Écrit par : Samael Aun Weor Catégorie : Fondamentaux de l’Éducation Gnostique
Nous avons pu constater, à travers l’expérience, qu’il est impossible de comprendre ce que nous appelons l’amour jusqu’à ce que nous ayons compris de façon intégrale le problème complexe du mental.
Ceux qui supposent que le mental c’est le cerveau, sont totalement dans l’erreur. Le mental est énergétique, subtil, il peut s’affranchir, se rendre indépendant de la matière, il peut, lors de certains états hypnotiques ou durant le sommeil ordinaire, se transporter à des endroits très éloignés pour voir et entendre ce qui se passe dans ces endroits.
On effectue, dans les laboratoires de parapsychologie, des expériences remarquables avec des sujets en état d’hypnose.
Dans cet état hypnotique, beaucoup de sujets ont fourni aux expérimentateurs une foule de détails très précis sur des évènements, des personnes et des situations qui, durant leur transe hypnotique, se déroulaient ou se trouvaient à de grandes distances.
Les scientifiques ont pu vérifier, à la suite de ces expériences, la véracité des informations recueillies ; ils ont pu constater la réalité des faits mentionnés, l’exactitude des évènements.
Grâce à ces expérimentations menées dans les laboratoires de parapsychologie, il est totalement démontré par l’observation et l’expérience que le cerveau n’est pas le mental.
À la lumière de ces observations, nous pouvons affirmer en toute vérité que l’esprit peut voyager à travers le temps et l’espace indépendamment du cerveau, pour voir et entendre des choses qui se produisent en des lieux parfois très lointains.
La réalité des perceptions extra-sensorielles est aujourd’hui absolument démontrée, et seul un fou à lier ou un idiot pourrait encore nier la réalité de ces perceptions extra-sensorielles.
Le cerveau est fait pour élaborer la pensée mais il n’est pas la pensée.
Le cerveau n’est qu’un instrument du mental, il n’est pas le mental.
Il nous faut étudier en profondeur le mental si nous voulons en vérité connaître de façon intégrale ce que l’on appelle l’amour.
Les enfants et les jeunes gens en général ont un mental très élastique, ductile, prompt, alerte.
La plupart des jeunes aiment questionner leurs parents et leurs maîtres sur telle ou telle chose, ils désirent apprendre quelque chose de plus, ils veulent savoir, et c’est pour cela qu’ils interrogent, observent, voient certains détails que les adultes dédaignent ou ne perçoivent pas.
À mesure que les années passent, à mesure que nous avançons en âge, le mental se cristallise lentement, peu à peu.
Le mental des vieillards est rigide, pétrifié, il ne change plus, rien ne pourrait plus le faire bouger d’un poil.
Le « gâtisme » des vieillards, leurs préjugés, leurs idées fixes, etc., les font ressembler à du roc, à une pierre qui ne change plus du tout. Voilà pourquoi les gens disent couramment : « Les vieilles habitudes ont la vie dure. »
Il est devenu urgent que les maîtres chargés de former la personnalité des élèves étudient à fond le mental afin de pouvoir orienter intelligemment les nouvelles générations.
Il est douloureux de comprendre de façon précise comment, à travers le temps, le mental se pétrifie peu à peu.
Le mental est le meurtrier du Réel, du Vrai. Le mental détruit l’amour.
Celui qui arrive à la vieillesse n’est plus capable d’aimer parce que son mental est rempli d’expériences douloureuses, de préjugés, d’idées fixes et dures comme l’acier.
Il existe ici et là des vieillards encore « verts » qui se croient toujours capables d’aimer, mais ce qui arrive c’est que ceux-ci sont remplis de passions sexuelles séniles et ils confondent la passion avec l’amour.
Tout « vieillard encore vert » passe par de formidables états luxurieux passionnels avant de mourir, et il croit que c’est de l’amour.
Les vieux ne peuvent pas aimer parce que le mental a détruit l’amour avec ses « radotages », ses « idées fixes », ses « préjugés », sa « jalousie », ses « expériences », ses « souvenirs », ses passions sexuelles, etc.
Le mental est le pire ennemi de l’amour. Dans les pays super-civilisés, l’amour n’existe plus, parce que le mental des gens est pris dans la manufacture, le compte en banque, la gazoline et les produits de consommation.
Il y a une foule de bouteilles qui captent le mental, et le mental de chaque personne est fort bien embouteillé.
Certains ont le mental embouteillé dans « l’abominable communisme », d’autres ont le leur embouteillé dans « l’inhumain capitalisme ».
Il y a ceux qui ont le mental embouteillé dans la jalousie, dans la haine, dans le désir d’être riche, dans le statut social, dans le pessimisme, dans l’attachement à des personnes déterminées, dans l’attachement à leurs propres souffrances, dans leurs problèmes familiaux, etc.
Les gens adorent embouteiller le mental. Rares sont ceux en vérité, qui prennent la résolution de faire voler la bouteille en morceaux.
Il nous faut libérer le mental, mais l’esclavage plaît aux gens. Il est très rare de trouver quelqu’un, dans la vie, qui n’ait pas le mental bien embouteillé.
Les maîtres doivent enseigner toutes ces choses à leurs élèves. Ils doivent enseigner aux nouvelles générations à étudier leur propre mental, à l’observer, à le comprendre, car c’est ainsi seulement, par le moyen de la compréhension profonde, que nous pourrons éviter que le mental se cristallise, se fossilise, se congèle, s’embouteille.
La seule chose qui puisse transformer le monde c’est ce que l’on appelle l’amour, mais le mental détruit l’amour.
Il nous faut étudier notre propre mental, l’observer, l’investiguer en profondeur et le comprendre vraiment. C’est seulement ainsi, seulement en nous rendant maîtres de nous-mêmes, de notre propre mental, que nous tuerons le tueur de l’amour et que nous serons véritablement heureux.
Ceux qui vivent en rêvassant, en se faisant de belles illusions sur l’amour, ceux qui vivent en projetant toutes sortes de choses sur l’amour, ceux qui veulent que l’amour opère selon leurs envies et répulsions, projections et fantaisies, normes et préjugés, souvenirs, expériences et désirs, ne pourront jamais savoir ce qu’est réellement l’amour, ils se sont en fait convertis en ennemis de l’amour.
Il est nécessaire de comprendre de façon intégrale ce que sont les processus du mental qui permettent d’accumuler des expériences.
Le maître ou la maîtresse d’école grondent souvent de façon juste mais parfois stupidement et sans motif véritable, sans comprendre que toute réprimande injuste reste déposée dans le mental des étudiants ; le résultat d’une telle conduite erronée est très souvent la perte de l’amour pour le professeur.
Le mental détruit l’amour et c’est quelque chose que les maîtres des écoles, collèges et universités ne doivent jamais oublier.
Il est nécessaire de comprendre à fond tous ces processus mentaux qui mettent fin à la beauté de l’amour.
Il ne suffit pas d’être père ou mère de famille, il faut également savoir aimer. Les pères et mères de famille croient qu’ils aiment leurs enfants pour la bonne raison qu’ils les ont, qu’ils les possèdent, que ces enfants sont à eux, comme celui qui a une bicyclette, une automobile ou une maison.
Le sens de possession, de dépendance, est très souvent confondu avec l’amour, mais cela ne pourra jamais être de l’amour.
Les maîtres et maîtresses de notre deuxième foyer qu’est l’école, croient qu’ils aiment leurs élèves simplement parce que ces élèves leur appartiennent en tant que tels, qu’ils possèdent ces élèves, mais ce n’est pas de l’amour. Le sens de possession ou de dépendance n’est pas l’amour.
Le mental détruit l’amour et ce n’est qu’en comprenant les fonctionnements erronés du mental, notre façon absurde de penser, nos mauvaises habitudes, notre comportement automatique, mécanique, notre manière faussée de voir les choses, que nous pourrons parvenir à éprouver, à vivre, à expérimenter vraiment ce qui n’appartient pas au temps, ce que l’on nomme l’amour.
Ceux qui veulent que l’amour devienne une pièce, un rouage de leur propre machine routinière, ceux qui veulent que l’amour passe par les rails équivoques de leurs propres préjugés, appétits, craintes, expériences de la vie, manière égoïste de voir les choses, façon erronée de penser, etc., se coupent en fait de l’amour, car jamais l’amour ne se laissera soumettre.
Ceux qui veulent que l’amour fonctionne comme Je le veux, comme Je le désire, comme Je pense qu’il le devrait, perdent l’amour, car Cupidon, le Dieu de l’Amour, ne sera jamais disposé à se laisser asservir par le Je.
Il faut en finir avec le Je, le Moi, le Moi-même, le Soi-même, pour ne pas perdre l’enfant de l’amour.
Le Moi est un ramassis de souvenirs, d’appétits, de craintes, de haines, de passions, d’expériences, d’envies, d’égoïsme, de convoitises, de luxure, etc.
C’est seulement en comprenant chaque défaut séparément, seulement en l’étudiant, en l’observant directement non seulement dans la région intellectuelle mais aussi dans tous les niveaux subconscients du mental, que chaque défaut disparaîtra lentement, que nous mourrons d’instant en instant. C’est ainsi seulement que nous obtiendrons la désintégration du Moi.
Ceux qui veulent embouteiller l’amour dans l’horrible bouteille du Moi perdent l’amour, se séparent de lui, car jamais l’amour ne pourra être embouteillé.
Malheureusement, les gens veulent que l’amour se comporte selon leurs propres habitudes, désirs, manières coutumières d’agir et de penser, les gens veulent que l’amour se soumette au Moi et c’est tout à fait impossible car l’amour n’obéit pas au Moi.
Les couples d’amoureux ou, pour mieux dire, de passionnés, supposent que l’amour doit passer servilement par les rails de leurs propres désirs, concupiscences, erreurs, etc., et ils ont en ceci complètement tort.
« Parlons de nous deux ! » disent les amoureux ou passionnés sexuellement (c’est le plus grand nombre dans ce monde), puis viennent les conversations, les projets, les désirs et les soupirs. Chacun dit quelque chose, expose ses projets, ses ardentes aspirations, sa manière de voir les choses de la vie, et chacun veut que l’amour se meuve comme une locomotive sur les rails d’acier tracés par le mental.
Comme ils sont dans l’erreur, ces amoureux ou passionnés. Qu’ils sont loin de la réalité !
L’amour n’obéit pas au Moi et lorsque les conjoints essaient de lui passer une chaîne au cou et de le soumettre, il s’enfuit en laissant le couple dans le malheur.
Le mental a le mauvais goût de comparer. L’homme compare une jeune femme avec une autre. La femme compare un homme avec un autre. Le maître compare un élève à un autre comme si tous ses élèves ne méritaient pas la même estime. Réellement, toute comparaison est abominable.
Celui qui contemple un beau coucher de soleil et le compare à un autre n’est vraiment pas capable de comprendre la beauté du crépuscule qu’il a devant les yeux.
Celui qui contemple une belle montagne et la compare à une autre qu’il a vue hier ne comprend pas réellement la beauté de la montagne qu’il a devant lui.
Là où il y a comparaison, l’amour véritable n’existe pas. Le père et la mère qui aiment vraiment leurs enfants, ne les comparent jamais avec personne, ils les aiment et c’est tout.
L’époux qui aime réellement son épouse ne commettra jamais l’erreur de la comparer avec aucune autre femme, il l’aime et c’est tout.
Le professeur qui aime ses élèves ne fera jamais entre eux de discrimination, il ne les compare pas entre eux, il les aime et c’est tout.
Le mental divisé par les comparaisons, le mental esclave du dualisme détruit l’amour.
Le mental divisé par la bataille des opposés n’est pas capable de comprendre le nouveau, il se pétrifie, il se congèle.
Le mental a beaucoup de profondeurs, de régions, de domaines subconscients, de recoins, mais la chose la meilleure est l’Essence, la Conscience, et elle se trouve au centre.
Lorsque le dualisme est anéanti, lorsque le mental devient entier, serein, tranquille, profond, lorsqu’il ne compare plus, alors s’éveille l’Essence, la Conscience, et cela doit être le véritable objectif de l’Éducation Fondamentale.
Nous devons distinguer objectif de subjectif. La conscience éveillée est objective ; la conscience endormie, le subconscient est subjectif.
Seule la conscience objective peut jouir de la connaissance objective.
L’information intellectuelle que reçoivent actuellement les étudiants de toutes les écoles, institutions collégiales et universitaires, est subjective à cent pour cent.
La connaissance objective ne peut être acquise sans conscience objective.
Les étudiants doivent parvenir d’abord à l’auto-conscience et ensuite à la conscience objective.
Seul le chemin de l’amour nous permet d’atteindre la conscience objective et la connaissance objective.
Il est nécessaire de comprendre le problème complexe du mental si en vérité nous voulons parcourir le chemin de l’amour.
Ce chapitre est extrait de Fondamentaux de l’Éducation Gnostique (1970) de Samael Aun Weor.