Écrit par : Samael Aun Weor Catégorie : En Regardant le Mystère
Q. Lorsque j’avais sept ans, je rêvai un jour de l’église d’un petit village, près de laquelle il y avait un cirque et une foire où on vendait des choses typiques de l’endroit. Je voyais tout très clairement ; je parlais à une femme vêtue de rouge, puis je me perdis dans la foule et m’en allai. Cinq ans plus tard, je visitai ce village et je vis exactement la scène dont j’avais rêvé, mais je ne m’en rendis compte qu’au moment où la femme habillée de rouge me parla. Je me demandais pourquoi, après tant de temps, tout cela m’arrivait tel que je l’avais rêvé.
Maître, pourriez-vous m’expliquer à quoi est dû ce genre de phénomène ?
R. Avec plaisir. Permettez-moi de parler en termes très simples, puisque ceci est un livre élémentaire destiné aux aspirants à la Gnose.
Il est certain que pendant les heures du sommeil, l’âme s’échappe du corps physique pour se transporter à différents endroits du monde ou de l’espace infini. Il est donc facile de comprendre que vous avez voyagé hors de votre corps dense, jusqu’à l’endroit que plusieurs années plus tard vous reconnaissiez de façon physique. Vous avez vécu bien à l’avance ce fait qui plus tard est devenu une réalité physique. Cela veut dire qu’on peut vivre des événements dans nos rêves bien avant qu’ils ne se produisent.
Il n’y a aucun doute que la personne que vous avez reconnue à cet endroit après plusieurs années était déjà entrée en contact avec vous, durant les heures même du rêve. Ce sont des choses que les gens qui s’adonnent à la parapsychologie ignorent encore.
Q. Il y a longtemps, une tante me contait qu’à l’époque où elle tenait une épicerie, par un soir pluvieux, un homme bien mystérieux arriva. Elle ne voyait pas son visage : il portait un chapeau à bord très large et un pardessus noir aux larges revers montés. L’homme lui demanda de lui rendre le service de garder pour lui un petit coffre, parce qu’il ne se rendait pas directement chez lui et qu’il pleuvait ; il viendrait le reprendre le lendemain matin. Ma tante prit le coffre et le rangea sur ses étagères. Lorsque l’inconnu sortit, elle s’aperçut qu’on ne voyait pas ses pieds ; en un instant il disparut comme une ombre dans la nuit. Elle sentit aussitôt un frisson la traverser, et elle eut le pressentiment que tout ce qui venait de se passer n’était pas normal.
Le jour suivant, elle en parla à d’autres personnes. Un an et demi plus tard, l’homme n’était toujours pas venu reprendre son coffre, et les personnes auxquelles ma tante en avait parlé lui conseillèrent de l’ouvrir, puisqu’il pouvait s’agir d’un défunt. C’est ce qu’ils firent, et ils s’aperçurent en ouvrant le coffre qu’il contenait effectivement les ossements d’un mort, mais aussi, dans le fond, une quantité appréciable de pièces d’or. Mais ma tante, dans l’état nerveux où elle se trouvait, décida de faire cadeau du coffre à quelqu’un d’autre : elle ne voulait rien savoir de plus sur cette affaire.
Auriez-vous, Maître, l’amabilité de nous expliquer ce fait ?
R. Bien sûr. Le personnage si étrangement vêtu qui s’est présenté à cet endroit était sûrement un désincarné, le fantôme d’un défunt.
Il est très clair que ce fantôme a laissé pour un instant la dimension inconnue pour entrer dans ce monde physique à trois dimensions. Le fantôme a donné le coffre à la personne dont vous parlez. Malheureusement, la femme n’a pas pu comprendre le fait en lui-même et, saisie de peur, elle a donné à d’autres ce qui lui était destiné à elle. Voyez ce que la peur entraîne : avec une bonne fortune comme celle-là, elle aurait pu améliorer sa situation, mais malheureusement elle n’a pas su profiter de la chance qui se présentait.
Il est intéressant de comprendre qu’un fantôme comme celui-là, en plus de se matérialiser dans le monde visible, puisse faire un geste physique comme celui de remettre le coffre, de l’endroit où il se trouvait, entre les mains de la dame. Ce genre de matérialisation est vraiment sensationnel.
Q. On ne doit donc pas laisser passer des chances comme celle-là quand elles se présentent, même quand on en a peur ?
R. La peur est quelque chose d’exécrable. Les nations s’arment par peur, se lancent en guerre par peur, les hommes portent un pistolet à la ceinture par peur, ils assassinent par peur – et pourquoi avoir peur ? Nous devons tous mourir tôt ou tard. Le mieux qu’aurait pu faire la femme de votre récit aurait été d’aller porter les os au cimetière et de profiter de l’argent en faisant des œuvres de charité et en en tirant elle-même profit.
Il se produit dans le monde bien des faits métaphysiques bizarres, insolites.
Quelqu’un m’a conté cette histoire très intéressante : lors d’une fête, il y avait une dame qui se distinguait parmi tous les invités par son caractère joyeux et par sa beauté physique. Plusieurs jeunes dansèrent avec elle jusqu’à trois heures du matin. C’est à ce moment qu’elle dit avoir très froid, et un de ses admirateurs lui offrit sa veste pour la couvrir. Plus tard, pour lui rendre service, le jeune homme lui offrit de l’accompagner chez elle. La dame ne refusa pas une intention si galante, et ils quittèrent la fête.
En automobile, la dame, le jeune homme et quelques amis qui l’accompagnaient arrivèrent bientôt à sa maison. Le petit groupe laissa la dame dès qu’elle fut entrée chez elle.
Le jour suivant, le propriétaire de la veste prêtée à la dame retourna avec ses amis frapper à la porte de cette maison, avec l’intention évidente de récupérer son vêtement.
Une vieille dame ouvrit la porte en disant : « Que désirez-vous, messieurs ? Nous venons, dit l’un d’eux, reprendre une veste que j’ai prêtée cette nuit à mademoiselle une telle. Oh ! dit la vieille dame, si vous voulez cette veste, vous devrez aller la chercher au cimetière : vous la trouverez sur la tombe de ma petite-fille. C’est elle, la dame avec laquelle vous avez dansé cette nuit – elle est morte il y a bien des années ! »
Les jeunes, plutôt alarmés, allèrent droit au cimetière, cherchèrent le tombeau de la dame, et ils y trouvèrent finalement la veste.
Vous avez ici un cas extraordinaire de matérialisation. Je veux avant tout que vous en écoutiez l’explication ; alors seulement pourrez-vous saisir comment ce phénomène de type métaphysique s’est produit.
Je veux que vous sachiez qu’à la mort trois choses vont au sépulcre : d’abord, le corps physique ; deuxièmement, le fond vital de notre organisme, une espèce de double éthérique qui se décompose petit à petit près de la tombe ; troisièmement, la personnalité. Cette dernière est énergétique ; elle reste dans la tombe, mais à l’occasion elle en sort et va jusqu’à se payer le luxe de déambuler à divers endroits.
Pour ce qui est du récit, je crois que vous pourrez comprendre que ce qui s’est rendu visible à la fête, que ce fantôme qui s’est fait prêter une veste, était la personnalité de la morte. C’est la seule façon d’expliquer pourquoi ils ont retrouvé cette veste précisément sur le tombeau.
Q. Cher Maître, ce fantôme était donc l’âme de la défunte – comment devons-nous comprendre ce phénomène ?
R. Ne vous étonnez pas de ce que je vous dis, et écoutez-moi avec confiance : l’âme de la morte ne pourrait pas être mise dans un tombeau. Ce qui est apparu était la personnalité de la défunte, et cela est différent. Il n’y a aucun doute que la personnalité se désintègre peu à peu, jusqu’à disparaître, s’annihiler. L’âme est une chose bien distincte, une chose divine, qu’on ne peut pas enfermer dans un cercueil.
Q. Nous trouvons vos récits bien intéressants, Maître ; nous aimerions que vous nous contiez un autre cas d’apparition d’outre-tombe.
R. Avec plaisir ; je raconterai à l’assistance cet autre événement très intéressant.
Il s’agit cette fois d’une dame qui prit un taxi à minuit dans la ville de Guatemala. Le chauffeur lui demanda où elle désirait aller, et elle lui donna une adresse qui correspondait précisément au cimetière de la ville. Un peu étonné, le chauffeur laissa la dame exactement devant la porte funéraire, non sans exiger auparavant d’être payé pour sa course.
La femme lui expliqua qu’en ce moment elle n’avait pas d’argent, mais qu’elle lui donnait en gage une chaîne en or, pour lui garantir le paiement. Puis elle le pria d’aller le lendemain à sa maison située à telle adresse, de frapper, et de remettre la chaînette à sa mère en lui réclamant l’argent pour la course.
Le chauffeur, un peu confus, s’éloigna de la porte funéraire. Très tôt le lendemain, il frappa à la maison indiquée, et une dame d’âge avancé en sortit, lui demandant ce qu’il voulait.
Il sortit la chaînette de sa poche en lui racontant la situation et en lui demandant de payer le passage de sa fille.
À la vue de la chaîne en or et de son joli médaillon, la vieille dame reconnut le bijou avec lequel fut enterrée sa fille, morte il y a quelque temps. Il est évident que la dame pâlit, saisie d’une grande frayeur.
Puis elle invita le chauffeur à entrer chez elle, dans le but d’essayer d’identifier sa fille. À cette fin, elle lui montra une photographie agrandie et joliment encadrée qui se trouvait dans la salle de séjour. Bien sûr, le chauffeur la reconnut immédiatement ; inutile de dire que la mère se trouva dans un état de confusion et d’épouvante. On dit que plus tard, le chauffeur revit de nouveau la fille ailleurs dans la ville.
Voici donc un autre exemple de matérialisation de la personnalité, ou de l’ex-personnalité d’un défunt. Dans les temps anciens, les gens avaient une bonne compréhension de ces choses, et ils enterraient leurs défunts avec tous leurs biens, y compris de la nourriture, des boissons et toutes sortes d’effets qui étaient familiers au mort durant sa vie.
C’est ainsi que la personnalité du défunt se sent dans son milieu comme si elle était chez elle.
Nous devons faire preuve de charité pour les morts, et penser avec amour à ces ombres du cimetière. Nous devons leur donner des fleurs, de l’amour, des prières, et aussi des aliments qu’ils avaient l’habitude de manger. Ici au Mexique, nous donnons l’exemple le jour des morts, le 2 novembre, en mettant sur leurs tombes les boissons et les aliments qu’ils aimaient tant. Que Dieu veuille que des gens d’autres pays suivent cet exemple !
Ce chapitre est tiré de En Regardant le Mystère (1972) de Samael Aun Weor.