Écrit par : Samael Aun Weor Catégorie : Fondamentaux de l’Éducation Gnostique
La paix ne peut venir à travers le mental car elle n’appartient pas au mental. La paix est le parfum délicieux du cœur tranquille.
La paix ne dépend pas des projets officiels, de la politique internationale, de l’ONU, de l’OEA, des traités internationaux et des armées qui envahissent et combattent au nom de la paix.
Si réellement nous voulons une paix véritable, nous devons apprendre à vivre comme la sentinelle en temps de guerre, toujours alertes et vigilants, le mental prompt et souple, car la paix n’est pas une question de fantaisies romantiques ou de belles rêveries.
Si nous n’apprenons pas à vivre en état d’alerte d’instant en instant, le chemin qui conduit vers la paix devient étroit, ardu, de plus en plus difficile pour aboutir finalement à une impasse.
Il est nécessaire de comprendre, il est indispensable de savoir que la paix authentique du cœur tranquille n’est pas une maison où nous pouvons arriver et où nous attend une belle et joyeuse demoiselle. La Paix n’est pas un but à atteindre, un endroit où parvenir. Poursuivre la paix, la rechercher, faire des projets sur elle, combattre en son nom, faire une propagande à son sujet, fonder des organismes afin de travailler pour elle, est totalement absurde car la paix ne relève pas du mental, la paix est le parfum merveilleux du cœur tranquille.
La paix ne peut être achetée ni vendue et on ne peut l’obtenir par aucun système de pacification, ni par des contrôles spéciaux, ni par des méthodes politiques ou policières.
Dans certains pays, l’armée nationale passe au crible chaque morceau de territoire, détruisant des villages entiers, assassinant des gens et fusillant de prétendus bandits, tout cela déclare-t-on, au nom de la paix. Le résultat d’une telle façon de procéder est l’accroissement démesuré de la barbarie.
La violence engendre plus de violence, la haine produit encore plus de haine. On ne peut conquérir la paix. La paix ne peut être le résultat de la violence. La paix ne nous advient que lorsque nous dissolvons le Moi, lorsque nous détruisons à l’intérieur de nous-mêmes tous les facteurs psychologiques responsables des guerres.
Si nous voulons la paix, nous devons voir, étudier, contempler l’ensemble du tableau et pas seulement un petit coin.
Quand nous avons changé radicalement et de façon profonde, la paix naît en nous.
Les contrôles, les organismes pour la paix, les démarches pour apaiser les conflits, constituent des éléments isolés, des détails, des points dans l’océan de la vie, des morceaux détachés du cadre total de l’existence, et qui ne pourront jamais résoudre le problème de la paix de façon radicale, totale et définitive.
Nous devons regarder le cadre en entier, le problème du monde, c’est le problème de l’individu : si l’individu n’a pas la paix à l’intérieur de lui, la société, le monde vivra en guerre inévitablement.
Les professeurs doivent travailler pour la paix à moins qu’ils préfèrent la barbarie et la violence.
Il est urgent, indispensable, de signaler aux élèves de la nouvelle génération la route à suivre, de leur indiquer le chemin intime qui peut les conduire exactement à la paix authentique du cœur tranquille.
Les gens ne désirent pas comprendre réellement ce qu’est la véritable paix intérieure et tout ce qu’ils veulent c’est que personne ne traverse leur chemin, qu’on ne les gêne pas, qu’on ne les dérange pas, bien qu’eux-mêmes ne se privent pas de prendre à leurs risques et périls le droit de déranger, d’importuner et de remplir d’amertume la vie de leurs semblables.
Les gens n’ont jamais expérimenté la paix véritable et ils n’ont à son sujet que des opinions absurdes, des idéaux romantiques, des conceptions erronées.
Pour le voleur, la paix serait le bonheur de pouvoir voler impunément, sans que la police ne vienne croiser son chemin. Pour le contrebandier, la paix serait de pouvoir passer partout sa contrebande sans que les autorités puissent l’en empêcher. Pour les affameurs du peuple, la paix serait de vendre très cher, d’exploiter à droite et à gauche sans que les inspecteurs officiels du gouvernement ne leur interdisent. Pour les prostituées, la paix serait de jouir dans leurs lits de plaisir et d’exploiter librement tous les hommes sans que les responsables de la santé publique ou les autorités policières n’interviennent en quoi que ce soit dans leur vie.
Chacun échafaude dans son esprit trente-six mille fantaisies absurdes au sujet de la paix. Chacun prétend ériger autour de lui un mur égoïste fait d’idées fausses, de croyances, d’opinions et de conceptions extravagantes sur ce qu’est la paix.
Chacun veut la paix à sa façon, selon ses caprices, ses goûts, ses habitudes, ses mœurs erronées. Chacun veut s’enfermer lui-même à l’intérieur d’un mur protecteur, fantastique, avec l’intention de vivre sa propre paix.
Les gens luttent pour la paix, ils la désirent, ils la veulent mais ils ne savent pas ce qu’est la paix, ils en ont une fausse conception.
Les gens ne veulent qu’une chose : ne pas être dérangés et pouvoir faire leurs diableries tranquillement et à leur aise. Voilà ce qu’ils appellent la paix.
Chacun croit que ce qu’il fait est bien, peu importe ses diableries, ses machinations. Les gens trouvent des justifications même pour les pires crimes. Si l’ivrogne est triste, il boit parce qu’il est triste ; s’il est joyeux, il boit parce qu’il est joyeux. L’ivrogne justifie toujours le vice de l’alcool. Tous les gens sont comme ça, ils trouvent une justification pour n’importe quel délit, personne ne se considère pervers, tous se présument justes et honnêtes.
Il y a beaucoup de vagabonds qui supposent à tort que la paix est de pouvoir vivre sans travailler, tranquillement et sans aucun effort, dans un monde rempli de fantaisies romantiques merveilleuses.
Sur la paix existent des millions d’opinions et de conceptions équivoques. Dans ce monde douloureux où nous vivons, chacun recherche sa paix fantastique, la paix de ses opinions. Les gens veulent voir dans le monde la paix de leurs songes, leur genre particulier de paix, bien qu’à l’intérieur de lui-même chacun porte les facteurs psychologiques qui engendrent les guerres, les conflits, les problèmes de toute espèce.
En ces temps de crise mondiale, quiconque veut devenir célèbre fonde une organisation pour la paix, fait de la propagande et se convertit en paladin de la paix. Nous ne devons pas oublier que plusieurs politiciens futés ont remporté le prix Nobel de la paix bien qu’on puisse parfois leur imputer des hécatombes et qu’ils aient souvent, d’une façon ou d’une autre, ordonné d’assassiner secrètement nombre de personnes lorsqu’ils se voyaient en danger d’être éclipsés.
Mais il existe de véritables Maîtres de l’humanité, qui se sacrifient pour enseigner partout sur la terre la Doctrine de la Dissolution du Moi.
Ces Maîtres savent par leur propre expérience que c’est seulement en dissolvant le Méphistophélès que nous portons à l’intérieur que nous advient la paix du cœur.
Tant qu’à l’intérieur de chaque individu continueront d’exister la haine, la convoitise, l’envie, la jalousie, l’esprit d’acquisition, l’ambition, la colère, l’orgueil, etc., il y aura des guerres, inéluctablement.
Nous connaissons dans le monde beaucoup de gens qui pensent avoir trouvé la paix.
Lorsque nous étudions à fond ces personnes, nous pouvons nous rendre à l’évidence qu’elles sont très loin de connaître la paix, elles se sont seulement enfermées dans quelque habitude solitaire et consolatrice, ou dans une certaine croyance, mais en réalité ces personnes n’ont pas expérimenté le moins du monde ce qu’est la véritable paix du cœur tranquille. Réellement, ces pauvres gens se sont tout simplement fabriqué une paix artificielle que, dans leur ignorance, ils confondent avec l’authentique paix du cœur.
Il est absurde de chercher la paix à l’intérieur des murs fallacieux de nos préjugés, croyances, fausses conceptions, désirs, habitudes.
Tant que dans le mental continueront d’exister les facteurs psychologiques qui engendrent les dissensions, les conflits, les guerres, les problèmes, il n’y aura pas de véritable paix.
La paix authentique vient de la beauté légitime sagement comprise.
La beauté du cœur tranquille exhale le parfum délicieux de la véritable paix intérieure.
Il est urgent de comprendre la beauté de l’amitié et le parfum de la courtoisie.
Il est indispensable de comprendre la beauté du langage. Nos paroles doivent porter en elles-mêmes la substance de la sincérité. Nous ne devons jamais user de paroles arythmiques, inharmonieuses, grossières, absurdes.
Chaque parole doit être une véritable symphonie, chaque phrase doit être pleine de beauté spirituelle. Parler quand il faut se taire est aussi mal que se taire quand il faut parler. Il y a des silences criminels et il y a des paroles infâmes.
Il y a des fois où parler est un crime, et il y a des fois où se taire est aussi un crime. On doit parler quand il faut parler, et se taire quand il faut se taire.
Ne jouons pas avec la parole car une grave responsabilité est impliquée dans l’usage de la parole.
Toute parole doit être soupesée avant d’être prononcée, car chacune peut produire dans le monde beaucoup de bien mais aussi beaucoup de mal, le plus grand bienfait comme le plus grand tort.
Nous devons faire attention à nos gestes, à nos manières, à notre façon de nous vêtir et à tout ce que nous faisons. Que nos gestes, notre habillement, notre façon de nous asseoir à table, notre comportement quand nous mangeons, notre manière de nous occuper des personnes dans notre salon, au bureau, sur la rue, etc., soient toujours remplis de beauté et d’harmonie.
Il est nécessaire de comprendre la beauté de la bonté, de sentir la beauté de l’art créateur, de la bonne musique, de raffiner notre manière de penser, de sentir et d’agir.
La suprême beauté ne peut naître en nous que lorsque le Moi est mort de façon radicale, totale et définitive.
Nous serons laids, horribles et repoussants tant que le Moi psychologique sera bien vivant à l’intérieur de nous. La beauté complète sera en nous impossible tant qu’existera le Moi Pluralisé.
Si nous voulons la paix authentique, nous devons réduire le Moi en poussière cosmique. C’est ainsi seulement qu’il y aura en nous une beauté intérieure ; de cette beauté naîtra l’enchantement de l’amour et la véritable paix du cœur tranquille.
La paix créatrice amène de l’ordre à l’intérieur de nous, elle élimine la confusion et nous remplit d’un bonheur légitime.
Il nous faut savoir que le mental ne peut comprendre ce qu’est la véritable paix. Il est indispensable de bien saisir que la paix du cœur tranquille ne nous arrive pas par le moyen de l’effort, ou par le seul fait d’appartenir à quelque société ou organisation se consacrant à la propagande pour la paix.
La paix authentique nous advient de façon totalement naturelle et spontanée lorsque nous reconquérons l’innocence dans le mental et dans le cœur, lorsque nous devenons comme des enfants beaux et délicats, sensibles à tout ce qui est beau comme à tout ce qui est laid, à tout ce qui est bon comme à tout ce qui est mauvais, à tout ce qui est doux comme à tout ce qui est amer.
Il est nécessaire de reconquérir l’enfance perdue, tant dans le mental que dans le cœur.
La paix est quelque chose d’immense, d’étendu, d’infini, ce n’est pas une chose forgée par le mental, ce ne peut être le résultat d’un caprice ni le produit d’une idée quelconque. La paix est une substance atomique qui est au-delà du bien et du mal, une substance qui se trouve au-delà de toute morale, une substance qui émane des entrailles mêmes de l’Absolu.
Ce chapitre est extrait de Fondamentaux de l’Éducation Gnostique (1970) de Samael Aun Weor.