Écrit par : Samael Aun Weor Catégorie : Fondamentaux de l’Éducation Gnostique
L’homme-machine est la bête la plus malheureuse qui existe dans cette vallée de larmes, mais il a la prétention, voire même l’insolence de s’octroyer à lui-même le titre de « Roi de la nature ».
« Nosce Te Ipsum », homme, connais-toi toi-même. C’est une ancienne règle d’or inscrite sur les murs invaincus du temple de Delphes, dans la Grèce antique.
L’homme, ce pauvre animal intellectuel qui se qualifie à tort d’homme, a inventé des milliers de machines extrêmement compliquées et il sait très bien que pour pouvoir se servir d’une machine il a besoin souvent de longues années d’étude et d’apprentissage, mais en ce qui le concerne lui-même, il oublie totalement ce fait à savoir qu’il est lui-même une machine beaucoup plus compliquée que toutes celles qu’il a inventées.
Il n’y a pas d’homme qui ne soit pas rempli d’idées totalement fausses sur lui-même, et le plus grave c’est qu’il ne veut pas se rendre compte qu’il est réellement une machine.
La machine humaine n’a aucune liberté de mouvement, elle fonctionne uniquement à partir des multiples et diverses influences intérieures et chocs extérieurs.
Tous les mouvements, actions, paroles, idées, émotions, sentiments et désirs de la machine humaine sont provoqués par des influences extérieures et par de multiples causes intérieures étranges et insaisissables.
L’animal intellectuel est une pauvre marionnette parlante, dotée de mémoire et de vitalité, un pantin vivant qui a la sotte illusion qu’il peut faire, alors qu’en réalité et en vérité il ne peut rien faire.
Imaginez un moment, cher lecteur, un pantin mécanique contrôlé par un mécanisme complexe.
Imaginez que cette marionnette peut changer de maître à chaque instant ; vous devez vous imaginer que chaque maître est une personne différente et a son propre jugement, sa propre façon de se divertir, de sentir, de vivre, etc.
L’un de ces maîtres, voulant obtenir de l’argent, pressera sur certains boutons et alors la marionnette se consacrera au négoce ; un autre maître, une demi-heure ou quelques heures plus tard, aura une façon de penser différente et fera danser et rire sa marionnette ; un troisième l’amènera à se battre ; un quatrième la fera tomber amoureuse d’une personne ; un cinquième la fera s’amouracher d’une autre personne ; un sixième le fera se battre avec un voisin et avoir des démêlés avec la police ; un septième la fera changer de domicile.
Réellement, la marionnette de notre exemple n’a rien fait mais elle croit fermement que c’est elle qui a tout fait, elle a l’illusion qu’elle agit par elle-même quand en réalité elle ne peut vraiment rien faire parce qu’elle n’a pas d’Être individuel.
Il n’y a aucun doute que tout lui est arrivé, comme ça, tout simplement, comme quand il pleut, qu’il tonne ou que le soleil chauffe, mais le pauvre pantin croit qu’il est l’auteur de ses actes, il nourrit la sotte illusion que c’est lui qui a tout fait quand en réalité il n’a rien fait, quand ce sont ses maîtres respectifs qui se sont divertis avec la pauvre poupée mécanique.
Voilà ce qu’est l’animal intellectuel, cher lecteur, un pantin mécanique comme celui de notre exemple, il croit qu’il agit alors qu’en réalité il ne fait rien, il est une marionnette de chair et d’os contrôlé par une légion d’entités énergétiques subtiles qui, dans leur ensemble, constituent ce que l’on appelle l’Ego, le Moi pluralisé.
Les Évangiles chrétiens qualifient toutes ces entités de démons, et le véritable nom de l’Ego est Légion.
Lorsque nous disons que le Moi est une légion de démons qui contrôlent la machine humaine, nous n’exagérons rien, car il en est bien ainsi.
L’homme-machine n’a aucune Individualité, il ne possède pas l’Être, seul l’Être véritable a le pouvoir de faire.
L’Être seul peut nous conférer une véritable Individualité et nous convertir en Hommes Véritables.
Celui qui veut vraiment cesser d’être un simple pantin mécanique doit éliminer chacune de ces entités qui, dans leur ensemble, constituent le Moi, chacune de ces entités qui jouent avec la machine humaine. Celui qui veut vraiment cesser d’être une simple marionnette doit commencer par admettre et comprendre sa propre mécanicité.
Celui qui ne veut pas comprendre ni accepter sa propre mécanicité, celui qui ne veut rien entendre et nie ce fait concret, celui-là ne peut plus changer, c’est un pauvre homme, un malheureux, il vaudrait mieux pour lui « s’accrocher une pierre au cou et se jeter au fond de la mer ».
L’animal intellectuel est une machine, mais une machine très spéciale, si cette machine arrive à comprendre qu’elle est une machine, si cette prise de conscience est bien conduite et si les circonstances le permettent, elle peut cesser d’être une machine et se convertir en Homme.
Avant tout, il est nécessaire de commencer par comprendre en profondeur et dans tous les niveaux du mental que nous n’avons pas d’Individualité véritable, que nous n’avons pas de centre permanent de conscience, qu’à un moment donné nous sommes une personne, puis une autre, et ensuite une autre encore : tout dépend de l’entité qui contrôle la situation à tel ou tel moment.
Ce qui engendre l’illusion de l’Unité et de l’Intégrité de l’animal intellectuel c’est, d’une part, la sensation qu’il a de son corps physique, d’autre part ses nom et prénom et enfin sa mémoire et un certain nombre d’habitudes, de comportements mécaniques implantés en lui par l’éducation ou acquis par simple et sotte imitation.
Le pauvre animal intellectuel ne pourra cesser d’être une machine, ne pourra changer, ne pourra acquérir son Être Individuel véritable et se convertir en un Homme authentique que lorsqu’il aura le courage d’éliminer au moyen de la compréhension profonde et de façon successive chacune de ces entités métaphysiques qui, dans leur ensemble, constituent ce qu’on appelle l’Ego, le Je, le Moi.
Chaque idée, chaque passion, chaque vice, chaque sentiment, chaque haine, chaque désir, etc., a son entité correspondante et l’ensemble de toutes ces entités est le Moi pluralisé de la Psychologie Révolutionnaire.
Toutes ces entités métaphysiques, tous ces Moi qui, dans leur ensemble, constituent l’Ego, n’ont pas de véritable liaison entre eux, ils n’ont aucune espèce de coordination. Chacune de ces entités dépend totalement des circonstances, change au fil des évènements.
L’écran du mental change de couleur et de scène à chaque instant, tout dépend de l’entité qui, à tel ou tel moment, contrôle le mental.
Sur l’écran du mental passent, en une procession ininterrompue, les différentes entités qui, ensemble, constituent l’Ego, le Moi psychologique.
Les diverses entités qui constituent le Moi pluralisé s’associent, se dissocient, forment certains groupes spéciaux selon leurs affinités, se battent entre elles, discutent, s’ignorent, etc.
Chaque entité de la légion appelée le Moi, chaque petit Moi croit être la totalité, l’Ego total, il ne soupçonne pas le moins du monde qu’il n’est rien d’autre qu’une infime partie de l’ensemble.
L’entité qui aujourd’hui jure un amour éternel à une femme est plus tard déplacée par une autre entité qui n’a rien à voir avec ce serment et alors le château de cartes s’effondre par terre et la pauvre femme pleure de déception.
L’entité qui jure aujourd’hui fidélité à une cause est bientôt détrônée par une autre entité qui n’a rien à voir avec cette cause et alors la personne se retire.
L’entité qui aujourd’hui jure fidélité à la Gnose est remplacée le lendemain par une autre entité qui déteste la Gnose.
Les professeurs des écoles, collèges et universités doivent étudier ce livre d’Éducation Fondamentale, pour le bienfait de l’humanité, et avoir le courage d’orienter leurs élèves sur le merveilleux chemin de la Révolution de la Conscience.
Il est indispensable que les étudiants comprennent la nécessité de se connaître eux-mêmes dans toutes les régions du mental.
Il faut une orientation intellectuelle plus efficace, il faut comprendre ce que nous sommes, et ceci doit commencer sur les bancs mêmes de la petite école.
Nous ne nions pas que nous avons besoin d’argent pour manger, payer le loyer et nous vêtir.
Nous ne nions pas qu’il faut une préparation intellectuelle ou technique, une profession ou un métier, pour gagner de l’argent, mais cela n’est pas tout, c’est secondaire.
Ce qui est primordial, fondamental, c’est de savoir qui nous sommes, ce que nous sommes, d’où nous venons, où nous allons, quel est le but de notre existence.
Il est lamentable de voir les gens continuer à être des pantins automatiques, de misérables mortels, des hommes-machines.
Nous devons de toute urgence cesser d’être de simples machines et nous convertir en Hommes Véritables.
Il nous faut un changement radical et celui-ci doit commencer précisément par l’élimination de chacune de ces entités qui, ensemble, constituent le Moi pluralisé.
Le pauvre animal intellectuel n’est pas un Homme mais il a en lui, à l’état latent, toutes les possibilités pour se convertir en un Homme.
Ce n’est pas une loi que ces possibilités se développent, le plus naturel c’est qu’elles se perdent.
C’est seulement par de terribles super-efforts que ces possibilités humaines peuvent être développées.
Nous avons beaucoup de choses à éliminer et beaucoup de choses à acquérir. Il est à présent nécessaire de faire un inventaire pour savoir ce que nous avons de trop et ce qui nous manque.
Il est évident que le Moi pluralisé est de trop, c’est quelque chose d’inutile et de nuisible.
Nous devons, en outre, développer certains pouvoirs, certaines facultés, certaines capacités que l’homme-machine s’attribue, croyant les avoir alors qu’en réalité et en vérité il ne les a pas.
L’homme-machine croit qu’il a une véritable Individualité, une Conscience éveillée, une Volonté consciente, le pouvoir de « faire », etc., mais il n’a rien de tout cela.
Si nous voulons cesser d’être des machines, si nous voulons éveiller notre Conscience, posséder une véritable Volonté consciente, une Individualité, une capacité de faire, nous devons commencer par nous connaître nous-mêmes et ensuite dissoudre le Moi psychologique.
Lorsque le Moi pluralisé est dissous, il ne reste à l’intérieur de nous que l’Être véritable.
Ce chapitre est extrait de Fondamentaux de l’Éducation Gnostique (1970) de Samael Aun Weor.