes moines, en pleine classe.

— La terre, l’eau, l’air, le feu.

— Oui, reprenait le Maître, la terre et l’eau, les plus lourds, sont attirés vers le bas ; l’air et le feu, plus légers, vont vers le haut. Platon avait raison de fondre le feu dans l’air, qui devient pluie, qui devient rosée, qui devient eau, qui devient terre en se solidifiant. »

Le mystique qui aspire réellement à devenir un Malachim, un Roi Angélique de la Nature, doit d’abord devenir roi de lui-même.

Comment pourrons-nous commander aux élémentaux de la Nature si nous n’avons pas appris à gouverner les élémentaux atomiques de notre propre organisme ?

Les salamandres atomiques du sang et du sexe brûlent atrocement dans nos passions animales.

Les sylphes atomiques de notre propre air vital, lorsqu’ils sont au service de l’imagination mécanique, subjective (à ne pas confondre avec l’imagination objective, consciente), jouent avec nos pensées lascives et perverses.

Les ondines atomiques du Sperme sacré engendrent toujours d’épouvantables tempêtes sexuelles.

Les gnomes atomiques de la chair et des os jouissent, indolents, avec la paresse, la gloutonnerie, la concupiscence.

Il est devenu indispensable de savoir exorciser, commander et soumettre les élémentaux atomiques de notre propre corps.

Par le moyen des exorcismes du feu, de l’air, de l’eau et de la terre, nous pouvons également soumettre les élémentaux atomiques de notre propre corps.

Ces oraisons et exorcismes doivent incontestablement être appris par cœur.

Exorcisme du Feu

On exorcise le feu en y jetant du sel, de l’encens, de la résine blanche, du camphre et du soufre, et en prononçant trois fois les trois noms des Génies du feu :

Michaël, roi du soleil et de la foudre, Samaël, roi des volcans, et Anaël, prince de lumière astrale, écoutez mes prières, Amen.

Ensuite le dévot formulera mentalement sa demande.

Exorcisme de l’Air

On exorcise l’air en soufflant du côté des quatre points cardinaux et en disant, avec une grande foi :

Spiritus Dei ferebatur super aquas, et inspiravit in faciem hominis spiraculum vitae. Sit Michaël dux meus, et Sabtabiel servus meus, in luce et per lucem. Fiat verbum halitus meus ; et cogitatione mentis meae et nutu oculi dextri. Exorciso igitur te, creatura aeris, per Pentagrammaton et in nomine Tetragrammaton, in quibus sunt voluntas firma et fides recta. Amen. Sela Fiat. Qu’il en soit ainsi !

Le dévot, concentré sur Michaël et Sabtabiel, formulera ensuite sa demande.

Exorcisme de l’Eau

Fiat firmamentum in medio aquarum et separet aquas aquis, quæ superius sicut quæ inferius, et quæ inferius sicut quæ superius, ad perpetranda miracula rei unius. Sol ejus pater est, luna mater et ventus hanc gestavit in utero suo, ascendit a terra ad cœlum et rursus a cœlo in terram descendit. Exorciso te, creatura aquae, ut sis mihi speculum Dei vivi, in operibus ejus, et fons vitae, et ablutio peccatorum. Amen.

(Bien concentré sur Tlaloc ou Nicksa, le dévot formulera ensuite mentalement sa requête.)

Exorcisme de la Terre

Par le clou d’aimant qui traverse le cœur du monde, par les douze pierres de la Cité Sainte, par les talismans qui sont enfouis, par les sept métaux qui coulent dans les veines de la Terre, et au nom de Gob, obéissez-moi, ouvriers souterrains !

À ce moment, concentré sur Gob, le dévot formulera sa demande.

Les mages antiques accompagnaient leurs opérations de Magie élémentale de fumigations avec des branches de laurier, d’artémise (ou armoise), de rue, de sauge, de pin, de romarin, etc., ces végétaux brûlaient sur des charbons incandescents.

Cette observance est magnifique : l’air se chargera de la fumée des plantes ; le feu exorcisé réfléchira la volonté de l’opérateur ; les forces subtiles de la Nature l’écouteront et lui répondront.

En ces instants, l’eau semble frémir et bouillonner ; le feu jette un étrange éclat et l’on perçoit dans l’air des voix inconnues ; la terre elle-même semble trembler.

C’était dans ces moments que les mages du Moyen-Âge obtenaient que le Génie élémental « Cupidon », en plus de se rendre visible dans le miroir magnétisé, leur montrât aussi, dans ce miroir, non seulement le visage de la personne aimée, mais encore, ce qui est plus intéressant, les événements que le destin réserve toujours aux êtres qui s’adorent. Les Dieux du feu, Agni, Huehueteotl, etc., les Élohim de l’air, Paralda, Ehecatl, etc., les Divinités de l’eau, Nicksa, Tlaloc, etc., Gob et les autres Déités du monde souterrain, assistent toujours le mystique qui, avec sagesse, amour et pouvoir, les invoque.

On nous a dit que tout magicien qui travaille avec les élémentaux de la Nature peut se rendre invisible à volonté.

Incontestablement, il n’est possible d’acquérir ce pouvoir, de même que toute autre faculté, qu’au prix de suprêmes sacrifices.

Il est indéniable que le sacrifice signifie clairement le choix délibéré et clairvoyant d’un bien supérieur de préférence à un inférieur.

Le combustible que la locomotive consomme est cruellement sacrifié au profit du mouvement si indispensable pour le transport des passagers.

En réalité, le sacrifice est une transmutation de forces ; l’énergie latente dans le charbon offerte sur l’autel de la locomotive est transformée en l’énergie dynamique de la vapeur, par le moyen des instruments utilisés.

Il existe un mécanisme, psychologique et cosmique à la fois, que chaque acte de sacrifice met en jeu et par lequel celui-ci se transforme en énergie spirituelle, laquelle à son tour peut être appliquée à divers autres mécanismes et réapparaître sur le plan de la forme en un type de force intégrante absolument distincte de ce qu’elle était réellement à l’origine du processus. Par exemple, un homme peut sacrifier ses émotions à sa carrière, ou une femme sa carrière à ses émotions.

Certaines personnes sont disposées à sacrifier leurs plaisirs terrestres au profit des joies de l’esprit.

Néanmoins, il est très rare de trouver quelqu’un disposé à renoncer à ses propres souffrances, à les sacrifier pour quelque chose de supérieur.

Sacrifiez la suprême douleur très naturelle qui résulte du trépas d’un être cher et vous aurez une effarante transmutation de forces, dont la conséquence sera le pouvoir de vous rendre invisibles à volonté.

Le docteur Faust savait se rendre invisible à volonté ; il est manifeste que ce mage avait obtenu ce pouvoir grâce au sacrifice.

Les sages du Moyen-Âge avaient une formule enchanteresse merveilleuse, au moyen de laquelle ils pouvaient se rendre invisibles.

Il suffit, après les rites et invocations d’usage de savoir se servir magiquement de la formule liturgique suivante :

Athal, Bathel, Note, Jhoram, Asey, Cleyungit, Gabellin, Semeney, Mencheno, Bal, Labenenten, Nero, Meclap, Halateroy, Palcin, Timgimiel, Plegas, Peneme, Fruora, Héan, Ha, Ararna, Avora, Ayla, Seye, Peremies, Seney, Levesso, Huay, Baruchalu, Acuth, Tural, Buchard, Caratim, per misericordiam alibit ergo mortale, perficiat qua hoc opus, ut invisibiliter ire possim.

Cette sorte de formule magique exige absolument une foi réelle et inébranlable.

Il est évident qu’il faut la fabriquer, cette foi, par l’étude analytique profonde et par l’expérience mystique directe.

Ce chapitre est extrait de La Doctrine Secrète de l’Anahuac (1974) de Samael Aun Weor.