Écrit par : Samael Aun Weor Catégorie : Fondamentaux de l’Éducation Gnostique
Le Bien et le Mal n’existent pas. Une chose est bonne quand elle nous convient, et mauvaise quand elle ne nous convient pas. Le Bien et le Mal, c’est une question de convenances égoïstes et de caprices du mental.
L’homme qui a inventé les termes fatidiques Bien et Mal était un atlante du nom de Makari Kronvernkzyon, membre distingué de la Société Scientifique Akaldan qui était implantée dans le continent atlante submergé.
Jamais le vieux sage n’avait soupçonné l’ampleur du dommage qu’il allait causer à l’humanité par l’invention de ces deux misérables petits mots.
Les savants atlantes ont étudié profondément toutes les forces évolutives, involutives et neutres de la nature, mais ce vieux savant eut l’idée de définir les deux premières avec les termes Bien et Mal. Les forces de type évolutif, il les appela bonnes, et les forces de type involutif, il les baptisa du terme de mauvaises. Les forces neutres, il ne leur donna aucun nom.
Ces forces agissent en l’homme et dans la nature, la force neutre étant le point d’appui et d’équilibre.
De nombreux siècles après la submersion de l’Atlantide, avec sa fameuse capitale Poséidonis dont nous a parlé Platon dans sa République, il y eut, dans la civilisation orientale Tyklyamiskayana, un prêtre très vieux qui a commis la faute extrêmement grave d’abuser des termes Bien et Mal en les utilisant stupidement pour fonder sur eux une morale. Ce prêtre s’appelait Armanatoora.
À travers les innombrables siècles qui se sont succédé tout au long de l’histoire, ces deux petits mots vicièrent l’humanité qui en fit le fondement de tous ses codes moraux. Ces deux mots imprègnent aujourd’hui toute notre vie quotidienne, et nos plus menus agissements en dépendent.
Il y a actuellement beaucoup de réformateurs qui veulent opérer une restauration morale mais, pour leur malheur et pour celui de ce monde affligé, ils ont le mental embouteillé dans le Bien et le Mal.
Toute morale est fondée sur les misérables mots Bien et Mal, et c’est pour cela que tout réformateur moral est, en fait, un réactionnaire.
Les termes Bien et Mal sont toujours utilisés soit pour justifier, soit pour condamner nos propres erreurs.
Celui qui justifie ou condamne ne comprend pas. Comprendre le développement des forces évolutives, c’est faire preuve d’intelligence, mais ce n’est pas intelligent de les justifier en les qualifiant de bonnes. Comprendre le processus des forces involutives est une manifestation d’intelligence, mais c’est vraiment stupide de les condamner en les qualifiant de mauvaises.
Toute force centrifuge peut être convertie en force centripète. Toute force involutive peut se transformer en évolutive.
À l’intérieur des infinis processus de l’Énergie en état évolutif existent d’infinis processus d’énergie en état involutif.
À l’intérieur de chaque être humain se trouvent divers types d’énergie qui évoluent et involuent et se transforment sans cesse.
Justifier un certain type d’énergie et en condamner un autre, ce n’est pas comprendre ; or, la chose vitale, c’est de comprendre.
Le fait concret de l’embouteillement mental a rendu très rare l’expérience de la Vérité, parmi l’humanité. Les gens sont embouteillés dans le jeu des opposés Bien et Mal.
La psychologie révolutionnaire du mouvement gnostique est basée sur l’étude des différents types d’énergie qui opèrent à l’intérieur de l’organisme humain et dans la nature.
Le mouvement gnostique a une éthique révolutionnaire qui n’a rien à voir avec la morale des réactionnaires ni non plus avec les termes conservateurs et désuets de Bien et Mal.
Dans le laboratoire psychophysiologique de l’organisme humain existent des forces évolutives, involutives et neutres qui doivent être étudiées et comprises en profondeur.
Le terme Bien empêche la compréhension des énergies évolutives, à cause de la justification que ce terme comporte.
Le terme Mal entrave la compréhension des forces involutives, à cause de la condamnation implicite.
Justifier ou condamner ne signifie pas comprendre. Celui qui veut en finir avec ses défauts, ne doit pas les justifier ni les condamner. Il est urgent de comprendre nos erreurs.
Comprendre la colère dans tous les niveaux du mental est fondamental pour que naissent en nous la sérénité et la douceur.
Comprendre les nuances infinies de la convoitise est indispensable afin que naissent en nous la philanthropie et l’altruisme.
Comprendre la luxure dans tous les niveaux du mental est une condition indispensable pour que naisse en nous la véritable chasteté.
Comprendre l’envie dans toutes les régions du mental est essentiel pour que naisse en nous le sens de la coopération et le bonheur devant le bien-être et le progrès d’autrui.
Comprendre l’orgueil dans tous ses degrés et toutes ses nuances est primordial afin que naisse en nous de façon naturelle et spontanée la fleur précieuse de l’humilité.
Comprendre ce qu’est cet élément d’inertie appelé la paresse, non seulement dans ses formes grossières mais aussi dans ses aspects les plus subtils, est indispensable pour que naisse en nous le sens de l’activité.
Comprendre les diverses formes de la gourmandise et de la gloutonnerie équivaut à détruire les vices du centre instinctif tels que le goût des banquets, de l’ivrognerie, des parties de chasse, du carnivorisme, la peur de la mort, le désir de perpétuer le Moi, la crainte de l’annihilation etc.
Les maîtres des écoles, collèges et universités recommandent à leurs élèves de devenir meilleurs comme si le Moi pouvait devenir meilleur, ils leur conseillent d’acquérir certaines vertus précises comme si le Moi pouvait obtenir des vertus.
Il est indispensable de comprendre que le Moi ne s’améliore jamais, qu’il ne sera jamais plus parfait et que celui qui convoite des vertus renforce le Moi.
La perfection totale ne naît en nous qu’avec la dissolution du Moi. Les vertus naissent en nous de façon naturelle et spontanée lorsque nous comprenons nos défauts psychologiques non seulement au niveau intellectuel mais aussi sur tous les plans subconscients et inconscients du mental.
Vouloir devenir meilleur, c’est stupide ; désirer la sainteté, c’est de l’envie ; convoiter des vertus signifie fortifier le Moi avec le poison de la convoitise.
Il nous faut réaliser la mort totale du Moi, non seulement au niveau intellectuel mais aussi dans tous les recoins, toutes les régions, les étendues, les corridors du mental. Lorsque nous sommes morts de façon absolue, il ne reste en nous que Cela qui est parfait, Cela qui est saturé de vertus, Cela qui est l’Essence de notre Être Intime, Cela qui ne relève pas du temps.
C’est seulement par la compréhension profonde de tous les infinis processus des forces évolutives qui se développent au-dedans de nous-mêmes ici et maintenant, seulement par la compréhension intégrale des différents aspects des forces involutives qui agissent à l’intérieur de nous-mêmes instant après instant, que nous pouvons dissoudre le Moi.
Les termes Bien et Mal sont employés pour justifier et condamner mais jamais pour comprendre.
Chaque défaut a beaucoup de nuances, de soubassements, de profondeurs, de tréfonds. Comprendre un défaut au niveau intellectuel ne signifie pas qu’on l’a compris dans les divers terrains subconscients, infraconscients et inconscients du mental.
N’importe quel défaut peut disparaître du niveau intellectuel et continuer dans les autres régions du mental.
La colère se déguise avec la toge du juge. Beaucoup de gens convoitent de ne pas être convoiteurs ; il y a ceux qui ne convoitent pas de l’argent mais des pouvoirs psychiques, des vertus, de l’amour, du bonheur, ici ou après la mort.
Beaucoup d’hommes et de femmes sont émus et fascinés devant les personnes du sexe opposé parce que, selon leur dire ils aiment la beauté : leur propre subconscient les trahit, la luxure prend le déguisement du sens esthétique.
Beaucoup d’envieux envient les saints et font des pénitences et se flagellent car ils désirent parvenir aussi à la sainteté.
Beaucoup d’envieux envient ceux qui se sacrifient pour l’humanité et voulant alors être grands eux aussi, ils tournent en dérision ceux qu’ils envient et crachent contre eux leur bave diffamatoire.
Il y a ceux qui se sentent orgueilleux de leur position, de leur fortune, de leur renommée et leur prestige, et il y a ceux qui sont orgueilleux de leur humble condition.
Diogène tirai de l’orgueil du tonneau dans lequel il dormait et lorsqu’il arriva à la maison de Socrate, il le salua en disant : « Je foule aux pieds ton orgueil Socrate, je marche sur ton orgueil. » Socrate répondit : « Oui, Diogène, avec ton orgueil tu foules aux pieds mon orgueil. »
Les femmes vaniteuses se frisent les cheveux, se vêtent et se parent du mieux qu’elles le peuvent pour exciter l’envie des autres femmes, mais la vanité se déguise aussi avec la tunique de l’humilité.
La tradition raconte que le philosophe grec Aristippe, voulant montrer à tout le monde sa sagesse et son humilité, avait revêtu une vieille tunique pleine de trous ; ainsi accoutré, et serrant dans la main droite le bâton de la Philosophie, il s’en fut par les rues d’Athènes. Quand il le vit s’approcher, Socrate s’exclama : « Aristippe, on voit ta vanité à travers les trous de ton vêtement. »
Nombreux sont ceux qui se trouvent dans la misère à cause de la paresse, mais il existe des gens qui travaillent énormément pour gagner leur vie et cependant se sentent paresseux lorsqu’il s’agit de s’étudier et se connaître eux-mêmes pour dissoudre le Moi.
Nombreux ceux qui ont abandonné la gourmandise et la gloutonnerie mais qui, malheureusement, se saoulent et vont à la chasse.
Chaque défaut a une multitude de facettes et se développe de façon graduée depuis l’échelon le plus bas de l’échelle psychologique jusqu’à l’échelon le plus élevé.
Au milieu du rythme délicieux d’un vers poétique, se cache aussi le crime.
Le crime prend aussi le visage du saint, du martyr, du chaste, de l’apôtre, etc.
Le Bien et le Mal n’existent pas, ces termes ne servent qu’à chercher des échappatoires, des excuses, pour éluder l’étude profonde et détaillée de nos propres défauts.
Ce chapitre est extrait de Fondamentaux de l’Éducation Gnostique (1970) de Samael Aun Weor.