Écrit par : Samael Aun Weor Catégorie : Fondamentaux de l’Éducation Gnostique
Les étudiants doivent, dès les bancs de l’école, comprendre de façon intégrale ce que l’on appelle l’Amour.
La peur et la dépendance sont souvent confondues avec l’amour mais ne sont pas l’amour.
Les élèves dépendent de leurs parents et maîtres et il est clair qu’ils les respectent et les craignent à la fois.
Les enfants, les jeunes gens et les jeunes filles dépendent de leurs parents en ce qui concerne le vêtement, la nourriture, l’argent, le gîte, et naturellement ils se sentent protégés, ils savent qu’ils dépendent de leurs parents et c’est pour cela qu’ils les respectent et même les craignent, mais ce n’est pas de l’amour.
Comme preuve de ce que nous venons de dire, nous pouvons tous constater que n’importe quel enfant ou adolescent a plus confiance en ses petits amis de l’école qu’en ses propres parents.
Réellement, les jeunes parlent avec leurs compagnons ou compagnes de choses intimes dont ils ne parleraient jamais de la vie avec leurs parents eux-mêmes.
Cela nous démontre qu’il n’y a pas de confiance véritable entre enfants et parents, qu’il n’y a pas de véritable amour.
Il devient indispensable de comprendre qu’il existe une différence radicale entre l’amour et ce que sont le respect, la crainte, la dépendance, la peur.
Il est urgent de savoir respecter nos parents et maîtres, mais ne confondons pas le respect avec l’amour.
Le respect et l’amour doivent être étroitement unis, mais nous ne devons pas confondre l’un avec l’autre.
Les parents ont peur pour leurs enfants, ils désirent pour eux ce qu’il y a de mieux, une bonne profession, un bon mariage, la protection, etc., et ils confondent cette crainte avec le véritable amour.
Il est rendu nécessaire de comprendre que sans amour véritable, il est impossible aux parents et aux maîtres de guider les nouvelles générations d’une manière sage, bien qu’ils aient les meilleures intentions.
Le chemin qui conduit à l’abîme est pavé de bonnes intentions.
Voyons le cas mondialement connu des « Rebelles sans cause ». C’est une épidémie mentale qui s’est propagée à travers le monde entier. Une foule de jeunes « très bien », très aimés, dit-on, de leurs parents, très choyés, très affectionnés, assaillent des passants sans défense, frappent et violent des femmes, volent, lancent des pierres, se promènent en bandes, faisant partout du dommage, manquent de respect aux maîtres et aux parents, etc.
Les « Rebelles sans cause » sont le produit du manque de véritable amour.
Là où existe un véritable amour, il n’y a pas de « Rebelles sans cause ».
Si les parents aimaient vraiment leurs enfants, ils sauraient les orienter intelligemment et alors il n’y aurait pas de « Rebelles sans cause ».
Les « Rebelles sans cause » sont le produit d’une mauvaise orientation.
Les parents n’ont pas assez d’amour pour se consacrer vraiment à orienter sagement leurs enfants.
Les parents modernes ne pensent qu’à l’argent et à en donner toujours plus à l’enfant, et à l’automobile dernier modèle, et aux vêtements dernier cri, etc., mais ils n’aiment pas vraiment, ils ne savent pas aimer et c’est pour cela qu’il y a les « Rebelles sans cause ».
La superficialité de cette époque est due au manque d’amour véritable.
La vie moderne ressemble à une flaque sans profondeur.
Dans le lac profond de la vie beaucoup de créatures peuvent vivre, mais la petite flaque au bord du chemin est dite asséchée par les ardents rayons du soleil et alors la seule chose qui reste c’est la boue, la pourriture, la laideur.
Nous ne pourrons pas comprendre la beauté de la vie dans toute sa splendeur si nous n’apprenons pas à aimer.
Les gens confondent le respect et la crainte avec ce que l’on nomme l’amour.
Nous respectons nos supérieurs et les craignons et nous croyons alors que nous les aimons.
Les enfants craignent leurs parents et maîtres, et les respectent, et ils croient ainsi qu’ils les aiment.
L’enfant a peur du fouet, de la férule, des mauvaises notes, des gronderies à la maison ou à l’école, et il pense alors qu’il aime ses parents et ses maîtres mais en réalité il les craint seulement.
Nous dépendons de notre emploi, du patron, nous redoutons la misère, nous avons peur de rester sans travail et dès lors nous croyons aimer notre patron, et nous veillons même à ses intérêts, nous prenons soin de ce qui lui appartient, mais ce n’est pas de l’amour, c’est de la crainte.
Beaucoup de gens ont peur de penser par eux-mêmes aux mystères de la vie et de la mort, peur de s’enquérir, d’investiguer, de comprendre, d’étudier, et alors ils s’exclament : « J’aime Dieu, et cela suffit ! »
Ils croient qu’ils aiment Dieu, mais en réalité ils n’aiment pas, ils craignent.
En temps de guerre, l’épouse sent qu’elle adore plus que jamais son mari, et elle espère avec une anxiété infinie son retour à la maison, mais en réalité elle ne l’aime pas, elle craint seulement de rester sans mari, sans protection, etc.
L’esclavage psychologique, la dépendance, le fait de dépendre de quelqu’un, n’est pas de l’amour. C’est uniquement de la crainte, sans plus.
L’enfant, au cours de ses études, dépend du maître et il est clair qu’il craint l’expulsion, les mauvaises notes, les réprimandes, et très souvent il croit aimer son professeur, mais en vérité il le craint.
Lorsque l’épouse est sur le point d’accoucher, ou en danger de mort à cause de quelque maladie, l’époux croit qu’il l’aime beaucoup plus, mais en réalité, ce qui se produit c’est qu’il craint de la perdre, il dépend d’elle pour nombre de choses comme la nourriture, le sexe, le lavage de ses vêtements, les caresses, et il a peur de la perdre. Cela n’est pas de l’amour.
Tout le monde affirme qu’il adore tout le monde, mais il n’y a rien de tel. Il est très rare de rencontrer dans la vie quelqu’un qui sache vraiment aimer.
Si les parents aimaient vraiment leurs enfants, si les enfants aimaient vraiment leurs parents, si les maîtres aimaient véritablement leurs élèves, il ne pourrait pas y avoir de guerres. Les guerres seraient totalement impossibles.
Ce qui arrive, c’est que les gens n’ont pas compris ce qu’est l’amour, et ils confondent la crainte, l’esclavage psychologique et la passion avec ce que l’on appelle l’Amour.
Les gens ne savent pas aimer, si les gens savaient aimer, la vie serait par le fait même un paradis.
Les amoureux croient qu’ils aiment, beaucoup le croient dur comme fer, mais ils ne sont que passionnés : une fois la passion satisfaite, le château de cartes s’écroule par terre.
La passion souvent trompe le mental et le cœur. N’importe quel passionné se croit amoureux.
Il est très rare de trouver dans la vie un couple vraiment amoureux. Les couples de passionnés abondent mais il est extrêmement difficile de rencontrer un couple d’amoureux.
Tous les artistes chantent l’amour mais ils ne savent pas ce qu’est l’amour, ils confondent la passion avec l’amour.
S’il y a une chose difficile dans cette vie, c’est justement de ne pas confondre la passion avec l’amour.
La passion, c’est le poison le plus délicieux et le plus subtil que l’on puisse concevoir, elle finit toujours par triompher au prix du sang.
La passion est sexuelle à cent pour cent, la passion est bestiale mais parfois aussi très raffinée et très subtile. Elle est toujours confondue avec l’amour.
Les maîtres doivent enseigner à leurs élèves, aux jeunes gens et aux jeunes filles, à différencier l’amour et la passion. C’est ainsi seulement qu’ils éviteront plus tard, dans leur vie, nombre de tragédies.
Les professeurs sont dans l’obligation de former la responsabilité de leurs élèves et ainsi doivent-ils les préparer en conséquence afin qu’ils ne se convertissent pas en tragédiens de la vie.
Il est nécessaire de comprendre ce qu’est l’amour, et qu’il n’a rien à voir avec la jalousie, la passion, la violence, la crainte, les attachements, la dépendance psychologique, etc. L’amour ne doit pas être mêlé avec cela.
L’Amour n’existe malheureusement pas chez les êtres humains, mais ce n’est pas non plus quelque chose que l’on peut acquérir, acheter, cultiver comme une fleur de serre.
L’amour doit naître en nous et il ne naît que lorsque nous avons compris à fond ce qu’est la haine que nous portons à l’intérieur, ce qu’est la peur, la passion sexuelle, la crainte, l’esclavage psychologique, la dépendance, etc.
Nous devons comprendre ce que sont ces défauts psychologiques, nous devons comprendre comment ils fonctionnent, comment ils procèdent en nous non seulement au niveau intellectuel de la vie, mais aussi dans les autres niveaux cachés et inconnus du subconscient.
Il est devenu nécessaire d’extraire des divers replis du mental tous ces défauts. Ainsi seulement naît en nous, de manière spontanée et pure, ce que l’on nomme l’amour.
Il est impossible de transformer le monde sans la flamme de l’amour. Seul l’amour peut vraiment transformer le monde.
Ce chapitre est extrait de Fondamentaux de l’Éducation Gnostique (1970) de Samael Aun Weor.