Écrit par : Samael Aun Weor Catégorie : Enseignements Cosmiques d’un Lama
Opalescences d’ambre enchanteur et délicieux, flottements translucides du mystérieux mirage & Dilutions de lumière comme d’ineffables étoiles au travers d’une ramure parfumée & Blondes lignes mourant au sol, noyées par les incertitudes de l’atmosphère qui dessine avec les nuages des caprices gracieux sur les douces floraisons de mayolique &
Aquatique transparence d’un enchantement spectral, enveloppant toute chose en une tendre caresse cosmique. Dans le mystère de la nuit, la salle noyée dans la pénombre d’imprécisions marécageuses &
Les colonnes, les amphores et les coupes, semblent en vérité d’énormes fleurs lacustres endormies en des pâleurs lactées…
Il y a dans l’ambiance un je ne sais quoi, des pressentiments d’angoisse flottant dans l’air, des fleurs flétries meurent dans un vase d’albâtre.
La lumière de Séléné pâle comme la mort, taciturne, entre par la fenêtre en imitant un châle d’argent.
Le silence sépulcral est douloureux et profond comme un grand coeur empli d’infinis pressentiments. Dans le ciel nocturne parsemé d’étoiles qui tintinnabulent doucement, les nuances fondent lentement. Les ultimes rayons solaires ressemblent à de grandes cicatrices rouges qui meurent derrière l’énigme des feuilles. Heure étrange où le ciel saphir ressent l’infinie douleur de mourir. Les êtres et les choses naissent et meurent au sein profond d’un sommeil obsédant. L’ombre grandit peu à peu, devient gigantesque, semble un monstre qui avale la vie & Calme profond, fraîcheur du feuillage, nudité de la nuit florissante, flétrissement des roses du crépuscule tombées livides dans le silence.
Le globe brumeux de la Lune esquive, délicieuses irisations de mirages sur la froide pâleur du bois plein de tendresses indicibles. Je ne suis en cette nuit délicieuse, ni seul, ni accompagné ; je me trouve en état de plénitude, j’ouvre le livre des morts des antiques égyptiens et fouille les mystères de la région de Buto (du monde de l’Esprit Pur). Je connais cette région. Oui ! Oui ! Oui !
Il y a longtemps, je laissai là-bas dans le royaume minéral submergé, dans le monde souterrain, dans la région de Mendez, mon cadavre, mes cadavres ; mon Moi, mes Mois ; je suis en vérité un défunt, c’est pourquoi je comprends le livre de la demeure occulte.
Je connais les trois aspects ineffables de la Divine Mère Kundalini, Serpent igné de nos pouvoirs magiques.
Je n’ignore pas, ma Dame, que tu es l’Immanifestée déesse Shutet et que tu resplendis dans les étoiles fixes. Je n’ignore pas, ma Reine, que tu es l’Isis Manifestée, déesse des chasseurs de la région de Buto ; c’est vrai, tu poursuis les démons de Seth (les mois diables), tu les attrapes, tu les élimines.
Je sais, ma Mère, ce qu’est ton troisième aspect. Salut ! Hécate, Proserpine, Coatlicue, Reine des enfers et de la mort.
« Savez-vous, vous tous, pourquoi la région de Buto fut offerte à Horus (l’Etre divin de l’homme) ? Je le sais, mais vous, vous ne le savez pas ».
« Voici que Râ (le Logos Solaire) donna cette région à Horus (l’Etre de chaque homme), pour l’indemniser de la blessure dont il souffrit à l’oeil (le troisième oeil entre les sourcils). Râ, en effet, dit à Horus : Laisse-moi voir ce qui est arrivé à ton oeil, et le regarda & Ensuite, Râ dit à Horus : Regarde par-là, surveille ce sanglier noir (l’Ego). Et Horus (l’Etre Intime) le surveilla sans relâche. Le sanglier, totalement furieux, l’assaillit. Ensuite, Horus (l’Etre) dit à Râ : Le sanglier (l’Ego) m’a donné un coup à l’oeil (la clairvoyance ; le sixième sens détruit par les passions animales) ».
Ce sanglier noir (le Moi), n’inspire rien d’autre à Horus (l’Etre) que répugnance. L’oeil d’Horus ne pourra resplendir à nouveau au front de l’homme qu’à la mort du sanglier noir.
Vallée du Samsara, nuit obscure, solitude merveilleuse dans laquelle mes gens attendent ce message de Noël 1969-1970.
Vallée profonde, nuit du serpent, amoureux de ton silence, je souffre beaucoup en me rappelant qu’il existe dans le monde nombre de personnes adorant le sanglier noir. Les démons de Seth pourraient-ils par hasard parvenir à la perfection ? Le sanglier noir évoluant, dit-on ? Mon Dieu, quelle horreur ! Quelle ignorance ! Pauvres gens !
Satan évoluant ? Quelle stupidité, quelle ineptie ! Méphistophélès se perfectionnant ? Le diable disant une messe ? Le sanglier noir doit mourir. Horus l’abhorre, Râ l’abomine ; le destin de Seth et de ses diables rouges est la mort, certes.
Comme mes réflexions furent profondes en cette nuit de mystère.
Les heures passèrent. L’aube rayonna sur le bleu profond du lac, le vague profil des nuages ressemblait à des flocons de neige. La lumière indécise du début du jour commença à apparaître comme une caresse de lune sur la cendre d’une colline fraîchement brûlée pour les semailles. Le soleil luit comme la torche de mon verbe ; cierge nuptial chargé de parfums exquis. Matin radieux, en lequel le vol des colombes attendries se mêla à la chute de la rosée, tombant sur la terre comme un baume odoriférant.
Une mystérieuse mélodie parcourt les environs enveloppés dans une ineffable lumière et s’éparpille dans l’espace lointain, telle un délicieux arôme, comme l’haleine de l’âme de la mer proche.
Tout, dans les clartés diffuses pleines de frémissement musical, semble se préparer à écouter le miracle de la parole : la divine annonciation du Verbe.
Ce chapitre est tiré des Enseignements Cosmiques d’un Lama (1970) de Samael Aun Weor.