Écrit par : Samael Aun Weor Catégorie : Fondamentaux de l’Éducation Gnostique
Des millions d’étudiants de tous les pays du monde entier vont quotidiennement à l’école et à l’université de façon inconsciente, automatique, subjective, sans savoir pour quelle raison ni dans quel but.
Les étudiants sont obligés d’étudier les mathématiques, la physique, la chimie, la géographie, etc.
Le mental de ces étudiants reçoit chaque jour de l’information mais jamais, dans le cours de leur vie, ils ne s’arrêtent un moment à penser au pourquoi de cette information, à la raison d’être de cette information.
Pourquoi, dans quel but nous remplissons-nous de cette information ?
Les étudiants vivent réellement une vie mécanique et tout ce qu’ils savent, c’est qu’ils doivent recevoir de l’information intellectuelle et l’emmagasiner, pour la conserver tant bien que mal dans l’infidèle mémoire, sans plus.
Jamais il n’arrive aux étudiants de penser à ce qu’est réellement cette éducation ; ils vont à l’école, au collège ou à l’université parce que leurs parents les y envoient et c’est tout.
Arrive-t-il aux étudiants et aux professeurs de s’interroger eux-mêmes et de se demander une seule fois : pourquoi suis-je ici ? Qu’est-ce que je fais ici ? Quel est en réalité le véritable motif secret qui m’amène ici ?
Enseignants et enseignantes, étudiants et étudiantes, vivent avec la conscience endormie, agissent comme de véritables automates, vont à l’école, au collège, à l’université, de façon inconsciente, subjective, sans rien savoir, en vérité, du pourquoi de ce qu’ils font.
Il faut cesser d’être des automates, il faut éveiller notre conscience, découvrir par nous-mêmes ce qu’est cette lutte si terrible pour passer des examens, pour apprendre, pour vivre en un lieu déterminé afin d’étudier chaque jour et de passer son année ; pourquoi endurer ces frayeurs, ces angoisses, ces préoccupations, pratiquer des sports, se battre avec les compagnons d’école, etc.
Les professeurs doivent devenir plus conscients afin de coopérer depuis la petite école jusqu’au collège et à l’université, en aidant les étudiants à éveiller leur conscience.
Il est lamentable de voir tous ces automates assis sur les bancs des écoles, des collèges et des universités, recevant de l’information qu’ils doivent garder en mémoire sans savoir pourquoi, dans quel but.
Les enfants n’ont qu’une seule préoccupation : passer leur année. On leur a dit qu’ils devaient se préparer pour gagner leur vie, pour obtenir du travail, et ils étudient en se forgeant dans l’esprit mille fantaisies quant au futur, sans connaître réellement le présent, sans savoir la véritable raison pour laquelle ils doivent étudier la physique, la chimie, la biologie, l’arithmétique, la géographie, etc.
Les petites filles de notre époque étudient pour avoir la préparation qui leur permettra d’obtenir un bon mari, ou pour gagner leur vie et être dûment préparées au cas où leur mari les abandonnerait, ou pour l’éventualité où elles deviendraient veuves ou resteraient vieilles filles.
Pures fantaisies de leur esprit car elles ne savent réellement pas ce que sera leur avenir ni à quel âge elles devront mourir.
La vie à l’école est très imprécise, très incohérente, très subjective ; on fait souvent apprendre à l’enfant des matières qui dans sa vie pratique ne lui seront d’aucune utilité.
De nos jours, l’important à l’école c’est de passer l’année et c’est tout.
À d’autres époques, il y avait au moins une certaine éthique qui s’ajoutait au simple fait de passer son année. Aujourd’hui, il n’y a plus cette éthique. Les pères de famille peuvent soudoyer en secret le maître ou la maîtresse d’école, et l’enfant, même s’il est un très mauvais étudiant, passera inévitablement l’année.
Les jeunes filles à l’école ont l’habitude de lécher les pieds du professeur dans le but de passer leur année, et le résultat est d’ordinaire merveilleux ; car même si elles ne comprennent pas un iota de ce qu’enseigne le maître, elles s’en sortent de toute façon très bien dans leurs examens et passent sans difficulté.
Il y a des garçons et des filles très subtils, très habiles à passer leur année, c’est souvent une simple question d’astuce.
Qu’un garçon passe avec succès un examen (quelque insipide examen) ne signifie pas pour autant qu’il a une conscience objective véritable de la matière sur laquelle il a été interrogé.
L’étudiant répète comme un perroquet, de façon mécanique, tout ce qu’il a appris sur cette matière sur laquelle on l’interroge.
Cela n’est pas être « auto-conscient » de cette matière, c’est tout simplement mémoriser et répéter comme des perroquets ce que nous avons appris, sans plus.
Passer des examens, passer son année, ne signifie pas qu’on est très intelligent. Dans la vie pratique, nous avons connu des personnes très intelligentes qui, à l’école, n’ont jamais bien réussi leurs examens.
Nous avons connu des écrivains supérieurs et de grands mathématiciens qui ont été à l’école de très mauvais étudiants et qui n’ont jamais bien passé leurs examens en grammaire et en mathématiques.
Nous connaissons le cas d’un étudiant très médiocre en anatomie et qui n’a pu s’en tirer comme il faut dans les examens d’anatomie qu’au prix de beaucoup de souffrances ; aujourd’hui, cet étudiant est l’auteur d’un ouvrage important sur l’anatomie.
Passer son année n’implique pas nécessairement qu’on est très intelligent. Il y a des personnes qui n’ont jamais passé une seule année et qui sont néanmoins très intelligentes.
Il y a quelque chose de plus important que passer son année, il y a quelque chose de plus important qu’étudier certaines matières, et c’est précisément d’avoir une pleine conscience objective, claire et lumineuse, de ces matières que l’on étudie.
Les enseignants doivent s’efforcer d’aider les étudiants à éveiller leur conscience ; tout l’effort des professeurs doit s’adresser à la conscience des étudiants. Il est urgent que les étudiants deviennent pleinement « autoconscients » de ces matières qu’ils étudient.
Apprendre par cœur, apprendre comme des perroquets, c’est tout simplement stupide, dans le sens le plus complet du mot.
Les étudiants se voient dans l’obligation d’étudier des matières difficiles et de tout emmagasiner dans leur mémoire afin de passer leur année, mais après, dans la vie pratique, ces matières s’avèrent inutiles, d’autant plus qu’elles ont été oubliées, car la mémoire est infidèle.
Les garçons étudient dans le but d’obtenir un emploi et de gagner leur vie, mais plus tard, s’ils ont la chance d’obtenir l’emploi convoité, ou s’ils deviennent professionnels, médecins, avocats, etc., la seule chose qu’ils obtiennent c’est de répéter la même histoire de toujours, ils se marient, souffrent, ont des enfants et meurent sans avoir éveillé leur conscience, ils meurent sans avoir eu conscience de leur propre vie, et cela finit là.
Les filles se marient, forment un foyer, ont des enfants, se querellent avec les voisins, avec le mari, avec leurs enfants, divorcent, se remarient, deviennent veuves, vieillissent, etc., et meurent finalement, après avoir vécu endormies, inconscientes, en répétant comme toujours le même drame douloureux de l’existence.
Les maîtres et maîtresses d’école ne veulent pas clairement se rendre compte que tous les êtres humains ont la conscience endormie. Il est urgent que tous les maîtres d’école s’éveillent aussi, pour être en mesure d’éveiller les étudiants.
Rien ne sert de nous remplir la tête de théories, et encore des théories, et de citer Dante, Homère, Virgile, Kant, si nous avons la conscience endormie, si nous n’avons pas de conscience objective, claire et parfaite de nous-mêmes, des matières que nous étudions, de la vie pratique.
À quoi sert l’éducation si elle ne nous aide pas à devenir vraiment créateurs, conscients, intelligents ?
L’éducation véritable ne consiste pas à savoir lire et écrire. N’importe quel idiot peut apprendre à lire et écrire.
Il nous faut être intelligents, et l’intelligence ne s’éveille en nous que lorsque s’éveille la conscience.
L’humanité a quatre-vingt-dix-sept pour cent de subconscience et trois pour cent de conscience.
Nous devons éveiller la conscience, nous devons convertir le subconscient en conscient. Il nous faut avoir cent pour cent de conscience.
L’être humain rêve non seulement lorsque son corps physique dort, mais aussi lorsque son corps physique ne dort pas, il rêve même à l’état de veille.
Il est nécessaire de cesser de rêver, il est nécessaire d’éveiller la conscience et ce processus de l’éveil doit commencer dès le foyer familial et la petite école.
L’effort des maîtres doit être dirigé vers la conscience des étudiants et pas seulement vers la mémoire.
Les étudiants doivent apprendre à penser par eux-mêmes et pas seulement à répéter comme de simples perroquets les théories des autres.
Les maîtres doivent lutter pour en finir avec la peur des étudiants.
Les maîtres doivent accorder à leurs étudiants la liberté de différer d’opinion et de critiquer sainement de façon constructive les théories qu’ils étudient.
Il est absurde de les obliger à accepter de façon dogmatique toutes les théories qui s’enseignent à l’école, au collège ou à l’université.
Il est nécessaire que les étudiants se délivrent de la peur pour qu’ils apprennent à penser par eux-mêmes. Il est urgent que les étudiants abandonnent toute crainte afin qu’ils puissent analyser les théories qu’ils étudient.
La peur est une barrière pour l’intelligence. L’étudiant qui a peur n’ose pas différer d’opinion et il accepte comme un article de foi, aveuglément, tout ce que disent les différents auteurs.
Rien ne sert aux maîtres de parler d’intrépidité si eux-mêmes ont peur. Les maîtres doivent être libres de toute peur. Les maîtres qui craignent la critique, ce que diront les autres, etc., ne peuvent être véritablement intelligents.
Le premier objectif de l’éducation doit être d’en finir avec la peur et d’éveiller la conscience.
À quoi sert de passer des examens si nous continuons à être craintifs et inconscients ?
Les professeurs ont le devoir d’aider les étudiants, depuis les bancs de la petite école, pour qu’ils soient utiles dans la vie ; mais tant que la peur existe, personne ne peut être utile dans la vie.
La personne pleine de crainte n’ose pas contredire l’opinion d’autrui.
La personne remplie de crainte ne peut avoir de libre initiative.
La fonction de tout enseignant c’est, évidemment, d’aider tous et chacun de ses étudiants à être totalement libres de la peur, afin qu’ils puissent agir de manière spontanée sans avoir besoin qu’on leur dise, qu’on leur commande quoi faire.
Il est urgent que les étudiants abandonnent toute peur, pour qu’ils puissent posséder une libre initiative, spontanée et créatrice.
Lorsque les étudiants, par leur propre initiative, libre et spontanée, pourront analyser et critiquer librement les théories qu’ils étudient, ils cesseront alors d’être de simples pantins mécaniques, subjectifs et stupides.
La libre initiative doit exister de toute urgence, afin que l’intelligence surgisse chez les élèves.
Il est nécessaire de donner à tous les élèves la liberté d’expression créatrice, spontanée, et sans condition d’aucune espèce, afin qu’ils puissent devenir conscients de ce qu’ils étudient.
Le libre pouvoir créateur ne peut se manifester que lorsque nous n’avons pas peur de la critique, de ce que diront les autres, de la férule du maître, des règles, etc.
Le mental humain a dégénéré à cause de la peur et du dogmatisme et il est devenu indispensable de le régénérer au moyen de la libre initiative spontanée et libre de toute crainte.
Il nous faut devenir conscients de notre propre vie, et ce processus de l’éveil doit commencer sur les bancs mêmes de la petite école.
L’école nous aura bien peu servi si nous en sortons inconscients et endormis.
L’abolition de la peur et la libre initiative susciteront l’action spontanée et pure.
De leur propre et libre initiative, les étudiants devraient avoir le droit dans toutes les écoles de discuter en assemblée des théories qu’ils sont en train d’étudier.
C’est ainsi seulement, grâce à la libération de toute crainte, à la liberté de discuter, d’analyser, de méditer et de critiquer sainement ce que nous devons apprendre, que nous pouvons devenir conscients de ces matières, et cesser d’être simplement des perroquets qui répètent ce qu’ils accumulent dans leur mémoire.
Ce chapitre est extrait de Fondamentaux de l’Éducation Gnostique (1970) de Samael Aun Weor.