Écrit par : Samael Aun Weor   Catégorie : Fondamentaux de l’Éducation Gnostique

Un homme est né, a vécu soixante-quinze ans et est mort. Mais où donc se trouvait-il avant sa naissance et où sera-t-il après sa mort ? La science officielle ne sait rien sur tout cela. Cette formulation générale résume toutes les questions sur la vie et la mort.

De façon axiomatique nous pouvons affirmer : « L’homme meurt parce que son temps est terminé, il n’existe aucun lendemain pour la personnalité du mort. »

Chaque jour est une onde du temps, chaque mois est aussi une onde du temps, chaque année est encore une autre onde du temps, et toutes ces ondes enchaînées ensemble constituent la grande onde de la vie.

Le temps est circulaire et la vie de la personnalité humaine est une courbe fermée.

La vie de la personnalité humaine se développe en son temps, naît en son temps et meurt en son temps, elle appartient au temps et ne peut exister en dehors de lui.

Cette question du temps est un problème qui a été étudié par plusieurs savants. Il n’y a plus de doute que le temps soit la quatrième dimension.

La géométrie d’Euclide n’est applicable qu’au monde tridimensionnel, mais le monde a sept dimensions et la quatrième c’est le temps.

Le mental humain conçoit l’Éternité comme la prolongation du temps en ligne droite, mais rien ne peut être plus erroné que ce concept, car l’Éternité c’est la cinquième dimension.

Chaque moment, chaque instant de l’existence se produit dans le temps et se répète éternellement.

La mort et la vie sont deux extrêmes qui se touchent. Une vie s’achève pour l’homme qui meurt mais une autre commence. Un temps se termine et un autre commence, la mort se trouve étroitement reliée à l’éternel retour.

Ceci veut dire que nous devons retourner, revenir dans ce monde après que nous sommes morts pour répéter le même drame de l’existence, mais si la personnalité humaine périt au moment de la mort, qui ou qu’est-ce qui retourne ?

Il est nécessaire de préciser une fois pour toutes que le Moi est ce qui continue après la mort, le Moi est ce qui retourne, le Moi est ce qui revient dans cette vallée de larmes.

Il est nécessaire que nos lecteurs ne confondent pas la Loi du Retour avec la théorie de la Réincarnation enseignée par la Théosophie moderne.

Cette théorie de la Réincarnation a son origine dans le culte de Krishna qui est une religion hindoue de type védique, malheureusement retouchée et adultérée par les réformateurs.

Dans le culte authentique original de Krishna, seuls les Héros, les Guides, ceux qui possèdent déjà une individualité sacrée, ont la possibilité de se réincarner.

Le Moi pluralisé retourne, revient, mais ce n’est pas une réincarnation. Les masses, les foules retournent, mais il ne s’agit pas d’une réincarnation.

L’idée du retour des choses et des phénomènes, l’idée de la répétition éternelle est très ancienne, et nous pouvons la retrouver dans la Sagesse Pythagoricienne et dans l’antique cosmogonie hindoue.

L’éternel retour des jours et des nuits de Brahma, la répétition incessante des Kalpas, etc., sont invariablement et intimement associés à la Sagesse pythagoricienne et à la Loi de la Récurrence éternelle ou Loi de l’Éternel Retour.

Gautama, le Bouddha, a enseigné très sagement la Doctrine de l’Éternel Retour et de la Roue des existences successives, mais sa doctrine a été très adultérée par ses suiveurs.

Tout retour implique, dès lors, la fabrication d’une nouvelle personnalité humaine ; celle-ci se forme durant les sept premières années de l’enfance.

L’ambiance familiale, la vie dans la rue et à l’école, confèrent à la personnalité humaine sa teinte particulière caractéristique.

L’exemple des adultes est déterminant pour la personnalité infantile.

L’enfant apprend plus par l’exemple que par les préceptes. La façon de vivre erronée, l’exemple absurde, le comportement dégénéré des adultes, confèrent à la personnalité de l’enfant cette teinte particulière sceptique et perverse de l’époque où nous vivons.

En ces temps modernes, l’adultère est devenu plus commun que les pommes de terre ou les oignons et il va de soi que cette situation engendre des scènes dantesques dans les foyers.

Nombreux sont les enfants qui, de nos jours, doivent souffrir, plein de ressentiments, les coups de bâton ou de cravache du mauvais père ou de la marâtre. Il est clair que de cette façon la personnalité de l’enfant se développe dans un cadre de douleur, de rancœur et de haine.

Il y a un dicton populaire qui dit : « Le fils de l’autre sent toujours mauvais. » Naturellement, là aussi il y a des exceptions, mais on peut les compter sur les doigts de la main, et il reste même des doigts.

Les altercations entre le père et la mère pour une question de jalousie, les pleurs et les lamentations de la mère affligée ou du mari accablé, ruiné et désespéré, laissent dans la personnalité de l’enfant une marque indélébile de douleur profonde et de mélancolie qui n’est jamais oubliée durant toute la vie.

Dans les maisons élégantes, les dames orgueilleuses maltraitent leur bonne quand celle-ci va au salon de beauté ou se maquille le visage. L’orgueil de ces dames se sent mortellement blessé.

L’enfant qui voit toutes ces scènes infâmes se sent meurtri au plus profond de lui-même, qu’il se mette du côté de sa mère arrogante et orgueilleuse ou qu’il prenne parti pour la malheureuse bonne vaniteuse et humiliée : le résultat est habituellement catastrophique pour la personnalité infantile.

Depuis l’invention de la télévision, on a perdu l’unité de la famille. Avant, l’homme arrivait du travail et était reçu avec beaucoup de joie par sa femme. Aujourd’hui la femme ne va pas recevoir son mari à la porte parce qu’elle est occupée à regarder la télévision.

Dans les foyers modernes, le père, la mère, les garçons et les filles semblent des automates inconscients hypnotisés devant l’écran de télévision.

Maintenant, le mari ne peut plus commenter avec sa femme les problèmes du jour, parler de son travail, etc., car celle-ci a l’air d’une somnambule en train de regarder le vieux film, les scènes dantesques d’une émission de gangsters à la Al Capone, la dernière danse de la nouvelle vague, le téléroman, etc.

Les enfants élevés dans ce nouveau genre de foyer ultramoderne ne pensent qu’aux pistolets, canons, mitrailleuses, jouets pour imiter et revivre à leur façon toutes les violentes scènes de crime qu’ils voient sur l’écran de télévision.

Dommage que cette merveilleuse invention qu’est la télévision soit utilisée de façon destructive. Si l’humanité utilisait cette invention de façon dignifiante, soit pour étudier les sciences naturelles, soit pour enseigner le véritable Art Royal de la Mère Nature, soit pour donner aux gens de sublimes enseignements, cette invention serait alors une bénédiction pour l’humanité, elle pourrait être employée de manière intelligente pour cultiver la personnalité humaine.

Il est en toute clarté absurde de nourrir la personnalité infantile avec de la musique arythmique, inharmonique, vulgaire. Il est stupide de nourrir la personnalité des enfants avec des histoires de voleurs et de policiers, des scènes de vice et de prostitution, des films basés sur l’adultère, avec de la pornographie, etc.

Le résultat d’une telle façon de procéder, nous pouvons le constater dans les Rebelles sans cause, les assassins précoces.

C’est lamentable de voir les mères fouetter leurs enfants, leur donner des coups de bâton, les insulter avec des mots grossiers et cruels. Le résultat d’une telle conduite c’est le ressentiment, la haine, la perte de l’amour, etc.

Dans la pratique nous avons pu nous rendre compte que les enfants élevés au milieu des cris, des coups de bâton et de fouet, se convertissent en personnes vulgaires, rustaudes et dépourvues de tout sens de respect et vénération.

Il est urgent de comprendre la nécessité d’établir un véritable équilibre à l’intérieur des foyers.

Il est indispensable de savoir que la douceur et la sévérité doivent s’équilibrer mutuellement sur les deux plateaux de la balance de la justice.

Le Père représente la sévérité, la Mère représente la douceur ; le Père symbolise la Sagesse, la Mère personnifie l’Amour.

Sagesse et Amour, sévérité et douceur s’équilibrent mutuellement sur les deux plateaux de la balance cosmique.

Le père et la mère doivent s’équilibrer mutuellement pour le bien du foyer.

Il est urgent, il est indispensable que tous les pères et mères comprennent la nécessité de semer dans le mental de leurs enfants les valeurs éternelles de l’Esprit.

C’est dommage que les enfants modernes ne possèdent plus le sens de la vénération ; c’est à cause des histoires de cow-boys, de bandits et de policiers, à cause de la télévision, du cinéma, etc., qui ont perverti le mental des enfants.

La Psychologie Révolutionnaire du Mouvement gnostique fait une distinction claire, précise et radicale, entre l’Ego et l’Essence.

Durant les trois ou quatre premières années de la vie, seule se manifeste chez l’enfant la beauté de l’Essence, l’enfant est alors tendre, doux, beau dans tous ses aspects psychologiques.

Lorsque l’Ego commence à contrôler la tendre personnalité de l’enfant, toute cette beauté de l’Essence disparaît peu à peu et dès lors affleurent à sa place les défauts psychologiques propres à tout être humain.

De même que nous devons faire une distinction entre l’Ego et l’Essence, de même est-il nécessaire de distinguer la personnalité de l’Essence.

L’être humain naît avec l’Essence mais ne naît pas avec la personnalité, il faut créer cette dernière.

La personnalité et l’Essence doivent se développer de façon harmonieuse et équilibrée.

Dans la pratique nous avons pu constater que lorsque la personnalité se développe exagérément aux dépens de l’Essence, le résultat c’est la fripouille.

L’observation et l’expérience échelonnées sur de nombreuses années nous ont permis de comprendre que lorsque l’Essence se développe sans prêter la moindre attention à la culture harmonieuse de la personnalité, le résultat c’est le mystique sans intellect, sans personnalité, noble de cœur mais inadapté, incapable.

Le développement harmonieux de la personnalité et de l’Essence donne comme résultat des hommes et des femmes géniaux.

Dans l’Essence nous avons tout ce qui nous est propre, dans la personnalité, tout ce qui nous a été prêté.

Dans l’Essence nous avons nos qualités innées, dans la personnalité nous avons l’exemple de nos ancêtres et ce que nous avons appris à la maison, à l’école ou dans la rue.

Il est indispensable que les enfants reçoivent une nourriture pour leur Essence et une nourriture pour leur personnalité.

La tendresse, l’affection illimitée, l’amour, la musique, les fleurs, la beauté, l’harmonie, servent à nourrir l’Essence.

La personnalité doit être nourrie à l’aide du bon exemple de nos ancêtres, avec les sages enseignements dispensés à l’école, à la maison, etc.

Il est nécessaire que les enfants entrent au primaire à l’âge de sept ans, après être passés par la maternelle.

Les enfants doivent apprendre leurs premières lettres par le jeu, ainsi l’étude devient-elle pour eux attrayante, agréable, joyeuse.

L’Éducation Fondamentale enseigne que l’on doit, dès la maternelle ou le jardin d’enfants, porter une attention toute spéciale à chacun des trois aspects de la personnalité humaine, c’est-à-dire la pensée, le mouvement et l’émotion ; c’est ainsi que la personnalité de l’enfant va se développer de façon harmonieuse et équilibrée.

Les parents et les maîtres ont une très grave responsabilité, celle de la création et du développement de la personnalité de l’enfant.

La qualité de la personnalité humaine dépend exclusivement du type de matériau psychologique avec lequel elle a été créée et nourrie.

Autour des termes personnalité, essence, ego, moi, il existe, chez ceux qui étudient la Psychologie, beaucoup de confusion.

Certains confondent l’Ego ou le Moi avec l’Essence.

Nombreuses sont les écoles pseudo-ésotériques ou pseudo-occultistes qui ont comme but de leurs études la vie impersonnelle.

Il est nécessaire de préciser que ce n’est pas la personnalité que nous devons dissoudre.

C’est le Moi-même, le Je, l’Ego qu’il nous faut désintégrer et réduire en poussière cosmique.

La personnalité n’est qu’un véhicule qui sert à l’action, un véhicule qu’il a été nécessaire de créer, de fabriquer.

Dans le monde, il y a des Caligula, des Attila, des Hitler, etc. N’importe quelle sorte de personnalité, si perverse qu’elle ait pu être, peut se transformer radicalement quand l’Ego ou le Moi est totalement dissous.

Cette dissolution de l’Ego, du Je, confond et dérange beaucoup de pseudo-ésotéristes. Ceux-ci sont convaincus que l’Ego est divin, ils croient que l’Ego, le Moi, c’est l’Être lui-même, la Monade Divine.

L’Ego, ou le Moi, c’est le Satan de la Bible, un ramassis de souvenirs, désirs, passions, haines, ressentiments, concupiscences, adultères, hérédité familiale, nationale, raciale, etc.

Plusieurs affirment stupidement qu’il y a en nous un Moi supérieur ou divin et un Moi inférieur.

Supérieur et inférieur, ce sont toujours deux parties d’une même chose ; le Moi supérieur et le Moi inférieur ne sont que deux parties de ce même Ego.

L’Être divin, la Monade, l’Intime, n’a rien à voir avec quelque forme de Moi que ce soit. L’Être est l’Être, et c’est tout. La raison d’être de l’Être est ce même Être.

La personnalité en soi n’est qu’un véhicule et rien de plus. À travers la personnalité, l’Ego ou l’Être peut se manifester, tout dépend de nous.

Il est urgent de dissoudre le Moi, l’Ego, afin que seule se manifeste à travers notre personnalité l’Essence psychologique de notre Être véritable.

Il est indispensable que les éducateurs comprennent pleinement la nécessité de cultiver harmonieusement les trois aspects de la personnalité humaine.

Un parfait équilibre entre la personnalité et l’Essence, un développement harmonieux de la pensée, de l’émotion et du mouvement, une éthique révolutionnaire, constituent les bases de l’Éducation Fondamentale.

Ce chapitre est extrait de Fondamentaux de l’Éducation Gnostique (1970) de Samael Aun Weor.